La galerie Lamia Bousnina met en lumière l'artisanat tunisien

Le spectacle "Carthagisme" allie le présent à la tradition, à l'histoire ancienne. (Fourni)
Le spectacle "Carthagisme" allie le présent à la tradition, à l'histoire ancienne. (Fourni)
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Publié le Jeudi 01 août 2024

La galerie Lamia Bousnina met en lumière l'artisanat tunisien

  • L’espace a ouvert ses portes fin mai dans le centre-ville de Tunis. Il est dédié à la présentation de l’art et du design et met en valeur l’artisanat du pays
  • L’exposition, qui se poursuit jusqu’au 29 septembre, présente des pièces spécialement commandées à six créateurs internationaux

DUBAÏ: Au milieu des vestiges de Carthage, une grande cité fondée par les Phéniciens au IXe siècle avant J.-C., à proximité de la capitale tunisienne, Tunis, sont finement déposés plusieurs objets d’esthétique contemporaine. Leur nouvelle finition contraste fortement, mais de manière complémentaire, avec les ruines antiques.

Des kilims en laine aux couleurs vives, conçus par le créateur américain Chris Wolston, basé à Medellin, avec l’aide d’artisans tunisiens originaires du gouvernorat du Kef, sont placés gracieusement sur les vestiges d’anciennes colonnes romaines.

On retrouve également les lignes incurvées des beaux nouveaux meubles en bois de palmier de Studio Manda – une entreprise du créateur libanais Georges Mohasseb –produits par l’artisan tunisien Kais Gharbya. Ces meubles se situent au milieu des ruines et des sculptures de l’Antiquité.

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L’exposition Carthagisme est organisée par le commissaire d’exposition milanais Nicolas Bellavance-Lecompte pour la galerie Lamia Bousnina. (Photo fournie)

Ces œuvres font partie de l’exposition inaugurale Carthagisme, organisée par le commissaire d’exposition milanais Nicolas Bellavance-Lecompte pour la galerie Lamia Bousnina.

L’espace a ouvert ses portes fin mai dans le centre-ville de Tunis. Il est dédié à la présentation de l’art et du design et met en valeur l’artisanat du pays.

«Dans un pays où la tradition se mêle aux influences culturelles méditerranéennes permanentes, l’exposition célèbre le patrimoine artistique de la Tunisie tout en accueillant le dynamisme de l’expression créative contemporaine», précise Bellavance-Lecompte dans sa déclaration de commissaire d’exposition.

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Georges Mohasseb. (Photo fournie)

«Nous voulons célébrer notre héritage tunisien», déclare à Arab News Lamia Bousnina Ben Ayed, fondatrice de l’espace éponyme. «Le design prend désormais de plus en plus d’importance en Tunisie. Nous voulons protéger les objets de design fabriqués en Tunisie. J’ai toujours voulu créer des ponts et des liens avec des créateurs du monde entier.»

L’exposition, qui se poursuit jusqu’au 29 septembre, présente des pièces spécialement commandées à six créateurs internationaux.

Il s’agit d’Elias et Yousef Anastas de Palestine, du créateur multidisciplinaire français Louis Barthelemy, de Mary-Lynn Massoud et Georges Mohasseb de Beyrouth et de l’Américain Wolston, actuellement basé à Medellin, en Colombie.

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Préparation de l’exposition Carthagisme à la galerie Lamia Bousnina. (Photo fournie)

Les œuvres ont été placées temporairement au milieu des ruines de Carthage pour un aperçu de l’exposition et seront ensuite déplacées vers la galerie – un nouveau lieu élégant aux murs blancs et aux hauts plafonds au centre-ville.

Pour créer chaque projet, les créateurs et des artisans tunisiens locaux ont conjugué leurs efforts.

La Tunisie abrite, depuis longtemps, une communauté d’artisans dynamique. Selon les données de l’Oxford Business Group, le pays compte environ 350 000 artisans, principalement des femmes, qui travaillent en grande partie dans des communautés marginalisées où elles contribuent à l’économie locale.

