Le fonds souverain saoudien acquiert 40% des grands magasins de luxe Selfridges

Des clients transportent leurs achats dans des sacs à provisions de la marque Selfridges lors du Black Friday dans le centre de Londres, le 25 novembre 2022. (AFP)
Des clients transportent leurs achats dans des sacs à provisions de la marque Selfridges lors du Black Friday dans le centre de Londres, le 25 novembre 2022. (AFP)
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Publié le Mardi 08 octobre 2024

Le fonds souverain saoudien acquiert 40% des grands magasins de luxe Selfridges

  • Le fonds public d'investissement saoudien (PIF) va racheter 40% des grands magasins de luxe britanniques Selfridges, dont le conglomérat thaïlandais Central Group avait pris le contrôle l'an dernier
  • PIF va acquérir la totalité des parts de l'empire immobilier autrichien Signa, mais Central Group restera actionnaire majoritaire à hauteur de 60%

LONDRES: Le fonds public d'investissement saoudien (PIF) va racheter 40% des grands magasins de luxe britanniques Selfridges, dont le conglomérat thaïlandais Central Group avait pris le contrôle l'an dernier, selon un communiqué mardi.

PIF va acquérir la totalité des parts de l'empire immobilier autrichien Signa, mais Central Group restera actionnaire majoritaire à hauteur de 60%, résume le thaïlandais dans un communiqué mardi.

Si le montant de la transaction n'est pas précisé, Selfridges, l'une des chaînes de grands magasins les plus luxueuses et connues au monde, avait été rachetée conjointement par Signa et Central Group fin 2021 pour 4 milliards de livres (4,8 milliards d'euros) auprès de la richissime famille canadienne Weston.

Mais Signa s'est effondré l'an dernier, croulant sous les dettes, frappé par la brusque remontée des taux d'intérêts.

Face aux difficultés de son associé, Central Group avait annoncé en novembre 2023 avoir converti un prêt en actions qui en avait fait l'actionnaire majoritaire de Selfridges - et a depuis repris plusieurs autres enseignes de Signa.

Central et PIF promettent d'investir conjointement "pour renforcer la position financière" de l'entreprise et soutenir son "développement futur".

Selfridges, fondée au Royaume-Uni au début du 20e siècle par l'Américain Harry Gordon Selfridge, avait révolutionné l'univers de la distribution, en mettant notamment en scène les produits dans des vitrines sophistiquées.

Il avait fait des grands magasins des lieux de vie attractifs, où l'on trouvait des restaurants, oeuvres d'art et spectacles.

Selfridges Group, qui a généré l'an dernier plus de 2,8 milliards de livres (3,3 milliards d'euros) de chiffre d'affaires, possède et exploite actuellement 18 grands magasins de luxe dans 3 pays: Selfridges au Royaume-Uni (dont un magasin emblématique sur Oxford Street à Londres), De Bijenkorf aux Pays-Bas et Brown Thomas et Arnotts en Irlande.


L'Arabie saoudite pilote les projets de construction écologique dans le monde arabe

Le ministre des Municipalités et du Logement, Majed al-Hogail, a assisté à l'ouverture du 14e  Saudi Green Building Forum à Riyad. (SPA)
Le ministre des Municipalités et du Logement, Majed al-Hogail, a assisté à l'ouverture du 14e  Saudi Green Building Forum à Riyad. (SPA)
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  • L'essor des projets de construction écologique correspond à la croissance démographique rapide de l'Arabie saoudite et à la sensibilisation accrue à l'environnement
  • Cela favorise l'adoption de structures à haut rendement énergétique et l'utilisation accrue de matériaux de construction écologiques

RIYAD: L'Arabie saoudite a fait des progrès considérables en matière de construction durable, enregistrant 2 000 des 5 000 projets de construction écologique dans le monde arabe, selon un haut responsable.

S'exprimant lors de l'ouverture du 14e Saudi Green Building Forum, qui s'est tenu à Riyad du 6 au 8 octobre, le ministre des Municipalités et du Logement, Majed al-Hogail, a souligné les nombreuses étapes franchies par le Royaume dans ce secteur, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

L'essor des projets de construction écologique correspond à la croissance démographique rapide de l'Arabie saoudite et à la sensibilisation accrue à l'environnement, ce qui favorise l'adoption de structures à haut rendement énergétique et l'utilisation accrue de matériaux de construction écologiques.

Le marché saoudien de la construction écologique devrait générer 16,4 milliards de dollars (1 dollar = 0,91 euro) de revenus cette année et devrait croître à un taux annuel composé de 12,3%, pour atteindre 33 milliards de dollars d'ici à 2030, selon le cabinet d'études de marché Prescient & Strategic Intelligence.

Lors de son discours, M. Al-Hogail a déclaré que ces développements reflètent l'engagement du Royaume en faveur de pratiques durables, favorisant une transformation qualitative du développement urbain.

Il a ajouté que cette initiative soulignait la volonté de l'Arabie saoudite d'améliorer l'efficacité de l'utilisation des ressources naturelles, de réduire les émissions de carbone et de créer des environnements urbains sains et sûrs.

