Les agriculteurs lèvent leur blocage frontalier, reprise progressive du trafic

Cette photographie montre un panneau indiquant « Espagne » et des tracteurs alors que des agriculteurs espagnols et français arrivent pour bloquer une autoroute à la frontière entre l'Espagne et la France, près de Perpignan, le 3 juin 2024. (Photo, AFP)
Cette photographie montre un panneau indiquant « Espagne » et des tracteurs alors que des agriculteurs espagnols et français arrivent pour bloquer une autoroute à la frontière entre l'Espagne et la France, près de Perpignan, le 3 juin 2024. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 04 juin 2024

Les agriculteurs lèvent leur blocage frontalier, reprise progressive du trafic

  • Jusqu'à huit points de passage entre l'Espagne et la France ont été bloqués lundi, tout le long des Pyrénées, de la Catalogne au Pays basque
  • L'objectif affiché de cette mobilisation, entamée lundi tôt dans la matinée, était de "peser" sur la campagne des élections européennes, dont le scrutin a lieu le 9 juin en France

TOULOUSE: Les agriculteurs français et espagnols ont mis fin mardi matin, comme prévu, au blocage des points de passage transfrontaliers qu'ils occupaient depuis la veille pour réclamer notamment une énergie moins chère, et le trafic autoroutier était en train de reprendre progressivement, selon des sources concordantes.

"Nous partons et nous dirigeons vers le sud", a affirmé à l'AFP Martí Planas, un agriculteur espagnol du collectif Revolta Pagesa (Révolte paysanne) qui participait jusqu'à mardi matin au blocage de la frontière au point de passage de La Jonquère (entre Pyrénées-Orientales et Catalogne).

"La manifestation a été un succès parce que nous nous sommes joints aux Français et (à des agriculteurs du) reste de l'Espagne, et cela a été un succès en terme d'organisation", a-t-il jugé.

Côté français, Jérôme Bayle, éleveur de Haute-Garonne devenu figure du mouvement de contestation agricole du début d'année et présent sur ce nouveau mouvement de protestation, se félicitait d'une "action coup de poing" selon lui réussie car "on a été entendus", "le gouvernement nous a appelés".

L'agriculteur a notamment confié s'être entretenu au téléphone avec Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée auprès du ministre de l'agriculture.

En Espagne comme en France, les grands syndicats agricoles n'ont pas participé à la mobilisation, qui a perturbé plusieurs axe routier entre les deux pays.

L'A9 encore perturbée

Les mesures de gestion de la circulation ont été levées sur l'A64 reliant Bayonne et Toulouse ou sur l'A63 entre Bordeaux et Saint-Sébastien, a indiqué à l'AFP une porte-parole de Vinci Autoroutes.

Près de la Méditerranée, sur l'A9 entre Barcelone et Montpellier, les poids lourds qui avaient été contraints de stationner en attendant la fin du blocage, ont repris la route sur cet axe majeur de circulation qui reste donc, compte tenu du volume de véhicules à écouler, encore perturbé, selon la même source.

Des restrictions de circulation de la France en direction de l'Espagne, pour les véhicules légers restaient en vigueur, selon Vinci qui invitait les automobilistes à se renseigner sur ses réseaux sociaux.

En Espagne, la circulation reprenait également sur l'AP7 qui prolonge l'A9 de l'autre côté de la frontière, ainsi que sur les autres axes jusqu'à présent touchés.

Jusqu'à huit points de passage entre l'Espagne et la France ont été bloqués lundi, tout le long des Pyrénées, de la Catalogne au Pays basque.

L'objectif affiché de cette mobilisation, entamée lundi tôt dans la matinée, était de "peser" sur la campagne des élections européennes, dont le scrutin a lieu le 9 juin en France, pour réclamer une énergie moins chère et le respect des clauses miroirs (qui supposent d'imposer aux agriculteurs de pays tiers les mêmes normes environnementales que celles prévues dans l'Union européenne)."

"Pas le bout du monde"

"Personne n'achèterait jamais un jouet ou une voiture non conforme à la réglementation européenne, mais des aliments sont importés et vendus alors qu'ils ne la respectent pas", expliquait lundi à l'AFP l'Espagnol Josep Ballucera, agriculteur de 39 ans venu de Santa Coloma de Farners, dans la province de Gérone.

La mobilisation d'agriculteurs des deux pays, phénomène rare, a été "historique", selon Jérôme Bayle.

"On demande pas le bout du monde, juste que l'Europe soit uniformisée dans la réglementation et les taxes", ajoute-t-il.

