Enfants autistes : un texte destiné à améliorer le repérage et l'accompagnement adopté au Parlement

Le président français Emmanuel Macron aux cotés d'enfants autistes lors de sa visite à l'unité des troubles du spectre de l'autisme (TSA) de l'hôpital des Alpes-Isère à Saint-Egreve à l'occasion de la Journée mondiale de sensibilisation à l'autisme, le 2 avril 2021. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron aux cotés d'enfants autistes lors de sa visite à l'unité des troubles du spectre de l'autisme (TSA) de l'hôpital des Alpes-Isère à Saint-Egreve à l'occasion de la Journée mondiale de sensibilisation à l'autisme, le 2 avril 2021. (AFP)
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Publié le Mardi 05 novembre 2024

Enfants autistes : un texte destiné à améliorer le repérage et l'accompagnement adopté au Parlement

  • Un ultime vote unanime du Sénat a permis à la proposition de loi de la sénatrice centriste Jocelyne Guidez d'achever son cheminement parlementaire, avec un soutien total du gouvernement.
  • « La prévention a un coût, ne pas faire de prévention a un coût également. Un coût humain, car enfants, a insisté Jocelyne Guidez.parents et enseignants sont fragilisés.

PARIS : Dispositifs dédiés dans chaque circonscription académique, formation renforcée pour les équipes pédagogiques, etc. Mardi, le Parlement a définitivement adopté un texte visant à favoriser le repérage et l'accompagnement des enfants atteints de troubles du neuro-développement (TND), dont l'autisme, notamment à l'école.

Un ultime vote unanime du Sénat a permis à la proposition de loi de la sénatrice centriste Jocelyne Guidez d'achever son cheminement parlementaire, avec un soutien total du gouvernement.

Issu d'un rapport sénatorial transpartisan, le texte cible notamment l'école, en imposant l'ouverture, à la rentrée 2027, d'au moins un dispositif dédié à la scolarisation des élèves présentant des TND par circonscription académique métropolitaine et académie ultramarine, en maternelle ou en élémentaire. Dans le secondaire, la loi prévoit un dispositif par département.

Elle prévoit également le renforcement de la formation pour les équipes pédagogiques à l'accueil et à l'éducation des élèves et des étudiants présentant un trouble du neuro-développement, et rend obligatoire une formation spécifique pour les personnels de l'enfance (crèches, centres de loisirs, etc.).

« La prévention a un coût, ne pas faire de prévention a un coût également. Un coût humain, car enfants, parents et enseignants sont fragilisés. Politique, car la lutte contre le décrochage a un coût. Un coût social, car en matière de TND, les risques d'addiction, de délinquance et de suicide sont accrus », a insisté Jocelyne Guidez.

Concernant le volet du repérage, la proposition de loi prévoit deux dépistages remboursés pour tous les enfants : à neuf mois et à six ans. En première lecture, le Sénat avait opté pour un premier dépistage à 18 mois, mais il s'est finalement rangé à la version des députés, qui avaient eux aussi approuvé le texte à l'unanimité en mai.


Les centres d'information sur les droits des femmes en appellent à la « solidarité nationale »

La campagne présidentielle a été placée mardi sous le signe des droits des femmes, les quatre principaux candidats de gauche se joignant à la manifestation parisienne à l'occasion de la journée internationale pour les droits des femmes (Photo, AFP)
La campagne présidentielle a été placée mardi sous le signe des droits des femmes, les quatre principaux candidats de gauche se joignant à la manifestation parisienne à l'occasion de la journée internationale pour les droits des femmes (Photo, AFP)
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  • La Fédération nationale des centres d'information sur les droits des femmes et des familles (FNCIDFF) a annoncé mardi la création d'un « fonds d'urgence », en appelant à la « solidarité nationale »
  • Créés en 1972, ces centres, qui informent et accompagnent les femmes pour renforcer leurs droits et leur autonomie, ont accompagné plus de 150 000 femmes en 2023, dont 60 000 victimes de violences, selon la Fédération.

