Malala appelle le Pakistan à arrêter d'expulser les Afghans, très inquiète pour les filles

La lauréate pakistanaise du prix Nobel de la paix Malala Yousafzai pose pour un portrait lors d’un entretien avec l’AFP à Londres le 12 juillet 2024(AFP)
La lauréate pakistanaise du prix Nobel de la paix Malala Yousafzai pose pour un portrait lors d’un entretien avec l’AFP à Londres le 12 juillet 2024(AFP)
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Publié le Samedi 13 juillet 2024

Malala appelle le Pakistan à arrêter d'expulser les Afghans, très inquiète pour les filles

  • "Il est très inquiétant que le Pakistan force les réfugiés afghans à retourner en Afghanistan. Je suis très inquiète pour les femmes et les filles", a déclaré vendredi cette femme de 27 ans,
  • Début juillet, les Nations unies et les talibans ont entamé des pourparlers à Doha, au Qatar, pour la première fois depuis leur retour au pouvoir.

LONDRES : La prix Nobel de la paix, la Pakistanaise Malala Yousafzai, appelle le Pakistan, dans une interview à l'AFP, à abandonner sa politique d'expulsion des Afghans sans papiers, afin notamment de protéger les femmes et les filles face aux talibans.

"Il est très inquiétant que le Pakistan force les réfugiés afghans à retourner en Afghanistan. Je suis très inquiète pour les femmes et les filles", a déclaré vendredi cette femme de 27 ans, qui a reçu le prix Nobel de la paix en 2014 pour son combat pour le droit des filles à l'éducation.

Malala avait 15 ans quand, le 9 octobre 2012, des membres du Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP), ont fait irruption dans le car la ramenant de l'école et lui ont tiré une balle dans la tête pour avoir osé faire campagne en faveur de la scolarisation des filles dans sa vallée de Swat (nord-ouest).

Soignée en urgence au Royaume-Uni, elle est devenue un symbole mondial de résistance à l'extrémisme religieux et la porte-voix des filles privées d'instruction, puis en 2014 la plus jeune prix Nobel de la Paix de l'histoire.

Bien qu'il ait prolongé d'un an l'autorisation de séjour des réfugiés afghans au Pakistan, le gouvernement pakistanais a prévenu cette semaine qu'il continuerait à expulser les sans-papiers.

Plus de 600.000 Afghans ont déjà fui le Pakistan voisin depuis qu'Islamabad a ordonné l'an dernier aux sans-papiers de partir sous peine d'être arrêtés.

Des défenseurs des droits humains ont prévenu que certaines personnes renvoyées en Afghanistan risquaient d'être persécutées par les talibans.

Depuis son retour au pouvoir en août 2021, le gouvernement taliban, à l'interprétation austère de l'islam, n'a eu de cesse de réduire les droits des Afghanes. Les écoles secondaires et les universités ont fermé leurs portes aux femmes, tout comme les parcs, salles de sport et hammams.

"Beaucoup de ces filles au Pakistan étudiaient, elles étaient à l'école, ces femmes travaillaient", a expliqué Malala.

"J'espère que le Pakistan reviendra sur sa politique et qu'il protégera les filles et les femmes, notamment en raison de l'avenir sombre qui les attend en Afghanistan", a-t-elle ajouté.

"Je ne peux pas croire que je vis dans une époque où les filles sont privées d'éducation depuis plus de trois ans", a-t-elle déclaré. C'est une situation "choquante".

Le Fonds Malala fait campagne pour que les Nations unies élargissent leur définition des crimes contre l'humanité afin d'y inclure l'"apartheid entre les sexes", expression utilisée par les Nations unies pour décrire la situation en Afghanistan.

- "Protéger" les enfants à Gaza -

Début juillet, les Nations unies et les talibans ont entamé des pourparlers à Doha, au Qatar, pour la première fois depuis leur retour au pouvoir.

