PARIS: Une dernière fête pour les athlètes de l'équipe de France après l'été à succès des Jeux de Paris. Les sportifs ont débuté leur parade samedi sur les Champs-Elysées et les médaillés recevront, comme le veut la tradition, leur décoration officielle avant un concert géant devant l'Arc de Triomphe.
Debout derrière les barrières, sous haute surveillance policière, le public est venu en famille, maquillage bleu-blanc-rouge sur les joues, drapeaux à la main et pour certains Phryges - la mascotte des Jeux de Paris - sur la tête. Des enfants sont hissés sur les épaules de leurs parents.
"On veut vivre les Jeux une dernière fois", explique à l'AFP Sarah Lacampagne, une professeure de 31 ans bénévole pendant les Jeux.
Quelque 300 sportifs, olympiens et paralympiens, défilent sur le haut de cette avenue mythique de Paris. Près de 10.000 personnes, artisans des JO comme des bénévoles, des membres du comité d'organisation (Cojo), des agents publics, se sont joints aux sportifs.
"Ils nous ont rendu si fiers, nous les célébrons!", a lancé sur X le président français Emmanuel Macron qui avait annoncé pendant les JO le principe de ce défilé.
En milieu d'après-midi, la parade a démarré sous le soleil par un feu d'artifice bleu blanc rouge autour de l'Arc de Triomphe, comme celui qui avait signé le départ du spectacle de la cérémonie d'ouverture sur la Seine le 26 juillet.
« Ca fait chaud au cœur! »
Être là, "ça fait chaud au cœur!" lance Stéphanie Gers, 40 ans, venue de Montfort-L'Amaury, en région parisienne.
"Tony, Tony!", crie la foule alors que défile le président du comité d'organisation des JO et triple champion olympique Tony Estanguet.
Un même tonnerre d'applaudissements accompagne les passages du directeur artistique des cérémonies des Jeux, Thomas Jolly, ou de "Marie-Jo" Pérec, qui a allumé la vasque olympique.
L'équipe de rugby à sept avec Antoine Dupont, l'escrimeuse Manon Apithy-Brunet ou encore la triathlète Cassandre Beaugrand, les stars des JO de Paris sont là.
Sur la place de l'Etoile, les sportifs recevront leur insigne des mains du président de la République ou de leurs pairs déjà décorés de l'ordre de la Légion d'honneur ou du Mérite.
Avec sa troisième médaille d'or en individuel, le judoka Teddy Riner sera élevé au grade de commandeur de l'ordre national du mérite.
Il est de tradition depuis les Jeux d'hiver d'Innsbruck en 1964 que les médaillés soient décorés, et cela répond à des critères très précis.
Après les Jeux de Paris, ils sont 170 à être éligibles (contre 150 environ à Tokyo en 2021). En recevant il y a trois ans à l'Elysée les médaillés de Tokyo, Emmanuel Macron les avait exhortés "à faire beaucoup plus" à Paris.
Il avait fixé à cette occasion l'objectif de figurer dans le Top 5 du classement des nations. Il a été atteint: avec 16 titres et 64 médailles, la France a réalisé à domicile les meilleurs JO de son histoire.
« Esprit de concorde »
Alors que les Jeux ont offert répit et moments de joie aux Français après un mois de juin de sidération suivant la dissolution surprise de l'Assemblée nationale et les élections dans la foulée, le président de la République a expliqué dans un entretien au quotidien Le Parisien publié vendredi: "Nous devons être à la hauteur de cet esprit des Jeux, de cette concorde nationale qui s'est exprimée."
Il a souhaité que le 14 septembre devienne chaque année une fête nationale du sport, comme l'est le 21 juin pour la musique.
Les jeux ont été un succès, avec 12,1 millions de billets vendus, JO et Paras confondus, et une véritable ferveur du public. Le précédent record était de 11 millions de billets, ont fait valoir les organisateurs. A Paris, 2,5 millions l'ont été pour les Paralympiques, un peu moins qu'à Londres en 2012.
Après la remise de décorations samedi, un concert géant se déroulera place de l'Etoile, avec certains des artistes qui ont marqué les cérémonies d'ouverture et de clôture des Jeux olympiques et paralympiques, comme Marc Cerrone, les chanteurs Chris (Christine and the Queens) et Lucky Love, le duo malien Amadou et Mariam, ou encore la mezzo-soprano Axelle Saint-Cirel, qui avait chanté la Marseillaise le 26 juillet.
Pour sécuriser cette ultime fête olympique, plus de 4.000 policiers et gendarmes seront mobilisés, selon le ministre de l'Intérieur démissionnaire Gérald Darmanin, et les commerces seront fermés sur l'avenue des Champs-Elysées.