Interdites par les talibans, les voix des femmes afghanes sont de plus en plus rejetées à l'étranger

Des femmes afghanes passent devant une peinture murale représentant la carte de l'Afghanistan, à Kaboul, le 1er février 2024. (AFP)
Des femmes afghanes passent devant une peinture murale représentant la carte de l'Afghanistan, à Kaboul, le 1er février 2024. (AFP)
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Publié le Samedi 14 septembre 2024

Interdites par les talibans, les voix des femmes afghanes sont de plus en plus rejetées à l'étranger

  • La nouvelle loi afghane sur le "vice et la vertu" empêche les femmes de s'exprimer en public
  •  Les débats internationaux sur les droits des femmes afghanes incluent rarement celles qui vivent en Afghanistan

KABOUL: Avec une nouvelle loi talibane interdisant aux femmes d'élever la voix en public, les militantes afghanes affirment qu'elles sont également réduites au silence en Occident, où leur représentation est de plus en plus rejetée.

Les règlements publiés le mois dernier par le ministère pour la Promotion de la vertu et la Répression du vice ont introduit des codes vestimentaires plus stricts pour tous les Afghans, mais les restrictions stipulent que les femmes doivent non seulement se couvrir entièrement, y compris le visage, mais aussi dissimuler leur voix en public.

"Le gouvernement a pratiquement ignoré la voix des femmes et cherche à éliminer autant que possible le rôle des femmes dans la société", a déclaré à Arab News Haida Akbari, une militante des droits des femmes à Kaboul.

"L'interdiction faite aux femmes de s'exprimer est l'une des étapes vers l'élimination du rôle social des femmes - ce n'est ni la première ni la dernière.

Les droits des femmes afghanes ont été restreints depuis que les talibans ont pris le contrôle de l'Afghanistan en 2021, lorsque les forces dirigées par les États-Unis se sont retirées après deux décennies de guerre à la suite de l'invasion du pays.

Les femmes et les jeunes filles se sont vues progressivement interdire l'accès à l'école secondaire et à l'université, la plupart des formes d'emploi rémunéré et la fréquentation d'espaces publics tels que les parcs ou les gymnases.

Chacune de ces restrictions a suscité la condamnation et le débat en Occident. Mais si ces débats visent à défendre les droits des femmes, ils prennent rarement en compte les voix de celles qui sont confrontées à la réalité de la vie à l'intérieur de l'Afghanistan.

Lors de discussions récentes sur l'impact de la nouvelle loi sur le "vice et la vertu", un radiodiffuseur canadien a demandé à un ancien ministre afghan, à un ancien membre du parlement et à un ancien fonctionnaire du gouvernement - tous vivant en exil - de faire part de leurs commentaires.

Un autre média international a concentré sa couverture sur les commentaires d'un activiste masculin, et bien qu'il ait également invité trois femmes afghanes à s'exprimer, aucune d'entre elles ne vivait en Afghanistan.

Pour Akbari et d'autres militantes, ces pratiques ne font qu'éroder leur représentation et leur lutte pour l'émancipation.

"Il ne fait aucun doute qu'une femme vivant en Afghanistan et souhaitant poursuivre sa vie à l'intérieur du pays est très différente d'une femme vivant à l'extérieur du pays", a déclaré Akbari.

"Les femmes à l'intérieur du pays veulent que le problème soit résolu, mais cela ne signifie pas qu'il faille accueillir une nouvelle guerre dans le pays... Ces questions ne sont pas abordées dans les médias".

Adina Ranjber, directrice de l'organisation OTUF, dirigée par des femmes, qui offre des possibilités de développement des compétences et d'emploi aux femmes en Afghanistan, a déclaré qu'il était important que les forums internationaux permettent aux femmes afghanes de s'exprimer, en particulier lorsqu'elles sont réduites au silence dans leur pays.

"Les opinions et les demandes des femmes dans le pays sont souvent ignorées et supprimées. Il semble qu'il y ait encore un long chemin à parcourir pour que les opinions des femmes afghanes soient entendues et prises en compte. La communauté internationale et les médias doivent continuer à apporter leur soutien", a-t-elle déclaré à Arab News.

