Iran : un expert de l'ONU demande une enquête pour "génocide" durant les années 80

Le rapporteur spécial sur la situation des droits de l'homme en République islamique d'Iran, Javaid Rehman, écoute une déclaration lors d'une session spéciale du Conseil des droits de l'homme des Nations Unies sur la situation en Iran, aux Nations Unies à Genève, le 24 novembre 2022 (Fournie)
Le rapporteur spécial sur la situation des droits de l'homme en République islamique d'Iran, Javaid Rehman, écoute une déclaration lors d'une session spéciale du Conseil des droits de l'homme des Nations Unies sur la situation en Iran, aux Nations Unies à Genève, le 24 novembre 2022 (Fournie)
Short Url
Publié le Lundi 22 juillet 2024

Iran : un expert de l'ONU demande une enquête pour "génocide" durant les années 80

  • "Les bahaïs ont été visés avec une intention génocidaire et les persécutions et attaques contre les minorités religieuses, ethniques et linguistiques et les opposants politiques se sont poursuivies en toute impunité" dès les années 80, dénonce Javaid Rehm
  • Il insiste sur le fait que "le régime iranien et ses dirigeants ne devraient pas pouvoir échapper aux conséquences de leurs crimes contre l'humanité et du génocide".

GENEVE : Un expert indépendant de l'ONU a demandé une enquête internationale pour des "crimes contre l'humanité" et "génocide" perpétrés par le régime iranien contre des opposants "anti-islam" et la minorité bahaïe dans les années 80.

"Les bahaïs ont été visés avec une intention génocidaire et les persécutions et attaques contre les minorités religieuses, ethniques et linguistiques et les opposants politiques se sont poursuivies en toute impunité" dès les années 80, dénonce Javaid Rehman, rapporteur spécial sur la situation des droits humains en Iran.

- Aucune impunité -

"Il ne devrait y avoir aucune impunité pour de telles violations flagrantes des droits de l'homme, quel que soit le moment où elles ont été commises", a déclaré M. Rehman, cité dans un communiqué.

Il insiste sur le fait que "le régime iranien et ses dirigeants ne devraient pas pouvoir échapper aux conséquences de leurs crimes contre l'humanité et du génocide".

"Les atrocités que constituent les exécutions sommaires, arbitraires et extrajudiciaires en 1981-1982 et en 1988 équivalent à des crimes contre l'humanité de meurtre et d'extermination, ainsi qu'à un génocide", affirme M. Rehman, dans un rapport rendu public lundi.

"Parmi les exécutions figuraient des femmes – dont certaines auraient été violées avant d'être exécutées – et de nombreux enfants" et "les crimes contre l'humanité comprennent également l'emprisonnement, la torture et les disparitions forcées", ajoute l'expert, dont le mandat arrive à son terme le 31 juillet.

- Disparition forcée -

Mandatés par le Conseil des droits de l'homme, ces experts indépendants ne s'expriment pas au nom de l'ONU.

"La dissimulation continue du sort de milliers d’opposants politiques et du sort de leurs dépouilles équivaut à un crime contre l’humanité de disparition forcée", a encore souligné l'expert, réclamant une enquête transparente et impartiale sous l'égide du droit international.

L'expert estime que les marxistes, les athées et d'autres non-croyants avaient également été victimes d'un génocide.

Dans son rapport M. Rehman évoque aussi les exécutions extrajudiciaires de milliers de personnes -principalement des jeunes- dans les prisons iraniennes au cours de quelques mois de l'été 1988, juste au moment où la guerre avec l'Irak prenait fin.

"Une histoire choquante de brutalité", selon lui.

Les personnes éliminées étaient principalement des partisans de l'Organisation des Moudjahidine du peuple d'Iran, un groupe considéré comme une organisation terroriste par l'Iran qui a soutenu Bagdad pendant la guerre.

- Crime contre l'humanité -

L'expert a déploré que "le gouvernement iranien continue de nier les 'crimes atroces', dont les auteurs n'ont pas été traduits en justice".

En avril déjà, l'organisation Human Rights Watch (HRW) avait affirmé que la persécution de la minorité bahaïe par les autorités iraniennes depuis 1979 constituait un "crime contre l'Humanité".