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Lamia Ben Ayed. (Photo fournie)

Ces nouvelles pièces, visant à soutenir l’artisanat tunisien, forment un dialogue avec l’industrie locale pour créer de nouvelles œuvres de design contemporain à couper le souffle et visent à relancer une microéconomie en Tunisie.

«L’exposition collective est un manifeste célébrant la culture tunisienne, revitalisant et réinterprétant les pratiques artisanales traditionnelles à travers une série de commandes collaboratives uniques», affirme Bellavance-Lecompte.

Mohasseb s’est associé à Gharbya pour produire des meubles en bois de palmier, un matériau traditionnellement difficile à manier en raison de ses fibres irrégulières et de sa texture dure.

«L’ensemble du processus a été très passionnant», déclare Mohasseb qui a l’habitude de travailler le bois mais qui le fait avec du palmier pour la première fois.

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Chris Wolston. (Photo fournie)

Gharbya, soutient Mohasseb, se trouve à huit heures de Tunis, dans la région sud-ouest de la Tunisie où poussent les plus grands palmiers. «C’était un véritable défi pour nous tous, mais nous étions prêts à le relever.»

Il ajoute: «Bien que les formes des pièces soient très simples, elles sont difficiles à réaliser en termes de connexion et d’assemblage. (Les artisans) voulaient apprendre et explorer. Ils étaient ouverts à l’idée de faire quelque chose de différent de ce qu’ils font depuis des siècles.»

Les pièces qui en ont résulté – une bibliothèque, un long banc, une table et des chaises  – ont été assemblées de «manière authentique et simple», ajoute Mohasseb.

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Louis Barthelemy. (Photo fournie)

Les frères palestiniens Elias et Yousef ont créé une série de tables en pierre dont les formes anamorphiques irrégulières ont été créées à partir d’une modélisation informatique.

Les œuvres, qui présentent des pièces de forme irrégulière assemblées sans colle ni ciment, sont une extension de leur projet «Stone Matters», qui explore la prédominance de la pierre dans l’architecture palestinienne. Les tables exposées dans la galerie ont été réalisées avec l’aide de l’artisan tunisien local MDO.

Le créateur libanais Massoud, basé à Beyrouth, a travaillé avec le céramiste tunisien local Ali Kadher pour créer des pièces en céramique intitulées «Primordial Echoes» qui préservent les traditions de la région de Gafsa en Tunisie.

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Marylynn Massoud. (Photo fournie)

L’objectif était de créer des lampadaires et des lampes de table en céramique aux rendus variés, ainsi que des tables d’appoint qui font écho à la couleur et à la texture des pièces en bois de palmier de Mohasseb. Il convient de noter que ses œuvres comprennent des références à la céramique tribale tunisienne.

Wolston, quant à lui, a créé 10 kilims attrayants aux teintes colorées et aux motifs géométriques variés. Pour produire chacun d’eux, Wolston a travaillé avec 10 tisserands de la région du Kef, dans le nord-ouest de la Tunisie, qui ont basé leur conception sur des dessins qu’il avait créés.

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Nicolas Bellavance-Lecompte. (Photo fournie)

«Hannon et le mirage méditerranéen», une tapisserie du créateur français Louis Barthelemy, réalisée avec le Tunisien Nejib Bel Haj, a également été créée au moyen de divers textiles et établit des liens solides entre l’histoire ancienne tunisienne et les histoires actuelles de la Méditerranée.

La tapisserie aux couleurs vives présente un mélange de représentations figuratives et abstraites, notamment le portrait de l’explorateur carthaginois Hannon du VIe siècle avant J.-C.

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Yousef et Elias Anastas. (Photo fournie)

Elle fait allusion à ses voyages autour de la Méditerranée ainsi qu’aux gilets de sauvetage orange vif reflétant les difficultés des migrants nord-africains traversant la Méditerranée dans l’espoir d’une nouvelle vie.