Mais les talibans ont posé leurs conditions: les discussions se sont tenues en l'absence de femmes.

"Les dirigeants internationaux doivent comprendre que lorsqu'ils s'assoient avec les talibans et qu'ils excluent les femmes et les jeunes filles, ils rendent service aux talibans", a dénoncé Malala.

Elle demande "aux pays, dont le Canada et la France, qui ont une politique étrangère féministe, de condamner" les discussions de Doha.

Par ailleurs, Malala appelle à un cessez-le-feu "urgent" dans la guerre à Gaza. "Il est horrible de voir combien d'écoles ont été bombardées".

Selon les autorités de la bande de Gaza dirigée par le Hamas, 85% des établissements scolaires du territoire ne peuvent plus fonctionner.

"C'est très préoccupant, car nous savons que les enfants n'ont pas d'avenir lorsqu'ils vivent dans la guerre, lorsque leurs écoles et leurs maisons sont détruites", a déclaré Malala.

Elle appelle à soutenir l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), qui coordonne la quasi-totalité de l'aide à Gaza, et qui consacrait plus de la moitié de son budget avant la guerre à l'éducation.

Mais cette agence fait face à des problèmes de financement depuis que plusieurs pays, dont les États-Unis et le Royaume-Uni, ont suspendu leur aide au début de l'année, en raison d'accusations israéliennes selon lesquelles des employés étaient impliqués dans l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre.

"J'espère que tous les pays apporteront leur aide et leur soutien, car il s'agit de personnes innocentes et de civils qui doivent être protégés", a plaidé Malala.


AlUla accueille le Sommet pour les créateurs de contenu sur Instagram

Le programme comprend des tables rondes interactives, des discours d'ouverture et des conversations sur l'avenir de la création de contenu, couvrant des sujets tels que les médias sociaux, l'intelligence artificielle et l'évolution du paysage numérique. (SPA)
Le programme comprend des tables rondes interactives, des discours d'ouverture et des conversations sur l'avenir de la création de contenu, couvrant des sujets tels que les médias sociaux, l'intelligence artificielle et l'évolution du paysage numérique. (SPA)
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  • Ce sommet révolutionnaire est le premier du genre dans la région et réunira des créateurs de contenu de premier plan du monde entier

ALULA : AlUla s'apprête à accueillir le premier sommet pour les créateurs de contenu sur Instagram au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. L'événement aura lieu du 20 au 22 avril, organisé par Meta, la société de technologie, en partenariat avec la Commission royale pour AlUla, et en collaboration avec l'Autorité saoudienne du tourisme et Riyadh Air.

Ce sommet révolutionnaire est le premier du genre dans la région et réunira les principaux créateurs de contenu du monde entier. Au programme figurent des tables rondes interactives, des allocutions d'ouverture ainsi que des discussions prospectives sur l’avenir de la création de contenu. Les échanges aborderont des thématiques telles que les médias sociaux, l’intelligence artificielle et l’évolution du paysage numérique.

Ces créateurs ont collectivement collecté plus de 231 millions de followers dans le monde entier, soulignant l'importance croissante du marketing d'influence dans les destinations de voyage d'aujourd'hui.

Le sommet proposera également des sessions sur la manière d'utiliser au mieux les outils de la plateforme, d'explorer les dernières mises à jour techniques et d'identifier de nouvelles opportunités dans la Creator Economy.

Des dialogues interactifs offriront aux participants l’opportunité d’échanger directement avec les directeurs de produit de Meta, tandis que des forums ouverts favoriseront le partage d’expertise et la création de collaborations durables entre créateurs.

