Biden appelle Israël à épargner les sites pétroliers iraniens, Trump à viser le nucléaire

Le président américain Joe Biden s'exprime lors de la conférence de presse quotidienne à la Maison Blanche à Washington, DC, le 4 octobre 2024. (AFP)
Le président américain Joe Biden s'exprime lors de la conférence de presse quotidienne à la Maison Blanche à Washington, DC, le 4 octobre 2024. (AFP)
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Publié le Samedi 05 octobre 2024

Biden appelle Israël à épargner les sites pétroliers iraniens, Trump à viser le nucléaire

  • Le président américain Joe Biden a déconseillé vendredi à Israël de s'en prendre aux sites pétroliers iraniens, tandis que le candidat républicain Donald Trump est allé jusqu'à leur suggérer de frapper les installations nucléaires
  • Lors d'une intervention surprise devant la presse à la Maison Blanche, Joe Biden a estimé que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ferait bien de "se rappeler" de l'aide apportée à son pays par les Etats-Unis

WASHINGTON: Le président américain Joe Biden a déconseillé vendredi à Israël de s'en prendre aux sites pétroliers iraniens, tandis que le candidat républicain Donald Trump est allé jusqu'à leur suggérer de frapper les installations nucléaires.

Lors d'une intervention surprise devant la presse à la Maison Blanche, Joe Biden a estimé que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ferait bien de "se rappeler" de l'aide apportée à son pays par les Etats-Unis, allié numéro un et soutien militaire d'Israël.

"Si j'étais à leur place, j'envisagerais d'autres options que frapper des champs de pétrole" en Iran, a-t-il déclaré, comme on lui demandait d'expliciter ses commentaires de la veille sur des discussions entre Washington et Israël sur la possibilité de telles frappes.

Les Israéliens, a-t-il poursuivi, "n'ont pas déterminé ce qu'ils allaient faire" après le lancement massif de missiles contre Israël par l'Iran mardi.

Son prédécesseur Donald Trump, candidat à l'élection présidentielle du 5 novembre, a au contraire affirmé vendredi qu'Israël devrait "frapper" les installations nucléaires iraniennes.

S'exprimant en Caroline du Nord, l'ancien président a évoqué une question posée à Joe Biden en milieu de semaine sur la possibilité qu'Israël vise des installations nucléaires iraniennes.

"Ils lui ont posé cette question, la réponse aurait dû être +frappez d'abord le nucléaire et occupez-vous du reste plus tard+", a lancé Donald Trump.

Le républicain s'était jusqu'ici montré particulièrement silencieux sur le récent embrasement au Proche-Orient.

Il a simplement publié un communiqué cinglant en début de semaine, tenant Joe Biden et la vice-présidente Kamala Harris, sa rivale à la présidentielle, pour responsables de l'explosion des tensions.

- "Mobiliser le reste du monde" -

Le présient Biden s'apprête à quitter le pouvoir dans un contexte de crise, avec une situation explosive au Moyen-Orient. Vendredi, le dirigeant démocrate a répété qu'il faisait tout pour éviter une guerre totale dans la région, où Israël mène des frappes au Liban contre le Hezbollah pro-iranien.

"La chose la plus importante que nous pouvons faire, c'est tenter de mobiliser le reste du monde et nos alliés pour qu'ils participent", et aident à apaiser les tensions, a-t-il déclaré, citant la France en exemple.

"Quand on a des groupes (pro-iraniens) aussi irrationnels que le Hezbollah et les (rebelles yéménites) houthis, les choses sont difficiles", a déclaré le président américain.

Joe Biden n'a pas caché son irritation envers Benjamin Netanyahu, avec lequel les relations laissent à désirer alors que les Etats-Unis tentent de cadrer la réponse dévastatrice d'Israël à l'attaque meurtrière du Hamas du 7 octobre sur le sol israélien.

Le Premier ministre israélien a constamment ignoré les appels américains à la retenue, au Liban et à Gaza, où plus de 41.000 Palestiniens ont péri dans les représailles israéliennes.

- "Contact constant" -

Le président américain a botté en touche comme on lui demandait s'il estimait que le Premier ministre israélien renâclait à un accord de paix pour tenter de peser sur l'issue de la présidentielle américaine.

"Aucune administration n'a aidé Israël autant que je l'ai fait. Aucune, aucune, aucune. Et je pense que Bibi (le surnom de M. Netanyahu) devrait s'en rappeler", a-t-il martelé depuis la Maison Blanche. "Quant à savoir s'il essaye d'avoir une influence sur l'élection, je ne sais pas, mais je ne compte pas la dessus".

S'il ne lui a pas parlé personnellement depuis l'attaque iranienne, les deux pays sont en "contact constant", a-t-il également dit. "Ils ne vont pas prendre une décision immédiatement alors on va attendre de voir quand ils voudront parler".

Benjamin Netanyahu a prévenu que l'Iran allait essuyer des représailles sévères aux tirs d'environ 200 missiles iraniens contre Israël mardi.

Téhéran affirme que cette attaque était motivée par l'assassinat par Israël de Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah.

Affirmant agir pour soutenir Gaza, le groupe pro-iranien s'est mis à tirer des roquettes contre Israël dans la foulée de l'attaque du Hamas du 7 octobre sur le sol israélien, qui a fait plus de 1.200 morts.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.