La tapisserie, comme les œuvres spécialement créées autour du thème du «Carthagisme», met en relation, de manière poignante, la tradition, l’histoire ancienne et le présent dans le contexte du patrimoine tunisien.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Made with love - La Commission saoudienne présente des œuvres d'artisans du monde entier

Grâce à Banan et à d'autres initiatives, la Commission du patrimoine espère illustrer son engagement à développer le secteur de l'artisanat, conformément aux objectifs de la stratégie nationale pour la culture découlant de la Vision saoudienne 2030. (AN Photo/Jafar Alsaleh)
Grâce à Banan et à d'autres initiatives, la Commission du patrimoine espère illustrer son engagement à développer le secteur de l'artisanat, conformément aux objectifs de la stratégie nationale pour la culture découlant de la Vision saoudienne 2030. (AN Photo/Jafar Alsaleh)
La deuxième Semaine internationale de l'artisanat saoudien, connue sous le nom de Banan, a débuté samedi avec de la musique en direct, des expériences interactives et une exposition éblouissante d'œuvres artisanales du monde entier, qui a fait salle comble dès le premier jour. (AN Photo/Jafar Alsaleh)
La deuxième Semaine internationale de l'artisanat saoudien, connue sous le nom de Banan, a débuté samedi avec de la musique en direct, des expériences interactives et une exposition éblouissante d'œuvres artisanales du monde entier, qui a fait salle comble dès le premier jour. (AN Photo/Jafar Alsaleh)
Banan vise à sensibiliser le public à l'importance cruciale de l'artisanat dans le patrimoine culturel immatériel du pays, qui sera transmis aux générations futures. (AN Photo/Jafar Alsaleh)
Banan vise à sensibiliser le public à l'importance cruciale de l'artisanat dans le patrimoine culturel immatériel du pays, qui sera transmis aux générations futures. (AN Photo/Jafar Alsaleh)
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  • L'Irlande du Nord, le Japon et le Mexique figurent parmi les pays représentés lors de la Semaine internationale de l'artisanat
  • Grâce à Banan et à d'autres initiatives, la Commission du patrimoine sensibilise à l'importance de l'artisanat en tant qu'élément du patrimoine culturel

RIYAD: La deuxième Semaine internationale de l'artisanat saoudien - connue sous le nom de Banan - propose cette semaine à Riyad une multitude de concerts, d'expériences interactives et d'œuvres artisanales du monde entier.

Se déroulant jusqu'au 29 novembre, l'événement est organisé par la Commission saoudienne du patrimoine et présente des artistes et des représentants de plus de 20 pays, qui exposent aux côtés des talents du Royaume.

Katherine McDonald, directrice de Crafts Northern Ireland, a déclaré à Arab News: "Je pense que l'artisanat de n'importe quel pays donne une image du peuple, du paysage, de la culture... C'est une partie importante de l'identité d'un pays. C'est pourquoi il est important de permettre aux artisans de prospérer, de transmettre leurs compétences et de former de nouveaux artisans, car ils sont aussi importants que la nourriture et l'économie".

Le collectif, qui expose pour la première fois en Arabie saoudite, représente des artisans d'Irlande du Nord dont le travail va du textile à la bijouterie, en passant par la céramique et le mobilier. Des objets de 13 d'entre eux sont exposés à Banan.

"Nous essayons d'avoir un éventail d'œuvres représentatif de ce que font les artisans d'Irlande du Nord", explique McDonald. "Nous avons des textiles fabriqués à partir de laine locale, des céramiques... Il y a toujours quelque chose qui permet à un artiste de s'exprimer et aux gens de trouver quelque chose qu'ils aiment vraiment et qui correspond à leur style".

Cara Murphy, orfèvre contemporaine primée, s'inspire largement de l'environnement pour créer des pièces uniques telles que des bols, des horloges et des bougeoirs. Elle est à l'origine des quatre derniers prix Randox Grand National, souvent appelés le plus grand steeple-chase du monde.

