France: L'ambitieux Gabriel Attal, étoile filante à Matignon

L'ambitieux Permier ministre français Gabriel Attal pourrait quitter Matignon sans avoir eu le temps d'y planter son arbre ni aller au bout de ses dossiers, mais non sans y avoir semé des graines pour l'après. (AFP)
L'ambitieux Permier ministre français Gabriel Attal pourrait quitter Matignon sans avoir eu le temps d'y planter son arbre ni aller au bout de ses dossiers, mais non sans y avoir semé des graines pour l'après. (AFP)
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Publié le Vendredi 28 juin 2024

France: L'ambitieux Gabriel Attal, étoile filante à Matignon

  • Passé du socialisme au macronisme, il emprunte désormais des codes sarkozystes: il défend les «classes moyennes» et la «France qui se lève tôt» et prône «l'autorité» à l'école
  • «Son enjeu, c'est de passer de la communication à la concrétisation», estimait en mars un cadre de la majorité, selon qui il a depuis «gagné en épaisseur» et s'est révélé «en bon leader de campagne»

PARIS: Coupé dans son élan par la dissolution de l'Assemblée nationale, l'ambitieux Permier ministre français Gabriel Attal pourrait quitter Matignon sans avoir eu le temps d'y planter son arbre ni aller au bout de ses dossiers, mais non sans y avoir semé des graines pour l'après.

Nommé le 9 janvier au terme d'une ascension spectaculaire, le bail du plus jeune Premier ministre de la Ve République risque de se terminer le soir du deuxième tour, le 7 juillet, si le camp présidentiel n'obtient que la troisième place comme l'envisagent les sondages.

Soit deux jours avant d'atteindre les six mois passés à Matignon, qui permettent d'être élevé à la dignité de grand-croix de l'ordre national du Mérite. Et sans avoir, comme le veut la tradition, planté un arbre dans le jardin de la résidence officielle des Premiers ministres français.

Auréolé d'un profil plus "politique" et communicant que sa prédécesseure Elisabeth Borne, Gabriel Attal impose dès la passation sa marque: se déplacer souvent, communiquer beaucoup. Trop selon certains, s'attirant les foudres des oppositions qui l'accusent d'accaparer les médias et de "baratiner".

D'autres dénoncent "un mépris" envers les Français ou critiquent son jeune âge, la cheffe du Rassemblement national (RN, extrême droite) Marine Le Pen raillant un Premier ministre dont "l'autorité va comme un tablier à une vache".

Gabriel Attal assume et continue d'occuper le terrain, à défaut d'avoir une majorité absolue à l'Assemblée nationale.

Un membre du gouvernement se dit "bluffé" par ce Premier ministre qui, à 35 ans, "dans la lessiveuse de Matignon, réussit à la fois à conserver sa capacité à porter la parole, à nouer une relation avec les Français, tout en prenant en main les dossiers".

A l'inverse, un familier des rouages gouvernementaux pointe un homme qui entend "tout maîtriser en terme de com’", plutôt que "mener des politiques publiques sur le fond, de manière solide".

Emancipation 

Diplômé de Sciences po, quatre fois ministre (Jeunesse, porte-parolat, Budget et Education), le jeune chef du gouvernement agace parfois avec son image de "premier de la classe".

Passé du socialisme au macronisme, il emprunte désormais des codes sarkozystes: il défend les "classes moyennes" et la "France qui se lève tôt", prône "l'autorité" à l'école, où il veut remettre l'uniforme après avoir interdit l'abaya, souhaite des sanctions aggravées pour les mineurs délinquants.

"Son enjeu, c'est de passer de la communication à la concrétisation", estimait en mars un cadre de la majorité, selon qui il a depuis "gagné en épaisseur" et s'est révélé "en bon leader de campagne".

Gabriel Attal est pourtant entré à reculons dans celle des européennes.

Présenté dans son camp comme "l'arme anti-Bardella", sa prestation télévisée remarquée face au président du RN n'a pas réussi à faire bouger les sondages, et la liste de la majorité finit à 14,6%, à 16 points de celle de l'extrême droite.

"Brutale", la dissolution qui suit, sur laquelle M. Attal n'a pas été consulté, passe mal. Son mutisme pendant deux jours en dit long.

Le Premier ministre tente alors de renverser la vapeur en sa faveur, alors que l'image du chef de l'Etat suscite un rejet grandissant, et d'apparaître comme un recours pour son camp: il multiplie les passages dans les médias et les déplacements.

Présenté par Emmanuel Macron comme un de ses potentiels héritiers, il s'émancipe en appelant les Français à le "choisir".

