Outrage à Microsoft, qui aurait fermé des comptes palestiniens utilisés pour appeler Gaza

Certaines personnes ont émis l'hypothèse que l'annulation de leurs comptes pourrait être liée au fait que Microsoft soupçonne des liens avec le Hamas. (AFP/File)
Certaines personnes ont émis l'hypothèse que l'annulation de leurs comptes pourrait être liée au fait que Microsoft soupçonne des liens avec le Hamas. (AFP/File)
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Publié le Vendredi 12 juillet 2024

Outrage à Microsoft, qui aurait fermé des comptes palestiniens utilisés pour appeler Gaza

  • Selon une enquête de la BBC, les Palestiniens qui utilisaient Skype pour appeler Gaza depuis l'étranger ont vu leur compte résilié sans raison.
  • "Microsoft a détruit nos vies numériques", affirme une personne

LONDRES : Microsoft a été accusé d'avoir fermé des comptes de messagerie électronique associés à des Palestiniens qui utilisaient Skype pour passer des appels téléphoniques vers Gaza.

Une enquête de la BBC a révélé que plusieurs Palestiniens vivant à l'étranger ont vu leurs comptes de chat vocal et vidéo appartenant à Microsoft fermés sans avertissement, ce qui a eu pour effet de "détruire leur vie numérique".

"J'ai ce compte Hotmail depuis 15 ans", a déclaré Salah Elsadi, un Palestinien vivant aux États-Unis, interrogé par la BBC.

"Ils m'ont banni sans raison, en disant que j'avais violé leurs conditions - quelles conditions ? Dites-moi".

L'enquête a mis au jour au moins 20 cas dans lesquels des Palestiniens ont vu leur compte suspendu sans aucune explication.

Les personnes concernées ont expliqué qu'avec un abonnement payant à Skype, il est possible d'appeler des téléphones mobiles à Gaza à peu de frais, ce qui en fait une bouée de sauvetage pour de nombreux Palestiniens lorsque l'internet est coupé.

Dans certains cas, ces comptes de messagerie avaient plus de 15 ans et les utilisateurs n'avaient aucun moyen de récupérer leurs courriels, leurs contacts ou leurs souvenirs. Certains ont indiqué que leurs comptes de messagerie étaient liés à leur travail.

"Nous sommes des civils sans passé politique qui voulaient simplement prendre des nouvelles de nos familles", a déclaré Eiad Hametto, qui a appelé sa famille depuis l'Arabie saoudite.

"Ils ont suspendu mon compte de messagerie électronique que j'avais depuis près de 20 ans. Il était lié à tout mon travail. Ils ont tué ma vie en ligne", a-t-il ajouté.

Certaines personnes ont émis l'hypothèse que l'annulation de leurs comptes pourrait être liée au fait que Microsoft soupçonne des liens avec le Hamas.

Microsoft n'a pas répondu directement à l'accusation selon laquelle ces personnes avaient été qualifiées de Hamas, mais un porte-parole a déclaré que la société ne bloquait pas les appels et n'interdisait pas les utilisateurs en fonction de la région ou de la destination de l'appel.

"Le blocage dans Skype peut se produire en réponse à des activités frauduleuses présumées", a déclaré le porte-parole sans donner plus de détails, ajoutant que les utilisateurs avaient été informés qu'ils pouvaient faire appel de la décision.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


AlUla, source de création artistique

Création de Leen Ajlan. Crédit photo : @claire-lise HAVET
Création de Leen Ajlan. Crédit photo : @claire-lise HAVET
Création de Leo Otar. Crédit photo : @claire-lise HAVET
Création de Leo Otar. Crédit photo : @claire-lise HAVET
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  • Une collaboration entre « AlUla design space » basé à Djeddah, et l’agence française pour le développement de l’oasis « AFALULA » a permis à un groupe de créateurs d'être accueillis comme artistes en résidence
  • Ils ont vécu en immersion avec les habitants d’AlUla, ils se sont imprégnés de leur mode de vie et de leur culture, pour concevoir des créations uniques élaborées avec les artisans locaux et des matériaux locaux

PARIS: En plus d’être l’un des sites archéologiques et touristiques les plus attractifs au monde, AlUla une oasis située au nord-ouest de l’Arabie saoudite est également une source d’inspiration pour la création artistique.

