PARIS : Le patron du Comité olympique palestinien a indiqué mardi avoir relancé le CIO concernant sa demande d'exclure Israël des Jeux olympiques 2024 du fait notamment de la guerre entre Israël et le Hamas palestinien à Gaza.
Dans une première lettre formelle, adressée avant l'ouverture des JO le 26 juillet au président du CIO, Thomas Bach, ainsi qu'à Gianni Infantino, son homologue à la Fédération internationale de football via la Fédération palestinienne, il était observé que "le CIO et la FIFA ont par le passé agi de manière décisive contre des atteintes à la trêve olympique", pour preuve "la suspension des équipes russes par le Comité international olympique en réponse à l'invasion de l'Ukraine".
"Nous n'avons reçu aucune réponse" à ce courrier malgré "l'urgence" de la situation, a assuré mardi Jibril Rajoub lors d'une conférence de presse à Paris, disant envisager "toutes les options" légales pour porter sa requête, du Tribunal fédéral suisse à la Cour européenne des droits de l'Homme.
"Nous avons donc envoyé un rappel ce matin", demandant au CIO de "préciser si la rupture de la trêve olympique, la mise en œuvre du régime d'apartheid, l'annexion du territoire palestinien et le fait que les athlètes israéliens soient membres des forces d'occupation entraîneraient un changement dans la politique du CIO à l'égard de la participation d'Israël aux sports internationaux".
"Etre politiquement neutre et être passif sont deux choses différentes", a commenté Jibril Rajoub.
Le CIO a pour sa part indiqué mardi que M. Bach avait rencontré le président du comité palestinien "au cours de la semaine".
"Il y a – selon qui vous écoutez – 20 à 30 guerres en cours dans le monde. Et si nous écoutions toutes les plaintes de toutes les équipes, personne ne serait là (....)", a souligné le porte-parole du CIO Mark Adams, et d'ajouter: "Notre métier est un métier sportif, la politique on la laisse aux politiciens".
Depuis l'automne, le CIO s'efforce de rester à l'écart de la guerre entre Israël et le Hamas en se retranchant derrière sa "solution à deux Etats", puisque les comités nationaux olympiques (CNO) israélien et palestinien coexistent depuis 1995, un legs du processus de paix d'Oslo.
Si le CIO avait immédiatement réagi au conflit ukrainien, bannissant les Russes du sport mondial pendant plus d'un an, Thomas Bach a estimé que "la situation entre Israël et la Palestine (était) complètement différente" et n'appelait aucune sanction sportive.
La délégation israélienne compte 88 athlètes, celle de Palestine huit.