Combats à Gaza, des dizaines de milliers de personnes encore déplacées

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Publié le Samedi 29 juin 2024

Combats à Gaza, des dizaines de milliers de personnes encore déplacées

  • L'armée avait débuté jeudi une opération à Choujaïya avec des tirs d'artillerie et d'hélicoptères
  • Des frappes israéliennes ont visé d'autres zones du nord de Gaza, «éliminant des dizaines de terroristes se cachant dans des écoles de l’Unrwa», l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens, a indiqué l'armée

TERRITOIRES PALESTINIENS : Appuyés par l'aviation, des soldats israéliens ont mené vendredi des opérations contre le Hamas palestinien dans la ville de Gaza, poussant des dizaines de milliers de personnes à la fuite, au 9e mois de la guerre qui fait craindre un embrasement régional.

L'armée avait débuté jeudi une opération à Choujaïya avec des tirs d'artillerie et d'hélicoptères. Elle y a fait état de la «présence de terroristes» et «d'infrastructures terroristes». Des soldats y ont pénétré et des avions militaires ont visé des «dizaines de sites» du Hamas.

Des colonnes de fumée se sont élevées au-dessus de Choujaïya après des frappes aériennes et des tirs d'obus, selon un correspondant de l'AFP.

La Défense civile et des témoins ont fait état de «nombreux morts».

«Des dizaines de milliers de civils» ont fui le secteur, a indiqué la Défense civile, après un appel de l'armée à évacuer.

- «Ca suffit» -

«Ça suffit! (...) Nous avons perdu nos enfants et nos maisons, et nous continuons à fuir d'un endroit à un autre», a lancé une Palestinienne en quittant le secteur.

«J'ai vu un char devant la mosquée de Chouhada qui tirait (sur des cibles). Mes parents et ma sœur étaient coincés dans la maison et je n'ai plus aucune nouvelle d'eux. Il y avait des martyrs dans les rues», a raconté Abdelkarim al-Mamlouk, un habitant de Gaza.

Des frappes israéliennes ont visé d'autres zones du nord de Gaza, «éliminant des dizaines de terroristes se cachant dans des écoles de l’Unrwa», l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens, a indiqué l'armée.

Dans le centre de la bande de Gaza, des sources médicales ont fait état de trois morts dont une fille à Deir el-Balah et des tirs d'artillerie ont été entendus à Nousseirat. Dans le sud, des tirs d'artillerie ont ciblé Khan Younès et Rafah.

Mohammad al-Mughair, un responsable de la Défense civile, a indiqué à l'AFP que les forces israéliennes avançaient dans l'ouest de Rafah et visaient le quartier général de son agence.

«Nous avons été visés, (les tirs) causant des dommages à deux camions de pompiers, une ambulance, et une petite excavatrice qui sert à sortir les blessés de sous les gravats» a-t-il dit, ajoutant que des membres de la Défense civile avaient été blessés.

Les troupes israéliennes ont lancé le 7 mai une offensive terrestre à Rafah, alors présentée par Israël comme le dernier grand bastion du Hamas. Mais les combats ont repris dans plusieurs autres régions, surtout dans le nord où des poches du Hamas demeurent.

- Conditions «désastreuses» -

L'offensive israélienne d'envergure à Gaza a été déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste contre Israël le 7 octobre qui a entraîné la mort de 1.195 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Durant l'attaque, 251 personnes ont été enlevées, dont 116 sont toujours retenues à Gaza, parmi lesquelles 42 sont mortes, selon l'armée.

Israël a promis de détruire le mouvement islamiste, au pouvoir à Gaza depuis 2007 et qu'il considère comme une organisation terroriste, de même que les Etats-Unis ou l'Union européenne.

Son offensive sur la bande de Gaza a fait jusqu'à présent 37.765 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas.

La guerre a provoqué une catastrophe humanitaire dans le petit territoire palestinien de 2,4 millions d'habitants, assiégé depuis le 9 octobre par Israël: l'eau et la nourriture manquent et le système de santé est à genoux.

Un total de 32 hôpitaux sur les 36 que compte la bande de Gaza ont été endommagés depuis le 7 octobre, et parmi eux 20 sont désormais hors-service, selon des chiffres communiqués vendredi par l'OMS.

Une chargée de mission de l'Unrwa, Louise Wateridge, a qualifié vendredi de «désastreuses» les conditions de vie dans le territoire.

- Au milieu des déchets -

Des habitants vivent dans des ruines d'immeubles ou des tentes autour d'un gigantesque tas de déchets, a-t-elle dit à la presse à Genève, en liaison vidéo depuis le centre de la bande de Gaza.

«Il n'y a pas d'eau, pas d'assainissement, pas de nourriture», a-t-elle ajouté à propos de Khan Younès.

