Le groupe de luxe Kering tient son assemblée générale en pleine tourmente

Kering a annoncé récemment l'achat d'un bien immobilier à Milan pour 1,3 milliard d'euros qui s'ajoute à des achats antérieurs d'autres propriétés à New York en janvier pour environ 900 millions d'euros et à Paris en 2023 pour environ 1,4 milliard d'euros, précise l'agence de notation. (AFP).
Kering a annoncé récemment l'achat d'un bien immobilier à Milan pour 1,3 milliard d'euros qui s'ajoute à des achats antérieurs d'autres propriétés à New York en janvier pour environ 900 millions d'euros et à Paris en 2023 pour environ 1,4 milliard d'euros, précise l'agence de notation. (AFP).
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Publié le Jeudi 25 avril 2024

Le groupe de luxe Kering tient son assemblée générale en pleine tourmente

  • Mercredi, le groupe a encore dévissé en Bourse, les investisseurs prenant acte de la forte baisse de "40 à 45%" de la rentabilité attendue au premier semestre alors que son chiffre d'affaires a chuté de 11% au premier trimestre
  • Depuis des mois, le groupe dirigé par François-Henri Pinault tente de redresser la marque italienne qui représente 50% de ses ventes et les deux tiers de sa rentabilité opérationnelle

PARIS: En pleine tourmente, le groupe de luxe Kering tient jeudi son assemblée générale après avoir accumulé les mauvaises nouvelles, entre chute des ventes et perte de rentabilité opérationnelle principalement à cause de sa marque phare Gucci.

Mercredi, le groupe a encore dévissé en Bourse, les investisseurs prenant acte de la forte baisse de "40 à 45%" de la rentabilité attendue au premier semestre alors que son chiffre d'affaires a chuté de 11% au premier trimestre. Par rapport à son pic de juin 2021, l'action de Kering dégringole même de 60%.

Cela montre que "la transformation de Gucci" est plus difficile que le marché ne le pensait" dans un premier temps, estime dans une note Luca Solca, analyste de la banque Bernstein.

Depuis des mois, le groupe dirigé par François-Henri Pinault tente de redresser la marque italienne qui représente 50% de ses ventes et les deux tiers de sa rentabilité opérationnelle.

Changement de directeur artistique avec l'arrivée de Sabato de Sarno, nouvelle direction incarnée par Jean-François Palus, PDG proche de François-Henri Pinault, nomination d'un directeur général adjoint venu du concurrent Louis Vuitton, Stefano Cantino : "Il est clair que Kering a l'intention de +nettoyer la maison+ pour établir des bases plus fortes pour l'avenir", note Luca Solca.

D'autres marques du groupe patinent aussi. Au premier trimestre 2024, les ventes d'Yves Saint Laurent reculent de 8%, celles de Bottega Veneta de 2% et celles des "autres maisons", qui englobent Balenciaga et Alexander McQueen, de 7%.

Mi-avril, la note de Kering a été abaissée par S&P en raison des difficultés de Gucci et des dépenses réalisées par le groupe, ce qui alourdit sa dette.

Kering a annoncé récemment l'achat d'un bien immobilier à Milan pour 1,3 milliard d'euros qui s'ajoute à des achats antérieurs d'autres propriétés à New York en janvier pour environ 900 millions d'euros et à Paris en 2023 pour environ 1,4 milliard d'euros, précise l'agence de notation.

Imposer sa définition du luxe

Kering a en outre déboursé 1,7 milliard d'euros pour acquérir 30% de Valentino, avec une option pour racheter tout le groupe au plus tard en 2028, et 3,5 milliards d'euros pour mettre la main sur Creed, parfumeur acheté en octobre dans le cadre de la création de la branche beauté.

"C'est très intelligent de créer un département beauté", explique à l'AFP Eric Briones, auteur de "Luxe et digital" (ed. Dunod). "Mais le construire avec Creed uniquement, ça ne va pas", ajoute-t-il soulignant que la licence Gucci (chez Coty) "ils la récupèrent dans 3 ou 4 ans et Saint Laurent (chez L'Oréal) aux calendes grecques". La licence des parfums Valentino est également chez L'Oréal.

