Pourquoi Israël se concentre sur la frontière avec le Liban?

De la fumée s'échappe du site d'une frappe israélienne qui a ciblé la zone frontalière sud-libanaise de Bani Hayyan, le 19 septembre 2024. (Photo AFP)
De la fumée s'échappe du site d'une frappe israélienne qui a ciblé la zone frontalière sud-libanaise de Bani Hayyan, le 19 septembre 2024. (Photo AFP)
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Publié le Jeudi 19 septembre 2024

Pourquoi Israël se concentre sur la frontière avec le Liban?

  • L'Iran et le Hezbollah pro-iranien ont accusé Israël d'être à l'origine de ces explosions meurtrières d'appareils de radiomessagerie, mais aucun responsable israélien n'a jusqu'ici confirmé ou infirmé ces accusations.
  • Ces échanges d'hostilités ont fait des centaines de morts au Liban, pour la plupart des combattants, et des dizaines en Israël. Ils ont aussi contraint des dizaines de milliers de personnes des deux côtés de la frontière à fuir leur domicile.

JERUSALEM : Une vague d'explosions meurtrières visant des membres du Hezbollah s'est produite cette semaine au Liban, quelques jours seulement après l'annonce par Israël de son intention d'étendre à sa frontière nord avec le Liban la guerre menée actuellement contre le Hamas dans la bande de Gaza.

L'Iran et le Hezbollah pro-iranien ont accusé Israël d'être à l'origine de ces explosions meurtrières d'appareils de radiomessagerie, mais aucun responsable israélien n'a jusqu'ici confirmé ou infirmé ces accusations.

Ces événements ont augmenté la probabilité d'une guerre à grande échelle avec le Hezbollah.

Pourquoi maintenant?

Depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza le 7 octobre, Israël et le Hezbollah se livrent à des échanges de tirs quasi quotidiens, le mouvement islamiste libanais affirmant soutenir ainsi le Hamas, son allié palestinien.

Ces échanges d'hostilités ont fait des centaines de morts au Liban, pour la plupart des combattants, et des dizaines en Israël. Ils ont aussi contraint des dizaines de milliers de personnes des deux côtés de la frontière à fuir leur domicile.

Plusieurs membres du gouvernement israélien, à commencer par le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, ont souligné cette semaine l'importance pour les familles dans le nord d'Israël de pouvoir retourner chez elles.

"Nous utiliserons tous les moyens nécessaires pour rétablir la sécurité à notre frontière nord, de manière à ce que nos citoyens puissent rentrer chez eux en toute sécurité", a déclaré M. Netanyahu lors d'une visite dans le nord du pays.

Mais ce retour nécessite la paix dans le nord, ce qui est très peu probable à court terme, a déclaré Calev Ben-Dor, un ancien analyste au ministère israélien des Affaires étrangères.

"La logique initiale, partagée par Israël et l'administration (du président américain Joe) Biden, était qu'un cessez-le-feu à Gaza conduirait à la tranquillité dans le nord", a-t-il déclaré à l'AFP.

Toutefois, avec le temps, "les chances d'un cessez-le-feu à Gaza s'amenuisent", au moment même où "la plupart des objectifs militaires d'Israël à Gaza ont été atteints", ce qui laisserait à Israël une marge de manœuvre pour réaffecter ses unités.

Kobi Michael, analyste à l'Institut Misgav pour la sécurité nationale et la stratégie sioniste, estime lui aussi que l'armée israélienne peut aujourd'hui se permettre de redéployer ses effectifs.

"L'armée peut gérer la situation avec moins d'effectifs, et l'attention et la concentration peuvent ainsi se déplacer vers le nord", a-t-il déclaré à l'AFP.

Pour M. Michael, "l'idée que Israël ne puisse pas jouir de sa souveraineté sur les parties nord du pays est quelque chose qui ne peut pas être toléré".

Quels sont les objectifs?

La stratégie actuelle d'Israël reste une inconnue pour la plupart des analystes.

Les Etats-Unis, le plus proche allié d'Israël, et l'émissaire spécial du président américain, Amos Hochstein, en visite cette semaine en Israël, préfèrent une solution diplomatique qui permettrait le retour des Israéliens dans le nord du pays et éloignerait le Hezbollah et son important arsenal de roquettes.

