Brésil: mort de 61 personnes dans le crash d'un avion près de Sao Paulo

L'avion, du constructeur franco-italien ATR, transportait "57 passagers et quatre membres d'équipage", selon la compagnie aérienne Voepass. (AFP)
L'avion, du constructeur franco-italien ATR, transportait "57 passagers et quatre membres d'équipage", selon la compagnie aérienne Voepass. (AFP)
Short Url
Publié le Samedi 10 août 2024

Brésil: mort de 61 personnes dans le crash d'un avion près de Sao Paulo

  • "Il n'y a pas eu de survivant", a indiqué dans un courriel à l'AFP la mairie de Valinhos, qui a participé aux opérations de secours dans la localité voisine de Vinhedo
  • Des images diffusées par les médias locaux ont montré l'appareil au moment de sa chute à grande vitesse, et d'autres une longue colonne de fumée s'élevant depuis le site de l'impact, un quartier où il n'y a pas eu de victimes parmi les habitants

VINHEDO: Un avion s'est écrasé vendredi dans la région de Sao Paulo, dans le sud-est du Brésil, tuant les 61 personnes à bord, sans qu'on connaisse pour l'heure les raisons de son impressionnante chute en piqué sur une zone résidentielle.

L'avion, du constructeur franco-italien ATR, transportait "57 passagers et quatre membres d'équipage", selon la compagnie aérienne Voepass.

Il reliait Cascavel, dans l'Etat du Parana (sud), à l'aéroport international de Guarulhos, à Sao Paulo. Après une chute brutale, il s'est écrasé à 13H25 (16H25 GMT) à Vinhedo, localité de 76.000 habitants située à quelque 80 kilomètres au nord-ouest de Sao Paulo, semant l'effroi parmi les habitants.

"Il n'y a pas eu de survivant", a indiqué dans un courriel à l'AFP la mairie de Valinhos, qui a participé aux opérations de secours dans la localité voisine de Vinhedo.

Des images diffusées par les médias locaux ont montré l'appareil au moment de sa chute à grande vitesse, et d'autres une longue colonne de fumée s'élevant depuis le site de l'impact, un quartier où il n'y a pas eu de victimes parmi les habitants.

Une enquête a été ouverte par le Centre d'investigation et de prévention des accidents aéronautiques du Brésil (Cenipa) pour déterminer les causes du drame.

Le président Luiz Inacio Lula da Silva a décrété trois jours de deuil national après le "tragique accident".

« Désespoir »

Le routier Martins Barbosa, 49 ans, travaillait quand il a appris l'accident d'avion, survenu à 150 mètres de chez lui. "J'ai pensé qu'il avait pu tomber sur ma maison, avec mon fils à l'intérieur", a-t-il dit à l'AFP, confiant son "désespoir" sur le coup, avant d'être rassuré.

"Ca a été horrible, on a vu l'avion faire plusieurs tours sur lui-même et tomber. C'est Dieu qui nous a sauvés, parce qu'il s'en est fallu de peu que (l'avion) ne tombe sur ma maison. Je suis en état de choc, je n'arrête pas de trembler", a raconté Edna Barbosa, une habitante de Vinhedo, sur la télévision brésilienne SBT.

Un autre résident, Ricardo Rodrigues, a relaté sur la chaîne locale Band News avoir "vu beaucoup de corps par terre, beaucoup" sur les lieux de l'accident.

Selon l'Armée de l'air brésilienne (FAB), le vol "s'est déroulé de façon normale jusqu'à 13H20 (16H20 GMT)". Mais une minute après "l'appareil n'a pas répondu aux appels" de la tour de contrôle, et "il n'a pas non plus déclaré se trouver dans une situation d'urgence ni affronter des conditions météorologiques adverses".

"La perte de contact avec le radar a eu lieu à 13H22", a ajouté la FAB.

L'avion est de modèle ATR 72-500. Le constructeur, filiale d'Airbus et de l'italien Leonardo, a affirmé dans un communiqué que "les spécialistes ATR sont pleinement engagés pour soutenir l'enquête en cours".

La boîte noire a été retrouvée et devra être analysée.

Identification des victimes

La police militaire présente sur les lieux a fait savoir que l'incendie provoqué par la chute de l'avion avait été maîtrisé. Des équipes de pompiers, de la défense civile et de l'armée de l'air ont été aussi déployées.

La récupération des restes des victimes en vue de leur "identification" a commencé et "va se poursuivre tout au long de la nuit", a annoncé sur place devant la presse le gouverneur de l'Etat de Sao Paulo, Tarcisio de Freitas.