PARIS : La Fédération nationale des centres d'information sur les droits des femmes et des familles (FNCIDFF) a annoncé mardi la création d'un « fonds d'urgence », en appelant à la « solidarité nationale » face aux difficultés financières rencontrées par les structures sur le terrain.

Des associations féministes alertent depuis plusieurs semaines sur les conséquences de la décision du gouvernement, début août, d'étendre la prime Ségur, de 183 euros nets mensuels, aux salariés du secteur sanitaire, social et médico-social.

Cette décision, qui était attendue de longue date, ne s'est toutefois pas accompagnée d'une « compensation financière de la part de l'État permettant aux associations de financer ces revalorisations de salaires », souligne la FNCIDFF dans un communiqué.

Cette absence de compensation de l'État « dès 2024 pourrait provoquer des licenciements économiques, le gel des recrutements voire la fermeture de plusieurs associations départementales, entraînant des conséquences graves et délétères pour les milliers de femmes victimes de violences que le réseau des CIDFF accompagne chaque année », ajoute-t-elle.

Créés en 1972, ces centres, qui informent et accompagnent les femmes pour renforcer leurs droits et leur autonomie, ont accompagné plus de 150 000 femmes en 2023, dont 60 000 victimes de violences, selon la Fédération.

« Nous sommes aujourd'hui obligées d'en appeler à la solidarité de chacune et chacun pour soutenir nos associations et éviter à tout prix des fermetures d'associations, qui provoqueraient l'apparition de zones blanches de l'accès aux droits, particulièrement préjudiciables pour les femmes et les publics les plus vulnérables », estime Clémence Pajot, directrice générale de la FNCIDFF.

Sollicité par l'AFP, le ministre chargé des Solidarités et de l'Égalité femmes-hommes, Paul Christophe, a assuré avoir connaissance de la problématique soulevée par la Fédération et « travailler sur le sujet ».


Soupçons de fraude fiscale : le géant Netflix perquisitionné à Paris et Amsterdam

Le logo Netflix est visible sur le bâtiment de Netflix, Inc. sur Sunset Boulevard à Los Angeles, en Californie, le 19 octobre 2021. (Photo   AFP)
Le logo Netflix est visible sur le bâtiment de Netflix, Inc. sur Sunset Boulevard à Los Angeles, en Californie, le 19 octobre 2021. (Photo AFP)
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  • « Des perquisitions sont conduites ce jour dans divers lieux, notamment au siège des sociétés Netflix en France », a indiqué à l'AFP une source judiciaire, confirmant une information du magazine français Marianne.
  • « Une action de coopération pénale entre les autorités françaises et néerlandaises est menée depuis de nombreux mois dans le cadre de cette procédure et a fait l'objet d'une coordination par Eurojust », a-t-on encore souligné.

PARIS : La filiale française à Paris et le siège européen de Netflix à Amsterdam font l'objet de perquisitions mardi, dans le cadre d'une enquête ouverte fin 2022, sur des soupçons de fraude fiscale et de travail dissimulé.

« Des perquisitions sont conduites ce jour dans divers lieux, notamment au siège des sociétés Netflix en France », a indiqué à l'AFP une source judiciaire, confirmant une information du magazine français Marianne.

Sollicité par l'AFP, Netflix France n'a pas commenté immédiatement.

Le Parquet national financier (PNF) a ouvert une enquête préliminaire en France en novembre 2022, portant sur des soupçons de blanchiment de fraude fiscale aggravée et de travail dissimulé en bande organisée.

Le siège de Netflix pour l'Europe, le Moyen-Orient et l'Afrique, situé à Amsterdam, a également été perquisitionné « simultanément par des magistrats et enquêteurs néerlandais, accompagnés par des magistrats et enquêteurs français », a en outre détaillé la source judiciaire.

