Biden dit adieu à l'ONU en insistant sur l'intérêt des peuples

Le président américain Joe Biden s'exprime lors de la 79e session de l'Assemblée générale des Nations Unies au siège des Nations Unies à New York, le 24 septembre 2024. (Photo par AFP)
Le président américain Joe Biden s'exprime lors de la 79e session de l'Assemblée générale des Nations Unies au siège des Nations Unies à New York, le 24 septembre 2024. (Photo par AFP)
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Publié le Mardi 24 septembre 2024

Biden dit adieu à l'ONU en insistant sur l'intérêt des peuples

  • Joe Biden a prononcé mardi son dernier grand discours à la tribune de l'ONU.
  • Pendant les quelques semaines qui lui restent, Joe Biden veut donc, comme le dit l'un de ses conseillers, assurer que les initiatives lancées sous son mandat, notamment à l'international, deviennent autant que possible "irréversibles".

NEW-YORK : Joe Biden a prononcé mardi son dernier grand discours à la tribune de l'ONU, adressant un message personnel aux dirigeants du monde: l'intérêt de votre peuple doit primer sur votre désir de demeurer aux commandes.

"J'ai décidé qu'après 50 ans de service public, il était temps qu'une nouvelle génération de dirigeants prenne les rênes de mon pays. Chers dirigeants, ne l'oublions jamais, il existe des choses plus importantes que rester au pouvoir: votre peuple", a déclaré le président des Etats-Unis.

L'octogénaire, qui lutte afin que son bilan ne soit pas détricoté si Donald Trump revient à la Maison Blanche, avait face à lui des chefs d'Etat et de gouvernement aux yeux rivés sur l'élection présidentielle américaine du 5 novembre, qui promet d'être extrêmement serrée.

M. Biden, dont le gouvernement s'est pour l'instant montré impuissant à obtenir un cessez-le-feu durable entre Israël et le Hamas, a de nouveau exhorté les parties au conflit à y parvenir. Il a également mis solennellement en garde contre une "guerre généralisée" au Liban et assuré que la guerre de Vladimir Poutine contre l'Ukraine n'avait "pas atteint son objectif principal".

Le président des Etats-Unis a renoncé en juillet à briguer un second mandat et quittera donc la Maison Blanche en janvier prochain.

Beaucoup redoutent alors, en cas de victoire de l'ancien président républicain contre la vice-présidente et candidate démocrate Kamala Harris, un violent virage isolationniste et protectionniste de la première puissance mondiale.

- "Irréversible" -

Pendant les quelques semaines qui lui restent, Joe Biden veut donc, comme le dit l'un de ses conseillers, assurer que les initiatives lancées sous son mandat, notamment à l'international, deviennent autant que possible "irréversibles".

"Lorsqu'il est arrivé au pouvoir il y a bientôt quatre ans, il a promis de rétablir l'autorité internationale de l'Amérique", a dit lundi la porte-parole du démocrate de 81 ans, Karine Jean-Pierre.

Depuis, a-t-elle énuméré, il a relancé les alliances des Etats-Unis en Asie, piloté la réponse internationale à l'invasion de l'Ukraine, consolidé l'Otan, investi à marche forcée pour tenter de tenir tête à la Chine...

Le directeur de communication de la Maison Blanche, Ben LaBolt, a lui évoqué dans un mémo le "sprint final" qu'il s'agissait de courir pour l'administration sortante jusqu'en janvier, afin de "poser des jalons pour l'avenir".

Reste que cette semaine à New York, Joe Biden, chantre du dialogue qui se targue d'un entregent diplomatique peu commun, est confronté brutalement aux limites de son influence.

- Liban -

Les débats à l'ONU promettent en effet d'être dominés par l'escalade au Liban, qu'aucun appel au calme américain ne semble pouvoir enrayer.

Le président américain avait pourtant martelé, depuis l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre, qu'il ne voulait surtout pas que le conflit s'étende.

Un haut responsable américain juge lui qu'au contraire, toutes les convulsions internationales confortent l'approche multilatérale chère à Joe Biden.

"L'Ukraine, Gaza et le Soudan, tout cela souligne le besoin de ce type de coopération", a-t-il dit.

Kamala Harris n'a guère détaillé jusqu'ici ses projets en matière de politique étrangère.

Tout porte à croire toutefois qu'elle suivra, dans les grandes lignes, les mêmes orientations que Joe Biden.

Donald Trump a lui promis, en cas d'élection, de faire flamber les droits de douane sur les marchandises importées, notamment chinoises.

- Ukraine -

Il assure aussi - sans détails - pouvoir régler facilement les conflits en Ukraine et au Proche-Orient.

Le républicain a aussi multiplié les messages peu amènes à l'intention des alliés de l'Otan.