M. Al-Hogail a également souligné l'importance du forum de cette année, en déclarant qu'il abordait des questions cruciales pour l'avenir de la durabilité environnementale. Il a fait remarquer que les bâtiments écologiques étaient essentiels pour atteindre les objectifs de développement durable, conformément aux objectifs de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

Au cours du même événement, l'ingénieur en chef adjoint d'Aramco, Waleed al-Naim, a annoncé que le géant pétrolier avait lancé un fonds de durabilité de 1,5 milliard de dollars pour faire face aux défis climatiques.

Le forum de cette année s'est concentré sur le fonctionnement optimal des villes en conformité avec les normes de construction écologique, tout en abordant le lien entre les secteurs de la construction et des infrastructures et les questions liées à l'environnement, au climat et à la désertification.

Pour y parvenir, l'accent sera mis sur le renforcement du rôle du secteur gouvernemental et le développement de partenariats avec le secteur privé afin de soutenir la localisation des objectifs de développement durable conformément à la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

Depuis sa création en 2010, le Saudi Green Building Forum a fait du Royaume un leader en matière de développement durable, reconnu par le Conseil économique et social des Nations unies.

En tant que plateforme vitale de dialogue et de collaboration, le forum continue de piloter le programme de développement durable de l'Arabie saoudite et de façonner l'avenir de la construction écologique et du développement urbain dans la région.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


À Riyad, un forum met en lumière le leadership des femmes

Le Creative Women Forum, qui s'est tenu lundi à Riyad, a rassemblé des femmes dirigeantes en provenance du monde entier pour discuter d'entrepreneuriat, de durabilité, d'innovation, de technologie, de bien-être, d'art et de sport. (Photo AN)
Le Creative Women Forum, qui s'est tenu lundi à Riyad, a rassemblé des femmes dirigeantes en provenance du monde entier pour discuter d'entrepreneuriat, de durabilité, d'innovation, de technologie, de bien-être, d'art et de sport. (Photo AN)
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  • «L'Arabie saoudite est le cœur du monde arabe dans tous les sens du terme», a déclaré Baria Alamuddin
  • Elle a raconté ses rencontres, son travail et ses échanges avec des Saoudiennes, ajoutant qu'elle n'avait «jamais vu des femmes aimer leur pays autant que les Saoudiennes»

RIYAD: Le Creative Women Forum, qui s'est tenu lundi à Riyad, a rassemblé des femmes dirigeantes en provenance du monde entier pour discuter d'entrepreneuriat, de durabilité, d'innovation, de technologie, de bien-être, d'art et de sport.

Baria Alamuddin, journaliste et présentatrice primée au Moyen-Orient et au Royaume-Uni, et rédactrice en chef du Media Services Syndicate, a prononcé un discours liminaire dans lequel elle a exhorté les femmes saoudiennes à s'engager dans les médias pour partager leur histoire.

«L'Arabie saoudite est le cœur du monde arabe dans tous les sens du terme», a déclaré Alamuddin.

Elle a raconté ses rencontres, son travail et ses échanges avec des Saoudiennes, ajoutant qu'elle n'avait «jamais vu des femmes aimer leur pays autant que les Saoudiennes» et qu'elle avait «rencontré certaines des femmes les plus fortes» du Royaume.

Dans un entretien accordé à Arab News, Alamuddin a fait part de sa passion à vouloir mettre en avant les femmes saoudiennes, exprimant sa frustration de ne pas en savoir assez sur elles.

Après avoir visité l'Arabie saoudite et rencontré des femmes occupant des postes de direction, elle a été émerveillée par leur dynamisme et leur dévouement en faveur du développement du pays.

«Je savais que ces femmes étaient fortes, passionnées et motivées, et qu'elles souhaitaient réellement contribuer au développement de leur pays», a déclaré Alamuddin.

«Chaque fois que je visite le Royaume, je suis impressionnée par les progrès des femmes saoudiennes.»

Alamuddin fait partie de ces éminentes femmes dirigeantes qui prendront la parole lors du forum.

Cet événement de deux jours se concentre sur les affaires, les startups, l'investissement, la santé, le leadership féminin, le sport, le développement durable, la technologie et d'autres domaines clés. Il comprend des ateliers, des tables rondes et des séances de questions-réponses avec des experts du secteur.

Parmi les autres thèmes abordés lors du forum figurent la transformation culturelle et sociale, la finance, l'égalité dans le monde du travail, ainsi que la santé et le bien-être des femmes.

