Législatives en France: Macron exclut de démissionner «  quel que soit le résultat »

Emmanuel Macron a exclu de démissionner "quel que soit le résultat" des élections législatives anticipées convoquées après la défaite de son camp aux européennes, dans un entretien publié mardi par le Figaro Magazine. (AFP).
Emmanuel Macron a exclu de démissionner "quel que soit le résultat" des élections législatives anticipées convoquées après la défaite de son camp aux européennes, dans un entretien publié mardi par le Figaro Magazine. (AFP).
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Publié le Mardi 11 juin 2024

Législatives en France: Macron exclut de démissionner «  quel que soit le résultat »

  • Emmanuel Macron a exclu de démissionner "quel que soit le résultat" des élections législatives anticipées
  • Interrogé sur le risque que le Rassemblement national (RN, extrême droite), en cas de victoire, demande sa démission, le président français a balayé cette hypothèse

PARIS: Emmanuel Macron a exclu de démissionner "quel que soit le résultat" des élections législatives anticipées convoquées après la défaite de son camp aux européennes, dans un entretien publié mardi par le Figaro Magazine.

Interrogé sur le risque que le Rassemblement national (RN, extrême droite), en cas de victoire, demande sa démission, le président français a balayé cette hypothèse selon l'hebdomadaire. "Ce n'est pas le RN qui écrit la Constitution, ni l'esprit de celle-ci. Les institutions sont claires, la place du président, quel que soit le résultat l'est aussi. C'est un intangible pour moi", a-t-il répondu.

 


La France commence à voter samedi pour des législatives historiques

Le député européen Raphael Glucksmann (à droite) arrive pour prononcer un discours lors d'une visite de soutien à la campagne d'un candidat local de la coalition de gauche "Nouveau Front Populaire" pour les élections législatives, à Rouen avec la cathédrale en arrière-plan, dans le nord-ouest de la France, le 28 juin 2024. (Photo Lou Benoist  AFP)
Le député européen Raphael Glucksmann (à droite) arrive pour prononcer un discours lors d'une visite de soutien à la campagne d'un candidat local de la coalition de gauche "Nouveau Front Populaire" pour les élections législatives, à Rouen avec la cathédrale en arrière-plan, dans le nord-ouest de la France, le 28 juin 2024. (Photo Lou Benoist AFP)
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  • Quelque 49 millions d'électeurs français sont appelés à renouveler la totalité de l'Assemblée nationale, soit 577 députés, lors de ce scrutin à deux tours, dimanche et le 7 juillet, qui pourrait bouleverser durablement l'horizon politique de la France
  • Samedi, les électeurs français de Saint‑Pierre‑et‑Miquelon ont ouvert le bal à 08H00 locales (10H00 GMT) et ceux des Antilles, de Guyane, de Polynésie française ou encore ceux vivant sur le continent américain leur emboîtent le pas

PARIS : Le premier tour d'élections législatives historiques a débuté samedi en France avec l'ouverture des bureaux de vote de certains territoires d'outre-mer et la participation est attendue en forte hausse ce week-end à ce scrutin où l'extrême droite est donnée favorite loin devant le camp du président Emmanuel Macron.

Quelque 49 millions d'électeurs français sont appelés à renouveler la totalité de l'Assemblée nationale, soit 577 députés, lors de ce scrutin à deux tours, dimanche et le 7 juillet, qui pourrait bouleverser durablement l'horizon politique de la France.

Le chef de l'Etat a provoqué ces élections anticipées en annonçant le 9 juin la dissolution de l'Assemblée, le soir même de la victoire de l'extrême droite aux élections européennes.

Samedi, les électeurs français de SaintPierreetMiquelon, archipel de l'Atlantique Nord proche du Canada, ont ouvert le bal à 08H00 locales (10H00 GMT) et ceux des Antilles, de Guyane, de Polynésie française ou encore ceux vivant sur le continent américain leur emboîtent le pas.

Les Français de métropole se rendront aux urnes dimanche.

Report de vacances, explosion du nombre de procurations, les électeurs devraient être nombreux à se mobiliser pour ce scrutin à suspense, dont la principale inconnue est de savoir si l'Assemblée nationale sera dominée pour la première fois de la Ve République par l'extrême droite.

Le jeune responsable du parti d'extrême droite du Rassemblement national (RN) Jordan Bardella, 28 ans, peut-il remplacer au poste de Premier ministre Gabriel Attal, le chef de la majorité sortante ? La gauche peut-elle créer une surprise ? A défaut de réponses définitives, les premiers résultats attendus dès 20H00 dimanche devraient permettre d'y voir plus clair.

