Les Jordaniens élisent leurs députés sur fond de guerre à Gaza

 Plus de cinq millions de Jordaniens sont appelés à élire leurs députés mardi dans un climat marqué par une économie morose et la guerre dans la bande de Gaza, qui reste au coeur des préoccupations. (AFP)
Plus de cinq millions de Jordaniens sont appelés à élire leurs députés mardi dans un climat marqué par une économie morose et la guerre dans la bande de Gaza, qui reste au coeur des préoccupations. (AFP)
Short Url
Publié le Mardi 10 septembre 2024

Les Jordaniens élisent leurs députés sur fond de guerre à Gaza

  • Les bureaux de vote sont ouverts jusqu'à 19H00 (16H00 GMT) et les résultats sont attendus dans les 48 heures. Des analystes s'attendent à une forte abstention
  • La Jordanie a connu un déclin du tourisme depuis le début de la guerre à Gaza il y a plus de onze mois, un secteur qui représente environ 14% de son Produit intérieur brut (PIB)

AMMAN: Plus de cinq millions de Jordaniens sont appelés à élire leurs députés mardi dans un climat marqué par une économie morose et la guerre dans la bande de Gaza, qui reste au coeur des préoccupations.

Il s'agit des premières élections en Jordanie depuis l'adoption d'une nouvelle loi en janvier 2022 qui a augmenté le nombre de sièges au Parlement de 130 à 138, relevé le quota réservé aux femmes et abaissé l'âge minimum des candidats.

Les bureaux de vote sont ouverts jusqu'à 19H00 (16H00 GMT) et les résultats sont attendus dans les 48 heures. Des analystes s'attendent à une forte abstention.

"La situation, franchement, va de mal en pis en termes d'opportunités d'emploi, et les salaires sont bas avec de longues heures de travail", déplore Fayez al-Disi, un étudiant en ingénierie de 21 ans venu voter.

La Jordanie a connu un déclin du tourisme depuis le début de la guerre à Gaza il y a plus de onze mois, un secteur qui représente environ 14% de son Produit intérieur brut (PIB). De plus, la dette publique frôle les 50 milliards de dollars et le taux de chômage a atteint 21% au premier trimestre.

Ces élections ne devraient pas bouleverser l'échiquier politique dans le royaume où, selon la Constitution, le roi garde la haute main sur les dossiers stratégiques. Il nomme le Premier ministre, peut dissoudre le Parlement, déclarer la guerre, conclure la paix ou passer des traités et accords.

Pays voisin d'Israël et de la Cisjordanie occupée, la Jordanie est devenue en 1994 le deuxième pays arabe, après l'Egypte, à signer un traité de paix avec Israël.

Le royaume appelle à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, où la guerre provoquée par une attaque du mouvement islamiste Hamas contre Israël le 7 octobre est entrée dans son 12e mois. L'offensive israélienne déclenchée en représailles à Gaza a dévasté le territoire palestinien et fait des dizaines de milliers de morts.

Près de la moitié de la population jordanienne est d'origine palestinienne, et des manifestations réclament régulièrement l'annulation du traité de paix depuis le début de la guerre.

Deux jours avant les législatives, un Jordanien a tué trois vigiles israéliens à un poste-frontière entre la Jordanie et la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.

« Série de crises »

La plupart des slogans de campagne ont abordé les défis quotidiens des Jordaniens, mais la guerre à Gaza reste au centre des préoccupations, notamment chez les candidats du Front d'action islamique (FAI), principal parti d'opposition.

Des électeurs disent craindre qu'aucune amélioration économique ne soit possible tant que la guerre continue à Gaza.

"Nous doutons qu'il y ait un changement significatif" après les élections, estime Issa Ahmed, un retraité de 65 ans sur un marché à Amman: "Notre pays est malheureusement entouré d'une série de crises et de guerres sans fin."

Mohammed Jaber, propriétaire d'un magasin à Amman, estime que "les gens sont préoccupés par la guerre à Gaza et la situation économique. Ils ne savent pas ce que les partis pourront accomplir".

Plus de 5,1 millions de personnes sont inscrites sur les listes électorales, pour une population de 11,5 millions d'habitants, selon la commission électorale.

