Moscou juge contradictoires les déclarations venant de Kiev sur des pourparlers de paix

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a jugé contradictoires samedi les propos du président ukrainien Volodymyr Zelensky et de son chef de la diplomatie sur des pourparlers de paix, affirmant "ne pas les écouter". (AFP)
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a jugé contradictoires samedi les propos du président ukrainien Volodymyr Zelensky et de son chef de la diplomatie sur des pourparlers de paix, affirmant "ne pas les écouter". (AFP)
Short Url
Publié le Samedi 27 juillet 2024

Moscou juge contradictoires les déclarations venant de Kiev sur des pourparlers de paix

  • M. Lavrov, qui se trouve à Vientiane au Laos, s'exprimait après la visite effectuée en Chine cette semaine par le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba
  • M. Lavrov faisait référence aux récents commentaires de M. Zelensky et de M. Kouleba sur un ton quelque peu dédaigneux

VIENTIANE: Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a jugé contradictoires samedi les propos du président ukrainien Volodymyr Zelensky et de son chef de la diplomatie sur des pourparlers de paix, affirmant "ne pas les écouter".

M. Lavrov, qui se trouve à Vientiane au Laos, s'exprimait après la visite effectuée en Chine cette semaine par le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba et des déclarations du président Zelensky selon lequel Pékin a envoyé un "signal clair" de soutien à l'intégrité territoriale de l'Ukraine.

Interrogé par des journalistes russes en marge d'une réunion de l'Association des Nations de l'Asie du Sud-Est (Asean), M. Lavrov faisait référence aux récents commentaires de M. Zelensky et de M. Kouleba sur un ton quelque peu dédaigneux.

Dans un entretien à la chaîne ukrainienne TSN consacré à sa visite à Pékin vendredi, M. Kouleba a déclaré que Kiev ne pouvait être contraint à négocier avec Moscou et que Pékin, désireux de jouer un rôle de médiateur après l'invasion russe, respectait l'intégrité territoriale de l'Ukraine.

M. Kouleba "ne dit pas cela pour la première fois et il a parfois déclaré exactement le contraire", a affirmé M. Lavrov.

"Il n'y a pas si longtemps, ils (les Ukrainiens) parlaient de négociations. M. Zelensky s'est dit prêt à enfin se mettre à la table des négociations avec des représentants russes. Pour être honnête, je ne les écoute pas", a poursuivi le chef de la diplomatie russe.

En outre, M. Lavrov a déclaré avoir évoqué avec son homologue chinois, Wang Yi, à Vientiane, les propos qui avaient été tenus lors de la visite de M. Kouleba. Les Russes "ont senti que la position chinoise restait inchangée", a-t-il affirmé.

Selon M. Lavrov, Pékin insiste sur le fait que le format des pourparlers de paix doit être "acceptable pour toutes les parties".

M. Zelensky a déclaré récemment que la Russie devrait être représentée lors d'un deuxième sommet de paix, contrairement au premier qui s'est tenu en Suisse en juin dernier sans la Russie - raison pour laquelle Pékin n'y avait pas participé.

M. Lavrov a également évoqué la position que l'ex-président américain républicain Donald Trump pourrait adopter sur l'Ukraine s'il remportait l'élection présidentielle de novembre, après les propos de l'ex-secrétaire d'État Mike Pompeo dans les colonnes du Wall Street Journal cette semaine.

"À propos de Trump, j'ai entendu dire qu'il avait proposé, au lieu de simplement donner de l'argent à l'Ukraine, de lui prêter 500 milliards de dollars sous la forme d'un prêt-bail", a déclaré M. Lavrov, y voyant le pragmatisme "d'un homme d'affaires".

"Je ne peux pas commenter de nombreuses idées qui ne sont pas vraiment sérieuses", a ajouté M. Lavrov.

"Quand on propose quelque chose de sérieux, bien sûr, comme l'a dit le président, nous sommes toujours prêts à avoir une conversation honnête, en tenant compte des réalités actuelles", a encore déclaré le ministre russe.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Short Url
  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
Short Url
  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Short Url
  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.