2024, année décisive pour que le sida cesse d'être une menace de santé publique

Le président guatémaltèque Bernardo Arevalo (à droite) serrant la main du Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Volker Turk, au Palais de la culture à Guatemala City, le 16 juillet 2024.
Le président guatémaltèque Bernardo Arevalo (à droite) serrant la main du Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Volker Turk, au Palais de la culture à Guatemala City, le 16 juillet 2024.
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Publié le Lundi 22 juillet 2024

2024, année décisive pour que le sida cesse d'être une menace de santé publique

  • Si les chiffres de 2023 montrent globalement un mieux, l'agence de l'ONU rappelle que la pandémie a tué plus de 42 millions de personnes et que ces progrès restent fragiles.
  • Et si dans certains pays d’Afrique subsaharienne les nouvelles infections ont baissé de plus de moitié et les décès jusqu’à 60% depuis 2010, "nous avons également des régions comme l'Europe de l'Est, l'Asie centrale et l'Amérique latine .

GENEVE : L'année 2024 et les décisions prises par les responsables politiques détermineront si oui ou non le monde atteindra l'objectif d'éliminer le sida comme menace de santé publique d'ici 2030, a jugé Onusida lundi.

Si les chiffres de 2023 montrent globalement un mieux, l'agence de l'ONU rappelle que la pandémie a tué plus de 42 millions de personnes et que ces progrès restent fragiles.

En 2023, un peu moins de 40 millions de personnes vivaient avec le virus du sida, le VIH, révèle le rapport annuel de l'organisation. Environ 1,3 million ont été nouvellement infectées l'année dernière, soit quelque 100.000 de moins qu'un an plus tôt.

C'est 60% de moins que lors du pic de 1995, quand 3,3 millions de personnes avaient attrapé le VIH.

Mais Onusida n'est pas satisfait parce que l'objectif de seulement 330.000 infections en 2025 semble inatteignable.

Le sida tue aussi beaucoup moins : 630.000 morts en 2023, contre 670.000 décès l'année précédente. C'est aussi 69% de moins qu'en 2004 l'année noire de la pandémie.

L'accès à une thérapie antirétrovirale est l'enjeu majeur, parce que très efficace aujourd'hui.

A fin décembre 2023, 30,7 millions de personnes avaient accès à une de ces thérapies, contre seulement 7,7 millions en 2010, mais ce chiffre demeure en deçà de l'objectif 2025 fixé à 34 millions de personnes.

Et surtout presque un quart des personnes infectées par le virus n'ont pas de traitement.

L'Afrique orientale et Australe reste la région la plus touchée : 20,8 millions de personnes y vivent avec le VIH, 450.000 ont été infectées l'année dernière et 260.000 en sont mortes.

- Stigmatisation = infection -

Si elle note les progrès réalisés, Winnie Byanyima a souligné qu'il "existe un important déficit de financement qui freine la riposte au VIH dans les pays à revenu faible ou intermédiaire".

Elle l'estime à 9,5 milliards de dollars par an. Vient s'y ajouter le poids de la dette publique qui force de nombreux pays pauvres, à choisir entre le remboursement et les dépenses de santé par exemple.

Elle a aussi appelé à accélérer la distribution d'anti-rétroviraux à longue durée, comme le lenacapavir, qui nécessite seulement deux injections par an. Elle exhorte le laboratoire américain Gilead à en partager sa licence.

Une étude montre que "les fabricants de génériques pourraient produire du lenacapavir, non pas pour 40.000 dollars ou plus par an, mais pour moins de 100 dollars par personne et par an", a souligné Mme Byanyima.

"Une personne meurt encore chaque minute de maladies liées au VIH",  rappelle-t-elle.

Enfin la stigmatisation et la discrimination, parfois la criminalisation, dont sont victimes certains groupes de personnes empêchent aussi les progrès parce qu'elles ne peuvent pas se faire aider et se soigner sans danger.

Les chiffres sont éloquents : dans le monde, la prévalence médiane du VIH chez les adultes âgés de 15 à 49 ans était de 0,8%.

La prévalence est de 2,3% chez les jeunes femmes et les filles âgées de 15 à 24 ans en Afrique orientale et australe, elle est de 7,7% chez les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, de 3% chez les travailleurs et travailleuses du sexe, de 5% chez les consommateurs et consommatrices de drogues injectables, de 9,2% chez les personnes transgenres et de 1,3% chez les personnes en prison.

