Débarquement: Biden en France, Macron entame les commémorations

Le président américain Joe Biden est vu à son arrivée à l'aéroport de Paris Orly, près de Paris, le 5 juin 2024, alors qu'il se rend pour commémorer le 80e anniversaire du jour J. (Photo de JULIEN DE ROSA / PISCINE / AFP)
Le président américain Joe Biden est vu à son arrivée à l'aéroport de Paris Orly, près de Paris, le 5 juin 2024, alors qu'il se rend pour commémorer le 80e anniversaire du jour J. (Photo de JULIEN DE ROSA / PISCINE / AFP)
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Publié le Mercredi 05 juin 2024

Débarquement: Biden en France, Macron entame les commémorations

  • La présidence française n'a pas caché sa volonté d'afficher l'unité des Occidentaux au moment où un conflit d'envergure frappe à nouveau l'Europe
  • Le 7 juin, Joe Biden doit prononcer un discours à la Pointe du Hoc, toujours en Normandie, «sur l'importance de défendre la liberté et la démocratie», selon la Maison Blanche

PLUMELEC: Le président américain Joe Biden a entamé mercredi une visite en France, où il participera aux commémorations du Débarquement allié du 6 juin 1944 lancées par son homologue français Emmanuel Macron, avant une visite d'Etat samedi à Paris, avec la volonté d'afficher l'unité des Occidentaux sur fond de guerre en Ukraine.

Attendu à sa descente d'avion à Paris par le Premier ministre français Gabriel Attal, M. Biden rejoindra jeudi les plages normandes (nord-ouest) pour le 80e anniversaire du D-Day, où il retrouvera le roi Charles III, le chancelier allemand Olaf Scholz, le chef de l'Etat italien Sergio Mattarella mais aussi le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Il effectuera ensuite sa première visite d'Etat en France.

M. Biden doit s'exprimer lors des cérémonies officielles sur les plages de Utah et Omaha Beach où "73.000 Américains courageux" débarquèrent pour "ouvrir la voie à la libération de la France et de l'Europe", a précisé la Maison Blanche.

En marge de ce programme, il aura l'occasion de s'entretenir avec son homologue ukrainien pour voir "comment nous pouvons continuer à approfondir notre soutien", a-t-elle ajouté. D'autres discussions entre les deux hommes sont prévues lors du sommet du G7 en Italie, du 13 au 15 juin.

Dès lundi, une cinquantaine de vétérans américains, dont certains ont participé au 6 juin 1944, ont atterri à l'aéroport de Deauville, en Normandie, pour assister aux festivités. "Bienvenue en France aux héros", a écrit mardi sur X M. Macron.

Symbole fort, la Russie, invitée il y a dix ans et ancienne alliée des Etats-Unis et du Royaume-Uni contre l'Allemagne nazie, a été formellement exclue des cérémonies en raison de son invasion de l'Ukraine.

«Défendre la liberté»

La présidence française n'a pas caché sa volonté d'afficher l'unité des Occidentaux au moment où un conflit d'envergure frappe à nouveau l'Europe. M. Macron doit en particulier clarifier ses intentions sur l'éventuel envoi d'instructeurs militaires en Ukraine.

Le 7 juin, Joe Biden doit prononcer un discours à la Pointe du Hoc, toujours en Normandie, "sur l'importance de défendre la liberté et la démocratie", selon la Maison Blanche. Un message qu'il entend intensifier en vue du nouveau scrutin présidentiel de novembre.

Reçu samedi à Paris au plus haut niveau protocolaire, M. Biden sera accueilli à l'Arc de Triomphe, avant des entretiens et un banquet à l'Elysée avec Emmanuel Macron.

"Alors que 80 ans après la Libération de l'Europe la guerre est de retour sur le continent, les deux présidents évoqueront le soutien sans faille et dans la durée à apporter à l'Ukraine", a précisé la présidence française.

"Cette coordination étroite sur les crises internationales aura vocation à préparer les prochaines échéances internationales, notamment le sommet du G7", mi-juin en Italie, "et le sommet de l'Otan", en juillet à Washington, a ajouté cette source.

Emmanuel Macron doit lancer mercredi à Plumelec (Bretagne, ouest) les célébrations du Débarquement avec de premiers hommages aux maquisards bretons, aux premiers parachutistes de la France libre et aux nombreuses victimes civiles de la Seconde Guerre mondiale.

"Nous allons continuer à honorer toutes les mémoires de ceux qui ont contribué à notre libération: ceux qui se sont levés pour combattre le nazisme, ceux qui se sont battus sur tous les fronts, ceux qui ont souffert et ceux qui ont pris tous les risques pour apaiser les souffrances", écrit le président Macron dans le dossier de presse de ce rendez-vous diplomatique hors normes.

«Capitale des ruines»

Il se rendra dans l'après-midi à Saint-Lô, en Normandie, pour un discours sur les victimes civiles des bombardements alliés. "Capitale des ruines", selon l'expression du dramaturge irlandais Samuel Beckett, la ville avait été détruite à 90% dans la nuit du 6 au 7 juin. Au total, ces bombardements alliés ont fait de 50.000 à 70.000 victimes civiles, dont 10.000 pour la seule Normandie.