Une collaboration entre « AlUla design space » basé à Djeddah, et l’agence française pour le développement de l’oasis « AFALULA » a permis à un groupe de créateurs d'être accueillis comme artistes en résidence pendant deux mois.

Une période pendant laquelle ils ont vécu en immersion avec les habitants d’AlUla, ils se sont imprégnés de leur mode de vie et de leur culture, pour concevoir des créations uniques élaborées avec les artisans locaux et des matériaux locaux.

Le fruit de cette immersion et des échanges qu’elle impliquait avec les habitants et les artisans de la région est l’exemple concret de l’importance de l’ouverture à l’autre et des richesses qui peuvent naître de cette ouverture, notamment dans le domaine de la création artistique.

C’est d’ailleurs ce qu’affirme dans d’autres termes la directrice de la fondation « Lafayette Anticipation » Rebecca Lamarche-Vadel, en indiquant que « les artistes peuvent changer le monde, ou en tout cas nous changer à nous et renouveler nos perspectives ».

La fondation considérée comme un antre de la création artistique en France expose les créations des artistes en résidence dans le cadre de la « Paris design week » qui se tient annuellement dans la capitale française.

Les différentes œuvres conçues par un créateur français Leo Orta, l’architecte saoudienne Leen Ajlan et le collectif Hall Hauss avec la collaboration du styliste français de renommée Charles De Castelbajac, s’articulent autour du loisir de la détente et de l’aménagement de l’espace public.

Répondant à Arab News en français, Leen Ajlan explique qu’elle a  « voulu concevoir une création destinée au grand public après avoir constaté qu’il s’agit d’un besoin réel puisque le mobilier urbain et les espaces de jeu en plein air sont inexistants à Al Ula ».

Sa création est destinée à une place publique où les habitants se rassemblent le soir et qui manquent de mobilier urbain leur permettant de s’installer en plein air et d'avoir une activité ludique, sans être obligés de se retrouver dans les cafés.

C’est un lieu de rencontre où des jeunes et des moins jeunes se retrouvent pour se prélasser où jouer à des jeux tels les échecs, le Jackaroo ou le Carrom, autour d’une table entourée par des sièges en forme de blocs modulables pour accueillir un nombre varié de personnes.

La conception de cette création entièrement en bois récupéré sur place, a eu lieu en coopération avec une ébéniste française Anne Farouche qui s’est occupée de la marqueterie des pièces en bois dont en particulier le plateau de l’échiquier.

Son installation assure Ajlan a suscité un grand intérêt de la part d’un public de tous les âges et devra réintégrer Al Ula après l’exposition, « pour vivre dans son contexte natal et se patiner par le temps, le sable et la pluie ».

Créer pour l'espace public

L’espace public est aussi l’objet de la création de Leo Orta, qui a puisé dans la terre cuite pour concevoir des sièges et dans la fonte d’aluminium afin de fabriquer un banc qui s’apparente plus à de la sculpture plutôt qu'à un mobilier urbain classique.

« J’ai beaucoup apprécié mon séjour en Arabie saoudite » nous a confié Orta, car c’était « une occasion pour me confronter à un environnement totalement différent du mien et questionner la façon dont on utilise les ressources locales dans le domaine de la création plutôt que d’en importer ».

C’était également une occasion « à la fois d’avoir un échange sur l’utilisation des matériaux et les procédés de fabrication et de partager la vie des artisans sur place et apprendre de leurs méthodes ». 

Ce séjour était selon lui d’une grande richesse, aussi bien sur le plan humain que sur le plan professionnel et parmi les bons souvenirs qu’il en garde, celui où il a travaillé avec des artisans locaux en ayant à leur façon les pieds plongés dans la boue.

Pour le collectif « Hall Hauss » l’objectif est la détente avec une création géante qui s’étale sur plusieurs mètres et constitue une sorte de grand parterre pour s’allonger, se prélasser, prendre un repas mais aussi travailler.

Composée de grands coussins assemblés et munis d’accoudoirs, l’œuvre pourrait être une sorte de « Diwan » modernisé et mis au goût du jour en étant revêtu d’un tissu qui rappelle les couleurs variées du sable désertique. 

C’est d’ailleurs sur cette œuvre que les journalistes ont été invités à prendre place pendant la conférence de presse inaugurale de l’exposition.

Selon les commissaires de l’exposition Emily Marant et Arnaud Morand, les prototypes produits sur place des trois créations ont été revisités et réinterprétés en collaboration avec des artisans français.

