Des avant-postes israéliens illégaux se multiplient en Cisjordanie selon une analyse de la BBC

Les troupes israéliennes prennent position dans le centre de Jénine lors d'un raid sur la ville palestinienne le 3 septembre 2024, dans le cadre d'une offensive militaire de grande envergure lancée une semaine plus tôt dans le nord de la Cisjordanie occupée. (AFP)
Les troupes israéliennes prennent position dans le centre de Jénine lors d'un raid sur la ville palestinienne le 3 septembre 2024, dans le cadre d'une offensive militaire de grande envergure lancée une semaine plus tôt dans le nord de la Cisjordanie occupée. (AFP)
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Publié le Mardi 03 septembre 2024

Des avant-postes israéliens illégaux se multiplient en Cisjordanie selon une analyse de la BBC

  • Une enquête révèle des liens étroits entre les groupes de colons et le gouvernement.
  • L'ONU a recensé plus de 1 100 attaques de colons contre des Palestiniens au cours des dix derniers mois.

LONDRES : Le nombre d'avant-postes de colonies israéliennes en Cisjordanie occupée a augmenté ces dernières années, selon une nouvelle analyse de la BBC.

Le territoire palestinien compte aujourd'hui au moins 196 avant-postes, comprenant des fermes, des unités d'habitation et des groupes de caravanes, dont 29 ont été créés au cours de la seule année dernière.

Bien qu'ils soient illégaux au regard du droit israélien et international, les avant-postes ont été créés grâce au financement d'organisations entretenant des liens étroits avec le gouvernement israélien.

Les Palestiniens vivant à proximité des avant-postes ont été victimes de harcèlements violents et d'intimidations de la part des communautés de colons, dont beaucoup emploient des milices armées en toute impunité.

Les frontières floues des avant-postes font que leurs habitants entrent souvent en contact avec les Palestiniens locaux et les menacent.

Ayesha Shtayyeh, une grand-mère palestinienne, a déclaré qu'elle avait été menacée d'une arme en octobre dernier et qu'on lui avait demandé de quitter la maison que sa famille possédait depuis 50 ans.

Le colon qui l'a menacée serait Moshe Sharvit, sanctionné par le Royaume-Uni et les États-Unis.

Selon la BBC, l'utilisation d'avant-postes permet aux colons de s'approprier plus rapidement les terres palestiniennes.

L'analyse de la chaîne britannique s'est appuyée sur des données provenant de groupes israéliens de lutte contre la colonisation et de l'Autorité palestinienne, et a révélé que près de la moitié (89) des 196 avant-postes avaient été créés depuis 2019.

Azi Mizrahi, un ancien commandant des Forces de défense israéliennes dans la région, a admis que la construction d'avant-postes rendait la violence plus probable.

« Chaque fois que vous installez des avant-postes illégalement dans la région, cela crée des tensions avec les Palestiniens [...] qui vivent dans la même zone », a-t-il déclaré.

Contrairement aux colonies, les avant-postes n'ont pas fait l'objet d'une autorisation officielle de planification de la part d'Israël, mais les autorités continuent de fermer les yeux sur eux.

En juillet, la plus haute juridiction des Nations unies a statué qu'Israël devait mettre fin à toute construction de colonies et retirer les colons des territoires occupés.

Les liens entre l'Organisation sioniste mondiale, Amana et le gouvernement révèlent la nature délibérée de l'accaparement des terres par Israël en Cisjordanie.

La WZO, créée il y a plus d'un siècle, emploie une « division des colonies » entièrement financée par des fonds publics israéliens.

Cette division s'occupe des contrats et des attributions de terres dans les territoires occupés et a accordé aux colons la liberté de construire de nouveaux avant-postes sur les terres appropriées.

Amana, l'une des principales organisations de colons, a prêté aux colons des centaines de milliers de shekels pour construire de nouveaux avant-postes en Cisjordanie.

Les deux organisations ont utilisé des catégories de terres agricoles ou de pâturages comme couverture pour soutenir la construction secrète d'avant-postes, a constaté la BBC.

Le PDG d'Amana, Ze'ev Hever, a été enregistré secrètement en 2021 : « Au cours des trois dernières années [...] l'une des opérations que nous avons développées est la ferme d'élevage (avant-postes). Aujourd'hui, la zone (qu'ils contrôlent) est presque deux fois plus grande que les colonies construites ».

Une autre tactique employée par le gouvernement consiste à classer rétroactivement les avant-postes comme légaux. L'année dernière, les autorités ont commencé à légaliser 10 avant-postes et ont accordé à au moins six autres un statut juridique complet.

Moayad Shaaban, chef de la commission de l'AP chargée de la colonisation et de la résistance au mur, a déclaré : « On en arrive à un point où les Palestiniens n'ont plus rien : « Les Palestiniens n'ont plus rien. Ils ne peuvent pas manger, ils ne peuvent pas paître, ils ne peuvent pas avoir d'eau ».

Le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies a averti que la violence des colons en Cisjordanie avait atteint « un niveau sans précédent ».

