Saïda Neghza, écartée par la CGEA pour escroquerie : un tournant décisif pour le patronat algérien

Siège de la Confédération générale des entreprises algériennes (Photo Fournie)
Siège de la Confédération générale des entreprises algériennes (Photo Fournie)
Short Url
Publié le Mercredi 16 octobre 2024

Saïda Neghza, écartée par la CGEA pour escroquerie : un tournant décisif pour le patronat algérien

  • Cette décision intervient alors que Neghza fait l’objet depuis le 1er août 2024 d’une enquête préliminaire approfondie menée par le tribunal de Cheraga à Alger pour des soupçons d’escroquerie en bande organisée, selon des sources judiciaires.
  • Ce départ est perçu comme un important tournant pour le patronat algérien, Neghza étant l'une des dernières figures associées à l’ère Bouteflika.

RIYAD : La Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA) a officiellement retiré sa confiance à Saïda Neghza, mettant ainsi fin à son mandat à la tête de l’organisation et a procédé à l’installation d’une instance provisoire composée de 9 membres à l’issue d’une session extraordinaire.

Saïda Neghza est une femme d'affaires algérienne et présidente de la Confédération générale des entreprises algériennes.

Cette décision intervient alors que Neghza fait l’objet depuis le 1er août 2024 d’une enquête préliminaire approfondie menée par le tribunal de Cheraga à Alger pour des soupçons d’escroquerie en bande organisée, selon des sources judiciaires. Cette enquête concerne la vente de parrainages par plus de 50 élus à des candidats à la présidentielle du 7 septembre. Trois candidats ont d’ailleurs été recalés et placés sous contrôle judiciaire notamment Belkacem Sahli, Saïda Neghza et Abdelhakim Hamadi.

L’affaire concerne également ses proches, l’un de ses fils étant actuellement incarcéré et un mandat d’arrêt ayant été émis contre son second fils qui réside en Europe.

Au sein de la Confédération, des critiques persistantes avaient parallèlement émergé concernant la gestion de Neghza, jugée trop centralisée, et la marginalisation des fédérations au profit d’une centralisation accrue. Elle s’était également concentrée davantage sur les enjeux politiques, reléguant au second plan les questions de promotion économique, ce qui a exacerbé les tensions internes à la CGEA.

Lakhdar Hougli, membre de la CGEA, a annoncé mardi lors d’une conférence de presse à Alger que l’instance provisoire exercerait ses missions pendant une durée maximale de 60 jours. Il a également souligné que cette décision faisait suite aux derniers tumultes qu’a vécus la confédération, lesquels ont conduit au retrait de confiance de Saïda Neghza, la présidente de la CGEA, le 2 octobre dernier.

Selon Hougli, les démarches entreprises par les membres du CN sont « conformes à la loi ». Il a ajouté également que les membres de cette instance ont organisé, le 16 septembre 2024, une réunion de coordination au cours de laquelle ils ont décidé de retirer leur confiance à Neghza et appelé les autres membres du CN à y adhérer.

Pour rappel, la CGEA a été créée en 1989 en tant que première organisation patronale et regroupe plusieurs membres représentant différentes entreprises opérant dans diverses activités économiques.

Ce départ est perçu comme un important tournant pour le patronat algérien, Neghza étant l'une des dernières figures associées à l’ère Bouteflika.

Une nouvelle génération de leaders économiques semble désormais prête à prendre les rênes, avec des revendications croissantes en matière de transparence, une meilleure inclusion des fédérations et un retour aux priorités économiques.

Dans ce contexte d'enquête judiciaire en cours, la transition pourrait ouvrir la voie à des réformes profondes au sein du patronat algérien.


Al-Ibrahim: L’Arabie saoudite veut stimuler l’innovation et la coopération mondiale

Le ministre de l'Économie et de la Planification, Faisal al-Ibrahim, s'adressant à Fox News. (Capture d'écran)
Le ministre de l'Économie et de la Planification, Faisal al-Ibrahim, s'adressant à Fox News. (Capture d'écran)
Short Url
  • Le ministre de l'Économie et de la Planification Faisal al-Ibrahim a déclaré que le Royaume s'était engagé sur la voie de la transformation 
  • Le forum s'est tenu à l'occasion de la visite du président américain Donald Trump en Arabie saoudite

RIYAD: L'Arabie saoudite entend favoriser un secteur privé dynamique, créer des emplois pour ses citoyens et attirer des talents internationaux dans le cadre de son initiative Vision 2030, selon un haut responsable.