"La représentation des femmes afghanes dans les débats sur les droits de l'homme témoigne du respect des droits de l'homme et de l'égalité des sexes. Cela peut contribuer à créer une société plus juste et plus équitable pour les femmes comme pour les hommes".

Selon Ranjber, l'Occident n'est pas le seul à contribuer à la mise à l'écart des voix des femmes afghanes sur les tribunes internationales.

"L'un des facteurs les plus importants de la négligence des femmes en Afghanistan est le silence des pays islamiques et des unions mondiales d'érudits musulmans sur les problèmes des femmes en Afghanistan", a-t-elle déclaré.

"Cela donne également aux médias occidentaux une excuse pour ignorer les femmes afghanes et aggraver le problème au lieu de le résoudre".


Zelensky va rencontrer des responsables du Pentagone sur fond d'initiative américaine pour régler le conflit

 Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
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  • Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine
  • Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin

KIEV: Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin.

Cette réunion intervient au retour d'une visite infructueuse mercredi en Turquie du président ukrainien, qui espérait que Washington s'investisse à nouveau dans les négociations de paix. Mais l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, ne s'est pas déplacé.

Elle intervient également au lendemain d'une frappe russe ayant tué au moins 26 personnes dans une ville de l'ouest de l'Ukraine, l'une des attaques les plus meurtrières de Moscou sur son voisin ukrainien cette année.

La délégation du Pentagone, conduite par le secrétaire à l'Armée américaine, Daniel Driscoll, a rencontré mercredi le commandant en chef des armées ukrainiennes Oleksandre Syrsky et le ministre ukrainien de la Défense Denys Chmygal, selon leurs communiqués respectifs.

Le président Zelensky doit recevoir la délégation jeudi soir, a indiqué la présidence.

Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine.

Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin.

Un haut responsable ukrainien a indiqué à l'AFP que ce plan requiert notamment que l'Ukraine cède à la Russie des territoires qu'elle occupe et réduise son armée de moitié.

Le Kremlin s'est refusé à tout commentaire et Washington et Kiev n'ont pas commenté publiquement les propositions de ce plan.

 


Grèce: découverte d'une toile géante avec 111.000 araignées dans une grotte

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
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  • La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)"
  • Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue

ATHENES: Des scientifiques ont récemment découvert une toile d'araignée géante de plus de 100 m2 avec quelque 111.000 araignées dans une grotte à la frontière entre la Grèce et l'Albanie, selon une étude publiée dans la revue Subterranean Biology.

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes.

La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)".

Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue.

"Mon dieu, incroyable! Quelle texture!", s'exclame en anglais ce scientifique touchant la toile avec ses doigts.

Selon lui, dans chacun de ces trous il y a une arachnide à l'origine de ces "mégapoles" d'araignées. On voit ensuite un membre de l'équipe réussir à attraper une araignée et la poser dans une tube à essai.

Dans la revue, les chercheurs évoquent "la découverte (...) d’un assemblage extraordinaire d’araignées coloniales" alors que ces deux espèces sont normalement solitaires.

Il s'agit du "premier cas documenté de formation de toile coloniale chez ces espèces", notent d'ailleurs les experts qui précisent que cette immense toile est formée "de nombreuses toiles individuelles, (...) chacune étant stratégiquement placée à un endroit où les ressources trophiques (la nourriture disponible, ndlr) sont abondantes".

"Certaines sections de la toile peuvent se détacher de la paroi sous leur propre poids", expliquent-ils.

Des sources d'eau situées dans les recoins profonds de la grotte alimentent un ruisseau sulfuré qui traverse toute la longueur du passage principal de la grotte, selon l'étude.

Les araignées partagent la grotte avec de nombreux autres insectes, notamment des mille-pattes, des scorpions et des coléoptères.

La découverte de cette immense toile a été rapportée pour la première fois par des membres de la Société spéléologique tchèque, selon l'étude.

 


Trump désigne l’Arabie saoudite comme allié majeur hors OTAN

Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le président américain Donald Trump. (AP)
Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le président américain Donald Trump. (AP)
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  • L’annonce a été faite lors d’un dîner de gala à la Maison-Blanche en l’honneur du prince héritier
  • Mohammed ben Salmane salue une nouvelle phase dans la coopération bilatérale et les liens économiques

WASHINGTON : Le président Donald Trump a annoncé mardi que les États-Unis désigneront officiellement l’Arabie saoudite comme allié majeur hors OTAN, marquant une élévation significative des liens de défense entre les deux pays.

