PARIS : Après trois jours de compétition, les Jeux olympiques de Paris donnent lieu à une "activité dense" dans les tribunaux d'Ile-de-France, même renforcés, sans être pour l'instant la "déferlante" redoutée, ont rapporté lundi à l'AFP des responsables judiciaires.
"C'est un début de période plutôt calme en terme d'activité pénale par rapport à ce qu'on pouvait imaginer, mais d'un niveau d'intensité qui reste très élevé", a déclaré à l'AFP le premier président de la cour d'appel de Paris, Jacques Boulard, lors d'une visite au tribunal de Bobigny.
A 22h00 dimanche soir, 126 gardes à vue en lien avec les JO avaient été recensées sur le territoire national, dont 112 dans le ressort de la cour d'appel de Paris - compétente pour la majeure partie de l'Ile-de-France, où se tient la quasi-totalité des épreuves des JO.
Les juridictions concernées ont renforcé préventivement leur capacité de poursuites et de jugement afin d'éviter d'être submergées en cas d'afflux de procédures.
"Il n'y a pas eu la déferlante JO qui a pu être crainte. En revanche, la structuration JO du tribunal permet d'encaisser et d'épancher l'activité normale du tribunal", a indiqué à l'AFP le président du tribunal de Bobigny, Peimane Ghaleh-Marzban.
Dans ce tribunal, les trois chambres de comparution immédiate - deux en temps normal - fonctionnaient lundi. Sur les 22 dossiers jugés, six étaient des délits liés aux JO.
Un groupe de ressortissants roumains en situation irrégulière était par exemple jugé pour avoir subtilisé du matériel à une équipe de journalistes brésiliens. Ils ont été arrêtés grâce à la géolocalisation de l'ordinateur volé.
Avec le Stade de France et le Centre aquatique olympique, la Seine-Saint-Denis, département parmi les plus pauvres et criminogènes de France, accueille de nombreuses épreuves des JO, qui durent jusqu'au 11 août.
"La présence massive de policiers dissuade, ou en tout cas permet une forte réactivité. Pour l'instant, les infractions sont globalement de la délinquance d'appréhension (vols, ndlr)", a noté le procureur du département Eric Mathais.