Si l'action touche à sa fin, l'éleveur français assure toutefois avoir "prévenu" le gouvernement: "On attend des réponses positives à nos revendications avant fin octobre ou début novembre, ou l'Europe s'embrasera."

"On a la prétention de dire que c'est le début d'une coordination européenne. Ce qu'on a fait pourra se refaire partout dans l'UE, sur les autres frontières", avertit Xabi Dallemane, éleveur de volailles à Bidache (Pyrénées-Atlantiques).

 


Bardella exige de Barnier que «  les sujets du Rassemblement national » soient pris en compte par le futur gouvernement

Jordan Bardella, en déplacement à la foire de Chalons-en-Champagne, a exigé samedi du nouveau Premier ministre Michel Barnier que "les sujets du Rassemblement national" soient pris en compte par le futur gouvernement. (AFP)
Jordan Bardella, en déplacement à la foire de Chalons-en-Champagne, a exigé samedi du nouveau Premier ministre Michel Barnier que "les sujets du Rassemblement national" soient pris en compte par le futur gouvernement. (AFP)
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  • Michel Barnier, sans majorité absolue, sera sous la menace permanente d'une motion de censure du Rassemblement national, loin des périodes de cohabitation sous la Ve République
  • Sur TF1 vendredi soir, Michel Barnier a vanté sa "capacité à négocier" et assuré qu'il "respectait" les électeurs du Rassemblement national même s'il n'a "rien en commun" avec le parti d'extrême droite

PARIS: Jordan Bardella, en déplacement à la foire de Chalons-en-Champagne, a exigé samedi du nouveau Premier ministre Michel Barnier que "les sujets du Rassemblement national" soient pris en compte par le futur gouvernement, estimant que le locataire de Matignon était "sous surveillance".

"Monsieur Barnier est aujourd'hui à la tête d'un futur gouvernement fragile dans lequel il devra intégrer dans les préoccupations, dans l'action qui seront les siennes, les sujets qui sont ceux du Rassemblement national", a déclaré Jordan Bardella à la presse.

"Je souhaite que le Premier ministre et le futur gouvernement puissent non seulement se mettre au travail, mais qu'ils puissent être attentifs aux exigences qui sont désormais les nôtres. Et je crois qu'à compter de ce jour, M. Barnier est un Premier ministre sous surveillance (...) d'un parti politique qui est désormais incontournable dans le jeu parlementaire", a-t-il ajouté.

Michel Barnier, sans majorité absolue, sera sous la menace permanente d'une motion de censure du Rassemblement national, loin des périodes de cohabitation sous la Ve République.

M. Barnier "a exprimé un certain nombre d'inquiétudes lors de la primaire (de la droite en 2021) sur la question de l'immigration, avec des positionnements extrêmement forts. Maintenant, nous attendons sur les questions de sécurité migratoire et sur la question du pouvoir d'achat que les sujets que nous avons portés puissent aussi se retrouver dans la politique qu'il va conduire", a ajouté le patron du RN.

Sur TF1 vendredi soir, Michel Barnier a vanté sa "capacité à négocier" et assuré qu'il "respectait" les électeurs du Rassemblement national même s'il n'a "rien en commun" avec le parti d'extrême droite.

"Nous avons, nous aurons sans doute un rôle d'arbitre dans les prochains mois et à compter d'aujourd'hui", a assuré le chef du RN, car "la vie politique dans son fonctionnement ne peut plus se passer d'un mouvement politique qui compte 143 députés à l'Assemblée nationale".

Il a précisé qu'entre Lucie Castets, candidate du Nouveau Front populaire au poste de Première ministre, et "Monsieur Barnier, moi je fais le choix de rendre possible le moindre mal et il nous a été préférable de porter le bénéfice du doute plutôt sur M. Barnier que sur Mme Castets".

Mais cela "ne veut pas dire que nous nous interdisons toute forme de censure au cours des prochains mois", a-t-il prévenu.


Une cinquantaine de migrants secourus dans la Manche, dont l'un tombé à l'eau

Cinquante-sept personnes présentes à bord de l'embarcation ont par ailleurs demandé de l'aide mais une quinzaine ont "refusé l'assistance" et "poursuivi leur route sous une surveillance adaptée" des secours, a relaté cette même source. (AFP)
Cinquante-sept personnes présentes à bord de l'embarcation ont par ailleurs demandé de l'aide mais une quinzaine ont "refusé l'assistance" et "poursuivi leur route sous une surveillance adaptée" des secours, a relaté cette même source. (AFP)
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  • Une cinquantaine de migrants qui tentaient de rejoindre l'Angleterre ont été secourus samedi matin au large de Berck (Pas-de-Calais), dont l'un était tombé à l'eau
  • Un migrant à bord de cette embarcation a signalé au centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (Cross) Gris-Nez qu'une personne était tombée à l'eau

LILLE: Une cinquantaine de migrants qui tentaient de rejoindre l'Angleterre ont été secourus samedi matin au large de Berck (Pas-de-Calais), dont l'un était tombé à l'eau, et des recherches ont été menées pour retrouver deux disparus potentiels, a indiqué la préfecture maritime dans un communiqué.

