LONDRES: Wikipédia a qualifié l’Anti-Defamation League (ADL), une importante organisation israélienne de défense des droits civiques, de «généralement non fiable» en ce qui concerne son travail sur le conflit israélo-palestinien, la retirant de fait de sa liste de sources fiables.
Les rédacteurs de la plus grande encyclopédie en ligne du monde ont conclu que l’ADL, connue comme la première organisation juive de défense des droits civiques aux États-Unis, ne peut être considérée comme une source d’information neutre sur l’antisémitisme et la crise israélo-palestinienne.
«L’ADL ne semble plus adhérer à une définition sérieuse, courante et intellectuellement convaincante de l’antisémitisme, mais elle a plutôt cédé à la politisation éhontée du sujet même sur lequel elle était considérée comme fiable à l’origine», a écrit dans un fil de discussion un rédacteur connu sous le nom d’«Iskandar323», qui a lancé la discussion sur l’ADL.
Les rédacteurs ont souligné que la définition du sionisme, le mouvement nationaliste juif qui prône la création d’un État israélien, était l’une des principales raisons de la déclassification.
Cette décision, qui place l’ADL sur un pied d’égalité avec les tabloïds, porte un coup dur au statut historique de l’organisation en tant que source clé d’informations sur le suivi de l’antisémitisme aux États-Unis.
L’ADL a fait l’objet d’un examen minutieux en raison de ses méthodes et de sa définition rigide de l’antisémitisme.
Les experts ont à plusieurs reprises exprimé leur scepticisme quant à la décision de l’organisation de classer comme antisémites les manifestations comportant des «chants et slogans antisionistes».
Les critiques soutiennent que cette classification ne représente pas tout le spectre de l’antisémitisme, car elle exclut les progressistes juifs et d’autres personnes critiques à l’égard d’Israël.
Selon le journal juif américain The Forward, au moins 3 000 incidents soulèvent des inquiétudes quant au système d’enregistrement de l’ADL.
Cette décision semble refléter la position du PDG de l’ADL, Jonathan Greenblatt, qui a déclaré dans un discours prononcé en 2022 que «l’antisionisme est de l’antisémitisme, point final».
M. Greenblatt est souvent critiqué pour sa prise de position ferme sur cette question et il a été accusé d’adopter une approche partisane à l’égard d’Israël.
En novembre, il a soutenu Elon Musk, qui avait publié une théorie du complot antisémite sur son compte X. Plus récemment, il a qualifié les étudiants américains qui manifestent en solidarité avec Gaza d’«alliés» de l’Iran et a comparé le keffieh palestinien à une croix gammée.
Dans un communiqué, l’ADL indique que la décision de Wikipédia s’inscrivait dans le cadre d’une «campagne qui vise à délégitimer l’ADL».
«Il s’agit d’une triste nouvelle pour la recherche et l’éducation, mais l’ADL ne se laissera pas décourager dans sa lutte de longue date contre l’antisémitisme et contre toutes les formes de haine», ajoute le communiqué.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com