Ce fils d'un producteur de cinéma a fréquenté les bancs de la huppée Ecole alsacienne à Paris, repart dans sa circonscription des Hauts-de-Seine, près de Paris, voisine de celle de son ancien compagnon, ministre des Affaires étrangères sortant, Stéphane Séjourné.

Il simplifie son discours, appelle à voter pour le "bloc central" face aux "deux extrêmes" qui enverraient le pays "dans le mur".

Beaucoup dans la majorité lui voit un avenir, au parti ou dans le groupe. "Mais s’il y a 100 députés à la fin (au lieu de 169) tout ça c'est de la littérature", prévient un allié.


Bardella exige de Barnier que «  les sujets du Rassemblement national » soient pris en compte par le futur gouvernement

Jordan Bardella, en déplacement à la foire de Chalons-en-Champagne, a exigé samedi du nouveau Premier ministre Michel Barnier que "les sujets du Rassemblement national" soient pris en compte par le futur gouvernement. (AFP)
Jordan Bardella, en déplacement à la foire de Chalons-en-Champagne, a exigé samedi du nouveau Premier ministre Michel Barnier que "les sujets du Rassemblement national" soient pris en compte par le futur gouvernement. (AFP)
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  • Michel Barnier, sans majorité absolue, sera sous la menace permanente d'une motion de censure du Rassemblement national, loin des périodes de cohabitation sous la Ve République
  • Sur TF1 vendredi soir, Michel Barnier a vanté sa "capacité à négocier" et assuré qu'il "respectait" les électeurs du Rassemblement national même s'il n'a "rien en commun" avec le parti d'extrême droite

PARIS: Jordan Bardella, en déplacement à la foire de Chalons-en-Champagne, a exigé samedi du nouveau Premier ministre Michel Barnier que "les sujets du Rassemblement national" soient pris en compte par le futur gouvernement, estimant que le locataire de Matignon était "sous surveillance".

"Monsieur Barnier est aujourd'hui à la tête d'un futur gouvernement fragile dans lequel il devra intégrer dans les préoccupations, dans l'action qui seront les siennes, les sujets qui sont ceux du Rassemblement national", a déclaré Jordan Bardella à la presse.

"Je souhaite que le Premier ministre et le futur gouvernement puissent non seulement se mettre au travail, mais qu'ils puissent être attentifs aux exigences qui sont désormais les nôtres. Et je crois qu'à compter de ce jour, M. Barnier est un Premier ministre sous surveillance (...) d'un parti politique qui est désormais incontournable dans le jeu parlementaire", a-t-il ajouté.

Michel Barnier, sans majorité absolue, sera sous la menace permanente d'une motion de censure du Rassemblement national, loin des périodes de cohabitation sous la Ve République.

M. Barnier "a exprimé un certain nombre d'inquiétudes lors de la primaire (de la droite en 2021) sur la question de l'immigration, avec des positionnements extrêmement forts. Maintenant, nous attendons sur les questions de sécurité migratoire et sur la question du pouvoir d'achat que les sujets que nous avons portés puissent aussi se retrouver dans la politique qu'il va conduire", a ajouté le patron du RN.

Sur TF1 vendredi soir, Michel Barnier a vanté sa "capacité à négocier" et assuré qu'il "respectait" les électeurs du Rassemblement national même s'il n'a "rien en commun" avec le parti d'extrême droite.

"Nous avons, nous aurons sans doute un rôle d'arbitre dans les prochains mois et à compter d'aujourd'hui", a assuré le chef du RN, car "la vie politique dans son fonctionnement ne peut plus se passer d'un mouvement politique qui compte 143 députés à l'Assemblée nationale".

Il a précisé qu'entre Lucie Castets, candidate du Nouveau Front populaire au poste de Première ministre, et "Monsieur Barnier, moi je fais le choix de rendre possible le moindre mal et il nous a été préférable de porter le bénéfice du doute plutôt sur M. Barnier que sur Mme Castets".

Mais cela "ne veut pas dire que nous nous interdisons toute forme de censure au cours des prochains mois", a-t-il prévenu.


Une cinquantaine de migrants secourus dans la Manche, dont l'un tombé à l'eau

Cinquante-sept personnes présentes à bord de l'embarcation ont par ailleurs demandé de l'aide mais une quinzaine ont "refusé l'assistance" et "poursuivi leur route sous une surveillance adaptée" des secours, a relaté cette même source. (AFP)
Cinquante-sept personnes présentes à bord de l'embarcation ont par ailleurs demandé de l'aide mais une quinzaine ont "refusé l'assistance" et "poursuivi leur route sous une surveillance adaptée" des secours, a relaté cette même source. (AFP)
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  • Une cinquantaine de migrants qui tentaient de rejoindre l'Angleterre ont été secourus samedi matin au large de Berck (Pas-de-Calais), dont l'un était tombé à l'eau
  • Un migrant à bord de cette embarcation a signalé au centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (Cross) Gris-Nez qu'une personne était tombée à l'eau

LILLE: Une cinquantaine de migrants qui tentaient de rejoindre l'Angleterre ont été secourus samedi matin au large de Berck (Pas-de-Calais), dont l'un était tombé à l'eau, et des recherches ont été menées pour retrouver deux disparus potentiels, a indiqué la préfecture maritime dans un communiqué.