Lors d'un entretien accordé à Fox News en marge du Forum d'investissement américano-saoudien, le ministre de l'Économie et de la Planification Faisal al-Ibrahim a déclaré que le Royaume s'était engagé sur la voie de la transformation afin de libérer son potentiel et de faire en sorte que sa croissance ne soit plus tributaire du pétrole.

Le forum s'est tenu à l'occasion de la visite du président américain Donald Trump en Arabie saoudite, au cours de laquelle il était accompagné d'une délégation de personnalités du monde des affaires.

M. Al-Ibrahim a déclaré: «Nous voulons un secteur privé dynamique. Notre population est jeune, mais dans 20, 25 ou 30 ans, nous commencerons à vieillir. À ce stade, nous devrions avoir un gouvernement, un secteur privé, un troisième secteur et des universités qui exploitent pleinement l'IA générative et d'autres outils technologiques au service de la productivité.» 

Il a ajouté: «Mais cela a également permis de créer de nombreux emplois pour les Saoudiens, tout en attirant, au passage, des talents venus d’ailleurs, qui ont choisi de faire de l’Arabie saoudite leur nouveau foyer.»

Le ministre a souligné que la diversification a déjà commencé à porter ses fruits, avec des secteurs tels que le tourisme, la culture et la technologie, ainsi que le sport et l'intelligence artificielle, qui contribuent de manière significative au produit intérieur brut.

«Nous aimerions être compétitifs sur un marché de consommation vaste et dynamique, comme celui des États-Unis», a déclaré le ministre, soulignant les liens croissants du Royaume avec les marchés mondiaux, en particulier les marchés de capitaux américains.

M. Al-Ibrahim a noté que le produit intérieur brut non pétrolier a dépassé les 50% pour la première fois, mais il a mis en garde contre l'autosatisfaction.

«Nous ne nous en réjouissons pas outre mesure, mais nous reconnaissons qu'il s'agit d'une étape importante. Ce que nous voulons, c'est que les exportations non pétrolières augmentent. Plus d'exportations non pétrolières de nos produits manufacturés, de notre PIB», a déclaré M. Al-Ibrahim.

Le ministre a également souligné l'importance de la qualité du secteur des services: «Nous voulons que l'expérience de l'utilisateur dans le secteur des services, en particulier dans le secteur du tourisme, soit inégalée. Il reste encore beaucoup de travail à faire.»

Il a noté que le prince héritier Mohammed ben Salmane et le président Donald Trump ont tous deux parlé de «paix et de prospérité» comme outils pour relever les défis mondiaux, renforçant ainsi l'alignement du Royaume sur les efforts internationaux en faveur de la stabilité.

«Nous avons vu ce que le dialogue a donné en termes d'accord entre les États-Unis et le Royaume-Uni, d'accord entre les États-Unis et la Chine, et ce que l'Arabie saoudite a donné également par le biais du dialogue dans la région», a ajouté le ministre.

En ce qui concerne les développements régionaux, il a commenté la décision américaine de lever les sanctions contre la Syrie et son impact potentiel.

«Une mesure aussi puissante, concrète et significative que la levée des sanctions pourrait permettre à un pays comme la Syrie d’investir davantage de capitaux dans la construction des institutions essentielles à sa stabilité – non seulement pour se reconstruire, mais aussi pour contribuer à la stabilité régionale et devenir une force positive», a déclaré M. Al-Ibrahim.

Évoquant la relation entre le prince héritier et le président Trump, le ministre a déclaré:
«Je perçois chez les deux dirigeants des valeurs communes, malgré la différence d’âge et de parcours. Je pense que c’est précisément cela qui nourrit ce respect mutuel si visible aux yeux de l’opinion publique.»

Abordant les doutes exprimés quant à l’évolution du Royaume, le ministre a conclu:
«L’Arabie saoudite est un partenaire fiable sur le long terme. Demandez à tous ceux qui ont collaboré avec le Royaume – qu’il s’agisse du gouvernement, du peuple ou des visiteurs du pays – et vous entendrez la même chose: l’Arabie saoudite a toujours été, et restera, une force au service du bien et de l’innovation.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les liens commerciaux saoudo-américains se renforcent à travers des partenariats approfondis