Ce sommet est l'occasion d'acquérir des connaissances, d'entrer en contact avec les leaders de l'industrie et de rester à l'avant-garde de la scène numérique en constante évolution.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le lancement de Cinamaa, une nouvelle ère pour les études cinématographiques en Arabie saoudite

L'exposition Cinamaa de la Commission saoudienne du film. (AN)
L'exposition Cinamaa de la Commission saoudienne du film. (AN)
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  • Des experts ont souligné l'importance du développement des études cinématographiques en Arabie saoudite

RIYAD : La Commission saoudienne du film a lancé une nouvelle initiative, Cinamaa, pour promouvoir les études cinématographiques et soutenir les personnes qui se lancent dans l'industrie.

Un événement de lancement a eu lieu mercredi au Palais culturel de Riyad, organisé par la commission et la National Film Archive.

Le site web Cinamaa, une plateforme destinée à aider à former les cinéastes, les critiques et les cinéphiles aspirants, en leur permettant de partager leur travail, offre aux utilisateurs l'accès à des articles, des études, des discussions, des ateliers et des courts-métrages sur divers sujets liés au cinéma.

À l’issue d’une table ronde consacrée à l’importance des études cinématographiques dans le milieu universitaire, Salma Tarek, professeure de littérature au département de langue française de l’Université du Caire, a déclaré à Arab News : « Nous devons distinguer entre les études universitaires et les études sur le cinéma, c'est-à-dire l'enseignement de niveau universitaire, et les études dans les instituts cinématographiques, qui visent à former des techniciens et des cinéastes ».

« Ces dernières sont très importantes et largement disponibles, mais les études cinématographiques aux niveaux scolaire et universitaire font encore défaut », a-t-elle ajouté. 

À l'étranger, par exemple, les enfants de l'école primaire suivent des programmes de lecture et d'alphabétisation qui comprennent une section sur la façon de "lire" un film. Ils apprennent ce qu'est un plan, ce que signifie un mouvement de caméra, car ces éléments font désormais partie du langage de base qui nous permet d'interpréter le monde qui nous entoure", a déclaré Mme Tarek.

« Le cinéma n'est plus seulement une forme d'art, c'est une forme de discours. Nous y sommes constamment exposés et il est très important que nous apprenions à décoder ses messages », a-t-elle indiqué. 

Selon Mme Tarek, ces messages sont constamment envoyés aux spectateurs, qui doivent les recevoir de manière ouverte et réfléchie.

« L'université est l'institution la mieux placée pour jouer ce rôle », a-t-elle précisé. 

Lorsqu'on lui demande ce qui peut être fait pour faire avancer ce programme, elle répond qu'il faut d'abord être convaincu de la valeur des études cinématographiques, une tâche qui, selon elle, n'est "pas simple".

Le point d'entrée, cependant, se trouve dans les études interdisciplinaires.

"Par exemple, les départements de littérature peuvent proposer des cours sur la relation entre l'art de la performance et le cinéma. Dans les départements d'histoire, il peut y avoir un cours sur le cinéma et l'histoire. Peu à peu, ces frontières s'ouvriront et nous commencerons à développer une culture cinématographique au sein des institutions académiques.

Ces institutions auront alors les capacités et les bases nécessaires pour créer des départements dédiés aux études cinématographiques, ce qui, selon M. Tarek, est le "but ultime".

Le panel a également discuté de la nécessité de produire davantage de contenu arabe original en plus des traductions de films étrangers.

Tareq Al-Khawaji, critique de cinéma et conseiller culturel au Centre du Roi Abdulaziz pour la culture mondiale, a déclaré que les jeunes Saoudiens intéressés par l'écriture de scénarios ont une grande opportunité de développer des scénarios qui peuvent contribuer à renforcer la scène cinématographique dans le Royaume.

Le lancement de Cinamaa a été suivi de la signature de deux protocoles d'accord entre la Commission du film saoudien et ses partenaires, la Saudi Broadcasting Authority et la Fédération internationale des critiques de cinéma.

Le directeur général de la commission, Abdullah Al-Qahtani, a pris la parole aux côtés de Mohammed Fahad Al-Harthi, directeur général de la SBA et ancien rédacteur en chef d'Arab News, et du directeur général de Fipresci, Ahmad Shawky.