Un migrant à bord de cette embarcation a signalé au centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (Cross) Gris-Nez qu'une personne était tombée à l'eau, a relaté la préfecture de la Manche et de la mer du Nord (Premar) dans un communiqué, quatre jours après un naufrage meurtrier dans la Manche.

Les secours sont parvenus à relocaliser et à récupérer cette personne "consciente". Elle a été "déposée à terre et prise en charge par la structure mobile d'urgence et de réanimation (Smur)", a ajouté la Premar.

Cinquante-sept personnes présentes à bord de l'embarcation ont par ailleurs demandé de l'aide mais une quinzaine ont "refusé l'assistance" et "poursuivi leur route sous une surveillance adaptée" des secours, a relaté cette même source.

"Compte tenu des risques encourus par les migrants en cas d'actions contraignantes pour les obliger à embarquer sur les moyens de sauvetage de l'Etat (...) le choix est fait de les laisser poursuivre leur route", a expliqué la Premar dans son communiqué.

Une fois l'opération de sauvetage terminée, des personnes secourues ont informé les secours "que deux personnes" étaient "tombées à mer" pour "venir en aide à la première personne tombée à l'eau".

Des recherches ont alors été menées par des moyens maritimes, aéronautiques et terrestres "pour tenter de retrouver d'autres éventuelles personnes à la mer", mais "les deux autres personnes signalées comme potentiellement tombées à l'eau n'ont pas pu être relocalisées et récupérées", a résumé la Premar.

Le secteur ayant été "intégralement investigué", le préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord a décidé "d'interrompre les recherches". Une enquête a été ouverte par le parquet de Boulogne-sur-Mer.

Mardi, au moins douze migrants sont morts en tentant de traverser la Manche quand l'embarcation sur laquelle ils se trouvaient s'est disloquée.

Depuis janvier 2024, au moins 37 personnes ont perdu la vie dans ces traversées, ce qui en fait l'année la plus meurtrière depuis le début du phénomène des bateaux de fortune sur la Manche.


Un homme tue sa compagne et ses deux enfants en Seine-et-Marne

Cette photographie montre un papier portant l'inscription « Une femme »  parmi d'autres bateaux en papier portant les âges et les prénoms des victimes de féminicides flottant le long de la Seine lors d'un hommage aux 900 féminicides survenus depuis l'élection de l'actuel président de la République française, à Paris, le 14 mai 2024. (AFP)
Cette photographie montre un papier portant l'inscription « Une femme » parmi d'autres bateaux en papier portant les âges et les prénoms des victimes de féminicides flottant le long de la Seine lors d'un hommage aux 900 féminicides survenus depuis l'élection de l'actuel président de la République française, à Paris, le 14 mai 2024. (AFP)
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  • L'homme a été interpellé aux alentours de 6H00 par un policier hors service alors qu'il venait de prendre à partie un autre homme dans la rue
  • La Section de recherches de Paris a été chargée de l'enquête, en co-saisine avec la Brigade de recherches de Melun

PARIS: Un homme a tué à coups de couteau sa compagne et ses deux enfants, âgés de un et cinq ans, à Mormant, en Seine-et-Marne, a appris l'AFP samedi de sources proches du dossier.

L'homme a été interpellé aux alentours de 6H00 par un policier hors service alors qu'il venait de prendre à partie un autre homme dans la rue, a précisé l'une des sources.

L'homme a alors indiqué "avoir tué sa famille", a-t-elle ajouté.

La Section de recherches de Paris a été chargée de l'enquête, en co-saisine avec la Brigade de recherches de Melun.

Contacté par l'AFP, le parquet de Melun n'avait pas donné suite pour l'heure.

En 2023, plus de 60 enfants ont été tués par leurs parents, selon La Voix de l'Enfant, une association qui réalise un décompte à partir des cas rapportés dans les médias. Un rapport remis au gouvernement en 2019 estimait qu'un enfant était tué tous les cinq jours.

En moyenne, un féminicide survient tous les trois jours en France. Selon le ministère de la Justice, il y a eu 94 féminicides en 2023, contre 118 en 2022.