Un migrant à bord de cette embarcation a signalé au centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (Cross) Gris-Nez qu'une personne était tombée à l'eau, a relaté la préfecture de la Manche et de la mer du Nord (Premar) dans un communiqué, quatre jours après un naufrage meurtrier dans la Manche.

Les secours sont parvenus à relocaliser et à récupérer cette personne "consciente". Elle a été "déposée à terre et prise en charge par la structure mobile d'urgence et de réanimation (Smur)", a ajouté la Premar.

Cinquante-sept personnes présentes à bord de l'embarcation ont par ailleurs demandé de l'aide mais une quinzaine ont "refusé l'assistance" et "poursuivi leur route sous une surveillance adaptée" des secours, a relaté cette même source.

"Compte tenu des risques encourus par les migrants en cas d'actions contraignantes pour les obliger à embarquer sur les moyens de sauvetage de l'Etat (...) le choix est fait de les laisser poursuivre leur route", a expliqué la Premar dans son communiqué.

Une fois l'opération de sauvetage terminée, des personnes secourues ont informé les secours "que deux personnes" étaient "tombées à mer" pour "venir en aide à la première personne tombée à l'eau".

Des recherches ont alors été menées par des moyens maritimes, aéronautiques et terrestres "pour tenter de retrouver d'autres éventuelles personnes à la mer", mais "les deux autres personnes signalées comme potentiellement tombées à l'eau n'ont pas pu être relocalisées et récupérées", a résumé la Premar.

Le secteur ayant été "intégralement investigué", le préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord a décidé "d'interrompre les recherches". Une enquête a été ouverte par le parquet de Boulogne-sur-Mer.

Mardi, au moins douze migrants sont morts en tentant de traverser la Manche quand l'embarcation sur laquelle ils se trouvaient s'est disloquée.

Depuis janvier 2024, au moins 37 personnes ont perdu la vie dans ces traversées, ce qui en fait l'année la plus meurtrière depuis le début du phénomène des bateaux de fortune sur la Manche.


Un homme tue sa compagne et ses deux enfants en Seine-et-Marne

Cette photographie montre un papier portant l'inscription « Une femme »  parmi d'autres bateaux en papier portant les âges et les prénoms des victimes de féminicides flottant le long de la Seine lors d'un hommage aux 900 féminicides survenus depuis l'élection de l'actuel président de la République française, à Paris, le 14 mai 2024. (AFP)
Cette photographie montre un papier portant l'inscription « Une femme » parmi d'autres bateaux en papier portant les âges et les prénoms des victimes de féminicides flottant le long de la Seine lors d'un hommage aux 900 féminicides survenus depuis l'élection de l'actuel président de la République française, à Paris, le 14 mai 2024. (AFP)
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  • L'homme a été interpellé aux alentours de 6H00 par un policier hors service alors qu'il venait de prendre à partie un autre homme dans la rue
  • La Section de recherches de Paris a été chargée de l'enquête, en co-saisine avec la Brigade de recherches de Melun

PARIS: Un homme a tué à coups de couteau sa compagne et ses deux enfants, âgés de un et cinq ans, à Mormant, en Seine-et-Marne, a appris l'AFP samedi de sources proches du dossier.

L'homme a été interpellé aux alentours de 6H00 par un policier hors service alors qu'il venait de prendre à partie un autre homme dans la rue, a précisé l'une des sources.

L'homme a alors indiqué "avoir tué sa famille", a-t-elle ajouté.

La Section de recherches de Paris a été chargée de l'enquête, en co-saisine avec la Brigade de recherches de Melun.

Contacté par l'AFP, le parquet de Melun n'avait pas donné suite pour l'heure.

En 2023, plus de 60 enfants ont été tués par leurs parents, selon La Voix de l'Enfant, une association qui réalise un décompte à partir des cas rapportés dans les médias. Un rapport remis au gouvernement en 2019 estimait qu'un enfant était tué tous les cinq jours.

En moyenne, un féminicide survient tous les trois jours en France. Selon le ministère de la Justice, il y a eu 94 féminicides en 2023, contre 118 en 2022.