"Ni la France ni les Etats-Unis ni même le gouvernement libanais ne semblent avoir d'influence sur le retrait du Hezbollah de la frontière et sur le respect de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies" appelant notamment à une cessation totale des hostilités, a déclaré M. Ben-Dor.

Pour M. Michael, les objectifs militaires israéliens seraient de chasser les combattants du Hezbollah de la zone située entre le fleuve Litani et la frontière israélo-libanaise à une trentaine de km, et d'empêcher leur retour.

Il a comparé la situation à l'occupation israélienne du sud du Liban pendant 18 ans, jusqu'en 2000, et dit s'attendre cette fois à une forme différente de "contrôle militaire sur le sud du Liban".

En l'absence d'accord, l'analyste a dit s'attendre à une invasion terrestre.

Quel soutien à la guerre?

"Les Israéliens pensent évidemment que le Hezbollah doit se retirer de la frontière, mais ils se disent aussi que la voie diplomatique ne fonctionnera peut-être pas", avance M. Ben-Dor.

"La principale difficulté du gouvernement (israélien) est qu'il n'a pas la confiance de l'opinion publique", ajoute-t-il.

Et pour M. Kobi, "l'électorat israélien soutient pleinement une guerre totale contre le Hezbollah".


Nawaf Salam entame des consultations pour former le gouvernement libanais

Le nouveau Premier ministre libanais, Nawaf Salam, s'entretient avec le Premier ministre sortant, Najib Mikati, lors de leur rencontre à Beyrouth le 14 janvier 2025. (AFP)
Le nouveau Premier ministre libanais, Nawaf Salam, s'entretient avec le Premier ministre sortant, Najib Mikati, lors de leur rencontre à Beyrouth le 14 janvier 2025. (AFP)
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  • «Je ne suis pas de ceux qui excluent ou marginalisent qui que ce soit; au contraire, je prône l'unité et le partenariat national», affirme Nawaf Salam
  • «Il est temps d'entamer un nouveau chapitre fondé sur la justice, la sécurité et le progrès», ajoute-t-il

BEYROUTH: Le Premier ministre libanais désigné, Nawaf Salam, entamera, mercredi et jeudi, des consultations parlementaires non contraignantes en vue de former son gouvernement, malgré les inquiétudes du Hezbollah qui craint d'en être exclu et les doutes sur la question de la légitimité.

Le Hezbollah et son allié, le mouvement Amal, ont toujours adopté cette approche au cours de leurs périodes au pouvoir pour faire obstruction à tout ce qui ne correspond pas à leurs ambitions politiques.

Mardi, le président Joseph Aoun et M. Salam ont tous deux cherché à rassurer toutes les parties au Liban, bien que la nomination de M. Salam n'ait bénéficié d'aucune voix chiite au Parlement.

Selon un observateur politique, on craint «des obstacles potentiels à la formation du gouvernement et à l'octroi de la confiance du Parlement sous le prétexte d'un 'manque de légitimité', même si le cabinet comprend des personnalités chiites à des postes ministériels qui pourraient ne pas être approuvées».

Mohammed Raad, chef du bloc parlementaire du Hezbollah, a adopté une position antagoniste après avoir rencontré Aoun lundi, déclarant que favoriser Salam pour le poste de Premier ministre plutôt que Najib Mikati, le Premier ministre intérimaire sortant soutenu par le Hezbollah, est «une tentative de certains d'encourager la division, la fragmentation et l'exclusion».

Il a lancé un avertissement: «Il est de notre droit d'exiger un gouvernement qui respecte le pacte national. Nous suivrons l'évolution de la situation avec sagesse et nous verrons les mesures prises pour expulser Israël du Liban-Sud et garantir le retour des prisonniers.»

En réponse, le président, s'exprimant devant la plus haute autorité religieuse chiite du Liban, le cheikh Ali al-Khatib, vice-président du Conseil suprême islamique chiite, qui lui a rendu visite au palais présidentiel, a souligné qu'«aucun obstacle ne devrait entraver la formation du gouvernement, car nous devons saisir les occasions importantes qui s'offrent à nous. Il n'y a pas de temps à perdre et nous devons envoyer des messages positifs à l'étranger pour montrer que le Liban est capable de s'autogouverner, de se reconstruire dans la transparence et de construire l'État auquel nous aspirons tous».

M. Aoun a souligné que «les chiites ne sont pas les seuls à être menacés; c'est tout le Liban qui est en danger. Si une composante est affaiblie, c'est tout le pays qui est affaibli».

