En Allemagne, le Premier ministre britannique cherche à gagner la confiance des Européens

Le Premier ministre britannique Keir Starmer s'exprime lors d'une conférence de presse dans la roseraie du 10 Downing Street, au centre de Londres, le 27 août 2024. (AFP)
Le Premier ministre britannique Keir Starmer s'exprime lors d'une conférence de presse dans la roseraie du 10 Downing Street, au centre de Londres, le 27 août 2024. (AFP)
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Publié le Mercredi 28 août 2024

En Allemagne, le Premier ministre britannique cherche à gagner la confiance des Européens

  • Le Premier ministre britannique Keir Starmer est reçu mercredi à Berlin par le chancelier Olaf Scholz pour sa première série de visites bilatérales à l'étranger
  • Après Berlin, Keir Starmer est attendu à Paris mercredi soir pour assister à la cérémonie d'ouverture des Jeux paralympiques puis être reçu par le président Emmanuel Macron jeudi à l'Elysée

BERLIN: Le Premier ministre britannique Keir Starmer est reçu mercredi à Berlin par le chancelier Olaf Scholz pour sa première série de visites bilatérales à l'étranger, qui va l'emmener ensuite à Paris et marque sa volonté de se rapprocher de l'Union européenne après le Brexit.

En fonction depuis juillet après 14 ans de pouvoir conservateur, Keir Starmer exclut de rejoindre le marché unique européen, l'union douanière ou le traité sur la libre circulation des personnes, quatre ans et demi après le divorce houleux du Brexit.

Mais il s'est engagé à rétablir une relation de confiance avec ses alliés européens et souhaite notamment négocier un nouveau pacte de sécurité et un meilleur accord commercial avec les 27.

Le Premier ministre, qui sera accueilli mercredi matin par une cérémonie militaire à Berlin, doit notamment évoquer avec son homologue allemand la négociation d'un nouvel accord bilatéral, sur le modèle du traité de "Lancaster House" signé entre la France et le Royaume-Uni en 2010.

Ce futur accord, qui constitue un "pilier de la remise à plat des relations du Royaume-Uni avec l'Europe", doit être finalisé en début d'année 2025 selon Downing Street.

Il doit permettre de stimuler les échanges commerciaux, d'accroître la coopération sur la sécurité et de renforcer l'"action commune contre l'immigration illégale", est-il indiqué.

Ce dernier thème est particulièrement sensible dans les deux pays, notamment à la suite d'attaques au couteau récentes: celle de Southport en Angleterre fin juillet a provoqué des émeutes racistes et islamophobes tandis que celle de Solingen vendredi a relancé le débat migratoire en Allemagne.

Après Berlin, Keir Starmer est attendu à Paris mercredi soir pour assister à la cérémonie d'ouverture des Jeux paralympiques puis être reçu par le président Emmanuel Macron jeudi à l'Elysée.

Fin juillet, Londres et Berlin se sont déjà engagés à coopérer plus étroitement sur les questions de défense et de sécurité, avec la signature d'une déclaration présentée comme la première du genre entre alliés de l'Otan, qui doit notamment permettre de renforcer les industries de défense des deux pays.

Signe de cette volonté de renouer avec l'UE, le chef de la diplomatie britannique David Lammy avait lui aussi choisi Berlin pour son premier déplacement deux jours seulement après la victoire des travaillistes aux élections.

- "Ami et partenaire" -

Le nouvel accord discuté mercredi représente "une occasion unique, qui ne présente qu'une fois par génération pour redéfinir nos relations avec l'Europe", va faire valoir Keir Starmer auprès d'Olaf Scholz, a indiqué Downing Street.

"Nous devons franchir une étape par rapport au Brexit et réparer les relations brisées héritées du gouvernement précédent", doit-il aussi plaider, "non seulement pour résoudre le problème global de l'immigration illégale, mais aussi pour stimuler la croissance économique".

En juillet, deux semaines après son élection, le Premier ministre britannique, qui accueillait un sommet de la communauté politique européenne en Angleterre, avait promis que le Royaume-Uni serait "un ami et un partenaire" pour les 27 pays membres de l'UE.

Cette visite à Berlin offre l'occasion à Keir Starmer de construire une "relation importante" avec le dirigeant allemand, et de chercher du soutien pour ses futures politiques "en matière d'immigration, de commerce et de défense", relève pour l'AFP Sophia Gaston, du groupe de réflexion britannique Policy Exchange.

Lors de leur rencontre, les deux chefs de gouvernement devraient aussi évoquer le soutien militaire à l'Ukraine, dont ils sont parmi les plus gros contributeurs.