L'OCHA a recensé plus de 1 100 attaques de colons contre des Palestiniens au cours des seuls dix derniers mois. Ces attaques ont causé la mort de 10 Palestiniens et en ont blessé 230.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le chef de la diplomatie libanaise décline une invitation de l'Iran

Le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Rajji, s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien au siège du ministère des Affaires étrangères au Caire. (AFP)
Le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Rajji, s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien au siège du ministère des Affaires étrangères au Caire. (AFP)
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  • Le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Raggi a refusé une invitation à se rendre en Iran, évoquant des conditions inappropriées, et a proposé une rencontre dans un pays tiers neutre
  • Ce refus intervient sur fond de pressions américaines pour désarmer le Hezbollah, soutenu par l'Iran, alors que Beyrouth insiste sur la non-ingérence dans ses affaires internes

BEYROUTH: Le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Raggi a décliné mercredi une invitation de son homologue à se rendre en Iran, qui soutient le Hezbollah islamiste, et proposé une rencontre dans un pays tiers.

Le gouvernement libanais est soumis à une intense pression des Etats-Unis pour désarmer le Hezbollah, affaibli par une guerre avec Israël, alors que l'Iran a affiché son opposition à cette mesure.

Début décembre, le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi avait invité M. Raggi à se rendre à Téhéran pour évoquer "les relations bilatérales" ainsi que les "développements régionaux et internationaux", selon le ministère iranien des Affaires étrangères.

En réponse à M. Araghchi, "j'ai déclaré que je ne pouvais pas accepter son invitation à me rendre à Téhéran dans les circonstances actuelles", a annoncé mercredi M. Raggi sur X.

"Cela ne signifie pas un refus d'engager le dialogue, mais plutôt que les conditions ne sont pas propices à cette visite", a-t-il ajouté.

Il a proposé à son homologue de s'entendre pour se rencontrer "dans un pays tiers neutre", soulignant que les relations entre le Liban et l'Iran devaient être basées sur le principe de "non ingérence dans les affaires internes" de chaque pays.

L'Iran arme et finance le puissant Hezbollah, qu'une guerre a opposé à Israël d'octobre 2023 à novembre 2024.

En août, le Liban avait signifié à un haut responsable iranien, Ali Larijani, en visite à Beyrouth, son refus catégorique de "toute ingérence" dans ses affaires internes, après des critiques par Téhéran de la décision du gouvernement de désarmer le Hezbollah.

Téhéran dénonce régulièrement les frappes israéliennes qui le visent. Les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique, avaient appelé en novembre à "venger" l'assassinat par Israël au Liban du chef militaire du Hezbollah, Haitham Ali Tabatabai.


L'Arabie saoudite et l'Iran réaffirment leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin

Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
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  • Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a participé mardi à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint

RIYAD : L’Arabie saoudite et l’Iran ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin lors d’une réunion tenue mardi à Téhéran.

Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a assisté à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint entre l’Arabie saoudite, l’Iran et la Chine.

Les parties saoudienne et iranienne « ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin dans son intégralité, ainsi que leur volonté de renforcer les relations de bon voisinage entre leurs pays, dans le respect de la Charte des Nations unies, de la Charte de l’Organisation de la coopération islamique et du droit international », a indiqué l’Agence de presse saoudienne dans un communiqué.

L’Arabie saoudite et l’Iran ont également salué le rôle positif continu joué par la Chine ainsi que son soutien constant à la mise en œuvre de l’Accord de Pékin.

De son côté, la Chine a réaffirmé sa disponibilité à poursuivre son soutien et à encourager les démarches entreprises par le Royaume et l’Iran pour développer leurs relations dans divers domaines.

Les trois pays ont salué les progrès continus dans les relations saoudo-iraniennes et les perspectives qu’ils offrent à tous les niveaux, a ajouté la SPA.

Les trois pays ont également appelé à une cessation immédiate des agressions israéliennes en Palestine, au Liban et en Syrie.

Ils ont en outre condamné tout acte portant atteinte à l’intégrité territoriale de l’Iran.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne dit avoir frappé des infrastructures du Hezbollah au Liban

Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
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  • L’armée israélienne affirme avoir frappé plusieurs infrastructures du Hezbollah dans le sud du Liban, dont un site de lancement, un complexe d’entraînement et des installations militaires, malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Le contexte reste tendu depuis l’assassinat de Hassan Nasrallah en 2024, tandis que Washington presse Beyrouth de désarmer le Hezbollah, une demande rejetée par le groupe et ses alliés

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé tôt mardi avoir frappé des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah pro-iranien dans le sud du Liban.

Les forces armées israéliennes ont indiqué "avoir frappé des infrastructures appartenant à l'organisation terroriste Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", dont un site de lancement utilisé pour des attaques contre Israël, dans un communiqué publié sur plusieurs réseaux sociaux.

Elles disent avoir ciblé également un complexe d'entraînement de la force al-Radwan, une unité d'élite, des champs de tir, des zones d'entraînement aux armes pour divers types d'armes et des structures militaires appartenant au Hezbollah.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe chiite pro-iranien, Israël continue de mener des attaques régulières le visant dans ses bastions libanais, et d'occuper cinq points frontaliers dans le sud du Liban.

Israël avait menacé début novembre d'intensifier ses attaques au Liban, accusant le mouvement de se "réarmer".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, un plan auquel le Hezbollah et ses alliés s'opposent en invoquant notamment la poursuite d'une présence israélienne sur le territoire libanais.