- Action coordonnée -

Dans un entretien à l'AFP, Mme Byanyima a dénoncé une "action bien coordonnée et bien financée" contre les droits LGBT+, les droits reproductifs et l'égalité des sexes menée par des pays et des groupes socialement conservateurs, comme l'Organisation de la coopération islamique ou des organismes chrétiens américains.

Et si dans certains pays d’Afrique subsaharienne les nouvelles infections ont baissé de plus de moitié et les décès jusqu’à 60% depuis 2010, "nous avons également des régions comme l'Europe de l'Est, l'Asie centrale et l'Amérique latine où les nouvelles infections évoluent dans la mauvaise direction et augmentent", insiste t-elle.

En Europe de l'est et Asie centrale, seulement la moitié des personnes infectées par le VIH sont traitées et en Afrique du nord et Moyen-Orient c'est seulement 49% contre 77% de moyenne mondiale.

"La stigmatisation tue. La solidarité sauve des vies", ont résumé Mme Byanyima et le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Volker Türk dans un communiqué commun.


Diversité: l'administration Trump met la pression sur des entreprises françaises

Le président américain Donald Trump s'exprime lors de la cérémonie de prestation de serment d'Alina Habba en tant que procureur général du New Jersey, dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 mars 2025. (AFP)
Le président américain Donald Trump s'exprime lors de la cérémonie de prestation de serment d'Alina Habba en tant que procureur général du New Jersey, dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 mars 2025. (AFP)
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  • Plusieurs entreprises françaises ont reçu un courrier de l'ambassade des Etats-Unis les interrogeant sur l'existence de programmes internes de lutte contre les discriminations, ce qui pourrait les empêcher de travailler avec le gouvernement américain
  • Le contractant doit également confirmer qu'il est "en conformité avec toutes les lois fédérales anti-discrimination applicables, ce qui est important pour les décisions de paiement du gouvernement"

PARIS: Plusieurs entreprises françaises ont reçu un courrier de l'ambassade des Etats-Unis les interrogeant sur l'existence de programmes internes de lutte contre les discriminations, ce qui pourrait les empêcher de travailler avec le gouvernement américain, rapportent vendredi plusieurs médias français.

Interrogé par l'AFP, l'entourage du ministre français de l'Economie, Eric Lombard, a jugé que "cette pratique reflète les valeurs du nouveau gouvernement américain. Ce ne sont pas les nôtres. Le ministre le rappellera à ses homologues au sein du gouvernement américain", selon la réaction transmise.

"Le contractant ou l'offrant potentiel certifie qu'il (...) ne met pas en œuvre de programmes de promotion de la diversité, de l'équité, et de l'inclusion qui enfreignent les lois fédérales anti-discrimination applicables" aux Etats-Unis, demande un questionnaire attaché au courrier adressé à plusieurs entreprises, que l'AFP a pu consulter.

Le contractant doit également confirmer qu'il est "en conformité avec toutes les lois fédérales anti-discrimination applicables, ce qui est important pour les décisions de paiement du gouvernement", et mentionner le numéro d'appel d'offre ou contrat qui le concerne, peut-on lire dans le questionnaire.

Dès le premier jour de son retour à la Maison Blanche, le 20 janvier, Donald Trump a signé un décret exécutif déclarant "illégaux" les programmes et politiques de "DEI" (Diversité, équité, inclusion), promouvant l'égalité des chances, au sein de l'Etat fédéral.

"Nous vous informons que le décret 14173, concernant la fin de la discrimination illégale et rétablissant les opportunités professionnelles basées sur le mérite, signé par le Président Trump, s'applique également obligatoirement à tous les fournisseurs et prestataires du gouvernement américain, quel que soit leur nationalité et le pays dans lequel ils opèrent", peut-on lire dans le courrier publié par Le Figaro.

Depuis son retour à la Maison Blanche, le président Trump s'est engagé dans une vaste réforme du gouvernement fédéral, traquant les dépenses publiques jugées de gaspillage ou contraires à sa politique, comme les programmes faisant la promotion de la diversité ou de l'inclusion.