Il a décrit la nomination de M. Salam pour former le gouvernement comme «le résultat d'un processus démocratique qui a abouti à un certain résultat. D'autres phases sont à venir. À certains moments, nous devrons peut-être prendre un peu de recul, mais l'intérêt public reste la priorité».

M. Aoun a déclaré que «toute attaque contre une partie du Liban est une attaque contre le Liban tout entier. Nous insistons sur le retrait israélien et sur le déploiement de l'armée libanaise dans le sud».

Le président a poursuivi: «S'il y avait eu un État et une armée dans le passé, personne n'aurait eu recours à la résistance.»

«La phase actuelle est différente. C'est l'État qui est responsable, et non une seule faction. C'est l'État tout entier et le peuple libanais dans son ensemble qui sont responsables.»

Il a ajouté qu'il n'était «pas admissible qu'un seul groupe porte le fardeau de ce conflit (avec Israël)».

M. Aoun a rappelé la position de l'imam Moussa al-Sadr, qui a plaidé en faveur de la neutralité du Liban dans les conflits, notant que le Liban, compte tenu de sa taille, n'a pas la capacité de s'engager.

Il s'est adressé au cheikh Al-Khatib en disant: «Vous ne pouvez pas vous éloigner des enseignements de l'imam Al-Sadr, sinon vous n'appartiendrez ni au Conseil suprême islamique chiite ni à la communauté chiite. Soyez assuré que personne ne dominera personne, que personne ne laissera personne tomber et que personne ne brisera personne.»

M. Salam est rentré de La Haye lundi en fin de journée, peu après avoir été chargé de former le gouvernement.

Mardi, il a rencontré le président et, pendant une courte période, le président du Parlement, Nabih Berri, s'est joint à la réunion.

Conformément au protocole, M. Salam s'est adressé pour la première fois au peuple libanais depuis le palais présidentiel, faisant part de son «engagement à relever le défi de servir le Liban».

M. Salam a déclaré: «J'ai écouté certaines préoccupations hier. Je ne suis pas de ceux qui excluent ou marginalisent qui que ce soit; au contraire, je prône l'unité et le partenariat national, et mes mains sont tendues à tous pour initier des réformes afin qu'aucun citoyen ne se sente marginalisé.»

Il a ajouté: «Il est temps d'entamer un nouveau chapitre fondé sur la justice, la sécurité, le progrès et les opportunités pour que le Liban soit un pays de personnes libres, égales en droits et en devoirs... œuvrant pour étendre l'autorité de l'État sur tous ses territoires.»

M. Salam a souligné la nécessité pour le gouvernement de «formuler un programme global visant à encourager une économie productive et à garantir des opportunités d'emploi pour les générations futures».

Il a ajouté: «Une partie importante de notre population a encore ses maisons détruites, ainsi que ses institutions, et nous devons reconstruire les villages de la Békaa, du sud et de Beyrouth. La reconstruction n'est pas seulement une promesse, mais un engagement.»

Il a également souligné l'importance de l'exécution de l'accord de Taëf: «Le fondement des réformes attendues depuis longtemps repose sur la prise en compte des dispositions de l'accord de Taëf qui n'ont pas été respectées et sur la rectification de celles qui ont été mises en œuvre.»

M. Salam a appelé à «la mise en place d'une décentralisation administrative étendue, à rendre justice aux victimes de l'explosion du port et à indemniser les déposants qui ont subi des pertes financières».

Il a ajouté: «Je garantirai qu'aucun citoyen n'éprouve un sentiment d'injustice, de marginalisation ou d'exclusion.»

En outre, M. Salam a souligné la nécessité urgente de se concentrer sur «la mise en œuvre complète de la résolution 1701 et des termes de l'accord de cessez-le-feu, le renforcement de l'autorité de l'État sur l'ensemble de ses territoires et le retrait de l'armée israélienne de toutes les régions du Liban».

Le ministère français des Affaires étrangères a félicité M. Salam pour sa nomination, lui souhaitant «le succès dans l'accomplissement de sa mission, en ce moment historique pour le Liban». La France souhaite vivement qu'un gouvernement fort, capable de rassembler le Liban dans sa diversité, puisse être formé dans les meilleurs délais pour mener à bien les réformes indispensables au redressement du Liban et de son État, pour permettre le retour de la prospérité pour le peuple libanais et la restauration de la sécurité et de la souveraineté du Liban sur l'ensemble de son territoire.