 


Ronaldo du club Al-Nassr célèbre un milliard d'abonnés sur les réseaux sociaux

Il a battu le record du nombre de buts marqués en une saison par un joueur de la première division saoudienne, avec 35 buts lors de la saison 2023/2024. (AFP)
Il a battu le record du nombre de buts marqués en une saison par un joueur de la première division saoudienne, avec 35 buts lors de la saison 2023/2024. (AFP)
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  •  Le capitaine d'Al-Nassr a déclaré qu'il avait toujours apprécié ceux qui l'avaient soutenu au cours de son ascension vers la célébrité
  •  «Des rues de Madère aux plus grandes scènes du monde, j'ai toujours joué pour ma famille et pour vous. Aujourd'hui, un milliard d'entre nous sommes unis»

RIYAD: Cristiano Ronaldo a célébré, vendredi, une nouvelle étape dans sa carrière. Cette fois, l'exploit s'inscrit en dehors du terrain, puisque la star d'Al-Nassr a déclaré qu'il comptait désormais un milliard d'abonnés sur les réseaux sociaux.

L'attaquant portugais a remercié, sur les réseaux sociaux, ses fans qui ont rendu cela possible.

«Nous avons marqué l'histoire – 1 MILLIARD d’abonnés! C'est plus qu'un simple chiffre, c'est un témoignage de notre passion commune, de notre dynamisme et de notre amour pour le jeu et au-delà», a-t-il écrit.

Le capitaine d'Al-Nassr a déclaré qu'il avait toujours apprécié ceux qui l'avaient soutenu au cours de son ascension vers la célébrité.

«Des rues de Madère aux plus grandes scènes du monde, j'ai toujours joué pour ma famille et pour vous. Aujourd'hui, un milliard d'entre nous sommes unis.»

Il a partagé un collage de photos illustrant sa carrière dans des clubs tels que Manchester United, Juventus, Real Madrid et son équipe actuelle, Al-Nassr. Mais l'image la plus importante est celle de la légende portant le maillot rouge rubis emblématique du Portugal, qu'il a mené au titre de champion d'Europe en 2016. L'œuvre d'art comprend également sa famille et des selfies avec des fans au fil des ans.

«Vous m’avez accompagné à chaque étape du chemin, à travers tous les hauts et les bas», a écrit Ronaldo. «Ce voyage est notre voyage et, ensemble, nous avons montré qu'il n'y avait pas de limites à ce que nous pouvions accomplir.»

Le joueur compte 639 millions d'abonnés sur Instagram, 170 millions sur Facebook, 113 millions sur X (anicennement Twitter) et 60 millions sur la plateforme vidéo YouTube. Il en compte également 9 millions sur le réseau chinois Weibo et est présent sur Kuaishou.

En août, la star a pulvérisé le record de YouTube pour la chaîne à la croissance la plus rapide, atteignant cette étape quelques heures seulement après son lancement.

«Merci d'avoir cru en moi, de m'avoir soutenu et d'avoir fait partie de ma vie. Le meilleur reste à venir, et nous continuerons à aller de l’avant, à gagner et à écrire l'histoire ensemble», a-t-il écrit.

Autre fait marquant, Ronaldo est devenu le premier joueur de l'histoire du football à marquer 900 buts, en club et en sélection. Le joueur a réalisé cet exploit il y a une semaine en marquant un but contre la Croatie, dans le cadre de la Ligue des nations.

Ronaldo, la légende du football, s'est installé en Arabie saoudite en 2022 et s'est fait encore plus de fans dans le Royaume après son transfert au club Al-Nassr, basé à Riyad, qui l'a accueilli comme l'un des siens.

Il a battu le record du nombre de buts marqués en une saison par un joueur de la première division saoudienne, avec 35 buts lors de la saison 2023/2024.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Fashion Week de Londres: la mode « verte  » peine à prendre racine

Des mannequins présentent des créations lors d'un défilé pour la collection printemps/été 2024 d'Oxfam Style for Change, lors de la semaine de la mode à Londres, le 12 septembre 2024. (AFP)
Des mannequins présentent des créations lors d'un défilé pour la collection printemps/été 2024 d'Oxfam Style for Change, lors de la semaine de la mode à Londres, le 12 septembre 2024. (AFP)
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  • Dans un espace industriel souterrain du centre de Londres, des mannequins défilent, portant robes fleuries, tenues de travail tendance et en denim... des pièces d'occasion, toutes chinées dans les entrepôts de l'ONG Oxfam
  • L'association caritative s'est associée au site de vente de vêtements d'occasion Vinted pour ce défilé "Style for Change"

LONDRES: Dans un espace industriel souterrain du centre de Londres, des mannequins défilent, portant robes fleuries, tenues de travail tendance et en denim... des pièces d'occasion, toutes chinées dans les entrepôts de l'ONG Oxfam.

