PARIS: Marine Le Pen trouve "très utile" de débattre avec Emmanuel Macron, mais "en septembre" après les élections européennes, a-t-elle indiqué dimanche soir dans une déclaration transmise par son entourage à l'AFP.
"Il serait très utile que je puisse débattre avec le président en septembre sur ce qu'il compte faire des trois longues années qui lui restent" à la tête de l'Etat, a-t-elle déclaré.
Un peu plus tôt, la cheffe de file des députés du Rassemblement national avait pu laisser penser dans des médias qu'elle était prête à se plier à cet exercice avant le 9 juin.
Elle a "toujours dit qu'elle était partante pour un débat", avait relevé son entourage à l'AFP, la députée du Pas-de-Calais répondant aussi par l'affirmative dans Le Parisien: "J'ai déjà répondu à cette question et j'ai dit oui".
L'hypothèse de proposer un débat à la leader d'extrême droite avant les européennes circule dans le camp présidentiel, en net retard face au RN dans les sondages.
Elle a notamment été soufflée à Emmanuel Macron, le 30 avril, à l'occasion d'un dîner à l'Élysée après la remise de la Légion d'honneur à l'ancien sénateur LR Pierre Charon, selon La Tribune Dimanche. "J'y pense", a répondu le chef de l'Etat, d'après le journal.
Un participant au dîner a confirmé à l'AFP que le sujet avait été abordé au cours de la soirée, ajoutant que le président ne s'était pas prononcé clairement.
"J'ai confiance dans ma tête de liste" Jordan Bardella, a rétorqué dimanche soir Marine Le Pen. "Je trouve très humiliant pour Gabriel Attal de laisser fuiter cette proposition (d'un débat entre le président et moi, NDLR) avant celui qui doit se tenir entre le Premier ministre et Jordan Bardella", le 23 mai. "Cela prouve le peu de confiance qu'Emmanuel Macron a dans son Premier ministre", a-t-elle ajouté.
Un des intérêts pour les macronistes d'un tel exercice aurait été de tenter de mettre la pression sur Marine Le Pen, qui n'avait pas réussi à convaincre lors des débats de 2017 et de 2022 face au candidat Macron.
"Je trouve contradictoire de proposer un débat de présidentielle alors que (le camp macroniste) nous reproche en permanence de nationaliser le débat", a encore déclaré Marine Le Pen.
De son côté, Gabriel Attal a déclaré dimanche soir dans un entretien au Progrès avoir souhaité débattre avec la leader d'extrême droite.
"La logique institutionnelle aurait voulu que je débatte avec Marine Le Pen. En tant que Premier ministre, je suis responsable devant le Parlement national et la présidente du premier groupe d’opposition à l’Assemblée nationale, c’est elle", a-t-il expliqué.
Mais, "elle a peur des débats" et "a choisi la fuite", a-t-il ajouté, relevant qu'il avait alors accepté l'exercice avec Jordan Bardella.