PARIS: Quelque 200 personnalités socialistes, écologistes et macronistes appellent mardi la droite, le centre et la gauche à "afficher clairement dès maintenant" qu'ils mettront en place un accord de désistement entre les deux tours des législatives contre le Rassemblement national.
Cet accord "devrait être affiché clairement dès maintenant, sans attendre le 30 juin (date du 1er tour, ndlr), par les responsables de toutes les forces démocratiques, qu'elles appartiennent au Nouveau Front populaire, à la majorité sortante ou à la droite républicaine", estiment dans Le Monde les signataires parmi lesquels Olivier Faure, le patron du PS, Marine Tondelier, cheffe des Écologistes, mais aussi Clément Beaune et Agnès Pannier-Runacher, ancien et actuelle ministres d'Emmanuel Macron.
"Nous mesurons combien ce choix est difficile compte tenu de l'importance des divergences" qui opposent les camps, poursuivent les signataires dans lesquels on retrouve l'ancien dirigeant de la CFDT Laurent Berger mais aucune personnalité de La France insoumise.
"Le ravalement de façade opéré ces dernières années par le Rassemblement national (RN) ne doit tromper personne en effet: l'extrême droite reste ce qu'elle a toujours été, une ennemie décidée de la démocratie et un propagateur de haine", assurent-ils, mettant "en garde contre cette dangereuse illusion" qu'une fois au pouvoir l'extrême droite "ferait la preuve de son incapacité à gérer le pays".
"Comme de nombreux exemples l'ont montré, dans le passé mais aussi aujourd'hui en Hongrie avec Viktor Orban ou encore en Russie avec Vladimir Poutine, l'extrême droite excelle à changer les règles du jeu, à éliminer les contre-pouvoirs et à anesthésier le débat public", expliquent les signataires.
"On sait quand elle arrive au pouvoir, mais on ne sait jamais quand et comment elle le quittera", préviennent-ils.
Dans l'immédiat, le camp macroniste et Les Républicains (LR) se sont refusés à donner une consigne générale de désistement de leurs candidats si ces derniers sont les moins bien placés dans une triangulaire comprenant un candidat RN, lors du second tour le 7 juillet. A gauche, seule Marine Tondelier a annoncé que les candidats écologistes se retireraient s'ils arrivent troisième.