Les alliés occidentaux de Kiev ont réagi avec prudence à l'assaut sans précédent mené par l'Ukraine dans la région russe de Koursk depuis le 6 août, préparé "secrètement" selon Olaf Scholz et que l'Allemagne dit suivre "attentivement".

Ce dernier a toutefois réaffirmé que Berlin, deuxième fournisseur d'aide militaire à l'Ukraine après les Etats-Unis, continuerait à soutenir la lutte de Kiev contre l'invasion russe, malgré les projets visant à réduire de moitié le budget bilatéral dans ce domaine l'an prochain en 2025.

"Nous encourageons toujours nos alliés à maintenir leur soutien crucial à l'Ukraine", a déclaré de son côté un porte-parole de Keir Starmer avant la visite.


«Tout est sur la table »: le Canada se prépare à répondre aux menaces économiques de Trump

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s'exprime lors d'une conférence de presse à Rideau Cottage à Ottawa, Canada, le 6 janvier 2025. (AFP)
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s'exprime lors d'une conférence de presse à Rideau Cottage à Ottawa, Canada, le 6 janvier 2025. (AFP)
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  • Le Premier ministre canadien Justin Trudeau et les dirigeants provinciaux ont déclaré mercredi que toutes les options étaient sur la table pour répondre à la possible augmentation des droits de douane par les Etats-Unis
  • Depuis que le président élu américain a annoncé son intention de faire passer les taxes douanières à 25% avec ses voisins pour son retour à la Maison Blanche lundi prochain, le Canada cherche une parade

OTTAWA: Le Premier ministre canadien Justin Trudeau et les dirigeants provinciaux ont déclaré mercredi que toutes les options étaient sur la table pour répondre à la possible augmentation des droits de douane par les Etats-Unis, tout en gardant l'espoir d'éviter une guerre commerciale.

Depuis que le président élu américain a annoncé son intention de faire passer les taxes douanières à 25% avec ses voisins pour son retour à la Maison Blanche lundi prochain, le Canada cherche une parade.

"Si l'administration américaine choisit de mettre en œuvre son augmentation des droits de douane, nous réagirons de manière ciblée, énergique et résolue", a expliqué Justin Trudeau.

"Tout est sur la table", a-t-il ajouté.

Selon une source gouvernementale à l'AFP, Ottawa réfléchit notamment à imposer des droits de douane plus élevés sur certains produits en acier, sur les céramiques telles que des toilettes et des éviers, de la verrerie et du jus d'orange de Floride.

Les dirigeants des provinces et de l'opposition ont également évoqué la possibilité de bloquer les exportations de pétrole, d'électricité et de minéraux critiques du Canada.

Mais la Première ministre de l'Alberta, Danielle Smith, s'est désolidarisée de ses collègues sur ce point, refusant mercredi de signer le communiqué final de la réunion. Elle s'oppose à toute perturbation en matière d'exportations pétrolières: plus de trois millions de barils de pétrole sont expédiés quotidiennement depuis sa province vers les États-Unis.

"L'Alberta n'acceptera tout simplement pas de droits de douane sur l'exportation de notre énergie ou d'autres produits, et nous ne soutenons pas non plus une interdiction des exportations de ces mêmes produits", a-t-elle posté sur X.

A l'inverse, son homologue de l'Ontario, moteur économique du pays, préconise une réponse forte. "Je suis désolé mais lorsque quelqu'un attaque votre pays et tente de priver des gens de leurs moyens de subsistance, il faut se battre comme on ne l'a jamais fait auparavant", a déclaré Doug Ford.

Ce dernier a expliqué que 500.000 emplois seraient en danger dans sa province si Donald Trump augmentait les droits de douane à 25%.

Cette mesure serait catastrophique pour le Canada selon les experts. Les Etats-Unis en sont en effet le premier partenaire commercial et la destination de 75% de ses exportations. Près de 2 millions de personnes au Canada en dépendent, sur une population de 41 millions d'habitants.


Le secrétaire d'État désigné par Trump appelle à une « diplomatie audacieuse » pour mettre fin à la guerre en Ukraine

Le sénateur américain Marco Rubio témoigne devant une audience du comité sénatorial des relations étrangères sur sa nomination à la fonction de secrétaire d’État, au Capitole de Washington, DC, le 15 janvier 2025. (Photo par ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP)
Le sénateur américain Marco Rubio témoigne devant une audience du comité sénatorial des relations étrangères sur sa nomination à la fonction de secrétaire d’État, au Capitole de Washington, DC, le 15 janvier 2025. (Photo par ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP)
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  • L'actuel sénateur républicain de Floride a affirmé que le principal problème de l'Ukraine n'était pas qu'elle soit « à court d'argent », mais plutôt « à court d'Ukrainiens ».
  • « La vérité, c'est que dans ce conflit, la Russie ne peut en aucun cas s'emparer de l'ensemble de l'Ukraine », a-t-il affirmé.