La campagne éclair s'est achevée vendredi à minuit. Jusqu'à dimanche soir, les candidats n'ont plus le droit de parole dans les médias ou de se déplacer sur le terrain et la publication des sondages est interdite.

Sondeurs et politiques s'attendent à une participation en très forte hausse par rapport aux législatives de 2022, pour lesquelles 47,51% des électeurs s'étaient déplacés. Cette fois-ci, la participation pourrait atteindre voire dépasser les deux tiers des inscrits.

Ce regain est dû en partie aux conséquences potentiellement historiques de ces législatives qui, pour la première fois depuis 1997, ne seront pas alignées avec le scrutin présidentiel.

- Le camp Macron sous pression -

Signes de la forte mobilisation attendue les 30 juin et 7 juillet : le nombre de procurations a grimpé en flèche pour dépasser les 2 millions, et le vote en ligne ouvert jusqu'à jeudi aux Français résidant à l'étranger a atteint un record (410.000 votes contre 250.000 en 2022).

Deux enquêtes d'opinion parues vendredi (Ifop pour LCI-Figaro-Sud Radio, et Odoxa pour Public Sénat-presse régionale-Nouvel Obs) créditaient le camp d'extrême droite de 35 à 36,5% des voix.

L'alliance du Nouveau Front populaire qui réunit tous les partis de gauche dont La France Insoumise (LFI, gauche radicale), est, elle, donnée autour de 27,5-29% des voix, quand le camp macroniste serait relégué autour des 20,5-21% des suffrages, selon ces instituts.

Et selon certaines enquêtes d'opinion, l'obtention d'une majorité absolue (289 députés au moins) est désormais envisageable pour le Rassemblement national et ses alliés.

Les projections en siège se heurtent toutefois à de sérieuses inconnues, à commencer par le nombre de triangulaires (trois candidats au second tour) dimanche soir, attendu en très forte hausse là encore, et le nombre de désistements dans les heures qui suivront pour tenter d'unir des voix contre le RN.

C'est sur le camp d'Emmanuel Macron que la pression est la plus forte. Le président français a promis jeudi «la plus grande clarté» sur l'attitude à suivre dans l'entre-deux tours. Plusieurs figures du camp présidentiel poussent de leur côté pour un accord de désistement clair, voire pour la fin de la tentation du «ni RN, ni LFI».

- Faire plus et mieux -

La campagne, qui a duré trois semaines, a été marquée par des incidents sur le terrain avec plusieurs candidats et militants agressés dans un contexte d'antagonismes exacerbés entre les trois blocs qui s'accusent mutuellement de violences.

Elle s'est achevée sur les accusations de Gabriel Attal de racisme à l'encontre de candidats du RN.

Vendredi, sur la chaîne de télévision M6, le Premier ministre a assuré avoir «compris le message qui a été envoyé au moment des élections européennes».

L'étoile montante des centristes espère toujours déjouer des pronostics défavorables pour le camp présidentiel.

«On nous dit qu'il faut faire plus et mieux sur le pouvoir d'achat, la sécurité notamment. On nous dit qu'il faut aussi faire différemment, associer davantage les Français à nos décisions (...)», a déclaré le Premier ministre, appelant à pouvoir «appliquer» lui-même ce programme à l'issue du scrutin.

Le chef de l'Etat Emmanuel Macron réunira lundi à midi Gabriel Attal et ses ministres au palais présidentiel de l'Elysée à six jours du second tour, a appris l'AFP de sources gouvernementales. Les questions des désistements et de la stratégie face à l'extrême droite seront sans aucun doute au menu des discussions.


Législatives: Macron réunira le gouvernement lundi midi

Le président français Emmanuel Macron s'adresse à la presse à la fin du sommet du Conseil européen au siège de l'UE à Bruxelles, le 28 juin 2024. (Photo: AFP)
Le président français Emmanuel Macron s'adresse à la presse à la fin du sommet du Conseil européen au siège de l'UE à Bruxelles, le 28 juin 2024. (Photo: AFP)
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  • Gabriel Attal et les membres du gouvernement se retrouveront autour du chef de l'Etat, à six jours du second tour, alors que l'hypothèse d'une accession de l'extrême droite au pouvoir est sur la table
  • Emmanuel Macron n'a toujours pas publiquement tranché, mais semble se diriger vers un mot d'ordre "ni RN ni LFI", une position fustigée à gauche et critiquée jusque dans son propre camp

PARIS: Emmanuel Macron réunira le gouvernement lundi à 12H à l'Elysée, au lendemain du premier tour des législatives, a appris l'AFP de sources gouvernementales.

