Mars 2024, dixième mois d'affilée de chaleurs historiques sur terre et mers

Vue d'un thermomètre de rue indiquant 39 degrés Celsius (102,2 F) dans la ville de Sao Paulo, au Brésil, le 17 mars 2024. (AFP)
Vue d'un thermomètre de rue indiquant 39 degrés Celsius (102,2 F) dans la ville de Sao Paulo, au Brésil, le 17 mars 2024. (AFP)
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Publié le Mardi 09 avril 2024

Mars 2024, dixième mois d'affilée de chaleurs historiques sur terre et mers

  • Si juillet 2023 est devenu le mois le plus chaud jamais mesuré dans le monde, tous les mois depuis juin ont aussi battu leur propre record
  • Sur les douze derniers mois, la température du globe a été 1,58°C plus élevée qu'à l'ère pré-industrielle, dépassant la limite de 1,5°C fixée par l'accord de Paris

PARIS: Avec un nouveau record de température en mars, les douze derniers mois ont été les plus chauds jamais enregistrés dans le monde, 1,58°C de plus que dans le climat de la planète au XIXe siècle, avant que se fasse sentir l'effet de la combustion des énergies fossiles, de la déforestation ou de l'agriculture intensive.

Poursuivant une série ininterrompue de dix records mensuels, mars 2024 constitue un nouveau signal après une année où le réchauffement climatique anthropique, accentué par le phénomène El Niño, a multiplié les catastrophes naturelles, alors que l'humanité n'a pas encore diminué ses émissions des gaz à effet de serre.

Limite de 1,5°C 

Si juillet 2023 est devenu le mois le plus chaud jamais mesuré dans le monde, tous les mois depuis juin ont aussi battu leur propre record.

Mars 2024 poursuit la série, avec une température moyenne 1,68°C plus élevée qu'un mois de mars normal dans le climat de l'ère pré-industrielle (1850-1900), a annoncé mardi le service changement climatique (C3S) de l'observatoire européen Copernicus.

Sur les douze derniers mois, la température du globe a été 1,58°C plus élevée qu'à l'ère pré-industrielle, dépassant la limite de 1,5°C fixée par l'accord de Paris. Cette anomalie devrait toutefois être relevée en moyenne sur "au moins 20 ans" pour considérer que le climat, et non la météo annuelle, a atteint ce seuil, rappelle l'observatoire.

Mais "nous sommes extraordinairement proches de cette limite et nous sommes déjà en sursis", déclare à l'AFP Samantha Burgess, cheffe adjointe du C3S.

Record absolu pour les océans 

Cela fait désormais plus d'un an que la température des océans, régulateurs majeurs du climat qui recouvrent 70% de la Terre, est plus chaude que toutes les annales. Mars 2024 établit même un nouveau record absolu, tous mois confondus, avec 21,07°C de moyenne mesurés à leur surface (hors zones proches des pôles) par Copernicus.

"C'est incroyablement inhabituel", relève Samantha Burgess. Cette surchauffe menace la vie marine et entraîne plus d'humidité dans l'atmosphère, synonyme de conditions météorologiques plus instables, comme des vents violents et des pluies torrentielles. Elle réduit aussi l'absorption de nos émissions de gaz à effet de serre dans les mers, puits de carbone qui emmagasinent 90% de l'excès d'énergie provoquée par l'activité humaine.

Sécheresses et inondations 

"Plus l'atmosphère mondiale se réchauffe, plus les évènements extrêmes seront nombreux, sévères, intenses", rappelle la scientifique, citant la menace "des vagues de chaleur, sécheresses, inondations et incendies de forêt".

Parmi les illustrations récentes, de graves pénuries d'eau frappent le Vietnam, la Catalogne ou encore l'Afrique australe: après le Malawi et la Zambie, 2,7 millions de personnes sont menacées par la famine au Zimbabwe, qui a déclaré l'état de catastrophe nationale. Bogota vient de rationner l'eau potable et la crainte des pénuries planent sur la campagne électorale au Mexique.

