MASCATE: Le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, a rencontré lundi à Mascate un haut responsable des rebelles houthis du Yémen, soutenus par Téhéran, ainsi que son homologue omanais, sur fond de tensions exacerbées dans la région.
Le ministère iranien des Affaires étrangères a publié des photos du principal négociateur des Houthis, Mohammed Abdelsalam, s'entretenant dans la capitale omanaise avec M. Araghchi, qui a multiplié les visites dans la région après qu'Israël a juré de riposter à une attaque de missiles lancée par l'Iran début octobre.
M. Araghchi a rencontré "Mohammad Abdelsalam, le porte-parole et négociateur en chef du gouvernement du salut national du Yémen", indique la légende des photos.
La chaîne des rebelles yéménites, al-Massira, a également rapporté la rencontre.
L'Iran a tiré 200 missiles sur Israël le 1er octobre, affirmant riposter à l'assassinat du chef du Hamas palestinien à Téhéran, imputé à Israël, et à ceux du chef du Hezbollah libanais et d'un général des Gardiens de la révolution iraniens dans une frappe israélienne près de Beyrouth le 27 septembre.
Les Houthis, qui contrôlent de larges pans du Yémen, font partie, notamment avec le Hamas et le Hezbollah de "l'axe de résistance" animé par l'Iran qui réunit des groupes armés opposés à Israël.
Le diplomate iranien s'est par ailleurs entretenu avec le ministre des Affaires étrangères d'Oman, pays qui a longtemps joué le rôle de médiateur entre la République islamique et les pays occidentaux.
Abbas Araghchi et Badr al-Boussaïdi "ont souligné la nécessité de poursuivre et de soutenir les efforts visant à arrêter l'escalade et les tensions dans la région à travers le dialogue" et la diplomatie, a indiqué un communiqué du ministère omanais des Affaires étrangères.
Les deux hommes ont évoqué "la situation alarmante dans la région et appelé à un arrêt immédiat du génocide et de l'agression du régime israélien à Gaza et au Liban", a écrit sur X le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaïl Baghaï.
Avant Mascate, M. Araghchi s'est successivement rendu au Liban, en Syrie, en Arabie Saoudite, au Qatar et en Irak, pour des discussions centrées sur la recherche d'un cessez-le-feu au Liban et à Gaza, et les moyens d'empêcher une propagation de la guerre à toute la région.
Dimanche, M. Araghchi a réaffirmé que l'Iran était "totalement prêt à faire face à une situation de guerre", assurant toutefois "nous ne voulons pas la guerre, nous voulons la paix".
L'Iran affirme qu'il n'y a plus matière aux pourparlers indirects avec les Etats-Unis
Le ministre des Affaires étrangères iranien, Abbas Araghchi, a jugé lundi qu'il n'y avait plus matière aux pourparlers indirects menés avec les Etats-Unis via Oman, en raison des tensions régionales.
L'Iran avait confirmé en juin avoir des discussions indirectes avec les Etats-Unis par l'intermédiaire d'Oman. Washington et Téhéran n'entretiennent plus de relations diplomatiques depuis la Révolution islamique de 1979.
"Nous ne voyons actuellement pas matière à ces discussions, tant que nous n'aurons pas surmonté la crise actuelle", a déclaré M. Araghchi aux journalistes à Mascate, dans le sultanat, soulignant que le processus est arrêté "en raison des conditions spécifiques de la région".
Allié des Etats-Unis, Israël combat depuis un an le mouvement islamiste palestinien dans la bande de Gaza et le groupe libanais Hezbollah au Liban, deux mouvements soutenus par Téhéran.
L'Iran a tiré 200 missiles sur Israël le 1er octobre, en représailles, notamment, à l'assassinat par Israël du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, au Liban. Israël a promis de riposter.