"Vous allez construire sur Balenciaga qui est une marque qui s'interroge et ne s'est pas encore remise du scandale" dû à une publicité déplacée mêlant des enfants et des accessoires connotés sexuellement et qui a fait chuter ses ventes, selon le spécialiste.

"Aujourd'hui, ce qui manque le plus à Kering, c'est une vision claire, cohérente et impactante", ajoute-t-il. "En ce moment, il y a une bataille dans l'univers du luxe à imposer sa définition du luxe: Vuitton, c'est +nous sommes plus qu'une maison de luxe, nous sommes une maison culturelle+, Chanel c'est +le luxe absolu+, Jacquemus c'est +pop luxury+", détaille-t-il.

"C'est peut-être aussi un groupe trop décentralisé", souffle un autre connaisseur du secteur, "c'est le péché originel de Kering, un héritage de PPR (Pinault-Printemps-La Redoute, précédent nom du groupe, NDLR), il fonctionne davantage comme un conglomérat que comme groupe".

Récemment, quelques changements ont eu lieu dans la gouvernance: Francesca Bellettini, PDG d'Yves Saint Laurent, a été promue directrice générale adjointe de Kering, chargée de "piloter l'ensemble des maisons du groupe dans les prochaines étapes de leur développement" et Jean-Marc Duplaix, directeur financier de Kering depuis 2012, est devenu directeur général adjoint du groupe chargé des opérations et des finances.

La directrice de la communication Valérie Duport a quitté le groupe sans que soit encore nommé son successeur.

"C'est un moment compliqué et personne ne se réjouit parce que si Kering va mal, le secteur global en souffre", conclut M. Briones.


Évolution du financement des banques saoudiennes face à la hausse de la demande de prêts hypothécaires, selon S&P Global

Le financement hypothécaire représentait 23,5 % du total des crédits alloués par les banques saoudiennes à la fin de 2023, contre 12,8 % en 2019. (AFP)
Le financement hypothécaire représentait 23,5 % du total des crédits alloués par les banques saoudiennes à la fin de 2023, contre 12,8 % en 2019. (AFP)
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  • l'agence de notation a déclaré que les profils de financement des institutions financières du Royaume devraient subir des changements, principalement en raison d'une initiative soutenue par l'État pour stimuler l'accession à la propriété
  • Les besoins de financement continus de l'initiative économique Vision 2030 et la croissance relativement faible des dépôts, sont susceptibles d'inciter les banques à rechercher d'autres sources de financement

RIYAD : Les banques saoudiennes devraient poursuivre des stratégies alternatives de financement pour faire face à l'expansion rapide des prêts, alimentée par la demande de nouveaux prêts hypothécaires, selon S&P Global.

Dans son dernier rapport, l'agence de notation a déclaré que les profils de financement des institutions financières du Royaume devraient subir des changements, principalement en raison d'une initiative soutenue par l'État pour stimuler l'accession à la propriété.

Selon l'analyse, le financement hypothécaire représentera 23,5 % de l'allocation totale de crédit des banques saoudiennes à la fin de 2023, contre 12,8 % en 2019.

« Les besoins de financement continus de l'initiative économique Vision 2030 et la croissance relativement faible des dépôts, sont susceptibles d'inciter les banques à rechercher d'autres sources de financement, y compris l’externe », a déclaré S&P Global. 

Le rapport prévoit également que cette recherche de financement externe pourrait potentiellement avoir un impact sur la qualité de crédit du secteur bancaire saoudien.

Selon l'agence de notation basée aux États-Unis, la croissance des prêts parmi les banques saoudiennes a dépassé celle des dépôts, avec un ratio prêts/dépôts supérieur à 100 % en 2022, contre 86 % à la fin de 2019.

S&P Global s'attend à ce que cette tendance persiste, en particulier avec les prêts aux entreprises jouant un rôle plus important dans la croissance au cours des prochaines années. « Nous considérons que les banques saoudiennes se tourneront probablement vers des stratégies de financement alternatives pour soutenir cette expansion », indique le rapport. 


