Maroc: trois journalistes et un intellectuel graciés par le roi Mohammed VI

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Publié le Mardi 30 juillet 2024

Maroc: trois journalistes et un intellectuel graciés par le roi Mohammed VI

  • Connus pour leurs critiques du pouvoir, les journalistes Omar Radi, Soulaimane Raissouni et Taoufik Bouachrine avaient rejeté les accusations d'agressions sexuelles retenues contre eux
  • Pour les autorités marocaines, ils ont été jugés pour des crimes de droit commun qui "n'ont rien à voir" avec leur profession ni le respect de la liberté d'expression

RABAT: Emprisonnés ou poursuivis par la justice depuis des années au Maroc, trois journalistes et un intellectuel, dont des ONG ne cessaient de réclamer la libération, ont été graciés lundi par le roi Mohammed VI.

A sa sortie de prison, le journaliste Omar Radi, arrêté en 2020, s'est dit "reconnaissant".

"J'ai appris que d'autres détenus dans des cas similaires ont été relâchés, j'en suis plein de gratitude", a-t-il déclaré à l'AFP près du centre de détention de Tiflet, à une soixantaine de kilomètres à l'est de Rabat, estimant que cette décision permettait d'"apaiser l'espace public marocain".

Connus pour leurs critiques du pouvoir, les journalistes Omar Radi, Soulaimane Raissouni et Taoufik Bouachrine avaient rejeté les accusations d'agressions sexuelles retenues contre eux, estimant qu'il s'agissait d'une manière de les punir à cause de leurs opinions.

Pour les autorités marocaines, ils ont été jugés pour des crimes de droit commun qui "n'ont rien à voir" avec leur profession ni le respect de la liberté d'expression.

Un responsable marocain a indiqué à l'AFP qu'ils faisaient partie des 2.476 personnes dont la grâce a été annoncée par le ministère de la Justice, à l'occasion de la fête du trône célébrée mardi, marquant l'intronisation de Mohammed VI il y a 25 ans.

"La Grâce Royale se démarque par son caractère humain, et a été accueillie avec profonde gratitude par les familles des graciés", a affirmé à l'AFP Hicham Mellati, directeur des Affaires pénales et des grâces au ministère de la Justice.

« Atteinte à la sécurité de l'Etat »

Omar Radi et Soulaimane Raissouni avaient été arrêtés en 2020 et Taoufik Bouachrine en 2018.

En juillet 2023, la Cour de cassation du Maroc, la plus haute instance judiciaire du royaume, avait rejeté le pourvoi de MM. Radi (38 ans) et Raissouni (52 ans), confirmant leurs condamnations à respectivement six et cinq ans de prison ferme dans des affaires d'agressions sexuelles (et d'espionnage pour le premier).

Le pourvoi de M. Bouachrine, 55 ans, fondateur et éditorialiste d'un quotidien arabophone, avait été rejeté en 2021. Incarcéré depuis 2018, il avait écopé de quinze ans de prison pour "viol", "traite d'êtres humains" et "agressions sexuelles" à l'encontre de plusieurs femmes.

Historien et défenseur des droits humains franco-marocain, Maâti Monjib, 62 ans, avait lui été condamné en première instance début 2021 à un an de prison ferme pour "fraude" et "atteinte à la sécurité de l'Etat" au terme d'un procès ouvert en 2015.

Cet intellectuel est aussi sous le coup d'une instruction judiciaire depuis 2019 pour "blanchiment de capitaux", ce qui lui a valu trois mois de détention préventive avant qu'une mesure de liberté provisoire ne lui soit accordée en mars 2021, au terme de 20 jours de grève de la faim.

Il est accusé de malversations dans la gestion d'un centre qu'il avait créé pour promouvoir notamment le journalisme d'investigation, ce qu'il nie.

Droit commun 

L'organisation de défense des droits humains Amnesty International avait appelé à de nombreuses reprises ces dernières années à la libération des quatre hommes, tandis que l'ONG Human Rights Watch (HRW) accuse les autorités marocaines d'utiliser "des accusations pénales de droit commun contre les opposants et les professionnels des médias critiques".

Dans le dernier classement mondial de la liberté de la presse publié par l'organisation Reporters sans frontières (RSF), le Maroc figure à la 129e place, sur 180.

D'autres journalistes ou militants ont été graciés lundi, comme Imad Stitou, Hicham Mansouri et Saida El Alami, ont rapporté des médias locaux.

La grâce royale concerne également 16 "détenus condamnés dans des affaires d'extrémisme et de terrorisme" ayant "révisé leurs orientations idéologiques", a rapporté le ministère de la Justice, sans les identifier.


Riyad: un sommet arabe pour répondre au projet de Trump sur Gaza

Les dirigeants des pays du Golfe, de la Jordanie et de l'Égypte ont été accueillis par le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman à Riyad vendredi. (X/@Badermasaker)
Les dirigeants des pays du Golfe, de la Jordanie et de l'Égypte ont été accueillis par le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman à Riyad vendredi. (X/@Badermasaker)
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  • La réunion a porté sur les efforts conjoints en faveur de la cause palestinienne et sur l'évolution de la situation à Gaza

RIYADH : Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane a accueilli vendredi à Riyad une réunion de dirigeants des pays du Conseil de coopération du Golfe, de la Jordanie et de l'Égypte.