«Le Premier ministre libanais pourra compter sur le plein soutien de la France dans ses missions, au profit de tous les Libanais», a ajouté le ministère.

Le grand mufti du Liban, le cheikh Abdul Latif Derian, a déclaré que «faciliter la tâche du Premier ministre désigné pour former un gouvernement national complet composé d'experts et de personnes qualifiées est un devoir national».

Après sa rencontre avec le cheikh Derian, l'ambassadeur d’Arabie saoudite au Liban, Walid al-Bukhari, a déclaré: «Le Royaume sera toujours aux côtés du Liban et de son peuple.»

Il a exprimé sa «satisfaction quant à l'aboutissement des élections présidentielles et des consultations parlementaires, qui favorisent l'unité du peuple libanais et orientent le Liban vers une renaissance tant sur le plan économique que sur celui du développement, afin d'ouvrir la voie au processus de réforme et de restaurer la confiance des communautés arabe et internationale».

Pendant ce temps, les avions de guerre israéliens ont repris leurs incursions dans l'espace aérien libanais, en particulier au-dessus de Beyrouth et de la banlieue sud.

Mardi, l'armée libanaise a effectué un raid sur le complexe Sadiq à Al-Aamroussieh, après avoir reçu des informations faisant état d'armes et de munitions stockées dans le sous-sol. Mais après avoir fouillé la zone – précédemment ciblée par Israël – l'armée n'a trouvé ni armes ni munitions.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Au "stade final", les négociations pour une trêve à Gaza s'accélèrent

Des Palestiniens pleurent la mort de leurs proches tués lors d'une frappe aérienne israélienne sur leur abri à Deir El-Balah, dans la bande de Gaza, le 14 janvier 2025. (AFP)
Des Palestiniens pleurent la mort de leurs proches tués lors d'une frappe aérienne israélienne sur leur abri à Deir El-Balah, dans la bande de Gaza, le 14 janvier 2025. (AFP)
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  • Les négociateurs réunis pour arriver à un cessez-le-feu à Gaza cherchent mercredi à finaliser un accord, désormais "au stade final" selon le Qatar après 15 mois d'une guerre entre Israël et le Hamas
  • A quelques jours du retour de Donald Trump à la Maison Blanche, le 20 janvier, les discussions indirectes se sont intensifiées à Doha

DOHA: Les négociateurs réunis pour arriver à un cessez-le-feu à Gaza cherchent mercredi à finaliser un accord, désormais "au stade final" selon le Qatar après 15 mois d'une guerre entre Israël et le Hamas qui a fait des dizaines de milliers de morts dans le territoire palestinien.

A quelques jours du retour de Donald Trump à la Maison Blanche, le 20 janvier, les discussions indirectes se sont intensifiées à Doha en vue d'une trêve associée à une libération d'otages retenus à Gaza depuis l'attaque du mouvement islamiste Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre.

Alors que les deux parties posent encore leurs exigences, les présidents américain Joe Biden et égyptien Abdel Fattah al-Sissi, lors d'un appel mardi, les ont exhorté "à faire preuve de la flexibilité nécessaire", selon la présidence égyptienne.

Le Qatar, principal pays médiateur avec les Etats-Unis et l'Egypte, a déclaré que les négociations étaient "au stade final", les "principaux problèmes" ayant été réglés, sans toutefois préciser lesquels.

"Nous espérons que cela mènera à un accord très bientôt", a dit un porte-parole de la diplomatie qatarie.

Selon deux sources proches du Hamas, 33 otages devraient être libérés durant la première phase de l'accord en gestation, en échange d'un millier de Palestiniens détenus par Israël. Les captifs seraient libérés "par groupes, en commençant par les enfants et les femmes", d'après l'une d'elles.

Le gouvernement israélien a confirmé qu'il cherchait à obtenir la libération de "33 otages" pendant la première étape, et était prêt à libérer "des centaines" de prisonniers palestiniens.

- "Le temps presse" -

Les pourparlers en cours au Qatar se déroulent avec le Hamas et les négociateurs israéliens présents dans deux salles séparées, selon une source proche des pourparlers.

Au total, 251 personnes avaient été enlevées lors de l'attaque du 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.210 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Au moins 46.645 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans la campagne militaire israélienne de représailles dans la bande de Gaza assiégée et en proie à un désastre humanitaire, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugés fiables par les Nations unies.