Son discours résolument favorable à l'exploitation d'hydrocarbures fait craindre le pire aux partisans de la coopération internationale sur le climat.

Le week-end dernier, Joe Biden s'était déjà voulu rassurant avec les dirigeants japonais, australien et indien, qui avec les Etats-Unis composent le "Quad": ce format à quatre "est ici pour rester", "bien au-delà du mois de novembre".

Jeudi, il recevra le président ukrainien Volodymyr Zelensky, inquiet pour l'avenir du soutien américain à son pays.

Mais les dirigeants internationaux n'ont nulle intention d'insulter l'avenir.

Certains pourraient profiter de leur venue à l'Assemblée générale de l'ONU pour faire une visite de courtoisie aux candidats à la présidentielle, et en particulier à Donald Trump.

L'ancien président républicain a assuré qu'il verrait le Premier ministre indien Narendra Modi, tandis que Volodymyr Zelensky, qui rencontrera jeudi Kamala Harris, souhaite aussi s'entretenir avec lui.


«Tout est sur la table »: le Canada se prépare à répondre aux menaces économiques de Trump

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s'exprime lors d'une conférence de presse à Rideau Cottage à Ottawa, Canada, le 6 janvier 2025. (AFP)
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s'exprime lors d'une conférence de presse à Rideau Cottage à Ottawa, Canada, le 6 janvier 2025. (AFP)
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  • Le Premier ministre canadien Justin Trudeau et les dirigeants provinciaux ont déclaré mercredi que toutes les options étaient sur la table pour répondre à la possible augmentation des droits de douane par les Etats-Unis
  • Depuis que le président élu américain a annoncé son intention de faire passer les taxes douanières à 25% avec ses voisins pour son retour à la Maison Blanche lundi prochain, le Canada cherche une parade

OTTAWA: Le Premier ministre canadien Justin Trudeau et les dirigeants provinciaux ont déclaré mercredi que toutes les options étaient sur la table pour répondre à la possible augmentation des droits de douane par les Etats-Unis, tout en gardant l'espoir d'éviter une guerre commerciale.

Depuis que le président élu américain a annoncé son intention de faire passer les taxes douanières à 25% avec ses voisins pour son retour à la Maison Blanche lundi prochain, le Canada cherche une parade.

"Si l'administration américaine choisit de mettre en œuvre son augmentation des droits de douane, nous réagirons de manière ciblée, énergique et résolue", a expliqué Justin Trudeau.

"Tout est sur la table", a-t-il ajouté.

Selon une source gouvernementale à l'AFP, Ottawa réfléchit notamment à imposer des droits de douane plus élevés sur certains produits en acier, sur les céramiques telles que des toilettes et des éviers, de la verrerie et du jus d'orange de Floride.

Les dirigeants des provinces et de l'opposition ont également évoqué la possibilité de bloquer les exportations de pétrole, d'électricité et de minéraux critiques du Canada.

Mais la Première ministre de l'Alberta, Danielle Smith, s'est désolidarisée de ses collègues sur ce point, refusant mercredi de signer le communiqué final de la réunion. Elle s'oppose à toute perturbation en matière d'exportations pétrolières: plus de trois millions de barils de pétrole sont expédiés quotidiennement depuis sa province vers les États-Unis.

"L'Alberta n'acceptera tout simplement pas de droits de douane sur l'exportation de notre énergie ou d'autres produits, et nous ne soutenons pas non plus une interdiction des exportations de ces mêmes produits", a-t-elle posté sur X.

A l'inverse, son homologue de l'Ontario, moteur économique du pays, préconise une réponse forte. "Je suis désolé mais lorsque quelqu'un attaque votre pays et tente de priver des gens de leurs moyens de subsistance, il faut se battre comme on ne l'a jamais fait auparavant", a déclaré Doug Ford.

Ce dernier a expliqué que 500.000 emplois seraient en danger dans sa province si Donald Trump augmentait les droits de douane à 25%.

Cette mesure serait catastrophique pour le Canada selon les experts. Les Etats-Unis en sont en effet le premier partenaire commercial et la destination de 75% de ses exportations. Près de 2 millions de personnes au Canada en dépendent, sur une population de 41 millions d'habitants.


Le secrétaire d'État désigné par Trump appelle à une « diplomatie audacieuse » pour mettre fin à la guerre en Ukraine

Le sénateur américain Marco Rubio témoigne devant une audience du comité sénatorial des relations étrangères sur sa nomination à la fonction de secrétaire d’État, au Capitole de Washington, DC, le 15 janvier 2025. (Photo par ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP)
Le sénateur américain Marco Rubio témoigne devant une audience du comité sénatorial des relations étrangères sur sa nomination à la fonction de secrétaire d’État, au Capitole de Washington, DC, le 15 janvier 2025. (Photo par ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP)
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  • L'actuel sénateur républicain de Floride a affirmé que le principal problème de l'Ukraine n'était pas qu'elle soit « à court d'argent », mais plutôt « à court d'Ukrainiens ».
  • « La vérité, c'est que dans ce conflit, la Russie ne peut en aucun cas s'emparer de l'ensemble de l'Ukraine », a-t-il affirmé.