Le Parlement jordanien est bicaméral. Outre les 138 députés qui seront élus, il compte 69 sénateurs désignés par le monarque. L'assemblée peut retirer sa confiance au gouvernement, approuver et promulguer des lois.

Parmi les candidats aux élections figurent des représentants des principales tribus, des centristes, des soutiens au gouvernement, ainsi que des membres de la gauche et du FAI.

Pour Oraib Rantawi, analyste et directeur du Centre d'études politiques d'al-Qods à Amman, une partie de la société jordanienne "considère que la situation à Gaza est plus importante et a accordé moins d'attention aux élections et pourrait par conséquent s'abstenir".

Mais il ne pense pas que les candidats islamistes, qui cherchent à exploiter la colère provoquée par la situation à Gaza, réaliseront des gains significatifs lors du scrutin. "Leur représentation parlementaire sera modeste."


Palestiniens: le Qatar réitère son soutien à la solution à deux Etats après les propos de Trump

M. Trump avait évoqué samedi l'idée d'un plan visant à "faire le ménage" dans la bande de Gaza, disant vouloir envoyer les Palestiniens de ce petit territoire palestinien vers l'Egypte et la Jordanie. Il a réitéré lundi sa volonté de les voir vivre "sans violence". (AFP)
M. Trump avait évoqué samedi l'idée d'un plan visant à "faire le ménage" dans la bande de Gaza, disant vouloir envoyer les Palestiniens de ce petit territoire palestinien vers l'Egypte et la Jordanie. Il a réitéré lundi sa volonté de les voir vivre "sans violence". (AFP)
Short Url
  • La quasi-totalité des 2,4 millions d'habitants de la bande de Gaza ont été déplacés par la guerre provoquée par l'attaque sanglante du Hamas en Israël le 7 octobre 2023
  • "Nous ne sommes pas d'accord sur de nombreux points avec nos alliés, et pas seulement avec les Etats-Unis, mais nous travaillons en étroite collaboration avec eux pour nous assurer que nous élaborons une politique commune", a souligné le Qatar

DOHA: Le Qatar a réitéré mardi son soutien à la solution à deux Etats, palestinien et israélien, après les propos du président américain, Donald Trump, qui a répété vouloir déplacer les habitants de Gaza vers l'Egypte et la Jordanie.

"Notre position a toujours été claire sur la nécessité pour le peuple palestinien d'obtenir ses droits et sur le fait que la solution à deux Etats est la seule voie à suivre pour résoudre la question palestinienne", a déclaré le porte-parole du ministère qatari des Affaires étrangères, Majed al-Ansari, en réponse à une question d'un journaliste sur les propos tenus par le président américain.

M. Trump avait évoqué samedi l'idée d'un plan visant à "faire le ménage" dans la bande de Gaza, disant vouloir envoyer les Palestiniens de ce petit territoire palestinien vers l'Egypte et la Jordanie. Il a réitéré lundi sa volonté de les voir vivre "sans violence".

"Nous ne sommes pas d'accord sur de nombreux points avec nos alliés, et pas seulement avec les Etats-Unis, mais nous travaillons en étroite collaboration avec eux pour nous assurer que nous élaborons une politique commune", a souligné le porte-parole du ministère qatari.

Le pays du Golfe, médiateur entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas en guerre dans la bande de Gaza depuis plus de quinze mois, est "pleinement engagé avec l'administration Trump et l'émissaire (Steve) Witkoff" sur les questions liés à la région et aux Palestiniens, a-t-il ajouté.

"Je ne vais pas commenter le type de discussions que nous avons avec eux actuellement, mais je dirais qu'elles sont très productives", a-t-il encore dit.

La quasi-totalité des 2,4 millions d'habitants de la bande de Gaza ont été déplacés par la guerre provoquée par l'attaque sanglante du Hamas en Israël le 7 octobre 2023.

Au total, 251 personnes avaient été enlevées ce jour-là. Quatre-vingt-sept sont toujours retenues en otages, et au moins 34 d'entre elles sont mortes, selon les autorités israéliennes.

Un accord de cessez-le-feu conclu sous l'égide du Qatar, des Etats-Unis et de l'Egypte doit durer six semaines et permettre la libération de 33 otages retenus à Gaza contre quelque 1.900 prisonniers palestiniens.