Le public observe l’arrivée du président américain Donald Trump et du prince héritier d’Arabie saoudite Mohammed ben Salmane sur grand écran, lors du forum d’investissement saoudo-américain au Centre international de conférences du roi Abdelaziz, à Riyad, le 13 mai 2025. Ce sommet d’une journée a mis en lumière l’attractivité croissante du Royaume pour les industries américaines, ainsi que le potentiel de consolidation des liens économiques dans le cadre de la Vision 2030. (AFP)
Le public observe l’arrivée du président américain Donald Trump et du prince héritier d’Arabie saoudite Mohammed ben Salmane sur grand écran, lors du forum d’investissement saoudo-américain au Centre international de conférences du roi Abdelaziz, à Riyad, le 13 mai 2025. Ce sommet d’une journée a mis en lumière l’attractivité croissante du Royaume pour les industries américaines, ainsi que le potentiel de consolidation des liens économiques dans le cadre de la Vision 2030. (AFP)
Short Url
  • Investissement prévu de plus d'un milliard de dollars par I Squared Capital, avec le soutien du PIF saoudien et d'autres acteurs
  • Les plus grandes opportunités d'investissement se trouvent dans le transport et la logistique

RIYAD: Les investissements mutuels entre l'Arabie saoudite et les États-Unis se développent dans des secteurs clés, les chefs d'entreprise des deux pays envisageant des partenariats plus étroits et des possibilités de codéveloppement.

S'adressant à Arab News en marge du Forum d'investissement saoudo-américain, organisé lors de la visite d'État du président américain Donald Trump au Royaume mardi, Joseph Rank, vice-président et PDG de Lockheed Martin pour l'Arabie saoudite et l'Afrique, a déclaré que les partenariats renforcés ouvrent la voie à des investissements à double sens.

«C’est une occasion unique de renforcer notre partenariat et de développer nos activités. Il y aurait presque trop de choses à évoquer. Mais l’essentiel reste le renforcement de notre partenariat, qui ouvre la voie à des investissements bilatéraux», a déclaré M. Rank

--
Joseph Rank, vice-président et PDG de Lockheed Martin pour l’Arabie saoudite et l’Afrique. (Photo AN)

M. Rank a souligné que le rôle de Lockheed Martin dans le Royaume évolue, passant d’une simple collaboration traditionnelle à une approche intégrée reposant sur la fabrication avancée et le partage de technologies.

«Autrefois, nous nous contentions d’assembler ici. Aujourd’hui, nous fabriquons localement. L’opportunité majeure réside dans la production, la coproduction, le codéveloppement et le transfert de technologie», a-t-il précisé.

«Cela signifie des emplois chez Lockheed Martin aux États-Unis, mais aussi des emplois pour l’industrie saoudienne ici même. C’est une formule gagnant-gagnant-gagnant.»

De son côté, Marc Winterhoff, PDG par intérim du constructeur de véhicules électriques Lucid Group Inc., a mis en avant l’importance stratégique de l’Arabie saoudite comme base industrielle, citant leur usine située dans la King Abdullah Economic City (KAEC), qui vise une capacité de production de 150 000 unités.

«Nos liens avec l’Arabie saoudite sont très étroits, tant sur le plan des investissements que de la production », a-t-il déclaré lors du Forum d’investissement américano-saoudien à Riyad mardi, ajoutant que 65% de la main-d’œuvre actuelle de l’usine est composée de citoyens saoudiens.

--
Marc Winterhoff, PDG par intérim du fabricant de véhicules électriques Lucid Group Inc. lors du Forum d'investissement américano-saoudien à Riyad, mardi. (Photo AN)

«Il y a beaucoup d'investissements dans cette usine pour construire des véhicules pour le marché local, mais aussi pour l'exportation.»

M. Winterhoff a indiqué que Lucid travaillait également avec des instituts de recherche saoudiens, notamment l'Université des sciences et technologies du roi Abdallah, pour développer conjointement des technologies de pointe telles que des modèles d'intelligence artificielle, la conduite autonome et la simulation d'accidents.

Sadek Wahba, président et associé gérant de I Squared Capital, a fait écho à ce sentiment, décrivant le forum comme un reflet de la coopération économique durable entre les États-Unis et l'Arabie saoudite et du rôle que l'infrastructure jouera dans le développement futur.

--
Sadek Wahba, président et associé gérant de I Squared Capital, lors du forum d'investissement américano-saoudien à Riyad, mardi. (Photo AN)

«Cet événement représente le meilleur de ce que l'on peut trouver en Arabie saoudite en matière de coopération entre les États-Unis et l'Arabie saoudite.»

«Une coopération qui existe déjà depuis des décennies et qui, je pense, continuera à s'épanouir au cours de la période à venir», a déclaré M. Wahba.

Il a ajouté que l'entreprise voyait des opportunités significatives dans le secteur des infrastructures en Arabie saoudite, en particulier dans les télécommunications, l'infrastructure numérique, le transport et la logistique.