Alors qu'Israël multiplie les frappes meurtrières dans le territoire, 61 personnes ont encore péri en 24 heures, selon le dernier bilan du ministère.

L'armée israélienne a dit avoir visé "des terroristes du Hamas".

A Gaza, Nadia Moustafa Madi, une déplacée, prie pour qu'"une trêve soit déclarée". "Je suis prête à reconstruire ma vie au milieu des décombres", dit-elle.

Depuis le début de la guerre, seule une trêve d'une semaine a été observée fin novembre 2023, les négociations menées depuis se heurtant à l'intransigeance des belligérants.

Mais la pression internationale s'est accrue pour un cessez-le-feu associé à la libération des 94 otages toujours retenus à Gaza, dont 34 sont morts selon l'armée israélienne. Surtout après que Donald Trump a promis "l'enfer" à la région si les otages n'étaient pas libérés avant son retour au pouvoir.

"Le temps presse, les otages vivants finiront par mourir. Les otages morts risquent d'être perdus. Nous devons agir maintenant", a lancé Gil Dickman, cousin de l'otage Carmel Gat, lors d'un rassemblement mardi soir à Jérusalem.

- Zone tampon -

Selon un responsable israélien, les négociations pour la deuxième phase de l'accord commenceront le "16e jour" après l'entrée en vigueur de la première phase.

La deuxième phase concernera la libération des derniers otages, "soit les soldats et les hommes en âge d'être mobilisés et (le retour) des corps des otages morts", selon le Times of Israel.

Le Hamas a dit souhaiter "un accord clair et global".

"Nous sommes proches du but, mais pas encore là", a dit un responsable israélien. Israël ne quittera toutefois "pas Gaza tant que tous les otages ne seront pas rentrés, les vivants et les morts", a-t-il souligné.

Selon des médias israéliens, Israël doit maintenir une "zone tampon" dans la bande de Gaza durant la première phase de l'accord.

Les forces israéliennes devraient rester présentes jusqu’à "800 mètres en profondeur du territoire, sur une zone allant de Rafah au sud jusqu'à Beit Hanoun au nord", selon une source proche du Hamas.

D'après les commentateurs israéliens, M. Netanyahu aurait finalement décidé d'ignorer les pressions de ses ministres d'extrême droite, hostiles à un cessez-le-feu

"Il y a une véritable volonté de notre part de parvenir à un accord sur les otages", a assuré à Rome le ministre israélien des Affaires étrangères Gideon Saar. "Si nous y parvenons, nous aurons une majorité au gouvernement qui soutiendra l'accord."

Le secrétaire d'Etat américain sortant, Antony Blinken, a proposé mardi d'envoyer une force internationale de sécurité à Gaza et de placer le territoire palestinien sous la responsabilité de l'ONU.

Il a aussi estimé que l'Autorité palestinienne, qui détient une autorité administrative partielle en Cisjordanie occupée, devrait à l'avenir reprendre le contrôle de Gaza.


Tunisie : des manifestations contre le pouvoir ont eu lieu à l'occasion du 14^e anniversaire de la Révolution

Des manifestants se rassemblent avec des drapeaux tunisiens et palestiniens lors d'un rassemblement marquant le 14e anniversaire de la révolution tunisienne de 2011 et appelant à la libération des détenus politiques le long de l'avenue centrale Habib Bourguiba à Tunis, le 14 janvier 2025. (Photo AFP)
Des manifestants se rassemblent avec des drapeaux tunisiens et palestiniens lors d'un rassemblement marquant le 14e anniversaire de la révolution tunisienne de 2011 et appelant à la libération des détenus politiques le long de l'avenue centrale Habib Bourguiba à Tunis, le 14 janvier 2025. (Photo AFP)
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  • Plusieurs dizaines de manifestants se sont rassemblés mardi à Tunis pour réclamer la libération des opposants et protester contre la politique du président Kais Saied, à l'occasion du 14^e anniversaire de la Révolution de 2011.
  • Les manifestants criaient leurs slogans en brandissant des affiches proclamant : « La Révolution est une idée et une idée ne meurt jamais », « À bas Kais Saied » ou « Liberté pour les prisonniers politiq

TUNIS : Plusieurs dizaines de manifestants se sont rassemblés mardi à Tunis pour réclamer la libération des opposants et protester contre la politique du président Kais Saied, à l'occasion du 14^e anniversaire de la Révolution de 2011 et de la chute du dictateur Ben Ali.

