PÉKIN : Un ancien journaliste chinois qui avait appelé il y a sept ans les États-Unis à «détruire» la censure de l'internet en Chine a été condamné à un an et demi de prison, a fait savoir samedi sa femme à l'AFP.
Zhang Jialong avait été arrêté en 2019 par la police pour «provocation aux troubles», une accusation régulièrement utilisée contre les dissidents et défenseurs des droits humains en Chine.
En 2014, Zhang Jialong avait fait parler de lui à l'occasion d'une rencontre avec le secrétaire d'État américain John Kerry à Pékin, pendant laquelle il lui avait demandé de «détruire la grande muraille (the Great Firewall) de la censure» qui sévit sur l'internet chinois.
En Chine, le réseau limite ou bloque l'accès à certains sites comme Google et des sites d'information critiques du parti communiste, au pouvoir.
Shao Yuan, la femme de M. Zhang, a appris vendredi la condamnation de son mari par son avocat, a-t-elle dit à l'AFP.
En détention depuis août 2019, il pourrait être libre d'ici au Nouvel an chinois (en février) car la détention provisoire est décomptée de la condamnation, a ajouté Mme. Shao.
«Notre enfant et moi attendons avec impatience son retour... La procédure a été très longue et très difficile», ajoute-t-elle.
«Mais en même temps, je suis triste et inquiète» poursuit Shao Yuan. «Je suis triste, car une personne si juste, gentille, a été condamnée».
Les tweets de son mari, notamment une série à propos de la liberté sur internet et des droits humains, ont été présentés comme preuves de ses opinions au moment du procès, assure-t-elle.
Zhang Jialong avait été licencié du géant de l'internet chinois Tencent, où il travaillait, peu après son échange avec John Kerry en 2014, et fait depuis profil bas.
En 2011, alors qu'il était journaliste pour le média financier Caijing, il avait été détenu trois jours en raison de posts de blogs à propos de la destruction de l'atelier de l'artiste et dissident Ai Weiwei à Shanghai.