Trump à Doha: des accords historiques de 1 200 milliards de dollars entre les États-Unis et le Qatar

L'émir qatari cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani et le président américain Donald Trump ont supervisé la signature de plusieurs accords et mémorandums d'entente majeurs mercredi lors d'une visite d'État à Doha. (Agence de presse du Qatar)
L'émir qatari cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani et le président américain Donald Trump ont supervisé la signature de plusieurs accords et mémorandums d'entente majeurs mercredi lors d'une visite d'État à Doha. (Agence de presse du Qatar)
Short Url
  • Trump a exhorté le Qatar à user de son influence sur l'Iran pour persuader ses dirigeants de conclure un accord avec les États-Unis afin de freiner l'avancée rapide de son programme nucléaire
  • Au fil des ans, le Qatar a joué le rôle d'intermédiaire entre les États-Unis d’une part, et l'Iran et ses mandataires de l’autre

DOHA: Le président américain Donald Trump et l'émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, ont conclu, mercredi à Doha, des accords d'une valeur de 1 200 milliards de dollars (1 dollar = 0,89 euro), selon la Maison Blanche, dont une commande massive de Qatar Airways pour l'achat d'avions Boeing.

Qatar Airways achètera jusqu'à 210 Boeing 777X et 787 pour 96 milliards de dollars, ce qui représente un coup d'éclat pour M. Trump et le constructeur aéronautique.

M. Trump a déclaré que le cheikh Tamim et lui avaient également discuté de l'Iran, de la guerre entre la Russie et l'Ukraine, du renforcement des liens dans les domaines de la défense, de l'investissement, de l'énergie, de l'éducation et de la cybersécurité. Ils ont également évoqué les préparatifs de la Coupe du monde de football de 2026 et des Jeux olympiques de 2028, qui seront organisés aux États-Unis.

Les deux dirigeants ont également assisté à la signature d'une déclaration conjointe de coopération entre les deux gouvernements, ainsi que de lettres d'offre et d'acceptation pour les drones MQ-9B et le système anti-drone FS-LIDS, a rapporté l'agence de presse du Qatar.
Le président Trump a remercié l'émir pour l'hospitalité chaleureuse du Qatar et a décrit le cheikh Tamim comme un ami de longue date et un partenaire de confiance. «Nous avons toujours entretenu une relation très spéciale», a-t-il déclaré à propos de l'émir.

Des ministres qataris de haut rang et des membres du cabinet américain, notamment les secrétaires d'État, de la défense, du trésor, du commerce et de l'énergie, ont également assisté aux discussions et à la cérémonie de signature.

Discussions avec l'Iran

M. Trump a également exhorté le Qatar à user de son influence sur l'Iran pour persuader les dirigeants de ce pays de conclure un accord avec les États-Unis afin de freiner l'avancée rapide de son programme nucléaire.

Au fil des ans, le Qatar a joué le rôle d'intermédiaire entre les États-Unis et l'Iran et ses mandataires, notamment lors des pourparlers avec le Hamas, soutenu par le Téhéran, alors que la guerre qui l'oppose à Israël depuis 19 mois se poursuit.

«J'espère que vous pourrez m'aider dans la situation de l'Iran», a déclaré M. Trump lors du dîner d'État. «La situation est périlleuse et nous voulons faire ce qu'il faut.»

M. Trump souhaite que l'Iran cesse de soutenir des groupes militants par procuration.

Un peu plus tôt, avant de quitter l'Arabie saoudite pour le Qatar, M. Trump a déclaré qu'il souhaitait parvenir à un accord avec l'Iran sur son programme nucléaire, mais que Téhéran devait mettre fin à son soutien aux milices mandataires dans l'ensemble du Moyen-Orient.
L'Iran «doit cesser de soutenir le terrorisme, mettre fin à ses guerres sanglantes par procuration et renoncer de manière permanente et vérifiable à chercher à se doter d'armes nucléaires», a déclaré M. Trump aux dirigeants des pays du Golfe lors d'un sommet du Conseil de coopération du Golfe (CCG) à Riyad. «Ils ne peuvent pas disposer d'armes nucléaires.»

La demande du président à l'Iran de cesser de soutenir le Hamas à Gaza, le Hezbollah au Liban et les Houthis au Yémen intervient alors que le réseau de mandataires de Téhéran fait face à de nombreux échecs.

Le Hezbollah est gravement affaibli après une guerre avec Israël au cours de laquelle nombre de ses dirigeants ont été tués, et il a perdu un allié clé avec la chute du dictateur syrien Bachar el-Assad, qui permettait à l'Iran d'envoyer des armes.

