JO-2024: à 24H de la fête officielle, une "contre-cérémonie" à Paris pour les plus pauvres

Des manifestants se rassemblent lors d'une « contre-cérémonie », à l'appel de l'Union syndicale Solidaires, pour attirer l'attention sur l'impact social des Jeux olympiques, place de la République à Paris, le 25 juillet 2024 (Photo AFP)
Des manifestants se rassemblent lors d'une « contre-cérémonie », à l'appel de l'Union syndicale Solidaires, pour attirer l'attention sur l'impact social des Jeux olympiques, place de la République à Paris, le 25 juillet 2024 (Photo AFP)
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Publié le Jeudi 25 juillet 2024

JO-2024: à 24H de la fête officielle, une "contre-cérémonie" à Paris pour les plus pauvres

  • Plusieurs centaines de personnes étaient rassemblées jeudi en fin de journée à Paris, à l'appel de 72 organisations, pour dénoncer les "conséquences sociales" sur "les plus précaires" des Jeux olympiques qui s'ouvrent vendredi soir.
  • "On demande à ce que la fête soit belle, mais qu'on n'oublie pas les plus pauvres", implore Yann Manzi, fondateur de l'association "Utopia 56".

PARIS : Plusieurs centaines de personnes étaient rassemblées jeudi en fin de journée à Paris, à l'appel de 72 organisations, pour dénoncer les "conséquences sociales" sur "les plus précaires" des Jeux olympiques qui s'ouvrent vendredi soir, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Devant une large banderole "JO de l'exclusion: 12.500 personnes expulsées - le revers de la médaille - #nettoyage social", déployée au pied de la statue de la République, à Paris, quelque 300 personnes étaient réunies à l'appel du syndicat Solidaires ou d'organisations tels que Saccage2024, Attac France ou Youth for Climate.

"Les JO, c'est pas pour les habitants, c'est pas pour les travailleurs. C'est pour les promoteurs, pour les sponsors", juge Arthur (qui a souhaité garder l'anonymat), T-shirt noir floqué "Fuck the Olympics" et membre du collectif "Saccage 2024".

Non loin, Nicolas, militant de Greenpeace à Paris, estime qu'"on ne peut plus organiser des évènements sportifs internationaux comme si la crise écologique et sociale n'existait pas".

"Les organisateurs des JO de Paris annoncent avoir fait beaucoup d'efforts pour maîtriser les coûts écologiques et sociaux" mais "parmi eux, (on trouve) Coca Cola qui est le plus gros pollueur plastique au monde", poursuit Nicolas.

Le syndicat Solidaires a dénoncé lui dans un communiqué une "surexploitation des travailleurs-ses", un "recours abusif au bénévolat", des "menaces d'atteinte au droit de grève", la "destruction de l'environnement" ainsi que la "perte de logements et (le) déplacement forcé des personnes qui vivent à la rue".

Les associations se sont émues d'"une accélération du démantèlement à l'approche des JO", selon elles, dans et autour de Paris, de campements illégaux très majoritairement peuplés de migrants.

"On a assisté à un nombre d'évacuations inhumain, ç'a eu un impact sur la santé mentale des personnes expulsées", alerte Ginevra Caterino, coordinatrice de l'association Watizat, qui milite pour l'accès à l'information des exilés.

Le collectif Le Revers de la médaille a ainsi récemment pointé un "sprint final du nettoyage social" avant une cérémonie d'ouverture des Jeux, annoncée grandiose, vendredi en fin d'après-midi.

Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées jeudi, pour le troisième jour consécutif, devant la mairie du 18e arrondissement de Paris, réclamant avec l'association Utopia 56 une mise à l'abri d'urgence.

"On demande à ce que la fête soit belle, mais qu'on n'oublie pas les plus pauvres", implore Yann Manzi, fondateur de l'association "Utopia 56", qui estime que "le milliard et demi qui a été dépensé pour nettoyer la Seine, il aurait peut-être pu être mis dans ce que demande le Revers de la médaille, c'est-à-dire 7.000 places pour les plus vulnérables à Paris, et 20.000 places en France".

Alors que quelque voix, notamment des élus insoumis, ont appelé ces derniers jours le CIO à interdire le drapeau et l'hymne d'Israël comme c'est le cas pour la Russie, une cinquantaine de personnes se sont joints dans le calme au rassemblement pour crier "Macron complice, Israël assassin" ou "Nous sommes tous des enfants de Gaza".