Parmi les intervenants figuraient la princesse Reema bent Bandar, ambassadrice saoudienne aux États-Unis, la princesse Noura al-Saoud, marraine du Creative Women Forum, la Dr Selwa al-Hazzaa, PDG et fondatrice de la société de santé numérique SDM, et la Dr Basma al-Buhairan, directrice générale de C4IR.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Maroc et l’UE face à une nouvelle ère de tensions agricoles et halieutiques

Les drapeaux marocain et européen sont vus lors de la signature d'un accord entre l'UE et le Maroc à Rabat le 23 avril 2007 permettant à 137 navires de l'UE de pêcher pendant quatre ans dans les eaux marocaines en échange de 36,1 millions d'euros par an (Photo, AFP).
Les drapeaux marocain et européen sont vus lors de la signature d'un accord entre l'UE et le Maroc à Rabat le 23 avril 2007 permettant à 137 navires de l'UE de pêcher pendant quatre ans dans les eaux marocaines en échange de 36,1 millions d'euros par an (Photo, AFP).
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  • Saisie par les indépendantistes du Sahara occidental, l’autorité judiciaire de l’Union européenne a estimé mercredi 29 septembre que ces traités portant sur la pêche et l’agriculture n’avaient pas recueilli « le consentement du peuple » de ce territoire r
  • Les indépendantistes du Front Polisario qui revendiquent depuis les années 70 cette ancienne colonie espagnole ont saisi le tribunal de l’Union européenne pour affirmer le caractère « litigieux » de ces traités.

RIYAD : La Cour de justice de l'Union européenne a finalement statué vendredi que les accords de pêche et d'agriculture conclus entre l'UE et le Maroc en 2019 étaient annulés en raison de l'absence de consentement du peuple du Sahara occidental.

Saisie par les indépendantistes du Sahara occidental, l’autorité judiciaire de l’Union européenne a estimé mercredi 29 septembre que ces traités portant sur la pêche et l’agriculture n’avaient pas recueilli « le consentement du peuple » de ce territoire revendiqué par le Maroc.

Le Sahara occidental est un territoire situé au nord-ouest de l’Afrique : bordé par l’Atlantique, il est limitrophe du Maroc (au nord), de l’Algérie (au nord-est) et de la Mauritanie (à l'est et au sud).

Depuis les années 70, un conflit quant au statut de ce territoire oppose le Maroc et le Front Polisario, mouvement qui milite pour l’exercice par le peuple du Sahara occidental de son droit à l’autodétermination et la création d’un État sahraoui souverain.

Outre ce différend territorial, le conflit a porté, au fil des ans, sur la légalité d’accords économiques conclus en particulier par le Maroc et traitant notamment de l’exploitation des ressources naturelles du Sahara occidental ainsi que des eaux adjacentes à celui-ci.

En 2019, le Maroc et l’Union européenne ont conclu deux accords commerciaux. L’un accorde des « tarifs préférentiels aux produits » agricoles importés du Maroc vers l’UE, l’autre « autorise des navires européens à accéder aux eaux atlantiques, y compris celles adjacentes au Sahara occidental ».

Les indépendantistes du Front Polisario qui revendiquent depuis les années 70 cette ancienne colonie espagnole ont saisi le tribunal de l’Union européenne pour affirmer le caractère « litigieux » de ces traités.

Ces accords, considéré comme litigieux par les Sahraouis, ne conférait en réalité à ce peuple aucun avantage précis, concret, substantiel et véritable, découlant de l’exploitation des ressources naturelles de ce territoire, et proportionnel à l’importance de cette exploitation.

Et comme une importante partie de cette population vit en dehors de ce territoire, ce processus de consultation n’était donc pas de nature à établir un tel consentement de la part de ce peuple bien que les pays occidentaux notamment l’Espagne et la France qui ont dernièrement reconnu la souveraineté du Maroc sur le territoire sahraoui, considéré par l’ONU comme un « territoire non autonome »

Mercredi 29 septembre, l’autorité judiciaire a tranché en leur sens en annulant ces accords au motif qu’ils doivent préalablement recueillir le consentement du peuple du Sahara occidental. Ces derniers restent toutefois en vigueur pendant deux mois « afin de préserver l’action extérieure de l’Union et la sécurité juridique de ses engagements internationaux ». 

Le conseil exécutif de l’union Européenne a pris note d’une décision séparée vendredi exigeant que certains produits notamment les fruits et les légumes du Sahara occidental soient étiquetés comme provenant du territoire.

La Commission européenne analyse actuellement les arrêts en détail et accorde un délai de 12 mois avant l’exécution du verdict afin d’éviter des retombées négatives graves pour l’action extérieur de l’Union.

Avec l’annulation de cet accord de pêche, le Maroc devrait perdre les 52 millions d’euros par an qu’il devrait recevoir pendant quatre ans pour avoir autorisé 128 navires européens, pour la plupart espagnols, à pêcher dans les eaux au large de la côte ouest de l’Afrique. Pour l’Espagne, cet arrêt devrait aussi affecter essentiellement les flottes d’Andalousie, des iles Canaries et de Galice.

Les autorités marocaines ont déclaré que le Royaume chérifien n’est nullement concerné par la décision de la Cour de justice et affirme que le Maroc n’a participé à aucune des phases de cette procédure et précise que cette décision comporte des errements juridiques évidents et des erreurs de fait suspectes.

Cette situation pourrait toutefois affecter les relations diplomatiques entre le Maroc et l’Union européenne, nécessitant des négociations futures pour établir de nouveaux accords ou pour réviser des conditions déjà existantes. Les Deux parties devront travailler ensemble afin de trouver des solutions viables qui prennent en compte les intérêts économiques et environnementaux.