« Une action de coopération pénale entre les autorités françaises et néerlandaises est menée depuis de nombreux mois dans le cadre de cette procédure et a fait l'objet d'une coordination par Eurojust », a-t-on encore souligné.

Eurojust a confirmé avoir apporté son soutien à l'enquête « en organisant la coopération judiciaire » franco-néerlandaise, notamment via une réunion à La Haye, siège d'Eurojust.

« Nous confirmons que des opérations ont été menées dans le cadre d'une demande d'entraide pénale française », ont indiqué les procureurs néerlandais à l'AFP.

Au cours de l'été 2023, une publication française, la Lettre A, avait révélé que le géant du streaming faisait l'objet d'un contrôle fiscal en France portant sur les exercices 2019, 2020 et 2021.

« Nous nous conformons aux règles fiscales de tous les pays dans lesquels nous opérons à travers le monde », avait alors réagi un porte-parole de Netflix.

Selon la Lettre A, le groupe avait jusqu'en 2021 « pour objectif de minimiser son imposition en déclarant aux Pays-Bas son chiffre d'affaires réalisé en France », ses clients contractant avec une société néerlandaise.

« Entre 2019 et 2020, Netflix Services France », qui revendiquait déjà 7 millions d'abonnés dans l'Hexagone, a ainsi versé « seulement 981 000 euros d'impôts sur les bénéfices ».

Après l'abandon de ce montage financier en 2021, le chiffre d'affaires déclaré en France par Netflix avait bondi, passant de 47,1 millions d'euros en 2020 à 1,2 milliard d'euros.

- Abus ? -

En se penchant sur l'exercice 2021, « les agents du fisc entendent vérifier si (...) Netflix n'a pas continué à minimiser de façon abusive ses bénéfices », expliquait la Lettre A.

Elle citait notamment l'écart entre la « marge opérationnelle microscopique », de moins de 2 %, dégagée en France par la plateforme en 2021, et celle de sa maison mère américaine, de 20 %, assurant que « cet écart a persisté en 2022 », exercice sur lequel l'entreprise a « payé seulement 6,5 millions d'euros sur les bénéfices ».

« En refacturant une grande partie de son chiffre d'affaires à d'autres entités de Netflix à l'étranger, la firme se livre à une pratique d'optimisation fiscale légale sous certaines conditions », expliquait le média.

Avec plus de 282 millions d'abonnés fin septembre dans le monde, Netflix a réalisé 9,82 milliards de dollars de chiffre d'affaires au troisième trimestre 2024, pour un bénéfice net de 2,4 milliards de dollars.

En France, le groupe vient de fêter les dix ans de son arrivée, déclare plus de 10 millions de foyers abonnés et affirme respecter la réglementation française en se conformant aux obligations d'investissement dans la création.

Netflix a ainsi assuré avoir investi « 250 millions d'euros » en 2023 dans la production française, dont « 50 millions dans le cinéma ».

Parmi ses grands succès en France : la série « Lupin », lancée avec l'acteur Omar Sy en 2021 et qui a atteint « le top 10 des séries les plus regardées dans 70 pays », assure la plateforme.


L'extrême droite française devenue plus frileuse à soutenir ouvertement Donald Trump

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  • Le principal parti français d'extrême droite, le Rassemblement national, se montre beaucoup plus prudent que par le passé pour soutenir ouvertement Donald Trump
  • Eric Ciotti, l'ex-patron des Républicains (droite traditionnelle), désormais rallié au Rassemblement national (RN), a ainsi estimé mardi qu'une élection de l'ancien président Donald Trump "serait plus profitable pour les équilibres économiques"

PARIS: Le principal parti français d'extrême droite, le Rassemblement national, se montre beaucoup plus prudent que par le passé pour soutenir ouvertement Donald Trump, même si plusieurs personnalités ne cachent pas leur enthousiasme pour le très clivant candidat à la présidentielle américaine.