Un avenir sans terreur

M. Trump a déclaré que le moment était venu «pour un avenir libéré de l'emprise des terroristes du Hezbollah».

À Gaza, le Hamas a été militairement décimé par une offensive israélienne depuis octobre 2023.
Seuls les Houthis au Yémen sont sortis relativement indemnes d'une campagne de bombardements américaine qui s'est achevée la semaine dernière par un cessez-le-feu unilatéral des États-Unis.

Les États-Unis et l'Iran ont tenu quatre cycles de négociations nucléaires depuis le mois dernier.
L'Arabie saoudite soutient pleinement les négociations et espère des résultats positifs, a déclaré mercredi le ministre des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane.

Auparavant, les dirigeants des États-Unis et de la Syrie se sont rencontrés face à face pour la première fois depuis 25 ans.

Ahmad al-Charaa, président par intérim de la République arabe syrienne, s'est envolé pour Riyad un jour après que Trump a déclaré qu'il lèverait les sanctions sur l'économie syrienne après des discussions avec le prince héritier et Premier ministre d'Arabie  saoudite Mohammed ben Salmane.

Le prince héritier s'est joint à MM. Trump et à Al-Charaa pour la réunion. Le président turc Recep Tayyip Erdogan y a participé par vidéoconférence.

Le ministère syrien des Affaires étrangères a qualifié la rencontre d'«historique» et a déclaré que les deux dirigeants avaient discuté des «possibilités de partenariat syro-américain dans la lutte contre le terrorisme» et de l'importance du soutien à la reconstruction.

Dans les rues de Damas et d'autres villes, les Syriens se sont réjouis d'être libérés des sanctions américaines par des applaudissements, des danses et des coups de feu de célébration.

«Ces sanctions ont été imposées à Assad, mais [...] maintenant que la Syrie a été libérée, il y aura un impact positif sur l'industrie, cela stimulera l'économie et encouragera les gens à revenir», a déclaré Zain al-Jabali, 54 ans, propriétaire d'une fabrique de savon à Alep.

Le président américain Donald Trump, l'émir du Qatar cheikh Tamim ben Hamad al-Thani et le PDG de Boeing Kelly Ortberg au palais royal de Doha, mercredi. (AFP)

Grande victoire pour Trump et Boeing

L’accord conclu avec Qatar Airways pour l’acquisition d’avions Boeing 777X et 787, équipés de moteurs fournis par GE Aerospace, constitue une victoire pour M. Trump, en visite très médiatisée dans la région – même si les livraisons ne sont attendues que dans plusieurs années.

Cette vente représente également un soutien stratégique pour Boeing et son principal fournisseur de moteurs, à un moment où les versions de grande capacité de l’A350 d’Airbus, équipées de moteurs Rolls-Royce, rencontrent des problèmes de maintenance liés à leur utilisation dans les climats les plus chauds, notamment dans le Golfe.

Selon Boeing, l’accord porte sur 160 commandes fermes – dont 130 pour le 787 et 30 pour le 777X – assorties d’options pour 50 appareils supplémentaires. À la suite de cette annonce, l’action de Boeing a progressé de 0,6% à New York, tandis que celle de GE Aerospace a gagné 0,7%.

Pour les 787, le Qatar a opté pour les moteurs GEnx de GE Aerospace plutôt que pour le Trent 1000 de Rolls-Royce, selon l'administration. Le GE9X de GE Aerospace est la seule option de moteur pour le 777X. L'accord portant sur 400 moteurs GE est le plus important jamais conclu par GE Aerospace, a déclaré le PDG de la société, Larry Culp, dans un communiqué, un point repris par Qatar Airways, qui a déclaré à Reuters en mars qu'il travaillait sur une commande importante de gros porteurs.

M. Trump et l'émir du Qatar, le cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, ont participé à la cérémonie de signature en compagnie du PDG de Boeing, Kelly Ortberg, et du PDG de Qatar Airways, Badr Mohammed al-Meer. M. Trump a déclaré que M. Ortberg lui avait dit qu'il s'agissait de la plus grosse commande d'avions à réaction de l'histoire de Boeing.

Le 777X est encore en cours de développement et devrait commencer à être livré en 2026, avec six ans de retard sur le calendrier. Qatar Airways a déjà commandé 94 777X. Son concurrent, Emirates, a commandé 205 777X. Les deux compagnies aériennes ont été parmi les premiers clients lorsque Boeing a lancé le programme en 2013.

Le carnet de commandes de Boeing comprenait 521 commandes de 777X et 828 commandes de 787 au 30 avril, selon la compagnie.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com