Espagne: la maison mère de Paco Rabanne et Jean Paul Gaultier se lance en Bourse

 Les marques Nina Ricci, Paco Rabanne et Jean Paul Gaultier font vendredi leur entrée sur les marchés financiers avec l'introduction en Bourse à Madrid de leur maison mère, le groupe espagnol Puig, en pleine expansion dans le secteur du luxe. (AFP).
Les marques Nina Ricci, Paco Rabanne et Jean Paul Gaultier font vendredi leur entrée sur les marchés financiers avec l'introduction en Bourse à Madrid de leur maison mère, le groupe espagnol Puig, en pleine expansion dans le secteur du luxe. (AFP).
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  • Cent dix ans après sa création, la maison de beauté catalane va connaître une petite révolution avec cette opération, censée lui donner les moyens de concurrencer les grands noms du secteur
  • C'est "une étape décisive" qui "nous permettra d'être plus compétitifs sur le marché international de la beauté", soulignait dans un récent communiqué le PDG de l'entreprise, Marc Puig

MADRID: Les marques Nina Ricci, Paco Rabanne et Jean Paul Gaultier font vendredi leur entrée sur les marchés financiers avec l'introduction en Bourse à Madrid de leur maison mère, le groupe espagnol Puig, en pleine expansion dans le secteur du luxe.

Cent dix ans après sa création, la maison de beauté catalane va connaître une petite révolution avec cette opération, censée lui donner les moyens de concurrencer les grands noms du secteur comme Estée Lauder, Hermès, Kering et LVMH.

C'est "une étape décisive" qui "nous permettra d'être plus compétitifs sur le marché international de la beauté", soulignait dans un récent communiqué le PDG de l'entreprise, Marc Puig, en assurant viser une "approche de long terme".

Fondé en 1914 à Barcelone par l'entrepreneur Antonio Puig Castellò, le groupe de parfums et cosmétiques espagnol s'est fait une place ces dernières années parmi les géants du luxe et de la mode, en multipliant les acquisitions de marques de prestige.

La maison catalane contrôle ainsi les griffes Paco Rabanne, Nina Ricci, Charlotte Tilbury, Carolina Herrera, Dries Van Noten et Jean Paul Gaultier. Il a également noué des contrats de licence avec Prada, Christian Louboutin et Comme des Garçons.

Contrôle familial

L'introduction en Bourse de Puig se fera vendredi au prix de 24,50 euros par action. Elle est présentée par les analystes comme le plus gros lancement boursier de l'année en Espagne et comme l'un des principaux en Europe.

Le montant fixé pour l'action Puig valorise le groupe barcelonais à près de 14 milliards d'euros. Cela lui permettra d'intégrer directement l'Ibex 35, indice vedette regroupant les 35 plus grosses entreprises espagnoles.

Cette opération d'envergure se déclinera en deux phases: une émission de nouvelles actions, devant rapporter 1,25 milliard d'euros, et la vente de parts détenues par Exea, la holding de la famille Puig, pour près de 1,36 milliard d'euros.

Cette double opération pourrait être complétée par une vente de titres réservée à certains investisseurs pour un total de 390 millions d'euros, selon le groupe. De quoi lever au total quelque 3 milliards d'euros.

Malgré cette opération, la famille Puig assure qu'elle restera l'actionnaire majoritaire de l'entreprise avec 71,7% des parts. Elle conservera, en outre, une très large majorité des droits de vote (92,5%) au sein de son conseil d'administration.

« Muscle financier »

L'introduction en Bourse du groupe catalan avait été officialisée le 8 avril, après avoir été évoquée pour la première fois le 20 octobre par Marc Puig en personne dans un entretien au quotidien économique Financial Times.

Le PDG de 62 ans avait alors estimé qu'elle permettrait d'imposer une "discipline" de marché à l'entreprise et d'éviter les possibles "difficultés" auxquelles les sociétés familiales sont confrontées lors du passage de témoin entre générations.

Il arrive, en effet, "que les entreprises familiales perdent leur position sur le marché. Elles peuvent commencer à mourir lentement et personne au sein de l'entreprise n'en est conscient", avait insisté le petit-fils d'Antonio Puig, à la tête du groupe depuis 2004.