L'association caritative s'est associée au site de vente de vêtements d'occasion Vinted pour ce défilé "Style for Change" qui s'est tenu jeudi, au premier jour de la semaine de la mode de Londres. La plateforme de revente eBay proposait également un show basé sur la seconde main.

Des efforts qui peuvent néanmoins sembler maigres lorsque le même soir, le géant de la "fast fashion" H&M s'offrait un gigantesque coup de projecteur avec un show de la star Charli XCX.

Selon une étude de l'organisation à but non lucratif Collective Fashion Justice, publiée fin août, à peine 3,39% des 206 marques membres du British Fashion Council (BFC, la fédération britannique de la mode), se sont fixé un objectif de réduction des émissions.

Parmi ces griffes, seules cinq visent un objectif aligné sur l'Accord de Paris, qui cherche à limiter le réchauffement à 1,5°C par rapport à l'ère pré-industrielle.

Par contraste, 44% des entreprises britanniques ont mis en place un plan d'action climatique, selon des données récentes du "Climate-Ready Index" de l'assureur Aviva.

"La mode britannique est à la traîne (...) par rapport aux autres industries du Royaume-Uni", assure Emma Hakansson, à la tête de Collective Fashion Justice, interrogée par l'AFP.

Selon un rapport du cabinet Quantis en 2018, les industries mondiales de l'habillement et de la chaussure étaient responsables d'environ 8% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Et l'industrie textile pourrait représenter 26% des émissions carbone d'ici 2050, estimait en 2017 une étude de la fondation Ellen MacArthur.

- Faut-il être géant pour être vert? -

Si le géant au tartan Burberry espère désormais atteindre la neutralité carbone d'ici 2040, "fixer des objectifs de réduction de l'empreinte carbone", "pour une petite entreprise, c'est un véritable défi", souligne Caroline Rush, directrice du BFC, dans un entretien à l'AFP.

"Il faut une équipe capable de la mesurer, de comprendre comment la réduire, puis de partager cette information."

La fédération de la mode cherche à former une cinquantaine de marques à cela d'ici mars prochain, dans le cadre d'un programme subventionné par le gouvernement britannique.

De son côté, la Fashion Week de Copenhague impose à toutes les marques qui défilent une série d'exigences environnementales.

A New York, un "Fashion Act", actuellement en projet, obligerait les entreprises à réduire leurs émissions en incluant celles de leurs chaînes d'approvisionnement.

"Le cuir, la laine et le cachemire proviennent de chaînes d'approvisionnement" gourmandes en eau et qui rejettent du méthane, un gaz à effet de serre, souligne Mme Hakansson. Quant aux usines qui teignent et traitent les tissus, elles sont alimentées par des énergies fossiles.

- Eviter les "micro-tendances" -

Des solutions existent déjà pour "verdir" les matériaux. La créatrice anglaise Stella McCartney a depuis longtemps abandonné le cuir, préférant une alternative végétale, le mirum; et la société Arda Biomaterials fabrique une matière similaire à partir de déchets des brasseries au Royaume-Uni.

Nombre de marques proposent aussi des services de réparation ou de location de vêtements.

Interrogée par l'AFP en marge du défilé Oxfam qu'elle a imaginé, la pionnière de la mode durable et styliste Bay Garnett estime que la jeune génération a compris que l'occasion "est une façon cool de faire du shopping, en trouvant son propre style, une pièce unique".

Or "cultiver un sens du style personnel" permet d'éviter de "suivre les micro-tendances" et de ralentir le rythme auquel nous renouvelons le contenu de nos placards, estime la fondatrice du Collective Fashion Justice.

Encore faut-il que l'ensemble de la chaîne de recyclage suive. Submergé par les dons, le principal organisme de tri et de collecte de vêtements du Royaume-Uni a averti que les usines de traitement des textiles frôlaient leur capacité maximale.