De l'autre côté de la place, un groupe aussi nombreux brandissait des panneaux "Les jeux olympiques de l'antisémitisme : ouvrons grand les yeux", "antisionisme, antisémitisme", et scandait "antisémitisme n'est pas de l'olympisme".


Bardella exige de Barnier que «  les sujets du Rassemblement national » soient pris en compte par le futur gouvernement

Jordan Bardella, en déplacement à la foire de Chalons-en-Champagne, a exigé samedi du nouveau Premier ministre Michel Barnier que "les sujets du Rassemblement national" soient pris en compte par le futur gouvernement. (AFP)
Jordan Bardella, en déplacement à la foire de Chalons-en-Champagne, a exigé samedi du nouveau Premier ministre Michel Barnier que "les sujets du Rassemblement national" soient pris en compte par le futur gouvernement. (AFP)
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  • Michel Barnier, sans majorité absolue, sera sous la menace permanente d'une motion de censure du Rassemblement national, loin des périodes de cohabitation sous la Ve République
  • Sur TF1 vendredi soir, Michel Barnier a vanté sa "capacité à négocier" et assuré qu'il "respectait" les électeurs du Rassemblement national même s'il n'a "rien en commun" avec le parti d'extrême droite

PARIS: Jordan Bardella, en déplacement à la foire de Chalons-en-Champagne, a exigé samedi du nouveau Premier ministre Michel Barnier que "les sujets du Rassemblement national" soient pris en compte par le futur gouvernement, estimant que le locataire de Matignon était "sous surveillance".

"Monsieur Barnier est aujourd'hui à la tête d'un futur gouvernement fragile dans lequel il devra intégrer dans les préoccupations, dans l'action qui seront les siennes, les sujets qui sont ceux du Rassemblement national", a déclaré Jordan Bardella à la presse.

"Je souhaite que le Premier ministre et le futur gouvernement puissent non seulement se mettre au travail, mais qu'ils puissent être attentifs aux exigences qui sont désormais les nôtres. Et je crois qu'à compter de ce jour, M. Barnier est un Premier ministre sous surveillance (...) d'un parti politique qui est désormais incontournable dans le jeu parlementaire", a-t-il ajouté.

Michel Barnier, sans majorité absolue, sera sous la menace permanente d'une motion de censure du Rassemblement national, loin des périodes de cohabitation sous la Ve République.

M. Barnier "a exprimé un certain nombre d'inquiétudes lors de la primaire (de la droite en 2021) sur la question de l'immigration, avec des positionnements extrêmement forts. Maintenant, nous attendons sur les questions de sécurité migratoire et sur la question du pouvoir d'achat que les sujets que nous avons portés puissent aussi se retrouver dans la politique qu'il va conduire", a ajouté le patron du RN.

Sur TF1 vendredi soir, Michel Barnier a vanté sa "capacité à négocier" et assuré qu'il "respectait" les électeurs du Rassemblement national même s'il n'a "rien en commun" avec le parti d'extrême droite.

"Nous avons, nous aurons sans doute un rôle d'arbitre dans les prochains mois et à compter d'aujourd'hui", a assuré le chef du RN, car "la vie politique dans son fonctionnement ne peut plus se passer d'un mouvement politique qui compte 143 députés à l'Assemblée nationale".

Il a précisé qu'entre Lucie Castets, candidate du Nouveau Front populaire au poste de Première ministre, et "Monsieur Barnier, moi je fais le choix de rendre possible le moindre mal et il nous a été préférable de porter le bénéfice du doute plutôt sur M. Barnier que sur Mme Castets".

Mais cela "ne veut pas dire que nous nous interdisons toute forme de censure au cours des prochains mois", a-t-il prévenu.


Une cinquantaine de migrants secourus dans la Manche, dont l'un tombé à l'eau

Cinquante-sept personnes présentes à bord de l'embarcation ont par ailleurs demandé de l'aide mais une quinzaine ont "refusé l'assistance" et "poursuivi leur route sous une surveillance adaptée" des secours, a relaté cette même source. (AFP)
Cinquante-sept personnes présentes à bord de l'embarcation ont par ailleurs demandé de l'aide mais une quinzaine ont "refusé l'assistance" et "poursuivi leur route sous une surveillance adaptée" des secours, a relaté cette même source. (AFP)
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  • Une cinquantaine de migrants qui tentaient de rejoindre l'Angleterre ont été secourus samedi matin au large de Berck (Pas-de-Calais), dont l'un était tombé à l'eau
  • Un migrant à bord de cette embarcation a signalé au centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (Cross) Gris-Nez qu'une personne était tombée à l'eau

LILLE: Une cinquantaine de migrants qui tentaient de rejoindre l'Angleterre ont été secourus samedi matin au large de Berck (Pas-de-Calais), dont l'un était tombé à l'eau, et des recherches ont été menées pour retrouver deux disparus potentiels, a indiqué la préfecture maritime dans un communiqué.