Mercredi soir enfin, toujours en Normandie, Emmanuel Macron rendra hommage aux détenus de la prison de Caen, principalement des résistants, fusillés par les Allemands lors du Débarquement.

Alors qu'approchent les élections européennes de dimanche qui s'annoncent mauvaises pour son camp, le président français a décidé de prolonger cette année les commémorations sur trois jours, de mercredi à vendredi.

En pleine campagne pour sa réélection, Joe Biden espère de son côté profiter de cette visite en France pour se démarquer de son rival Donald Trump, empêtré dans ses déboires judiciaires.

Après une visite jeudi au cimetière américain de Colleville-sur-Mer, en Normandie, où il rencontrera des vétérans, il doit déposer dimanche une gerbe au cimetière américain du Bois Belleau (Aisne), en hommage aux soldats tombés pendant la Première Guerre mondiale.

En 2018, Donald Trump avait renoncé à s'y rendre, officiellement à cause du mauvais temps.


Global Sumud Flotilla : Greta Thunberg, Alexis Deswaef et des centaines d’activistes prennent la mer pour Gaza

Le départ est prévu pour le 31 août depuis Barcelone, avant de rejoindre d’autres bateaux le 4 septembre au large de la Tunisie et d’autres ports méditerranéens.  (Photo X)
Le départ est prévu pour le 31 août depuis Barcelone, avant de rejoindre d’autres bateaux le 4 septembre au large de la Tunisie et d’autres ports méditerranéens. (Photo X)
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  • Parmi les participants se trouve Alexis Deswaef, vice-président de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH)
  • Pour lui, cette action est une nécessité :“Si j'embarque ce 31 août sur la Global Sumud Flotilla, c’est parce qu’il faut agir d’urgence pour mettre fin au génocide à Gaza, alors que nos gouvernements, qui ont les moyens d’agir, ne font absolument rien”

PARIS: Une nouvelle flottille humanitaire, baptisée “Global Sumud Flotilla”, s’apprête à quitter plusieurs ports méditerranéens dans les prochains jours pour tenter de “briser le blocus israélien illégal” imposé à la bande de Gaza. L’initiative, qui réunira des centaines de militants, humanitaires, artistes et médecins venus de 44 pays différents, se veut une réponse citoyenne face à ce que ses organisateurs qualifient de “nettoyage ethnique” et de “génocide en cours”.

Le départ est prévu pour le 31 août depuis Barcelone, avant de rejoindre d’autres bateaux le 4 septembre au large de la Tunisie et d’autres ports méditerranéens. Parmi les personnalités impliquées figurent Greta Thunberg, l’actrice américaine Susan Sarandon, l’acteur suédois Gustaf Skarsgård, l’Irlandais Liam Cunningham et plusieurs médecins et humanitaires.

Alexis Deswaef en première ligne

Parmi les participants se trouve Alexis Deswaef, vice-président de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH). Pour lui, cette action est une nécessité :“Si j'embarque ce 31 août sur la Global Sumud Flotilla, c’est parce qu’il faut agir d’urgence pour mettre fin au génocide à Gaza, alors que nos gouvernements, qui ont les moyens d’agir, ne font absolument rien”, déclare-t-il.

Il s’agit de sa deuxième tentative d’atteindre Gaza. En juin dernier, lors de la Marche to Gaza, il avait été bloqué au canal de Suez par les autorités égyptiennes. Cette fois-ci, il se dit déterminé :“Cette action internationale est la réponse citoyenne à l’inaction de nos gouvernements face à ce génocide diffusé en direct sur nos téléphones portables, avec la famine organisée par l’armée d’occupation israélienne et un nettoyage ethnique en cours sous nos yeux.”

Un contexte explosif

La tentative de la Global Sumud Flotilla s’inscrit dans un contexte de guerre qui dure depuis 22 mois. Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, au moins 61 430 Palestiniens ont été tués depuis le début de l’offensive israélienne, des chiffres jugés fiables par l’ONU.

Le conflit a été déclenché par l’attaque du Hamas contre Israël en 2023, qui avait causé 1 219 morts, principalement des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des chiffres officiels.

Les précédentes tentatives de briser le blocus se sont heurtées à la force. Dans la nuit du 8 au 9 juin, le voilier Madleen, transportant 12 militants de plusieurs nationalités, avait été arraisonné par l’armée israélienne à 185 km des côtes de Gaza. Les passagers avaient ensuite été expulsés, certains après une brève détention.

Organisation et indépendance

La Global Sumud Flotilla se définit comme une organisation “indépendante”, non affiliée à aucun gouvernement ou parti politique. Si le nombre exact de bateaux n’a pas été révélé, les organisateurs promettent une mobilisation sans précédent.