Washington somme l'armée libanaise de désarmer le Hezbollah

Une photo prise dans la région de Marjayoun, au sud du Liban, montre un avion de guerre israélien survolant le sud du Liban, le 28 mars 2025. L'envoyé des Nations unies pour le Liban a appelé toutes les parties à la retenue le 28 mars, après qu'Israël a mené des frappes aériennes dans le sud du Liban à la suite de nouveaux tirs de roquettes en direction d'Israël. (AFP)
Une photo prise dans la région de Marjayoun, au sud du Liban, montre un avion de guerre israélien survolant le sud du Liban, le 28 mars 2025. L'envoyé des Nations unies pour le Liban a appelé toutes les parties à la retenue le 28 mars, après qu'Israël a mené des frappes aériennes dans le sud du Liban à la suite de nouveaux tirs de roquettes en direction d'Israël. (AFP)
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  • Les Etats-Unis ont indiqué vendredi qu'il était de la "responsabilité" du Liban et de l'armée libanaise de désarmer le Hezbollah, disant soutenir Israël après les bombardements dans la banlieue sud de Beyrouth
  • L'armée israélienne, qui a aussi bombardé le sud du Liban, avait appelé à évacuer une partie des habitants de la banlieue sud, cible de bombardements intenses pendant les deux mois de guerre ouverte

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont indiqué vendredi qu'il était de la "responsabilité" du Liban et de l'armée libanaise de désarmer le Hezbollah, disant soutenir Israël après les bombardements dans la banlieue sud de Beyrouth.

"Dans le cadre de l'accord de cessation des hostilités, le gouvernement libanais est responsable du désarmement du Hezbollah, et nous attendons des forces armées libanaises qu'elles désarment ces terroristes afin d'empêcher la poursuite des hostilités", a déclaré à la presse la porte-parole du département d'Etat, Tammy Bruce.

Israël a bombardé vendredi la banlieue sud de Beyrouth, un bastion du Hezbollah, pour la première fois après quatre mois de trêve, en riposte à des tirs de roquettes qui ont visé son territoire.

L'armée israélienne, qui a aussi bombardé le sud du Liban, avait appelé à évacuer une partie des habitants de la banlieue sud, cible de bombardements intenses pendant les deux mois de guerre ouverte qui l'ont opposée au mouvement libanais, avant un fragile cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre.

"Si des attaques ont eu lieu, c'est parce que des terroristes ont lancé des roquettes sur Israël depuis le Liban. Il s'agit d'une violation de la cessation des hostilités", a poursuivi Mme Bruce, en soulignant qu'Israël devait "réagir, comme le feraient les Etats-Unis ou tout autre pays dans ce genre de situation".


Le président Trump accueille l'ambassadrice du Royaume à l'iftar de la Maison Blanche

La princesse Reema Bandar al-Saoud était parmi les ambassadeurs des pays arabes qui ont participé à l'iftar de la Maison Blanche jeudi. (X: @rbalsaud)
La princesse Reema Bandar al-Saoud était parmi les ambassadeurs des pays arabes qui ont participé à l'iftar de la Maison Blanche jeudi. (X: @rbalsaud)
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  • La princesse figurait parmi plusieurs ambassadeurs de pays arabes, dont les Émirats arabes unis, l'Égypte et la Jordanie
  • Plus tard, sur X, la princesse a remercié le président américain Trump

RIYAD: L'ambassadeur d'Arabie saoudite aux États-Unis, la princesse Reema Bandar al-Saoud, a reçu un accueil personnel de la part du président Trump lors de l'iftar de la Maison Blanche jeudi.

Lors de son discours d'ouverture, le président américain a déclaré: «Chaque jour, nous tenons nos promesses envers la communauté musulmane. Mon administration est engagée dans une diplomatie sans relâche pour forger une paix durable au Moyen-Orient, en s'appuyant sur les accords historiques d'Abraham dont tout le monde disait qu'ils seraient impossibles... Nous recherchons tous la paix pour le monde entier.»

Il a ajouté: «Alors que nous approchons de la fin du mois sacré du Ramadan, nous sommes également très honorés d'être rejoints par de nombreux amis et partenaires internationaux, dont l'ambassadeur d'Arabie saoudite aux États-Unis, une femme très, très spéciale, la princesse Reema – princesse, merci, merci, princesse.»

La princesse figurait parmi plusieurs ambassadeurs de pays arabes, dont les Émirats arabes unis, l'Égypte et la Jordanie.

Plus tard, sur X, la princesse a remercié M. Trump et a déclaré: «J'ai eu l'honneur d'assister au dîner de l'iftar organisé par @POTUS. Merci pour son aimable invitation et son geste attentionné à l'égard de la communauté musulmane. C'est un témoignage de l'esprit d'amitié et de coopération qui rassemble nos nations.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com