Les craintes de voir le conflit se propager au Liban se sont amplifiées.

Au lendemain du début de la guerre, le puissant mouvement libanais Hezbollah a ouvert un front avec Israël en soutien au Hamas, et depuis, les échanges de tirs dans la zone frontalière sont presque quotidiens et parfois très intenses.

Le Hezbollah a dit vendredi avoir lancé plusieurs attaques sur des positions militaires israéliennes près de la frontière, et annoncé la mort d'un de ses combattants, tué par un tir israélien.

L'agence officielle libanaise a de son côté fait état de la mort de trois personnes, dont deux Palestiniens, dans une frappe israélienne sur le village de Kfar Kila.

Dans le nord d'Israël, les sirènes d'alerte à la roquette ont retenti plusieurs fois, d'après l'armée, qui a ensuite indiqué que trois drones avaient été lancés depuis le Liban avant de tomber en Galilée, sans faire de victimes.

 


Gaza: le directeur de l'hôpital al-Chifa et 55 prisonniers libérés par Israël

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Des dizaines de prisonniers palestiniens, dont le directeur de l'hôpital al-Chifa de la ville de Gaza arrêté en novembre, ont été libérés par Israël et transférés vers des centres médicaux de la bande de Gaza, a indiqué lundi une source médicale dans le territoire palestinien.

Israël "a libéré des dizaines de prisonniers de la bande de Gaza, dont le docteur Mohammed Abou Salmiya", à travers un point de passage à l'est de Khan Younès, a rapporté une source médicale de l'hôpital des martyrs d'Al Aqsa, dans la ville de Deir el-Balah (centre).

Cinq d'entre eux ont été admis dans cet établissement et les autres ont été transférés vers des hôpitaux de Khan Younès, d'après cette source.

Sollicitée par l'AFP à propos de la libération des prisonniers, l'armée israélienne a indiqué "vérifier ces informations".

Les forces israéliennes avaient arrêté Mohammed Abou Salmiya en novembre. Israël accuse le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, d'utiliser les hôpitaux à des fins militaires, ce qu'il dément.

"Sous sa direction, l'hôpital a été le théâtre de nombreuses activités terroristes du Hamas", avait alors déclaré l'armée, qui avait fouillé pièce par pièce l'établissement, le plus grand du territoire palestinien.

"La libération du directeur du centre médical Chifa à Gaza, avec des dizaines d'autres terroristes, est un renoncement à la sécurité", a estimé lundi le ministre israélien à la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, dans un message publié sur X.

Un correspondant de l'AFP à Deir el-Balah a vu des hommes retrouver leurs proches et les enlacer, à l'hôpital des martyrs d'Al Aqsa.

En mai, des associations palestiniennes de défense des droits des détenus avaient affirmé que deux Palestiniens, dont un médecin d'al-Chifa, étaient morts dans une prison israélienne, succombant à des "tortures" et à l'absence de soins.

L'armée israélienne avait indiqué à l'AFP "n'être pas informée" de tels faits.

Elle a ouvert une enquête le 19 décembre après la mort en détention de plusieurs Palestiniens arrêtés à Gaza depuis le 7 octobre.

La guerre dans la bande de Gaza a été déclenchée par l'attaque sans précédent, le 7 octobre, du Hamas sur le sol israélien, qui a entraîné la mort de 1.195 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

En riposte, l'armée israélienne a lancé une offensive de grande envergure à Gaza qui a coûté la vie à 37.877 Palestiniens, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas.


Le ministère saoudien des affaires étrangères met l'accent sur l'autonomisation féminine dans la diplomatie

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RIYADH : Le ministère des Affaires étrangères du Royaume a organisé dimanche un séminaire intitulé "Le rôle des femmes dans le travail diplomatique", a rapporté l'Agence de presse saoudienne.


L'événement, qui s'est déroulé à l'Institut d'études diplomatiques du prince Saud Al-Faisal, a été organisé à l'occasion de la Journée internationale de la femme dans la diplomatie, célébrée la semaine dernière par les Nations unies.


Parmi les participants figuraient le vice-ministre saoudien des affaires étrangères, Waleed bin Abdulkarim Al-Khuraiji, des ambassadrices du Royaume et des membres du corps diplomatique étranger.

Les participants ont discuté des réalisations et des défis auxquels sont confrontées les femmes dans le secteur.

Dans son allocution, M. Al-Khuraiji a souligné les progrès réalisés dans l'autonomisation des femmes dans divers secteurs du Royaume sous la direction du roi Salman et du prince héritier Mohammad bin Salman, dans le cadre de la Vision 2030.
Il a déclaré que les femmes saoudiennes occupent des postes d'ambassadeurs, de dirigeants d'organisations internationales et de membres de missions et de délégations étrangères.