Selon Javier Cabrera, analyste chez XTB, ce lancement boursier devrait permettre à la maison de beauté catalane d'acquérir du "muscle financier", en profitant de la "bonne dynamique boursière du secteur".

De fait, le contexte est actuellement porteur pour le luxe, dont les poids lourds ont enregistré des niveaux de ventes record en 2023, malgré un léger ralentissement après deux années de croissance à deux chiffres.

Puig a, pour sa part, réalisé l'an dernier un chiffre d'affaires de 4,3 milliards d'euros et dégagé un bénéfice net de 465 millions d'euros, en hausse de 16% sur un an. Et cette dynamique pourrait s'accélérer.

Les acquisitions réalisées ces dernières années permettent "une forte croissance" et une "diversification des revenus" du groupe, observe Javier Cabrera, qui insiste sur ses bons résultats en Chine, marché devenu incontournable pour le secteur du luxe.


Liban: l'Union européenne annonce une aide d'un milliard d'euros pour soutenir l'économie

Le Premier ministre libanais Najib Mikati (au centre) pose pour une photo avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président chypriote Nikos Christodoulides lors de leur rencontre au siège du gouvernement du Grand Sérail à Beyrouth (Photo, AFP).
Le Premier ministre libanais Najib Mikati (au centre) pose pour une photo avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président chypriote Nikos Christodoulides lors de leur rencontre au siège du gouvernement du Grand Sérail à Beyrouth (Photo, AFP).
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  • Le président chypriote s'était déjà rendu au Liban le 8 avril pour discuter avec M. Mikati de la question des réfugiés
  • Le Liban, frappé par une crise économique depuis 2019 dit accueillir près de deux millions de réfugiés syriens

BEYROUTH: La cheffe de la Commission européenne a annoncé jeudi à Beyrouth une aide d'un milliard d'euros pour soutenir la "stabilité socio-économique" du Liban et appelé ce pays à bien coopérer dans la lutte contre l'immigration clandestine.

Les fonds seront "disponibles à partir de cette année jusqu’en 2027. Nous voulons contribuer à la stabilité socio-économique du Liban", a déclaré Ursula von der Leyen, ajoutant "compter sur une bonne coopération" des autorités libanaises dans la lutte contre l'immigration clandestine vers l'Europe.

Le Liban, frappé par une crise économique depuis 2019 dit accueillir près de deux millions de réfugiés syriens, soit le plus grand ratio par habitant au monde.

Le petit pays méditerranéen, frontalier de la Syrie, n'a de cesse d'exhorter la communauté internationale de les rapatrier, les armes s'étant tues dans plusieurs régions syriennes.

Les migrants, demandeurs d'asile et réfugiés qui quittent le Liban par bateau à la recherche d'une vie meilleure en Europe se dirigent souvent vers Chypre qui affirme être en première ligne face aux flux migratoires au sein de l'UE.

"La réalité actuelle de cette question est devenue plus grande que la capacité du Liban à la traiter", a déclaré le Premier ministre libanais Najib Mikati, lors d'une conférence de presse en présence de Mme. von der Leyen et du président chypriote Nikos Christodoulides.

Augmentation des ressortissants syriens à Chypre 

"Nous renouvelons notre demande à l'UE, (...) d’aider les personnes déplacées dans leur pays (d'origine et non au Liban), pour les encourager à rentrer volontairement", a-t-il poursuivi.

De son côté, Chypre, qui fait état d'une augmentation des arrivées de ressortissants syriens, estime que la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza, qui a déclenché des violences à la frontière israélo-libanaise, a affaibli les efforts de Beyrouth pour empêcher les départs.

De janvier à avril 2024, plus de 40 bateaux transportant environ 2.500 personnes ont accosté à Chypre, a indiqué à l'AFP l'agence de l'ONU pour les réfugiés (HCR).

Chypre avait conclu il y a des années avec le Liban un accord pour le retour de migrants en situation irrégulière.

Le président chypriote s'était déjà rendu au Liban le 8 avril pour discuter avec M. Mikati de la question des réfugiés et de la manière de contrôler le flux migratoire vers son pays.