Il a révélé cette décision lors d’un dîner de gala à la Maison-Blanche en l’honneur du prince héritier Mohammed ben Salmane.

« Ce soir, j’ai le plaisir d’annoncer que nous portons notre coopération militaire à un niveau encore plus élevé en désignant officiellement l’Arabie saoudite comme allié majeur hors OTAN — quelque chose de très important pour eux », a déclaré Trump.

« Et je vous le dis pour la première fois, car ils voulaient garder un petit secret pour ce soir. »

Ce nouveau statut ouvre la voie à une coopération militaire plus profonde et revêt un poids symbolique fort, Trump affirmant qu’il fera progresser la coordination militaire américano-saoudienne « à des sommets encore plus élevés ».

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Le prince héritier a remercié Trump pour un « accueil chaleureux et formidable », ajoutant : « Nous nous sentons chez nous. » Il a évoqué les fondements historiques de la relation entre les États-Unis et l’Arabie saoudite, rappelant que leur partenariat remonte à près de neuf décennies, à la rencontre entre le président Franklin D. Roosevelt et le roi Abdelaziz, fondateur de l’Arabie saoudite moderne.

Il a également souligné les jalons à venir pour les deux nations, les États-Unis approchant de leur 250e anniversaire et l’Arabie saoudite de son 300e, estimant que ces célébrations mettent en lumière la longue trajectoire d’une coopération partagée.

En retraçant l’histoire de l’alliance, le prince héritier a mis en avant les efforts communs durant la Seconde Guerre mondiale, la Guerre froide, et la longue lutte contre l’extrémisme et le terrorisme.

Mais il a insisté sur le fait qu’aujourd’hui marque une nouvelle phase de la coopération bilatérale, les liens économiques s’étendant à des secteurs sans précédent.

« Aujourd’hui est un jour particulier », a déclaré le prince héritier. « Nous pensons que l’horizon de la coopération économique entre l’Arabie saoudite et l’Amérique est plus vaste dans de nombreux domaines.

« Nous avons signé de nombreux accords qui peuvent ouvrir la voie à un approfondissement de la relation dans plusieurs secteurs, et nous allons travailler dessus. »

Il a ajouté : « Nous estimons que les opportunités sont immenses ; nous devons donc nous concentrer sur la mise en œuvre et continuer à accroître les opportunités entre nos deux pays. »

Trump a exprimé à plusieurs reprises son appréciation pour le partenariat et le leadership du prince héritier, mettant en avant les accords majeurs signés lors de la visite, notamment dans l’énergie nucléaire civile, les minéraux critiques et l’intelligence artificielle, qualifiant l’ampleur des investissements d’inédite.

Trump a souligné que l’Arabie saoudite entreprend une expansion majeure de ses capacités de défense, évoquant les projets du Royaume portant sur près de 142 milliards de dollars d’achats d’équipements et de services militaires américains, qu’il a qualifiés de « plus grande acquisition d’armement de l’histoire ».

Il a présenté ces acquisitions comme faisant partie d’une stratégie plus large visant à renforcer la sécurité au Moyen-Orient et à consolider le rôle du Royaume comme force de stabilité.

En plus de la désignation d’allié majeur hors OTAN, Trump a annoncé que les États-Unis et l’Arabie saoudite avaient signé un accord stratégique de défense historique qui permettra de créer « une alliance plus forte et plus capable » et de soutenir ce qu’il a décrit comme le moment où le Moyen-Orient est le plus proche d’une « paix véritablement durable ».

Trump a remercié le prince héritier « pour toute l’aide » dans ce qu’il a décrit comme un moment historique pour la paix régionale et la coopération américano-saoudienne, et pour son rôle central dans les avancées diplomatiques récentes, notamment des étapes ayant contribué à la fin de la guerre à Gaza.

« Même les grands experts… appellent cela un miracle », a-t-il dit à propos des évolutions régionales récentes. Les deux dirigeants ont présenté ce moment comme le début d’un nouveau chapitre.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com