"Tant de morts": un hôpital de Los Angeles au coeur de la tourmente du Covid-19

Une infirmière portant un équipement de protection individuelle (EPI) communique à travers une porte vitrée alors qu'elle s'occupe d'un patient dans l'unité de soins intensifs (USI) Covid-19 de l'hôpital communautaire Martin Luther King Jr (MLK). (Patrick T. FALLON / AFP)
Une infirmière portant un équipement de protection individuelle (EPI) communique à travers une porte vitrée alors qu'elle s'occupe d'un patient dans l'unité de soins intensifs (USI) Covid-19 de l'hôpital communautaire Martin Luther King Jr (MLK). (Patrick T. FALLON / AFP)
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Publié le Vendredi 08 janvier 2021

"Tant de morts": un hôpital de Los Angeles au coeur de la tourmente du Covid-19

  • Los Angeles est depuis des semaines l'un des principaux foyers de la pandémie et le personnel du Martin Luther King Jr Community Hospital assure n'avoir jamais été confronté à une catastrophe de cette ampleur
  • Au total, 8.000 malades sont hospitalisés à cause du Covid-19, et plus de 11.000 ont déjà trouvé la mort à Los Angeles

LOS ANGELES: Au coeur d'un hôpital du sud de Los Angeles, même la chapelle a été transformée en salle de soins et des médecins militaires ont dû être appelés en renforts. "On a vu tant de morts" du Covid-19, dit une soignante, au moment où les Etats-Unis enregistrent des records de décès quotidiens.

Los Angeles est depuis des semaines l'un des principaux foyers de la pandémie et le personnel du Martin Luther King Jr Community Hospital assure n'avoir jamais été confronté à une catastrophe de cette ampleur.

Des infirmiers coiffés de scaphandres s'affairent autour d'une rangée de patients âgés, tous d'origine latino-américaine, placés en coma artificiel, reliés à des machines. "C'est dur. Nous sommes humains et on fait de notre mieux," lâche Vanessa Arias, une infirmière du service de soins intensifs. "Mais on a vu tant de morts au cours des dernières semaines..."

Quelques instants plus tôt, elle devait annoncer à une famille en pleurs que leur mère venait de succomber.

"Nous sommes en plein dans l'oeil du cyclone", dit-elle à l'AFP, dans l'un des quartiers les plus pauvres de la mégalopole californienne.

Lorsque l'AFP s'y est rendu cette semaine, l'hôpital avait converti sa chapelle et son ancienne boutique en salles de soin, bricolé des lits de soins intensifs dans la salle de réveil post-opératoire et dressé des tentes sur le parvis, en face de son entrée principale.

Le petit établissement, qui ne compte officiellement que 131 lits, accueillait 215 patients, pour la plupart malades du Covid-19. 

Il vient tout juste de recevoir l'aide de médecins de la Garde nationale, une force militaire de réserve.

Si Los Angeles est l'épicentre de la pandémie aux Etats-Unis, "alors ce quartier est l'épicentre du Covid à Los Angeles", résume la directrice générale de l'hôpital, Elaine Batchlor. 

Les Etats-Unis ont enregistré jeudi un nouveau record de décès quotidiens, frôlant la barre des 4.000 morts, selon les chiffres de l'université Johns Hopkins, qui font référence. Le pays a enregistré plus de 265.000 nouvelles contaminations en 24 heures.

Les quartiers voisins de l'hôpital sont en grande majorité habités par des populations noires et latino-américaines, de loin les plus touchées par le coronavirus.

Beaucoup des habitants occupent des emplois considérés comme "essentiels", exposés au public aux caisses des supermarchés ou côtoyant des dizaines de collègues dans des entrepôts ou des usines. Ils se rendent fréquemment à leur travail en transports en commun et résident dans des logements souvent surpeuplés, où la distanciation et l'isolement sont impossibles.

Même avant la pandémie, la zone enregistrait un taux record d'affections chroniques, comme le diabète, l'obésité ou les maladies cardiaques.

"On voit des familles entières, plusieurs d'un coup, qui tombent malade en même temps", se désole Vanessa Arias qui, comme beaucoup d'autres employés de l'hôpital, est hispanique et a grandi à proximité.

"J'aurais pu être l'un d'eux... C'est vraiment malheureux de voir mourir des gens qui vous ressemblent".

"Le pire que j'aie connu" 

Les chiffres de l'explosion des cas à Los Angeles depuis novembre donnent le vertige: un habitant sur douze dans le comté a déjà été infecté, et une personne testée sur cinq s'avère positive actuellement.

Au total, 8.000 malades sont hospitalisés à cause du Covid-19, et plus de 11.000 ont déjà trouvé la mort.

"J'étais à New York quand la situation était vraiment mauvaise. Mais c'est probablement le pire que j'aie connu", assure Taylor Reed, une infirmière itinérante de 24 ans, qui a également travaillé l'an dernier dans des hôpitaux de la capitale Washington et dans le Minnesota.

La Californie avait contenu avec succès la propagation du coronavirus au début de la pandémie, en instaurant un confinement assez strict dès le mois de mars, mais la situation s'est rapidement aggravée ces deux derniers mois, mettant les infrastructures hospitalières sous haute tension.

Mme Batchlor souligne cependant que les salariés de son hôpital, construit en 2015, ont l'habitude de faire tourner "un service d'urgences très, très chargé" et savent prendre en charge les patients extrêmement rapidement.

Vanessa Arias, elle, cherche à gérer aux mieux des décès quasi quotidiens. Peu avant la venue de l'AFP, elle appelait les proches d'une vieille dame dont l'état se dégradait rapidement.

"Dès que j'ai pensé qu'elle allait mourir, je leur ai dit de se dépêcher de venir" en espérant qu'ils aient le temps de lui dire adieu. "Malheureusement, cela n'a pas été le cas."


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.