La Chine est «la gagnante» des législatives aux Maldives

Le président des Maldives, Mohamed Muizzu, s'adresse aux représentants des médias après avoir déposé son bulletin de vote lors des élections législatives, à Malé, le 21 avril 2024. (Photo, AFP)
Le président des Maldives, Mohamed Muizzu, s'adresse aux représentants des médias après avoir déposé son bulletin de vote lors des élections législatives, à Malé, le 21 avril 2024. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 22 avril 2024

La Chine est «la gagnante» des législatives aux Maldives

  • Selon les résultats préliminaires lundi, le parti de M. Muizzu, le Congrès national du peuple (PNC), disposera de 67 sièges dans ce parlement monocaméral qui ne compte que 93 membres
  • Une série de projets, financés et construits par la Chine, devraient désormais aller de l'avant

MALÉ: La victoire écrasante du parti du président des Maldives Mohamed Muizzu aux élections législatives va lui permettre de replacer l'archipel stratégique de l'océan Indien dans l'orbite de Pékin, estiment diplomates et analystes.

"En fin de compte, la Chine est la gagnante de ces élections aux Maldives", a conclu auprès de l'AFP un diplomate occidental à Colombo, capitale du Sri Lanka voisin.

Selon les résultats préliminaires lundi, le parti de M. Muizzu, le Congrès national du peuple (PNC), disposera de 67 sièges dans ce parlement monocaméral qui ne compte que 93 membres.

Le PNC et ses alliés ne disposaient que de huit sièges sous la législature sortante, ce qui avait paralysé Mohamed Muizzu, élu en septembre.

Une série de projets, financés et construits par la Chine, devraient désormais aller de l'avant.

"C'est un résultat inattendu" dans son propre camp, admet un collaborateur du président, sous couvert de l'anonymat. "Les gens ont cru à ses promesses de ponts, d'aéroports et surtout de logements", assure-t-il à l'AFP.

Le président Muizzu a été l'un des premiers à voter dimanche, dans une école de Malé, île-capitale, la plus peuplée de l'archipel et dont il fut le maire entre 2021 et 2023, en exhortant les Maldiviens à se rendre aux urnes.

Cet ingénieur en génie civil de 45 ans a été ministre de la Construction dans le gouvernement de l'ancien président Abdulla Yameen (2013-2018) et responsable de l'exécution de projets d'infrastructure aux Maldives, financés par la Chine.

Pendant son mandat autocratique, M. Yameen avait emprunté massivement à la Chine pour des projets de construction, faisant de l'archipel, célèbre pour ses stations balnéaires de luxe, un foyer de rivalité géopolitique.

"L'espoir de développement" 

Le plus grand projet porte sur la construction d'une île dotée de 30.000 appartements à proximité de Malé, baptisée Ras Malé, et qui, selon les analystes, a motivé le vote des électeurs.

"J'ai voté pour le candidat du gouvernement afin de maximiser l'espoir de développement dans ma circonscription", a expliqué Aishath Nuzuha, 29 ans, employée d'une entreprise privée à Malé.

Une semaine avant le scrutin, M. Muizzu a accordé des contrats d'une valeur de plus de 250 millions de dollars à des entreprises d'Etat chinoises pour la construction de trois usines de transformation de poisson.

Les exportations de poisson constituent la principale source de devises, après le tourisme pour l'archipel composé de 1.192 îlots coralliens disséminés sur quelque 800 kilomètres dans l'océan Indien.

Un contrat, d'un montant non divulgué, pour transformer une piste d'atterrissage nationale en aéroport international, a été attribué à une entreprise chinoise.

"Les gens ont voté pour le parti de Muizzu parce qu'ils croient qu'il tiendra ses promesses", souligne Fathimath Rasheeda, 47 ans, femme au foyer à Malé.

"Inde dehors" 

M. Muizzu a choisi dès janvier la Chine pour sa première visite d'Etat, où il a signé une vingtaine d'accords.

Les pays occidentaux, les Etats-Unis en tête, ont mis en garde les pays en développement sur le piège de la dette et les "nouvelles routes de la soie", gigantesque projet chinois d'investissements dans les infrastructures.

Le Fonds monétaire international (FMI) a mis en garde les Maldives contre un "surendettement", appelant à des "ajustements politiques urgents", sans donner de détails.

La Banque mondiale évaluait la dette extérieure totale des Maldives à 3,99 milliards de dollars, soit 71 % du PIB en 2022.

Pendant la campagne présidentielle, Mohamed Muizzu avait promis au camp nationaliste d'expulser les 89 militaires indiens stationnés dans le pays insulaire afin d'effectuer des patrouilles de reconnaissance sur le vaste territoire maritime maldivien.

"Faire des affaires avec la Chine ne doit pas se faire au détriment des relations avec l'Inde. Il est possible d'élargir les liens avec New Delhi également", estime Masood Imad, ambassadeur des Maldives au Sri Lanka.

Le premier groupe de personnel indien a quitté les Maldives le mois dernier. Le retrait complet devra être achevé d'ici le 15 mai.

"La campagne +Inde dehors+ lui a valu la présidence", affirme un haut fonctionnaire, "la promesse de logements lui a valu le (parlement)".

 

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.