Jakki Trainor crée des œuvres en argile qui s'inspirent du mot "figment" pour représenter la flore, la faune et le folklore réels ou imaginaires, tandis que Joel Smyth crée des bijoux éclectiques inspirés du design minimaliste européen, de la multifonctionnalité et de l'interaction.

McDonald a déclaré: "Les bijoux sont toujours très prisés pour offrir en guise de cadeaux et pour soi-même. Nous proposons également des articles en verre et en bois. Il y a donc toute une gamme de matériaux".

"C'est ce qui est intéressant à voir, ce que différents pays et différents artisans ont fait avec les mêmes matériaux. Il y a une telle diversité. Tout est unique".

Outre les 500 artisans qui commercialisent et vendent leurs œuvres, l'événement comporte de nombreuses zones interactives et immersives, dont le village des arts artisanaux, un pavillon de spectacles d'artisanat en direct, un pavillon d'exposition et d'ateliers d'artisanat, une plateforme pour les entrepreneurs et les organisations d'artisanat, ainsi qu'un pavillon d'activités pour les enfants.

Originaire de Hongrie, le menuisier Bela Zalai perfectionne son art depuis plus de 20 ans. Pour sa première visite dans le Royaume, il expose un éventail de ses œuvres, notamment des flûtes, des bols, des pots, des bijoux et des chaises.

Sculptant une flûte sur son stand, il a déclaré à Arab News: "En Hongrie, l'artisanat est une culture très riche... c'est une activité très populaire - la poterie, le travail du cuir et beaucoup d'autres choses. À notre époque, tout est trop moderne et trop rapide... le travail manuel est très personnel, unique et précieux".

Zalai est zoologiste, mais depuis qu'il s'est lancé dans l'artisanat, son travail quotidien est passé au second plan: "Le travail manuel est bien plus important pour moi que la biologie à l'heure actuelle", déclare-t-il.

Grâce à Banan et à d'autres initiatives, la commission du patrimoine sensibilise à l'importance de l'artisanat en tant qu'élément du patrimoine culturel, en veillant à ce qu'il soit préservé et transmis.

La Semaine internationale de l'artisanat en Arabie saoudite est ouverte au public de 16 heures à 23 heures, sauf le lundi et le mercredi, où les heures d'ouverture sont de 10 heures à 23 heures.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


La conférence Ithra en Arabie saoudite met en lumière la vitalité des arts islamiques

Ithra accueille la deuxième conférence sur les arts islamiques du 25 au 30 novembre (AN Photo/Hind Al-Khunaizi)
Ithra accueille la deuxième conférence sur les arts islamiques du 25 au 30 novembre (AN Photo/Hind Al-Khunaizi)
Ithra accueille la deuxième conférence sur les arts islamiques du 25 au 30 novembre (AN Photo/Hind Al-Khunaizi)
Ithra accueille la deuxième conférence sur les arts islamiques du 25 au 30 novembre (AN Photo/Hind Al-Khunaizi)
Ithra accueille la deuxième conférence sur les arts islamiques du 25 au 30 novembre (AN Photo/Hind Al-Khunaizi)
Ithra accueille la deuxième conférence sur les arts islamiques du 25 au 30 novembre (AN Photo/Hind Al-Khunaizi)
Ithra accueille la deuxième conférence sur les arts islamiques du 25 au 30 novembre (AN Photo/Hind Al-Khunaizi)
Ithra accueille la deuxième conférence sur les arts islamiques du 25 au 30 novembre (AN Photo/Hind Al-Khunaizi)
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  • La conférence vise à mettre en lumière la manière dont l'artisanat traditionnel peut inspirer des solutions innovantes dans des domaines tels que le design, les affaires et le développement urbain
  • Pour ajouter à l'expérience immersive, trois films spécialement conçus explorent l'art et l'histoire de l'artisanat islamique

DHAHRAN: Le Centre du roi Abdelaziz pour la culture mondiale, également connu sous le nom d'Ithra, accueille la deuxième conférence sur l'art islamique du 25 au 30 novembre.