Gabriel Attal et les membres du gouvernement se retrouveront autour du chef de l'Etat, à six jours du second tour, alors que l'hypothèse d'une accession de l'extrême droite au pouvoir est sur la table.

Dans le camp présidentiel, l'un des enjeux de l'entre-deux-tours sera la question des consignes de vote face au RN et du désistement ou non des macronistes si un candidat d'un autre parti est mieux placé face à l'extrême droite en cas de triangulaires.

Emmanuel Macron n'a toujours pas publiquement tranché, mais semble se diriger vers un mot d'ordre "ni RN ni LFI", une position fustigée à gauche et critiquée jusque dans son propre camp.

Samedi, les électeurs de certains territoires se rendent déjà aux bureaux de vote pour le premier tour à Saint‑Pierre‑et‑Miquelon, aux Antilles, en Guyane, en Polynésie française ou ceux vivant sur le continent américain, avant le scrutin dimanche dans l'Hexagone.


Nanterre: un an après, une marche en hommage à Nahel, tué par un policier

Des piétons passent devant des vitres brisées portant un graffiti "Pas de justice, pas de paix" sur l'Esplanade Charles de Gaulle à Nanterre, à l'ouest de Paris, le 30 juin 2023, à la suite des émeutes survenues trois jours après qu'un jeune homme de 17 ans a été abattu d'une balle dans la poitrine par la police à bout portant à Nanterre, dans la banlieue ouest de Paris. (Photo: AFP)
Des piétons passent devant des vitres brisées portant un graffiti "Pas de justice, pas de paix" sur l'Esplanade Charles de Gaulle à Nanterre, à l'ouest de Paris, le 30 juin 2023, à la suite des émeutes survenues trois jours après qu'un jeune homme de 17 ans a été abattu d'une balle dans la poitrine par la police à bout portant à Nanterre, dans la banlieue ouest de Paris. (Photo: AFP)
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  • Quelques 500 à 800 personnes sont attendues, selon une source policière, sans risque de trouble particulier attendu
  • La mort de Nahel avait entraîné des émeutes d'une ampleur exceptionnelle à travers toute la France

NANTERRE: Un an après, une marche en hommage à Nahel, tué à 17 ans le 27 juin 2023 par un policier lors d'un contrôle, est organisée samedi à Nanterre (Hauts-de-Seine), une affaire qui avait provoqué plusieurs jours d'émeutes et devenue symbole de la lutte contre les violences policières.

La marche s'élancera à 14h00 de l'esplanade Charles de Gaulle, à quelques centaines de mètres du quartier Pablo Picasso, où vivait l'adolescent. Le cortège longera ensuite le boulevard de Pesaro avant de rejoindre la place Nelson Mandela, où Nahel est décédé.

"Ca sera une marche silencieuse, où je ferai un petit discours", a déclaré jeudi Mounia Merzouk, la mère de Nahel, au micro de RTL. Elle parlera de son fils, de "comment il était" et de comment vit "une mère endeuillée".

Quelques 500 à 800 personnes sont attendues, selon une source policière, sans risque de trouble particulier attendu. Cette manifestation a fait l'objet d'une déclaration en préfecture, selon la préfecture des Hauts-de-Seine.

D'après des éléments de l'enquête, à l'issue d'une course-poursuite, le véhicule conduit par Nahel avait été arrêté par la circulation. Une première version policière, selon laquelle le jeune homme aurait foncé sur le motard, a rapidement été infirmée par une vidéo de la scène diffusée sur les réseaux sociaux.

On y voit les deux policiers sur le côté du véhicule, braquant le conducteur de leurs armes. L'un d'eux lui tire dessus alors que le véhicule redémarre. La voiture s'encastre ensuite dans un bloc de béton, quelques dizaines de mètres plus loin.

Les policiers ont maintenu qu'ils étaient en danger de mort car coincés entre la voiture et un mur.

Florian M., motard de la police âgé de 38 ans au moment des faits et mis en examen pour meurtre, a été placé en détention provisoire pendant cinq mois. Il a été libéré et placé sous contrôle judiciaire en novembre après plusieurs demandes de son conseil.

Une reconstitution des faits avait eu lieu le 5 mai: en présence de leurs avocats, le policier auteur du tir, son collègue présent ce jour-là et plusieurs témoins ont confrontés à leurs déclarations, notamment pour établir si Florian M. était en danger de mort.

La mort de Nahel avait entraîné des émeutes d'une ampleur exceptionnelle à travers toute la France.

Bâtiments publics attaqués, écoles et tribunaux brûlés, magasins pillés: un rapport du Sénat a estimé que les dégâts causés par les émeutes, moins longues mais plus intenses que celles de 2005, représentent un milliard d'euros.