Le bahaïsme est une religion monothéiste fondée au début du 19e siècle en Iran, dont le centre spirituel est dans la ville israélienne de Haïfa, ce qui vaut régulièrement à ses fidèles d'être accusés d'être des agents d'Israël, pays honni par Téhéran.

A l'inverse de celles des autres minorités, la foi des bahaïs n'est pas reconnue par la Constitution. Ils n'ont aucun représentant au Parlement. Leur nombre exact en Iran n'est pas connu mais ils pourraient être plusieurs centaines de milliers.


Atterrissage d'urgence d'un avion indien en Turquie après une alerte à la bombe

Au cours du vol, "un des passagers a écrit sur une serviette qu'il y avait une bombe dans l'avion", avant que l'équipage ne soit prévenu et décide d'opérer un atterrissage d'urgence, a ajouté M. Çiftçi. (AFP)
Au cours du vol, "un des passagers a écrit sur une serviette qu'il y avait une bombe dans l'avion", avant que l'équipage ne soit prévenu et décide d'opérer un atterrissage d'urgence, a ajouté M. Çiftçi. (AFP)
Short Url
  • Cité par les médias turcs, le gouverneur de la province d'Erzurum, Mustafa Çiftçi, a indiqué que 247 passagers et membres d'équipage se trouvaient à bord de l'avion
  • Les passagers ont été extraits de l'appareil et fouillés un à un avant d'être conduits à l'intérieur de l'aéroport, et une équipe de démineurs a été dépêchée pour inspecter l'intérieur de l'avion et les bagages en soute

ISTANBUL: Un avion de la compagnie indienne Vistara avec 247 personnes à bord a effectué vendredi un atterrissage d'urgence dans l'Est de la Turquie en raison d'une alerte à la bombe, ont indiqué la compagnie et les autorités locales.

"Le vol UK27 reliant Mumbai à Francfort (BOM-FRA) a été détourné vers la Turquie (aéroport d'Erzurum) pour des raisons de sécurité", a indiqué la compagnie aérienne indienne sur le réseau social X.

Cité par les médias turcs, le gouverneur de la province d'Erzurum, Mustafa Çiftçi, a indiqué que 247 passagers et membres d'équipage se trouvaient à bord de l'avion, et annoncé l'interruption temporaire des décollages et atterrissages à l'aéroport d'Erzurum.

Les passagers ont été extraits de l'appareil et fouillés un à un avant d'être conduits à l'intérieur de l'aéroport, et une équipe de démineurs a été dépêchée pour inspecter l'intérieur de l'avion et les bagages en soute, a précisé le gouverneur.

Au cours du vol, "un des passagers a écrit sur une serviette qu'il y avait une bombe dans l'avion", avant que l'équipage ne soit prévenu et décide d'opérer un atterrissage d'urgence, a ajouté M. Çiftçi.


Suisse: un garçon de 11 ans soupçonné de radicalisme islamiste

Les autorités valaisannes ont ouvert une procédure contre l'enfant, dont la nationalité n'a pas été divulguée. (AFP)
Les autorités valaisannes ont ouvert une procédure contre l'enfant, dont la nationalité n'a pas été divulguée. (AFP)
Short Url
  • La police du canton du Valais, dans le sud de la Suisse, a interrogé l'enfant en juin, en lien avec des "contenus racistes et discriminatoires" qu'il aurait publié sur les réseaux sociaux
  • L'enfant aurait admis avoir eu des contacts avec des personnes impliquées dans des mouvements extrémistes à l'étranger

GENEVE: La police suisse enquête sur un garçon de 11 ans qui aurait été radicalisé par des islamistes, le plus jeune jamais impliqué dans une affaire de ce type en Suisse, a rapporté vendredi la radio-télévision.

La police du canton du Valais, dans le sud de la Suisse, a interrogé l'enfant en juin, en lien avec des "contenus racistes et discriminatoires" qu'il aurait publié sur les réseaux sociaux, selon la chaîne publique, qui a vu ses informations confirmées par le tribunal des mineurs cantonal.

L'enfant aurait admis avoir eu des contacts avec des personnes impliquées dans des mouvements extrémistes à l'étranger.