Les corps seront transférés dans la morgue principale de Sao Paulo, la capitale économique du Brésil.

Voepass a précisé qu'"il n'y a pas encore d'informations confirmées concernant les circonstances de l'accident".

Selon l'Agence nationale de l'aviation civile, l'appareil respectait toutes les normes en vigueur.

Il avait fait l'objet d'opérations de "maintenance de routine la nuit précédente" et quitté Ribeirao Preto (ville de l'Etat de Sao Paulo où se situe le siège de Voepass) "sans aucun problème technique", a assuré en conférence de presse le directeur des opérations de la compagnie, Marcel Moura.

Le premier vol de cet avion fabriqué en France remonte à avril 2010, selon le site spécialisé planespotters.net.

D'après des données de la Cenipa, sans compter celui de vendredi, depuis le début de l'année le Brésil a enregistré 108 accidents d'avions qui ont fait 49 morts. Ces dix dernières années, 746 personnes ont péri dans 1.665 accidents dans ce pays aux dimensions gigantesques.

En 2007, un Airbus A320 de la compagnie brésilienne TAM avait raté son atterrissage sur l'aéroport de Congonhas de Sao Paulo et s'était écrasé contre un bâtiment de fret, tuant les 187 personnes à bord et 12 personnes au sol.

Deux ans plus tard, un Airbus A330-230 d'Air France, assurant la liaison entre Rio de Janeiro et Paris, a disparu au-dessus de l'Atlantique dans une zone de turbulences avec 228 personnes à bord.


République tchèque: un adolescent tue deux femmes dans une attaque au couteau

L'attaque est survenue alors que le magasin Action, proposant des produits à prix réduit, venait d'ouvrir. Selon les premiers éléments, l'agresseur a poignardé une vendeuse se trouvant au comptoir puis une autre employée dans l'arrière-boutique. (AFP)
L'attaque est survenue alors que le magasin Action, proposant des produits à prix réduit, venait d'ouvrir. Selon les premiers éléments, l'agresseur a poignardé une vendeuse se trouvant au comptoir puis une autre employée dans l'arrière-boutique. (AFP)
Short Url
  • Un adolescent de 16 ans a tué deux femmes jeudi dans une attaque au couteau en République tchèque, des victimes qu'il a apparemment choisies au hasard, selon la police
  • L'attaque est survenue alors que le magasin Action, proposant des produits à prix réduit, venait d'ouvrir. Selon les premiers éléments, l'agresseur a poignardé une vendeuse se trouvant au comptoir puis une autre employée dans l'arrière-boutique

PRAGUE: Un adolescent de 16 ans a tué deux femmes jeudi dans une attaque au couteau en République tchèque, des victimes qu'il a apparemment choisies au hasard, selon la police.

Le suspect, de nationalité tchèque, a été arrêté quelques minutes après les faits, survenus vers 07H30 GMT dans une boutique d'une zone commerciale de Hradec Kralove, ville de quelque 90.000 habitants située à une centaine de kilomètres à l'est de Prague.

Les deux femmes, grièvement blessées, n'ont pu être sauvées malgré les efforts des secours qui ont tenté de les réanimer pendant 40 minutes.

Le mobile et le profil de l'agresseur restent flous à ce stade mais rien ne laisse penser qu'il s'agit d'une attaque terroriste, a indiqué la police sur X. "Les informations dont nous disposons suggèrent qu'il a choisi ses victimes au hasard", a-t-elle ajouté.

L'attaque est survenue alors que le magasin Action, proposant des produits à prix réduit, venait d'ouvrir. Selon les premiers éléments, l'agresseur a poignardé une vendeuse se trouvant au comptoir puis une autre employée dans l'arrière-boutique.

"Nous avons appréhendé le suspect environ 10 minutes plus tard, à moins d'un kilomètre des lieux", a déclaré une porte-parole des forces de l'ordre, Iva Kormosova, sur la chaîne de télévision privée CNN Prima News. Un couteau "doté d'une lame de 20 cm" a été retrouvé à proximité de la boutique.

La police a déployé sur place un cordon de sécurité et une unique bougie a été déposée en mémoire des deux personnes décédées, a constaté un journaliste de l'AFP. "On n'est plus en sécurité nulle part, vu ce qui se passe autour de nous", déplorait une passante, Adela Ptackova.

Le Premier ministre Petr Fiala a adressé ses condoléances aux familles des victimes, dénonçant "un acte incompréhensible et terrible".

