HAGUENEAU : La ministre des Armées Florence Parly a rendu vendredi à Haguenau (Bas-Rhin) un hommage appuyé et ému au sergent Yvonne Huynh et au brigadier Loïc Risser, membres du 2ème régiment de Hussards, morts au Mali le 2 janvier.
Sur la place d'armes du régiment où avaient pris place tous les soldats non déployés en opération à l'étranger, les deux cercueils recouverts d'un drapeau tricolore ont été déposés par les frères d'armes des deux militaires, qui ont été faits chevaliers de la Légion d'honneur à titre posthume.
«Sergent-cheffe Yvonne Huynh, brigadier-chef Loïc Risser, certaines personnes brillent par la sincérité de leur âme et par la profondeur de leur engagement. Vous étiez de celles-ci», a déclaré la ministre des Armées, en introduction de l'éloge funèbre qu'elle a prononcé.
Elle a rappelé le parcours et les qualités des deux soldats, soulignant «l'énergie débordante», l' «enthousiasme» et le «fort caractère» d'Yvonne Huynh.
«Vous étiez un roc, un point de repère immuable, dotée d'une force morale digne des plus grands soldats. Vous étiez l'âme de votre détachement», a-t-elle salué.
Elle a ensuite évoqué «la passion et la générosité» qui animaient le brigadier Loïc Risser. «Sur le terrain vous étiez un excellent observateur, en pointe sur l'emploi des capteurs les plus complexes et sur le camouflage», a-t-elle remarqué.
«Aujourd'hui le drapeau tricolore vous enveloppe», a-t-elle conclu, très émue, à l'adresse des deux militaires morts au combat. «Il vous dit toute la reconnaissance de la France, toute la fierté et toute la douleur du pays pour ses enfants tombés pour lui».
Dans l'assistance, de nombreux élus avaient pris place, dont le président de la région Grand Est, Jean Rottner, et plusieurs parlementaires.
La cérémonie s'est terminée par une minute de silence, suivie d'une Marseillaise, interprétée par la Musique de l'Arme Blindée Cavalerie de Metz.
Deux autres cérémonies d'hommage s'étaient tenues ces derniers jours, au Mali d'abord, puis, jeudi, à Paris.
«Le troisième temps, celui de ce soir, c'est un hommage beaucoup plus familial, où enfin nos deux camarades se retrouvent dans leur régiment, avec leurs sœurs et frères d'armes, ce qui permet à ces camarades de faire leur deuil», a déclaré à la presse le général Germain Barrau, commandant de renseignement des forces terrestres. «Sans cela, la cicatrice ne se refermera jamais. C'est essentiel pour le soldat».
À ce jour, cinquante soldats français ont perdu la vie au Sahel.