Les parties yéménites reprennent les discussions sur l'échange de prisonniers à Mascate

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  • Plus de 800 détenus ont été libérés en avril 2023 à l'issue de négociations entre le gouvernement yéménite et les Houthis.

AL-MUKALLA : Le gouvernement internationalement reconnu du Yémen et la milice Houthi ont repris les négociations sur l'échange de prisonniers dans la capitale omanaise dimanche, suscitant l'espoir d'un nouvel accord qui pourrait libérer des centaines de prisonniers de guerre.

Sous l'égide de l'envoyé de l'ONU pour le Yémen, Hans Grundberg, et du Comité international de la Croix-Rouge, cinq délégués du gouvernement yéménite et le même nombre de délégués houthis se sont réunis dimanche à Mascate pour la première session de négociations en vue de parvenir à un nouvel accord d'échange de prisonniers, tandis que les organisations de défense des droits de l'homme demandaient instamment qu'il soit mis fin aux souffrances des prisonniers de guerre.

Majed Fadhail, porte-parole de la délégation gouvernementale, a déclaré à Arab News que le gouvernement yéménite cherchait à parvenir à un accord qui conduirait à la libération de toutes les personnes enlevées et détenues par les Houthis, y compris l'éminent homme politique Mohammed Qahtan.

"Notre principale exigence est la libération inconditionnelle de tous les prisonniers et de toutes les personnes enlevées", a déclaré M. Fadhail.

Abdulkader Al-Murtada, chef du comité national des Houthis pour les affaires des prisonniers, a déclaré à son arrivée à Mascate samedi qu'il espérait que ce cycle de négociations serait fructueux et conduirait à un nouvel accord.

"Que Dieu nous aide à résoudre cette question humanitaire", a-t-il déclaré dans un message publié sur X.

Plus de 800 détenus ont été libérés en avril 2023 à l'issue de négociations entre le gouvernement yéménite et les Houthis. Une autre série de discussions fructueuses entre les deux parties a abouti à la libération de 1 000 détenus en octobre 2020.

Le gouvernement yéménite a précédemment déclaré qu'il boycotterait les discussions avec les Houthis s'ils ne libéraient pas Mohammed Qahtan ou n'autorisaient pas sa famille à le contacter ou à lui rendre visite.

De leur côté, les Houthis ont accusé le gouvernement yéménite d'empêcher la réalisation des conditions convenues lors d'un précédent cycle de discussions sur l'échange de prisonniers, qui prévoyait des visites dans les prisons de l'autre partie.

Parallèlement, l'organisation de défense des droits de l'homme SAM, basée à Genève, et l'association Mothers of Abductees, qui représente des milliers de femmes proches de prisonniers de guerre, ont lancé un appel commun au gouvernement yéménite et aux Houthis à Mascate pour qu'ils parviennent à un accord afin de libérer tous les prisonniers et de les réunir avec leurs familles. Ils ont également appelé les médiateurs internationaux à faire pression sur les deux parties pour qu'elles libèrent les prisonniers.

"La souffrance des captifs, des personnes enlevées et de leurs familles doit être une priorité. C'est plus qu'un problème politique, c'est un problème humanitaire qui affecte la vie et la dignité des gens", ont déclaré les deux groupes de défense des droits de l'homme.

La guerre au Yémen a commencé il y a une dizaine d'années lorsque les Houthis se sont emparés de la capitale du Yémen, Sanaa, et ont fini par assigner à résidence l'ancien président du Yémen, Abed Rabbo Mansour Hadi.

La Coalition pour le rétablissement de la légitimité au Yémen est intervenue militairement au Yémen en mars 2015, faisant pencher la balance du pouvoir en faveur du gouvernement yéménite et permettant à ses troupes de stopper les avancées des Houthis tout en prenant le contrôle de plus de 70 % du territoire yéménite.

Les Houthis dominent toujours les zones très peuplées du Yémen, notamment Sanaa et Ibb.

La reprise des pourparlers sur l'échange de prisonniers dimanche est intervenue alors que deux membres des forces gouvernementales yéménites ont été tués et sept autres blessés lors d'une attaque des Houthis dans la province de Hodeidah, à l'ouest du pays.

Un officier militaire local a déclaré à Arab News que les Houthis avaient attaqué les troupes des Brigades des Géants du gouvernement dans le district de Hodeidah dimanche matin, tuant deux soldats et en blessant sept, dans la dernière série d'escalade militaire des Houthis à travers le pays.

L'officier a parlé sous couvert d'anonymat car il n'était pas autorisé à parler aux médias.

L'attaque des Houthis à Hodeidah s'est produite moins d'une journée après que l'armée yéménite a déclaré avoir tué quatre Houthis, dont un commandant de campagne, en repoussant une attaque des Houthis dans la province méridionale de Taiz.