Les attaques sont rares dans le pays d'Europe centrale, membre de l'UE et de l'Otan de 10,9 millions de personnes. La dernière remonte à 2023 quand un étudiant avait tué 14 personnes et fait 25 blessés à l'université de Prague.

Ce double meurtre intervient dans un contexte tendu, alors que l'Autriche voisine a connu le week-end dernier une attaque au couteau perpétré par un réfugié syrien, qui avait prêté allégeance au groupe Etat islamique (EI). Un garçon de 14 ans est décédé et cinq personnes ont été blessées.

 


Ukraine: Zelensky reçoit l'émissaire américain après une nouvelle saillie de Trump

 Le président ukrainien Volodymyr Zelensky doit recevoir jeudi l'envoyé spécial des Etats-Unis après avoir essuyé de très vives critiques de Donald Trump, faisant craindre une rupture entre Washington et Kiev qui dépend crucialement de l'aide américaine pour résister à l'invasion russe. (AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky doit recevoir jeudi l'envoyé spécial des Etats-Unis après avoir essuyé de très vives critiques de Donald Trump, faisant craindre une rupture entre Washington et Kiev qui dépend crucialement de l'aide américaine pour résister à l'invasion russe. (AFP)
Short Url
  • Après avoir traité M. Zelensky de "dictateur", M. Trump a poursuivi sa rhétorique en faveur de Moscou en affirmant mercredi soir que, dans ce conflit, les Russes avaient "pris beaucoup de territoires" et avaient donc "les cartes en main"
  • Le Kremlin, ne cachant pas sa satisfaction, a annoncé jeudi avoir décidé avec Washington d'une reprise du dialogue "sur tous les paramètres", se disant "complètement d'accord" avec la position américaine sur l'Ukraine

KIEV: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky doit recevoir jeudi l'envoyé spécial des Etats-Unis après avoir essuyé de très vives critiques de Donald Trump, faisant craindre une rupture entre Washington et Kiev qui dépend crucialement de l'aide américaine pour résister à l'invasion russe.

Après avoir traité M. Zelensky de "dictateur", M. Trump a poursuivi sa rhétorique en faveur de Moscou en affirmant mercredi soir que, dans ce conflit, les Russes avaient "pris beaucoup de territoires" et avaient donc "les cartes en main".

Le Kremlin, ne cachant pas sa satisfaction, a annoncé jeudi avoir décidé avec Washington d'une reprise du dialogue "sur tous les paramètres", se disant "complètement d'accord" avec la position américaine sur l'Ukraine.

Dans ce contexte hostile, M. Zelensky, affaibli par ce brusque et violent rapprochement entre M. Trump et son homologue russe Vladimir Poutine, a dit espérer néanmoins un travail "constructif" lors d'une rencontre prévue jeudi à Kiev avec l'émissaire de M. Trump, Keith Kellogg.

"Notre avenir n'est pas avec Poutine, mais avec la paix. Et c'est un choix pour tout le monde – et pour les plus puissants – d'être avec Poutine, ou d'être avec la paix", a-t-il plaidé à la veille de la rencontre.

A son arrivée à Kiev mercredi, Keith Kellogg, adoptant un ton plus conciliant, avait assuré comprendre le besoin de "garanties de sécurité" de l'Ukraine.

A quelques jours du troisième anniversaire du début de l'invasion russe du 24 février 2022, M. Zelensky a rappelé que l'Ukraine voulait la fin de cette guerre "depuis ses premières secondes" alors que M. Trump l'a accusée d'avoir lancé le conflit.

Soutien de dirigeants européens 

MM. Trump et Zelensky ont échangé ces attaques personnelles inédites après les discussions russo-américaines mardi en Arabie saoudite, les premières au niveau des chefs des diplomaties depuis l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022.

Donald Trump a ensuite, entre autres, cité de faux chiffres sur la popularité de Volodymyr Zelensky ou l'a encore appelé à convoquer des élections alors que la guerre est toujours en cours, que des millions d'Ukrainiens ont fui à l'étranger et 20% du territoire est sous occupation russe.

"Dictateur sans élections, Zelensky devrait se dépêcher ou il ne va pas lui rester de pays", a déclaré mercredi Donald Trump sur sa plateforme Truth Social.

Avant cette dernière accusation, M. Zelensky avait lui reproché à son homologue américain de vivre dans "un espace de désinformation" russe et d'aider Vladimir Poutine à "sortir d'années d'isolement".

Face à la violence des accusations de Donald Trump, le dirigeant ukrainien a reçu le soutien de plusieurs dirigeants européens, notamment du chancelier allemand Olaf Scholz et du Premier ministre britannique Keir Starmer.