Le tribunal n'a pas identifié les mouvements extrémistes en question, mais selon la chaîne publique il s'agissait de groupes islamistes et djihadistes.

Les autorités valaisannes ont ouvert une procédure contre l'enfant, dont la nationalité n'a pas été divulguée.

Le tribunal pour mineurs a souligné que le niveau de radicalisation n'a pas encore été établi et que le garçon bénéficiait de la présomption d'innocence.


Tireur abattu à Munich: pas de signe avant-coureur, selon les autorités autrichiennes

Des policiers sécurisent la zone après une fusillade près du bâtiment du Centre de documentation sur l'histoire du national-socialisme à Munich, dans le sud de l'Allemagne, le 5 septembre 2024. (AFP)
Des policiers sécurisent la zone après une fusillade près du bâtiment du Centre de documentation sur l'histoire du national-socialisme à Munich, dans le sud de l'Allemagne, le 5 septembre 2024. (AFP)
Short Url
  • Le jeune Autrichien tué jeudi alors qu'il s'apprêtait à commettre un "attentat terroriste" contre le consulat d'Israël à Munich (Allemagne) ne présentait pas de signes de dangerosité
  • Une "perquisition complète a eu lieu jeudi soir" à son domicile dans la région de Salzbourg et à ce stade, "aucune arme ou matériel de propagande du groupe Etat islamique (EI)" n'ont été découverts

VIENNE: Le jeune Autrichien tué jeudi alors qu'il s'apprêtait à commettre un "attentat terroriste" contre le consulat d'Israël à Munich (Allemagne) ne présentait pas de signes de dangerosité malgré des soupçons de radicalisation, selon les autorités du pays alpin.

Une "perquisition complète a eu lieu jeudi soir" à son domicile dans la région de Salzbourg et à ce stade, "aucune arme ou matériel de propagande du groupe Etat islamique (EI)" n'ont été découverts, a déclaré lors d'une conférence de presse vendredi à Vienne le directeur général de la Sécurité publique, Franz Ruf.

Des "supports de données" (appareils électroniques, clés USB, etc) ont cependant été saisis et sont en cours d'évaluation.

Malgré une interdiction de port d'arme en vigueur jusqu'en 2028, le jeune homme de 18 ans avait acquis mercredi, à la veille des faits, une "arme de catégorie C", une carabine de modèle ancien, équipée d'une baïonnette, ainsi qu'une "cinquantaine de cartouches".

Ses "parents s'étaient présentés à la police jeudi matin pour signaler qu'il ne s'était pas rendu à son travail", a ajouté M. Ruf.

Leur fils, d'origine bosnienne, était en fait parti à Munich, où il a été tué par les forces de l'ordre après avoir tiré plusieurs coups de feu vers 09H00 en direction de policiers surveillant des bâtiments sensibles, dont le consulat général d'Israël.

La police allemande a parlé d'un "attentat terroriste", perpétré le jour de la commémoration de la prise d'otage meurtrière d'athlètes israéliens lors des Jeux olympiques de 1972.

Le tireur s'était fait remarquer par le passé à la suite d'altercations avec des camarades de classe ayant entraîné des blessures corporelles, selon le parquet de Salzbourg.

Les enquêteurs avaient découvert l'an dernier "trois vidéos" enregistrées en 2021 montrant des scènes d'un jeu "au contenu islamiste".

Sur l'une d'elles, il avait utilisé "un avatar et un drapeau du Front Al-Nosra", un groupe jihadiste actif en Syrie, également connu sous le nom Hayat Tahrir al-Cham (HTS), a précisé M. Ruf.

Mais "l'enquête n'a pas permis d'établir que le prévenu transmettait les vidéos à d'autres personnes" et "de prouver l'intention de passer à l'acte", d'autant que le jeune homme ne fréquentait pas les milieux islamistes, ont expliqué les procureurs dans un communiqué.

La procédure avait été classée en avril 2023.

L'Allemagne est depuis des mois sur le qui-vive car elle s'estime "dans la ligne de mire des organisations jihadistes". Un projet d'attentat qui visait les concerts de la star américaine Taylor Swift a aussi été déjoué à Vienne en Autriche, début août.