Eric Ciotti, l'ex-patron des Républicains (droite traditionnelle), désormais rallié au Rassemblement national (RN), a ainsi estimé mardi qu'une élection de l'ancien président Donald Trump "serait plus profitable pour les équilibres économiques et politiques" du monde.

Critiquant "la dérive vers la gauche et l'ultra-gauche" des démocrates américains, selon lui partisans d'une "immigration irrégulière de masse" et d'un "wokisme terrifiant", M. Ciotti se dit "cohérent" avec son positionnement national.

Une façon pour lui de lancer une pique au dirigeant du RN Jordan Bardella.

En 2016, la figure de proue du parti, Marine Le Pen, avait ouvertement milité pour Donald Trump dont le discours antisystème, anti-immigration et protectionniste, faisait écho à celui du Front national, devenu Rassemblement national deux ans plus tard. "Si j'étais Américaine, je voterais tout sauf Hillary Clinton", avait-elle notamment déclaré.

Rebelote en 2020. "Si Joe Biden était élu, ce serait une véritable catastrophe", avait-elle affirmé, envoyant une délégation de son parti au dernier meeting de Donald Trump.

Mais rien d'aussi manifeste pour l'élection de 2024. "Je suis Français, je ne me prononce jamais sur les élections étrangères", a répété mardi le député RN Jean-Philippe Tanguy.

Le soutien du Rassemblement national est devenu beaucoup plus allusif. "Donald Trump défend l'intérêt des Américains et défend une forme de fierté américaine. Et j'aime ce patriotisme", a ainsi déclaré la semaine dernière Jordan Bardella.

Et Jean-Philippe Tanguy d'épingler "les médias" qui tenteraient "de faire peur aux Français en présentant Trump comme une espèce de nouveau fasciste, en présentant Kamala Harris comme le messie".

Une majorité d'électeurs RN pour Harris 

Mais le refus de Trump d'admettre sa défaite en 2020, l'attaque du Capitole en janvier 2021, ses outrances sexistes, racistes ou complotistes rendent aujourd'hui l'exercice plus délicat pour un parti qui cherche à lisser son image en France pour accéder au pouvoir.

"Je respecterai le vote des électeurs américains", a ainsi affirmé Jordan Bardella, sous-entendant que son parti n'irait pas dans la contestation des résultats déjà annoncée en cas de défaite du candidat républicain.

Pour Mathieu Gallard, directeur d'études chez Ipsos, "les dirigeants du RN n'ont pas intérêt à trop s'approcher ou à trop s’éloigner de Trump, parce que peut-être qu'une partie de leur électorat le plus radicalisé est pro-Trump, mais clairement pas tous leurs électeurs".

De fait, selon un sondage Elabe publié le 30 octobre, seuls 13% des Français souhaitent une victoire de Donald Trump contre 64% de Kamala Harris. Et, même parmi les électeurs RN, ils ne sont que 30% a être favorables au candidat républicain contre 46% pour la vice-présidente.

"Une partie de leurs nouveaux éléments jugent que Trump va trop loin. Dans ce contexte, c'est difficile pour le RN de prendre position", juge-t-il.

Le soutien au milliardaire américain, est en revanche beaucoup plus décomplexé chez le petit parti Reconquête!

Le président de cette formation d'extrême droite Eric Zemmour, écrivain à succès et ex-journaliste, s'était targué d'un échange téléphonique avec Trump lors de la campagne pour la présidentielle française de 2022 où il a remporté 7% des suffrages au premier tour.

Sarah Knafo, eurodéputée de ce parti, prend Donald Trump comme modèle pour la droite conservatrice française et a assisté à l'un des derniers meetings du candidat républicain, en Pennsylvanie.

Elle soutient sur X le "candidat de l'identité nationale et de la paix", celui qui "défend la liberté d'expression aux côtés d'Elon Musk contre tous les censeurs".