RIYAD: L’Arabie saoudite a été classée troisième parmi les pays du Golfe selon l’indice mondial de transition énergétique (ETI), d’après les derniers résultats publiés par le Forum économique mondial (WEF).
Le rapport, intitulé «Favoriser une transition énergétique efficace en 2024», évalue 120 pays sur la base des performances de leurs systèmes énergétiques, mettant l’accent sur l’équité, la durabilité environnementale, la sécurité énergétique et l’état de préparation à la transition.
L’Arabie saoudite occupe la 58e place au classement général, avec un score ETI de 55,9 et un score de préparation à la transition de 45,4.
Ce dernier chiffre s’explique par divers facteurs, notamment la stabilité de l’environnement politique, le niveau d’engagement politique et le climat d’investissement, l’accès aux capitaux, l’engagement des consommateurs, le développement et l’adoption de nouvelles technologies.
Ce classement reflète les progrès réalisés par le Royaume dans ses efforts pour trouver un équilibre entre ses réserves d’énergie et ses objectifs de développement durable, dans un contexte de volatilité économique mondiale et d’avancées technologiques.
Les pays du monde entier procèdent à une restructuration de leurs systèmes énergétiques en réponse aux engagements mondiaux, tels que l’accord de Paris de 2015, et aux décisions prises lors d’événements tels que la COP28, qui s’est achevée à Dubaï en décembre dernier.
Ces dernières années, les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) ont annoncé des initiatives régionales et des objectifs nationaux ambitieux en vue de lutter contre le changement climatique. Les Émirats arabes unis (EAU) et Oman se sont engagés à atteindre l’objectif «zéro émission nette» d’ici à 2050, tandis que l’Arabie saoudite s’est fixé cet objectif pour 2060 et a lancé l’Initiative verte pour le Moyen-Orient.
Le Qatar est en tête des États du CCG dans l’Indice de transition énergétique, se classant 50e avec un score de 57,3. Les Émirats arabes unis, quant à eux, sont en 52e position, avec un score ETI de 57.
Oman occupe la 62e place, tandis que Bahreïn et le Koweït ont décroché respectivement la 103e et la 104e place.
Le rapport insiste sur le fait que les nations doivent impérativement réformer leurs systèmes énergétiques, mettre en place des solutions énergétiques propres et améliorer l’efficacité afin de parvenir à des transitions mondiales durables.
Il souligne que si des progrès ont été accomplis, des défis tels que les tensions géopolitiques continuent d’influer sur la trajectoire de cette transformation.
«Le paysage mondial se caractérise par une volatilité économique, des tensions géopolitiques accrues et des évolutions technologiques. Cette incertitude se reflète dans l’ETI, qui a enregistré une baisse du taux d’amélioration au cours des trois dernières années», note le rapport.
Les pays en tête du classement ETI pour 2024 sont principalement européens. La Suède et le Danemark occupent les premières places grâce à leurs cadres politiques solides, à leurs investissements dans les énergies propres et à l’innovation technologique, selon le document.
La disparité des scores ETI entre les économies avancées et les économies en développement a diminué, avec un déplacement notable du centre de gravité de la transition énergétique vers les pays en développement. Malgré ces progrès, les investissements dans les énergies propres sont restés fortement concentrés dans les pays développés et en Chine.
Le rapport met l’accent sur la nécessité cruciale d’un soutien financier de la part des pays développés afin de faciliter une transition énergétique équitable dans les pays émergents et en développement.
«Les scores moyens de l’indice mondial de transition énergétique ont atteint leur niveau le plus élevé, 107 pays sur 120 ayant progressé au cours de la dernière décennie», indique le rapport.
Alors que les pays du monde entier s’efforcent d’assurer un avenir énergétique durable, le rapport appelle à des efforts concertés en matière d’élaboration des politiques : «Le message de l’ETI cette année est clair: il n’y a pas de temps à perdre. Les décideurs du monde entier doivent agir de manière décisive et concertée pour accélérer la transition vers un avenir énergétique équitable, sûr et durable.»
L’Arabie saoudite est en train de devenir un leader proactif en matière de politiques de transition énergétique, affirme le Fonds monétaire international (FMI) dans un rapport publié en mars. En effet, le Royaume est à l’origine d’initiatives vertes qui visent à atténuer les défis économiques posés par la transition vers la durabilité.
L’étude précise que l’Initiative verte saoudienne, lancée en 2021, a pour objectif de lutter contre le changement climatique et de réduire les émissions de carbone.
«L’initiative verte est axée sur trois objectifs, notamment l’augmentation de la part des énergies renouvelables dans la production d’électricité jusqu’à 50% d’ici à 2030 et le déploiement de technologies d’économie circulaire à faible émission de carbone, parmi lesquelles le captage, l’utilisation et le stockage du carbone», explique le rapport.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com