La création de l'Association des critiques de cinéma a également été annoncée. Il s'agit de la première entité professionnelle indépendante dédiée à la critique cinématographique en Arabie Saoudite.

À la fin de la soirée, les portes se sont ouvertes pour accueillir les invités dans une exposition sur l'histoire du cinéma dans le monde arabe. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’Arabie saoudite célèbre la Journée du patrimoine mondial avec six jours d’évènements à Riyad

Abdullah Al-Fawzan est l'un des artistes participant à l'événement. Il présente ses œuvres en bois sculpté inspirées des motifs des portes Najdi. (Photo AN)
Abdullah Al-Fawzan est l'un des artistes participant à l'événement. Il présente ses œuvres en bois sculpté inspirées des motifs des portes Najdi. (Photo AN)
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  • Les événements, qui se déroulent du 16 au 21 avril à la vallée de Laysen, visent à honorer et à promouvoir les valeurs historiques et culturelles du Royaume et de son patrimoine par le biais d'activités éducatives et interactives
  • Les visiteurs seront accueillis par une expérience immersive qui les transportera dans les huit sites du patrimoine mondial du Royaume et mettra en valeur leur importance culturelle

RIYAD : Une série d'événements spéciaux se déroulent cette semaine à la vallée de Laysen à Riyad pour célébrer la Journée du patrimoine mondial le 18 avril.

Organisées par la Commission du patrimoine du ministère de la Culture, ces activités, qui se déroulent du 16 au 21 avril, visent à honorer et à promouvoir les valeurs historiques et culturelles de l'Arabie saoudite et de son patrimoine par le biais d'activités éducatives et interactives.

Selon les organisateurs, les visiteurs de la vallée de Laysen seront accueillis par une expérience immersive qui les transportera dans les huit sites du patrimoine mondial du Royaume et mettra en évidence leur importance culturelle par le biais de récits, d'un spectacle de lumière numérique et de recréations en direct des lieux.

Un certain nombre d'artistes participent aux événements, notamment Abdullah Al-Fawzan, dont les œuvres en bois sculpté s'inspirent des motifs najdi. Les portes de l'ancien Najd, connues pour leur riche décoration et leurs motifs inspirés des structures naturelles, sont emblématiques des racines profondes et de la culture de la région centrale de l'Arabie saoudite.

Interrogé par Arab News, M. Al-Fawzan a expliqué que la sculpture sur bois est un élément essentiel des traditions de sa famille, qui remonte à six générations. Sous la direction de son père, il a commencé à apprendre cette technique à l'âge de sept ans. Il a créé une centaine de portes de style najdi pour de nombreux projets dans différentes parties de la capitale, notamment à Diriyah et à Al-Doho, un quartier historique du sud de Riyad.

« On peut dire que les artisans sont considérés comme le pont entre le passé et le présent. Nous travaillons sur des pièces entièrement faites à la main, tout en préservant l'authenticité et l'identité du Najd », a-t-il affirmé. 

M. Al-Fawzan travaille de six à dix heures par jour pour sculpter et peindre ses œuvres, et son métier lui a appris l'art de la patience, en particulier lorsqu'il rencontre des problèmes.

« Nous avons un proverbe qui dit : Celui qui est patient triomphe. Je ne peux pas travailler sur quelque chose de grand si je suis de mauvaise humeur. Je dois être d'humeur claire, loin de tout problème et prêt à travailler », a-t-il lancé. 

Parmi les autres attractions de la Journée du patrimoine figurent un espace réservé aux enfants et des pavillons présentant des objets d'art et d'artisanat traditionnels. Des ateliers, des démonstrations en direct par des artisans et des marchés où les artisans vendront des articles faits à la main sont également prévus. En outre, une série de spectacles de drones sera organisée à Wadi Al-Turath le 18 avril.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com