"L'Ukraine est une démocratie, la Russie de Poutine non", a réagi jeudi un porte-parole de l'Union européenne, Stefan de Keersmaecker, ajoutant que M. Zelensky avait été "légitimement élu lors d'élections libres, justes et démocratiques".

Le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sánchez a lui annoncé qu'il se rendrait à Kiev lundi, jour anniversaire de l'invasion russe, pour "réaffirmer le soutien de l'Espagne à la démocratie ukrainienne".

"Peu de choses concrètes" 

Si les propos du président américain ont choqué en Ukraine, le Kremlin, sans les commenter directement, s'est réjoui jeudi de cette convergence avec la nouvelle administration américaine.

"La décision a été prise de procéder à la reprise du dialogue russo-américain sur tous les paramètres", a déclaré le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, ajoutant que Moscou était "complètement d'accord" avec l'approche de Washington concernant le règlement de la guerre en Ukraine.

M. Peskov a toutefois indiqué que, pour l'heure, "peu de choses concrètes" étaient en place, du fait notamment de "désaccords entre Washington et Kiev", tout en précisant que Washington était toujours la "principale locomotive" qui fournit "la plus grande contribution financière pour alimenter" le conflit en Ukraine.

Jeudi, Vladimir Poutine s'était quant à lui félicité de la reprise du dialogue russo-américain. Il a indiqué qu'il rencontrerait "avec plaisir Donald", en appelant le président américain par son prénom.

Donald Trump a de nouveau assuré que les Etats-Unis étaient en train de "négocier avec succès une fin de la guerre avec la Russie". "Une chose que - tout le monde l'admet - seuls +TRUMP+ et l'administration Trump peuvent faire", selon lui.

A contrario, l'Europe "a échoué à apporter la paix", a-t-il dénoncé.

Face à la perspective d'un éventuel cessez-le-feu, Paris et Londres sont en train de préparer la création d'une force européenne destinée le garantir et assurer la sécurité de l'Ukraine, et qui serait composée de "moins de 30.000 militaires", rapportent jeudi les médias britanniques.


Starmer apporte son "soutien" à Zelensky, "démocratiquement élu"

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (à droite) serre la main du Premier ministre britannique Keir Starmer lors d'une conférence de presse commune à l'issue de leur rencontre à Kiev, le 16 janvier 2025, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (à droite) serre la main du Premier ministre britannique Keir Starmer lors d'une conférence de presse commune à l'issue de leur rencontre à Kiev, le 16 janvier 2025, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP)
Short Url
  • Le Premier ministre britannique Keir Starmer a exprimé mercredi soir son "soutien" au président ukrainien "démocratiquement élu" Volodymyr Zelensky après une sortie du président américain Donald Trump le qualifiant de "dictateur"
  • Le dirigeant travailliste doit se rendre la semaine prochaine à Washington afin de s'entretenir avec Donald Trump

LONDRES: Le Premier ministre britannique Keir Starmer a exprimé mercredi soir son "soutien" au président ukrainien "démocratiquement élu" Volodymyr Zelensky après une sortie du président américain Donald Trump le qualifiant de "dictateur".

Le dirigeant travailliste doit se rendre la semaine prochaine à Washington afin de s'entretenir avec Donald Trump.

Il entend jouer un rôle de facilitateur entre les Américains et les Européens sur l'Ukraine, en pleines tensions qui laissent craindre une rupture américano-ukrainienne.

Sans directement mentionner la dernière sortie du président américain qui a qualifié son homologue ukrainien de "dictateur sans élections", M. Starmer a exprimé mercredi "son soutien" à Volodymyr Zelensky, un "dirigeant démocratiquement élu de l'Ukraine".

Il "a déclaré qu'il était parfaitement raisonnable de suspendre les élections en temps de guerre, comme l'a fait le Royaume-Uni pendant la Seconde Guerre mondiale", a indiqué un porte-parole de Downing Street dans un communiqué, précisant que les deux hommes s'étaient entretenus par téléphone.

Si le mandat du président ukrainien aurait dû expirer en mai 2024, l'Ukraine n'a pas organisé de scrutin du fait de la guerre et de la loi martiale, alors que des millions d'Ukrainiens ont fui à l'étranger et que 20% du territoire est sous occupation russe.

M. Starmer a par ailleurs "réitéré son soutien aux efforts déployés par les États-Unis pour parvenir à une paix durable en Ukraine qui dissuade la Russie de toute nouvelle agression", a encore indiqué le communiqué.