Un migrant à bord de cette embarcation a signalé au centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (Cross) Gris-Nez qu'une personne était tombée à l'eau, a relaté la préfecture de la Manche et de la mer du Nord (Premar) dans un communiqué, quatre jours après un naufrage meurtrier dans la Manche.

Les secours sont parvenus à relocaliser et à récupérer cette personne "consciente". Elle a été "déposée à terre et prise en charge par la structure mobile d'urgence et de réanimation (Smur)", a ajouté la Premar.

Cinquante-sept personnes présentes à bord de l'embarcation ont par ailleurs demandé de l'aide mais une quinzaine ont "refusé l'assistance" et "poursuivi leur route sous une surveillance adaptée" des secours, a relaté cette même source.

"Compte tenu des risques encourus par les migrants en cas d'actions contraignantes pour les obliger à embarquer sur les moyens de sauvetage de l'Etat (...) le choix est fait de les laisser poursuivre leur route", a expliqué la Premar dans son communiqué.

Une fois l'opération de sauvetage terminée, des personnes secourues ont informé les secours "que deux personnes" étaient "tombées à mer" pour "venir en aide à la première personne tombée à l'eau".

Des recherches ont alors été menées par des moyens maritimes, aéronautiques et terrestres "pour tenter de retrouver d'autres éventuelles personnes à la mer", mais "les deux autres personnes signalées comme potentiellement tombées à l'eau n'ont pas pu être relocalisées et récupérées", a résumé la Premar.

Le secteur ayant été "intégralement investigué", le préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord a décidé "d'interrompre les recherches". Une enquête a été ouverte par le parquet de Boulogne-sur-Mer.

Mardi, au moins douze migrants sont morts en tentant de traverser la Manche quand l'embarcation sur laquelle ils se trouvaient s'est disloquée.

Depuis janvier 2024, au moins 37 personnes ont perdu la vie dans ces traversées, ce qui en fait l'année la plus meurtrière depuis le début du phénomène des bateaux de fortune sur la Manche.


Un homme tue sa compagne et ses deux enfants en Seine-et-Marne

Cette photographie montre un papier portant l'inscription « Une femme »  parmi d'autres bateaux en papier portant les âges et les prénoms des victimes de féminicides flottant le long de la Seine lors d'un hommage aux 900 féminicides survenus depuis l'élection de l'actuel président de la République française, à Paris, le 14 mai 2024. (AFP)
Cette photographie montre un papier portant l'inscription « Une femme » parmi d'autres bateaux en papier portant les âges et les prénoms des victimes de féminicides flottant le long de la Seine lors d'un hommage aux 900 féminicides survenus depuis l'élection de l'actuel président de la République française, à Paris, le 14 mai 2024. (AFP)
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  • L'homme a été interpellé aux alentours de 6H00 par un policier hors service alors qu'il venait de prendre à partie un autre homme dans la rue
  • La Section de recherches de Paris a été chargée de l'enquête, en co-saisine avec la Brigade de recherches de Melun

PARIS: Un homme a tué à coups de couteau sa compagne et ses deux enfants, âgés de un et cinq ans, à Mormant, en Seine-et-Marne, a appris l'AFP samedi de sources proches du dossier.

L'homme a été interpellé aux alentours de 6H00 par un policier hors service alors qu'il venait de prendre à partie un autre homme dans la rue, a précisé l'une des sources.

L'homme a alors indiqué "avoir tué sa famille", a-t-elle ajouté.

La Section de recherches de Paris a été chargée de l'enquête, en co-saisine avec la Brigade de recherches de Melun.

Contacté par l'AFP, le parquet de Melun n'avait pas donné suite pour l'heure.

En 2023, plus de 60 enfants ont été tués par leurs parents, selon La Voix de l'Enfant, une association qui réalise un décompte à partir des cas rapportés dans les médias. Un rapport remis au gouvernement en 2019 estimait qu'un enfant était tué tous les cinq jours.

En moyenne, un féminicide survient tous les trois jours en France. Selon le ministère de la Justice, il y a eu 94 féminicides en 2023, contre 118 en 2022.