Pendant la première phase, entamée le 19 janvier, doivent être négociées les modalités de la deuxième phase visant à la libération des derniers otages et la fin définitive de la guerre.

L'accord prévoit la reprise des négociations au 16e jour de son entrée en vigueur, soit le 4 février, a indiqué M.al-Ansari en affirmant que son pays essayait "d'avancer cette date".

Pour le moment, "nous sommes toujours dans la phase préparatoire, dans le sens où nous poursuivons nos contacts avec toutes les parties, afin de préparer le terrain pour que les négociations débutent comme convenu", a-t-il affirmé.


L'«attaque incessante» contre l'Unrwa met en danger «l'avenir des Palestiniens», dit son chef

Short Url
  • La nouvelle législation israélienne, qui va "handicaper" l'Unrwa à partir de son entrée en vigueur jeudi, "se moque du droit international"
  • Israël va en effet cesser tout contact avec l'Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) et "quiconque agissant en son nom" à partir du 30 janvier

NATIONS-UNIES: L'"attaque incessante" d'Israël contre l'Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) met en danger "les vies et l'avenir des Palestiniens", a dénoncé mardi son chef Philippe Lazzarini devant le Conseil de sécurité.

La nouvelle législation israélienne, qui va "handicaper" l'Unrwa à partir de son entrée en vigueur jeudi, "se moque du droit international", a-t-il ajouté, assurant malgré tout que l'agence était déterminée à "rester et faire son travail jusqu'à ce que ce ne soit plus possible".

Israël va cesser tout contact avec l'Unrwa

Israël va en effet cesser tout contact avec l'Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) et "quiconque agissant en son nom" à partir du 30 janvier, a déclaré mardi l'ambassadeur israélien à l'ONU, une décision qui pour l'ONU met en danger "l'avenir des Palestiniens".

 


Turquie: dix-neuf personnes incarcérées après l'incendie d'un hôtel de montagne

pompiers et un pompier, ainsi que le directeur d'un autre établissement appartenant au même propriétaire que l'établissement sinistré, ont été déférés devant la justice et écroués, selon Anadolu. (AFP)
pompiers et un pompier, ainsi que le directeur d'un autre établissement appartenant au même propriétaire que l'établissement sinistré, ont été déférés devant la justice et écroués, selon Anadolu. (AFP)
Short Url
  • Dix-neuf personnes ont été arrêtées et placées en détention au terme de leur garde à vue, dans l'enquête sur l'incendie d'un hôtel de montagne en Turquie qui a fait 78 morts la semaine dernière
  • Vendredi, trois jours après l'incendie survenu le 21 janvier, le propriétaire de l'hôtel Grand Karta et son gendre avaient été arrêtés, ainsi que le chef électricien et le chef cuisinier

ANKARA: Dix-neuf personnes ont été arrêtées et placées en détention au terme de leur garde à vue, dans l'enquête sur l'incendie d'un hôtel de montagne en Turquie qui a fait 78 morts la semaine dernière, annonce lundi l'agence étatique Anadolu.

L'adjoint au maire de Bolu, chef-lieu proche de la station de ski de Kartalkaya où a eu lieu le drame, le chef-adjoint des pompiers et un pompier, ainsi que le directeur d'un autre établissement appartenant au même propriétaire que l'établissement sinistré, ont été déférés devant la justice et écroués, selon Anadolu.

L'enquête se concentre sur les responsables de l'hôtel, des secours et sur la municipalité de Bolu.

Vendredi, trois jours après l'incendie survenu le 21 janvier, le propriétaire de l'hôtel Grand Karta et son gendre avaient été arrêtés, ainsi que le chef électricien et le chef cuisinier.

Les rescapés et les experts arrivés sur les lieux du drame ont dénoncé l'absence de système d'alarme et de détecteurs de fumée en état de marche, de sprinklers (extincteurs automatiques à eau), d'escaliers sécurisés et de moyens d'accès des pompiers aux façades de l'établissement de douze étages, situé en surplomb des pistes de ski.

Selon le ministre de l'Intérieur Ali Yerlikaya, 238 clients, principalement des familles avec enfants, se trouvaient dans l'hôtel lors du sinistre, survenu en pleine nuit et pendant les vacances scolaires d'hiver.