En partenariat avec le prix Abdullatif Al-Fozan pour l'architecture des mosquées, le thème de l'événement de cette année est "Éloge de l'artisan". Avec 50 participants de 14 pays, dont 27 orateurs de renom, la conférence explorera le lien entre le patrimoine et l'innovation dans l'art islamique.

Des tables rondes aux démonstrations en direct, en passant par une sélection variée d'artistes, d'historiens, de conservateurs et d'universitaires, le programme offre aux participants l'occasion de s'intéresser à l'art et à l'histoire de l'artisanat islamique.

Des conférences stimulantes, des ateliers pratiques et des démonstrations interactives sont organisés pour plonger les visiteurs dans la beauté et la complexité des formes d'art islamique. Le thème central de cette année est le rôle vital joué par les artisans dans la préservation du patrimoine culturel tout en s'adaptant aux défis contemporains.

À travers ces discussions, la conférence cherche à mettre en lumière la manière dont l'artisanat traditionnel peut inspirer des solutions innovantes dans des domaines tels que le design, les affaires et le développement urbain.

L'exposition "In Praise of the Artisan" (Éloge de l'artisan) se déroule parallèlement à l'événement. Cette exposition d'artefacts historiques et d'œuvres contemporaines met en relief l'intemporalité de l'art islamique à travers des supports allant des sculptures en bois ornées et des textiles lumineux aux céramiques peintes de manière complexe et au travail éblouissant du métal. Pour ceux qui souhaitent acquérir des compétences, des ateliers sont organisés sur des métiers tels que la broderie, la sculpture sur bois et la fabrication de voiliers.

Pour ajouter à l'expérience immersive, trois films spécialement sélectionnés explorent l'art et l'histoire de l'artisanat islamique, en s'intéressant à la vie des artisans et à l'importance culturelle de leur travail. Chaque projection est suivie d'une discussion avec les réalisateurs.

Outre l'exposition principale, la place d'Ithra accueillera huit mini-expositions en collaboration avec des institutions telles que la Commission du patrimoine, l'Institut royal des arts traditionnels et l'Autorité générale pour la protection des deux saintes mosquées. Ces expositions mettent en lumière l'artisanat régional du monde islamique, comme la Turquie et l'Égypte, soulignant ainsi le caractère mondial de l'événement.

Mashary Al-Naim, Mahmoud Erol Kilic et l'artiste Ahmad Angawi animeront des débats sur les défis et les opportunités auxquels les artisans sont confrontés pour préserver leur artisanat à une époque dominée par la production de masse. Les thèmes abordés seront l'intégration de l'artisanat dans les modèles commerciaux modernes et le rôle des artisans dans le développement urbain durable.

La conférence met également l'accent sur le potentiel de l'artisanat traditionnel en tant que moteur du changement social. En encourageant la collaboration entre les artisans, les designers et les institutions culturelles, elle crée des voies qui leur permettent de prospérer sur les marchés contemporains tout en préservant leur intégrité historique.

Le travail de Dhai Ibrahim Al-Otaibi, étoile montante de l'art de la broderie Naqda, en est un exemple. Connue pour son approche innovante, Al-Otaibi allie l'opulence des fils d'argent et d'or traditionnels à l'esthétique de la mode moderne.

"La broderie Naqda représente un aspect essentiel de l'identité culturelle saoudienne, en particulier dans les régions de l'Est et du Centre", a déclaré Al-Otaibi à Arab News.

"En réinterprétant ces méthodes, j'espère rendre cet artisanat plus accessible aux nouvelles générations tout en préservant son authenticité".

Al-Otaibi a commencé son parcours en tant qu'apprentie sous la direction de l'artisane Sarah Al-Dosari. Elle est l'une des 14 praticiennes de la broderie Naqda en Arabie saoudite. Ses contributions à l'exposition témoignent non seulement de son talent artistique personnel, mais soulignent également la pertinence durable de cet artisanat séculaire.