Attal ne souhaite pas de nouvelle dissolution si Bayrou tombe

 Gabriel Attal "fera tout pour que François Bayrou reste Premier ministre" et ne souhaite pas de nouvelle dissolution si celui-ci n'obtient pas la confiance de l'Assemblée le 8 septembre car "ce n'est pas aux Français de régler les problèmes de l'Assemblée". (AFP)
Gabriel Attal "fera tout pour que François Bayrou reste Premier ministre" et ne souhaite pas de nouvelle dissolution si celui-ci n'obtient pas la confiance de l'Assemblée le 8 septembre car "ce n'est pas aux Français de régler les problèmes de l'Assemblée". (AFP)
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  • "Je ferai tout pour aider le gouvernement à tenir et François Bayrou à rester Premier ministre", a déclaré mercredi le chef du groupe parlementaire Renaissance (macroniste) sur France inter
  • "Ce à quoi je suis prêt, c'est qu'on se mette autour d'une table avec les responsables politiques prêts à avancer. De toute façon, quel que soit le vote du 8 septembre, il faudra un budget pour le pays", a-t-il ajouté

PARIS: Gabriel Attal "fera tout pour que François Bayrou reste Premier ministre" et ne souhaite pas de nouvelle dissolution si celui-ci n'obtient pas la confiance de l'Assemblée le 8 septembre car "ce n'est pas aux Français de régler les problèmes de l'Assemblée".

"Je ferai tout pour aider le gouvernement à tenir et François Bayrou à rester Premier ministre", a déclaré mercredi le chef du groupe parlementaire Renaissance (macroniste) sur France inter.

"Ce à quoi je suis prêt, c'est qu'on se mette autour d'une table avec les responsables politiques prêts à avancer. De toute façon, quel que soit le vote du 8 septembre, il faudra un budget pour le pays", a-t-il ajouté.

Se disant hostile à la suppression des deux jours fériés sans compensation salariale, il n'a pas répondu s'il était prêt à faire une concession sur la taxation des plus fortunés à l'égard de la gauche.

"On proposera des alternatives. Mais pour ça, encore faut-il qu'il y ait un gouvernement", a-t-il éludé.

Si le gouvernement Bayrou chute, l'ancien Premier ministre "ne croit pas qu'une nouvelle dissolution apporterait de la stabilité".

"Si on se demande chaque année s'il faut que les Français revotent, c'est que le problème ne vient pas des Français, mais bien de l'Assemblée elle-même. Et ce n'est pas aux Français de régler les problèmes de l'Assemblée, c'est à l'Assemblée de régler ses propres problèmes", a-t-il estimé.

"Dans la quasi-totalité des pays européens qui nous entourent, ils ont une Assemblée avec des forces éclatées. Et pourtant ils arrivent à travailler ensemble et à trouver des solutions ", a-t-il fait valoir.


Vote de confiance: le RN veut une dissolution pour «donner une majorité au pays», affirme Chenu

Le vote de confiance convoqué le 8 septembre par François Bayrou sera son "ultime échec", a prédit mardi le vice-président du Rassemblement national Sébastien Chenu, disant espérer une dissolution pour "donner une majorité au pays". (AFP)
Le vote de confiance convoqué le 8 septembre par François Bayrou sera son "ultime échec", a prédit mardi le vice-président du Rassemblement national Sébastien Chenu, disant espérer une dissolution pour "donner une majorité au pays". (AFP)
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  • "S'il est un président responsable, il se tourne vers les Français, il dissout l'Assemblée et il leur dit 'donnez une majorité'", a estimé M. Chenu, soulignant que "les Français ont vu ce que ça donnait, un pays sans majorité"
  • Un argument-clé pour le RN, qui "fera campagne (...) pour gouverner le pays non seulement sur un programme, mais sur l'idée de donner une majorité à ce pays", a assuré le vice-président du parti d'extrême droite

PARIS: Le vote de confiance convoqué le 8 septembre par François Bayrou sera son "ultime échec", a prédit mardi le vice-président du Rassemblement national Sébastien Chenu, disant espérer une dissolution pour "donner une majorité au pays".

"François Bayrou tente une ultime manoeuvre, il rencontrera un ultime échec", a déclaré sur Cnews et Europe 1 le député du Nord, anticipant déjà l'étape d'après et une nouvelle dissolution de l'Assemblée nationale par Emmanuel Macron.

"S'il est un président responsable, il se tourne vers les Français, il dissout l'Assemblée et il leur dit 'donnez une majorité'", a estimé M. Chenu, soulignant que "les Français ont vu ce que ça donnait, un pays sans majorité".

Un argument-clé pour le RN, qui "fera campagne (...) pour gouverner le pays non seulement sur un programme, mais sur l'idée de donner une majorité à ce pays", a assuré le vice-président du parti d'extrême droite.

Discours également relayé par son porte-parole Thomas Ménagé, député du Loiret, qui a expliqué sur RMC que "la seule solution dans la Ve République (...) c'est de demander aux Français de s'exprimer à nouveau pour dégager une majorité claire et que la France ne soit pas à l'arrêt".

Pour autant, M. Chenu a balayé tout risque de crise économique lié à l'instabilité politique: "On nous fait le coup à chaque fois. A chaque élection ou à chaque menace de censure, on nous dit attention, tout va s'arrêter, le pays va s'écrouler (...) La France tiendra. Ce n'est pas parce qu'on va changer de Premier ministre, ou qu'on aura une nouvelle majorité, que la France va s'écrouler".