DUBAÏ: Jihane Boumediane, la créatrice de la marque marocaine Jyann, attire tous les regards en tant que finaliste du Qatar's Fashion Trust Arabia Award dans la catégorie accessoires, avant la cérémonie qui se tiendra à Marrakech le 24 octobre.
Fondée en 2021, sa marque est connue pour ses sacs et ses chapeaux fabriqués à la main. Elle s'inspire profondément du riche patrimoine marocain en matière de feutrage de la laine – un artisanat qui remonte à des milliers d'années et qui fait partie intégrante de l'identité culturelle du pays.
Le feutrage de la laine, une ancienne méthode de production textile, est un processus à forte intensité de main-d'œuvre qui consiste à presser manuellement des fibres de laine à l'aide d'eau et de savon.
Cette technique a été transmise par des générations d'artisans marocains, en particulier dans les montagnes de l'Atlas où Boumediane s'approvisionne en laine.
«La laine de cette région a tellement de propriétés merveilleuses – elle est résistante, les fibres ne sont ni trop longues ni trop courtes. Elle remplit toutes les conditions: elle est durable, polyvalente et belle», explique la créatrice.
Pour Boumediane, la mode n'est pas simplement une question d'esthétique, il s'agit de préserver et de renforcer l'artisanat traditionnel tout en créant un impact positif tout au long de la chaîne d'approvisionnement.
«Notre approche consiste à créer un impact à tous les niveaux, depuis les éleveurs de moutons du Haut Atlas jusqu'aux artisans qui fabriquent méticuleusement chaque pièce», a-t-elle déclaré.
Son engagement en faveur de la durabilité et de la production éthique se traduit par l'utilisation de matériaux locaux et la volonté d'optimiser l'utilisation de l'eau dans le traitement de la laine.
La création de chacun de ses sacs à main peut prendre de cinq à sept jours et transcende les saisons, ce qui leur permet de durer des années.
Le Fashion Trust Arabia Award est une étape importante pour Boumediane et sa marque. «La reconnaissance par une telle plateforme est une validation des années de recherche et d'expérimentation que nous avons consacrées à notre métier», a-t-elle déclaré.
Ce prix lui permettrait d'étendre ses activités, de recruter et de former de nouveaux artisans, et de poursuivre sa mission d'innovation sociale. «Il ne s'agit pas seulement de fabriquer de beaux produits, mais aussi de sauvegarder des techniques anciennes et de veiller à ce qu'elles prospèrent dans le monde moderne.»
Le comité consultatif de l'édition 2024 du FTA a sélectionné 18 finalistes parmi les candidatures soumises par des talents émergents de toute la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord.
Ils concourent dans six catégories: prêt-à-porter, vêtements de soirée, bijoux, accessoires, technologie de la mode et Franca Sozzani Debut Talent Award.
Le conseil d'administration comprend le créateur britannique Erdem Moralioglu, apprécié des célébrités, la créatrice de bijoux Gaia Repossi et la créatrice américaine Kelly Wearstler.
Les lauréats recevront une aide financière comprise entre 100 000 et 200 000 dollars (1 dollar = 0,92 euro), en fonction de la taille de leur entreprise.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com