L'exposition "Éloge de l'artisan" se poursuivra à Ithra jusqu'en décembre 2027, offrant de nombreuses occasions de découvrir la splendeur des arts islamiques et l'évolution de leur rôle dans le monde moderne.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Le parfumeur de Guerlain parle des traditions des parfums arabes à Riyad

Thierry Wasser est le parfumeur attitré de la marque française de produits de beauté de luxe Guerlain. (Getty Images)
Thierry Wasser est le parfumeur attitré de la marque française de produits de beauté de luxe Guerlain. (Getty Images)
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  • Le parfumeur a partagé ses idées sur les différences entre les parfums typiques du Moyen-Orient et leurs équivalents européens et a même évoqué sa précédente visite à Taïf
  • Avec plus de 200 parfums à son actif, le parfumeur a révélé que son parfum préféré était Habit Rouge de Guerlain, un parfum oriental boisé aux notes de terre, de cuir chaud et de forêt, lancé en 1965

RIYAD: Thierry Wasser, le parfumeur attitré de la marque française de produits de beauté de luxe Guerlain, s'est entretenu avec Arab News lors d'une récente visite en Arabie saoudite pour parler de tout ce qui concerne les parfums, à l'occasion de la réouverture de la boutique phare de Guerlain à Riyadh Park.

Le parfumeur a partagé ses idées sur les différences entre les parfums typiques du Moyen-Orient et leurs équivalents européens et a même évoqué sa précédente visite à Taïf, dans le Royaume, qui est célèbre pour ses roses distinctes cultivées à haute altitude.

"Lorsque vous vous rendez dans chacun de ces pays, vous essayez de découvrir ce qui parle pour ce pays", a expliqué Wasser à propos de son programme de voyage.

"Par exemple, en Arabie saoudite, je pense que c'est la myrrhe et je pense aussi que c'est le bois d'agar. En France, pour une raison que j'ignore, je pense que c'est la lavande", a-t-il ajouté.

Le parfumeur a partagé son expérience de la visite des montagnes Al-Sarawat de Taïf, qui culminent à 1 800 mètres et abritent la variété Taif Rose, en déclarant: "C'est un zig zag quand on y va... parfois, on se retrouve dans un endroit où l'on ne s'attend pas à ce que l'altitude soit si élevée".

Avec plus de 200 parfums à son actif, le parfumeur a révélé que son parfum préféré était Habit Rouge de Guerlain, un parfum oriental boisé aux notes de terre, de cuir chaud et de forêt, lancé en 1965 par l'emblématique Jean-Paul Guerlain.

"C'est comme une armure brillante. C'était un déguisement d'homme, un déguisement viril, masculin. Il m'a façonné. Mon attitude a changé... Je l'ai gardé toute ma vie comme un porte-bonheur", a-t-il déclaré.

Le parcours de Wasser au sein de la marque a commencé en 2008, lorsqu'il a été nommé premier parfumeur interne de la maison historique fondée en 1828, sans être membre de la famille Guérlain.

"Lorsque vous fabriquez un parfum, vous vous familiarisez avec la formule et la fragrance de vos prédécesseurs et vous êtes responsable de leur intégrité", a-t-il déclaré.

"Je veux parler du Moyen-Orient et de la façon dont le parfum s'y exprime. Ils ont un amour profond et intense pour les parfums très forts", a-t-il noté, ajoutant qu'il a rapidement appris que les parfums sont généralement appliqués sur les vêtements dans la région, plutôt que directement sur la peau, ce qui est une pratique courante en Europe.

"J'ai donc changé d'approche et j'ai fait tous mes essais sur des mouchoirs en coton", a-t-il expliqué.

L'emblème de la maison de parfums, l'abeille, reflète un engagement en faveur de la durabilité. En 2021, Guerlain est devenue l'une des premières maisons de luxe à adhérer à l'Union for Ethical BioTrade et à lancer un processus de vérification pour 50 ingrédients naturels.

"La durabilité n'est pas exactement un outil de marketing ou de communication, c'est un état d'esprit", a déclaré Wasser.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com