La réunion a porté sur les efforts conjoints pour soutenir la cause palestinienne et les développements à Gaza, ainsi que sur d'autres questions régionales et internationales, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Le président des Émirats arabes unis, Cheikh Mohamed bin Zayed Al-Nahyan, le roi Abdallah de Jordanie, le président égyptien Abdel Fattah El-Sisi, l'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, l'émir du Koweït, Cheikh Meshal Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah, et le prince héritier et premier ministre de Bahreïn, Salman bin Hamad Al-Khalifa, ont assisté à la réunion.

Les dirigeants se sont félicités de la tenue du sommet arabe d'urgence au Caire le 4 mars.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Netanyahu dit que le Hamas a rendu à Israël le corps d'une femme de Gaza à la place de Shiri Bibas

Un porte-parole de l'armée a indiqué dans la nuit de jeudi à vendredi que les médecins légistes avaient conclu que le corps présenté par le Hamas comme celui de Shiri Bibas n'était pas celui de la jeune femme. (AFP)
Un porte-parole de l'armée a indiqué dans la nuit de jeudi à vendredi que les médecins légistes avaient conclu que le corps présenté par le Hamas comme celui de Shiri Bibas n'était pas celui de la jeune femme. (AFP)
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  • Le Hamas a restitué vendredi les dépouilles de quatre otages, après avoir indiqué qu'il s'agissait des corps de Shiri Bibas et de ses deux garçonnets âgés de quatre ans et neuf mois au moment de leur enlèvement, ainsi que celui d'une personne âgée
  • Si l'identité des fils Bibas et de l'otage âgé de 83 ans au moment de son enlèvement a été confirmée par les analyses de l'institut médico-légal de Tel-Aviv, le quatrième corps n'était pas celui de Shiri Bibas, selon des responsables israéliens

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré vendredi que le Hamas avait remis la veille le corps d'une "femme de Gaza" à la place de celui de l'otage israélienne Shiri Bibas, en violation de l'accord de trêve entre Israël et le mouvement islamiste palestinien.

"Avec un cynisme inimaginable, ils n'ont pas rendu Shiri avec ses petits enfants, les petits anges, et ont placé le corps d'une femme de Gaza dans le cercueil", a dit M. Netanyahu dans un communiqué.

"Nous agirons avec détermination pour ramener Shiri à la maison ainsi que tous nos otages -- les vivants et les morts -- et nous veillerons à ce que le Hamas paie le prix fort pour cette violation cruelle et perverse de l'accord", a déclaré M. Netanyahu dans une déclaration vidéo, en fustigeant le mouvement islamiste palestinien.

Le Hamas a restitué vendredi les dépouilles de quatre otages, après avoir indiqué qu'il s'agissait des corps de Shiri Bibas et de ses deux garçonnets âgés de quatre ans et neuf mois au moment de leur enlèvement, ainsi que celui d'une personne âgée.

Si l'identité des fils Bibas et de l'otage âgé de 83 ans au moment de son enlèvement a été confirmée par les analyses de l'institut médico-légal de Tel-Aviv, le quatrième corps n'était pas celui de Shiri Bibas, selon des responsables israéliens, citant les conclusions de l'institut médico-légal.

Un porte-parole de l'armée a indiqué dans la nuit de jeudi à vendredi que les médecins légistes avaient conclu que le corps présenté par le Hamas comme celui de Shiri Bibas n'était pas celui de la jeune femme.

M. Netanyahu a déclaré vendredi matin que le corps "d'une femme de Gaza" avait été placé dans un cercueil à la place de celui de Shiri Bibas.

"La cruauté des monstres du Hamas est sans limites. Ils ont non seulement enlevé le père, Yarden Bibas, la jeune mère, Shiri, et leurs deux petits enfants. Avec un cynisme inimaginable, ils n'ont pas rendu Shiri avec ses petits enfants, les petits anges, et ils ont placé le corps d'une femme de Gaza dans le cercueil."

La famille Bibas a été enlevée lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza.

Les images, filmées et diffusées par les commandos du Hamas lors de l'enlèvement de Shiri Bibas, 34 ans, et de ses fils Ariel alors âgé de quatre ans et Kfir de huit mois et demi, devant leur maison à la lisière de la bande de Gaza, ont fait le tour du monde.

Ils sont devenus le visage des otages, le symbole de l'effroi qui a saisi Israël le 7-Octobre.

Yarden Bibas, le père d'Ariel et Kfir, et l'époux de Shiri, a été libéré le 1er février lors d'un échange d'otages contre des prisonniers palestiniens dans le cadre de la trêve entrée en vigueur le 19 janvier à Gaza.

 


Le ministre saoudien des AE rencontre ses homologues en marge de la réunion du G20 

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, participe à une réunion des ministres des Affaires étrangères du G20 à Johannesburg, jeudi. (SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, participe à une réunion des ministres des Affaires étrangères du G20 à Johannesburg, jeudi. (SPA)
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  • Le prince Faisal a discuté des développements régionaux et internationaux avec le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy
  • Avec le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi, le prince Faisal a discuté de l'intensification de la coordination sur les questions d'intérêt commun

RIYAD: Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, a rencontré séparément ses homologues du Royaume-Uni, de la Chine, de l'Australie et de la France à Johannesburg jeudi.

En marge d'une réunion des ministres des Affaires étrangères du G20 qui se tient pour la première fois en Afrique, le prince Faisal a discuté des développements régionaux et internationaux avec le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy.

Avec le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi, le prince Faisal a discuté de l'intensification de la coordination sur les questions d'intérêt commun.

Le Prince Faisal et son homologue australienne Penny Wong ont passé en revue les moyens de renforcer et de développer les liens communs.

Le Prince Faisal a également discuté avec le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, des développements régionaux et des efforts déployés pour parvenir à la stabilité et à la paix dans la région.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com