WASHINGTON : Marco Rubio, désigné secrétaire d'État par Donald Trump, a appelé mercredi à une « diplomatie audacieuse » des États-Unis pour mettre un terme à la guerre menée en Ukraine par la Russie.

« Cette guerre doit cesser, et cela devrait être la politique officielle des États-Unis que nous voulons qu'elle cesse », a déclaré le probable futur chef de la diplomatie américaine lors de son audition de confirmation au Sénat.

L'actuel sénateur républicain de Floride a affirmé que le principal problème de l'Ukraine n'était pas qu'elle soit « à court d'argent », mais plutôt « à court d'Ukrainiens ».

« La vérité, c'est que dans ce conflit, la Russie ne peut en aucun cas s'emparer de l'ensemble de l'Ukraine », a-t-il affirmé.

Mais « il est également irréaliste de croire qu'une nation de la taille de l'Ukraine, aussi compétente soit-elle (...), puisse repousser ces gens jusqu'à l'endroit où ils se trouvaient la veille de l'invasion » en 2022, a ajouté Marco Rubio.

Le 20 janvier, dès son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a promis de résoudre le conflit en « 24 heures », ce qui fait craindre à l'Ukraine d'être forcée à faire des concessions majeures en échange de la paix. Or, Moscou a gagné du terrain ces derniers mois, tandis que l'armée ukrainienne, épuisée, manque de moyens.

Mercredi, Marco Rubio a également affirmé que « le rôle des États-Unis et de l'OTAN au XXI^e siècle » devait être remis en question.

Tout en reconnaissant l'importance de l'Alliance atlantique pendant la Guerre froide, le sénateur a affirmé qu'il était important pour les États-Unis d'avoir « non seulement des alliés de défense », mais aussi « des alliés de défense compétents, capables de défendre leur région ».

Début janvier, Donald Trump avait déclaré que les pays de l'Otan devaient accroître leur budget de défense pour le porter à 5 % de leur PIB.

Le président élu ne cache pas son mépris pour l'Alliance atlantique, pilier de la sécurité en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

Il avait notamment semé la panique durant la campagne électorale en menaçant de ne plus garantir la protection des pays de l'Otan face à la Russie tant que ceux-ci ne consacreraient pas un budget suffisant à leur défense.


L'UE appelle les 27 à scruter les investissements des entreprises à l'étranger pour endiguer les fuites de technologies

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  • La Commission européenne a recommandé aux États membres de l'UEd'examiner les risques d'investissements étrangers de leurs entreprises, craignant des fuites de technologies
  • Bruxelles recommande aux Vingt-Sept de « réexaminer » les « risques pour la sécurité économique » des transactions entre les entreprises européennes et celles de « pays tiers »

BRUXELLES : La Commission européenne a recommandé mercredi aux États membres de l'UE d'examiner les risques d'investissements étrangers de leurs entreprises, craignant des fuites de technologies dans trois secteurs clés : les semi-conducteurs, l'intelligence artificielle et le quantique.

Bruxelles recommande aux Vingt-Sept de « réexaminer » les « risques pour la sécurité économique » des transactions entre les entreprises européennes et celles de « pays tiers » dans ces trois domaines.

La Commission ne mentionne pas l'invasion russe en Ukraine, la concurrence de la Chine ou l'arrivée au pouvoir de Donald Trump aux États-Unis, mais le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, évoque le contexte « géopolitique » et les « risques potentiels » qu'il peut entraîner.

« L'objectif est d'empêcher les investissements sortants de l'UE d'avoir une incidence négative sur la sécurité économique de l'Union en veillant à ce que des technologies et un savoir-faire essentiels ne tombent pas entre de mauvaises mains », a expliqué la Commission.

Le réexamen demandé par Bruxelles « doit durer 15 mois et couvrir les transactions en cours et passées, en remontant jusqu'au 1^(er) janvier 2021 ».

Les États membres sont invités à fournir un premier rapport d'avancement pour le 15 juillet, puis un rapport complet sur les risques identifiés pour le 31 mars 2026.

La souveraineté industrielle est au cœur du nouveau mandat de l'exécutif européen, dans le sillage du rapport de Mario Draghi, ancien président de la Banque centrale européenne (BCE) et ancien Premier ministre italien, qui doit être publié en 2024.

L'Europe accuse un retard économique par rapport aux États-Unis et accroît sa dépendance envers la Chine, a-t-il mis en garde.