« La Révolution va venir (de nouveau) et il y aura un terme (au pouvoir de) Kais Saied », « C'est ton tour dictateur », ont scandé une cinquantaine de jeunes, réunis dans l'après-midi devant le Théâtre municipal dans le centre de Tunis, selon une journaliste de l'AFP.

Sans se soucier des policiers civils qui les prenaient en photo, ils criaient leurs slogans en brandissant des affiches proclamant : « La Révolution est une idée et une idée ne meurt jamais », « À bas Kais Saied » ou « Liberté pour les prisonniers politiques ».

Dans la matinée, le Front de salut national (FSN), principale coalition de l'opposition dont fait partie le parti islamo-conservateur Ennahdha, bête noire de Kais Saied, avait organisé une première manifestation de quelques dizaines de personnes contre « la répression » des opposants.

« Libertés ! Magistrature aux ordres ! », « Fidèles au sang des martyrs » de la Révolution du 14 janvier 2011, scandaient ces protestataires.

Beaucoup portaient des portraits d'opposants en détention, comme l'ex-Premier ministre Ali Larayedh, dirigeant d'Ennahdha, poursuivi dans une affaire liée à l'envoi de djihadistes en Syrie, ou comme le juriste Jawhar Ben Mbarek, cofondateur du FSN, accusé de complot contre la sûreté de l'État.

- « Événement historique » -

En vertu d'un décret présidentiel, M. Saied a changé la date officielle du début de la Révolution tunisienne et supprimé le jour férié du 14 janvier, remplacé par le 17 décembre, jour où le vendeur ambulant Mohamed Bouazizi s'était immolé par le feu, il y a un peu plus de 14 ans, pour protester contre la saisie de sa marchandise par la police.

« Le 14 janvier n'est pas une date facile à effacer. L'avenue Bourguiba a été le témoin d'un événement historique majeur », a souligné à l'AFP Chaima Issa, une responsable du FSN poursuivie elle aussi en justice.

Les manifestations incessantes à partir du 17 décembre 2010, qui ont poussé le dictateur Zine El Abidine Ben Ali à fuir le pays le 14 janvier, marquant ainsi le début des Printemps arabes, avaient rassemblé « jeunes et vieux, avec des sensibilités politiques différentes, venus de la capitale et de toutes les régions », a rappelé Mme Issa.

Depuis le coup de force de l'été 2021 par lequel le président Saied s'est octroyé les pleins pouvoirs, des ONG tunisiennes et étrangères ainsi que des personnalités de l'opposition dénoncent une « dérive autoritaire », via un démantèlement des contrepouvoirs et un étouffement de la société civile avec des arrestations d'opposants, de syndicalistes, de militants, d'avocats et de journalistes.

Selon Human Rights Watch, plus de 170 personnes sont actuellement en détention pour des motifs politiques ou pour avoir exercé leurs droits fondamentaux. Pour certains, cela fait plus de deux ans qu'ils sont en attente d'un jugement.

« Le 14 janvier n'est pas une date facile à effacer. l'avenue Bourguiba a été le témoin d'un événement historique majeur », a souligné à l'AFP Chaima Issa, une responsable du FSN poursuivie elle aussi en justice.

Les manifestations incessantes à partir du 17 décembre 2010, qui ont poussé le dictateur Zine El Abidine Ben Ali à fuir le pays le 14 janvier, marquant ainsi le début des Printemps arabes, avaient rassemblé « jeunes et vieux, avec des sensibilités politiques différentes, venus de la capitale et de toutes les régions », a rappelé Mme Issa.

Depuis le coup de force de l'été 2021 par lequel le président Saied s'est octroyé les pleins pouvoirs, des ONG tunisiennes et étrangères ainsi que des personnalités de l'opposition dénoncent une « dérive autoritaire », via un démantèlement des contrepouvoirs et un étouffement de la société civile avec des arrestations d'opposants, de syndicalistes, de militants, d'avocats et de journalistes.

Selon Human Rights Watch, plus de 170 personnes sont actuellement en détention pour des motifs politiques ou pour avoir exercé leurs droits fondamentaux. Pour certains, cela fait plus de deux ans qu'ils sont en attente d'un jugement depuis 2022