WASHINGTON : Marco Rubio, désigné secrétaire d'État par Donald Trump, a appelé mercredi à une « diplomatie audacieuse » des États-Unis pour mettre un terme à la guerre menée en Ukraine par la Russie.

« Cette guerre doit cesser, et cela devrait être la politique officielle des États-Unis que nous voulons qu'elle cesse », a déclaré le probable futur chef de la diplomatie américaine lors de son audition de confirmation au Sénat.

L'actuel sénateur républicain de Floride a affirmé que le principal problème de l'Ukraine n'était pas qu'elle soit « à court d'argent », mais plutôt « à court d'Ukrainiens ».

« La vérité, c'est que dans ce conflit, la Russie ne peut en aucun cas s'emparer de l'ensemble de l'Ukraine », a-t-il affirmé.

Mais « il est également irréaliste de croire qu'une nation de la taille de l'Ukraine, aussi compétente soit-elle (...), puisse repousser ces gens jusqu'à l'endroit où ils se trouvaient la veille de l'invasion » en 2022, a ajouté Marco Rubio.

Le 20 janvier, dès son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a promis de résoudre le conflit en « 24 heures », ce qui fait craindre à l'Ukraine d'être forcée à faire des concessions majeures en échange de la paix. Or, Moscou a gagné du terrain ces derniers mois, tandis que l'armée ukrainienne, épuisée, manque de moyens.

Mercredi, Marco Rubio a également affirmé que « le rôle des États-Unis et de l'OTAN au XXI^e siècle » devait être remis en question.

Tout en reconnaissant l'importance de l'Alliance atlantique pendant la Guerre froide, le sénateur a affirmé qu'il était important pour les États-Unis d'avoir « non seulement des alliés de défense », mais aussi « des alliés de défense compétents, capables de défendre leur région ».

Début janvier, Donald Trump avait déclaré que les pays de l'Otan devaient accroître leur budget de défense pour le porter à 5 % de leur PIB.

Le président élu ne cache pas son mépris pour l'Alliance atlantique, pilier de la sécurité en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

Il avait notamment semé la panique durant la campagne électorale en menaçant de ne plus garantir la protection des pays de l'Otan face à la Russie tant que ceux-ci ne consacreraient pas un budget suffisant à leur défense.


L'UE appelle les 27 à scruter les investissements des entreprises à l'étranger pour endiguer les fuites de technologies

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  • La Commission européenne a recommandé aux États membres de l'UEd'examiner les risques d'investissements étrangers de leurs entreprises, craignant des fuites de technologies
  • Bruxelles recommande aux Vingt-Sept de « réexaminer » les « risques pour la sécurité économique » des transactions entre les entreprises européennes et celles de « pays tiers »

BRUXELLES : La Commission européenne a recommandé mercredi aux États membres de l'UE d'examiner les risques d'investissements étrangers de leurs entreprises, craignant des fuites de technologies dans trois secteurs clés : les semi-conducteurs, l'intelligence artificielle et le quantique.

Bruxelles recommande aux Vingt-Sept de « réexaminer » les « risques pour la sécurité économique » des transactions entre les entreprises européennes et celles de « pays tiers » dans ces trois domaines.

La Commission ne mentionne pas l'invasion russe en Ukraine, la concurrence de la Chine ou l'arrivée au pouvoir de Donald Trump aux États-Unis, mais le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, évoque le contexte « géopolitique » et les « risques potentiels » qu'il peut entraîner.

« L'objectif est d'empêcher les investissements sortants de l'UE d'avoir une incidence négative sur la sécurité économique de l'Union en veillant à ce que des technologies et un savoir-faire essentiels ne tombent pas entre de mauvaises mains », a expliqué la Commission.

Le réexamen demandé par Bruxelles « doit durer 15 mois et couvrir les transactions en cours et passées, en remontant jusqu'au 1^(er) janvier 2021 ».

Les États membres sont invités à fournir un premier rapport d'avancement pour le 15 juillet, puis un rapport complet sur les risques identifiés pour le 31 mars 2026.

La souveraineté industrielle est au cœur du nouveau mandat de l'exécutif européen, dans le sillage du rapport de Mario Draghi, ancien président de la Banque centrale européenne (BCE) et ancien Premier ministre italien, qui doit être publié en 2024.

L'Europe accuse un retard économique par rapport aux États-Unis et accroît sa dépendance envers la Chine, a-t-il mis en garde.