A l'inverse, la Russie, le Brésil ou la France ont connu des inondations remarquables. L'influence du changement climatique sur chaque évènement reste à établir par des études scientifiques. Mais il est établi que le réchauffement climatique, en accentuant l'évapotranspiration et en augmentant l'humidité potentielle dans l'air accentue l'intensité de certains épisodes de précipitations.

Fin d'El Niño mais pas des records

Depuis juin, la météo mondiale subit l'effet du phénomène climatique naturel El Niño, synonyme de températures plus élevées. Celui-ci a atteint son pic en décembre mais doit encore se traduire par des températures continentales au-dessus de la normale jusqu'en mai, selon l'Organisation météorologique mondiale (OMM).

Selon elle, il y a des chances que le phénomène inverse - La Niña - se développe "plus tard cette année" après des conditions neutres (ni l'un ni l'autre) entre avril et juin.

D'autres records seront-ils alors battus ces prochains mois? "Si nous continuons à voir autant de chaleur à la surface de l'océan (...) c'est très probable", avertit Mme Burgess.

Accélération?

Ces records dépassent-ils les prévisions ? La question est débattue par les climatologues après une année 2023 hors norme, la plus chaude jamais mesurée. Cette chaleur supplémentaire, "nous pouvons l'expliquer en grande partie, mais pas entièrement", résume Mme Burgess.

"2023 se situe dans la fourchette des prévisions des modèles climatiques, mais vraiment à la limite extérieure", loin de la moyenne, ajoute-t-elle, inquiète.

Emissions croissantes 

Les concentrations dans l'air de dioxyde de carbone (CO2), de méthane et du monoxyde d'azote - les trois principaux gaz à effet de serre d'origine humaine - ont encore augmenté en 2023, selon les estimations de l'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique (NOAA), publiées vendredi.

La concentration de CO2 s'établit en moyenne à 419,3 parties par million (ppm) sur l'année 2023, soit une augmentation de 2,8 ppm depuis 2022.

Selon le projet Carbon Monitor, toutefois, les émissions mondiales de CO2 en 2023 n'ont augmenté que de 0,1 % par rapport à 2022, atteignant 35,8 Gigatonnes. Si ces estimations laissent présager un plateau des émissions humaines, elles représentent toutefois de "10% à 66,7% du budget carbone restant pour limiter le réchauffement à 1,5 °C", notent les auteurs.


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.

 


Un pilote de ligne dit avoir évité une collision avec un avion militaire américain au large du Venezuela

Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
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  • Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne
  • Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants

NEW YORK: La compagnie américaine JetBlue a annoncé lundi avoir fait état aux autorités d'un incident en vol, l'un de ses pilotes ayant affirmé avoir dû modifier sa trajectoire pour éviter une collision avec un avion ravitailleur de l'armée américaine, au large du Venezuela.

Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne.

Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants.

Le dirigeant a toujours réfuté ces allégations, affirmant que Washington s'en servait comme d'un prétexte pour le renverser et mettre la main sur les immenses réserves de pétrole du pays.

Vendredi, l'un des pilotes d'un vol JetBlue assurant la liaison entre l'île caribéenne de Curaçao et New York, a signalé, par radio au contrôle aérien, avoir dû interrompre son ascension après détection d'un avion ravitailleur de l'US Air Force.

Toujours selon le pilote, dont la conversation avec les contrôleurs a été enregistrée et est disponible sur le site LiveATC.net, l'appareil militaire n'avait pas activé son transpondeur, l'émetteur-récepteur qui permet au trafic aérien de le repérer.

"On a failli avoir une collision", explique le pilote. "C'est scandaleux."

"Scandaleux", lui répond le contrôleur aérien. "Vous avez tout à fait raison."

Sollicité par l'AFP, JetBlue a salué l'initiative de l'équipage ayant "rapporté promptement cet incident" à sa hiérarchie, qui en a fait état "aux autorités fédérales". La compagnie américaine "contribuera à toute enquête" sur les circonstances de ce chassé-croisé.

Le commandement militaire américain dédié à cette région, l'US Southern Command, a expliqué à l'AFP "étudier" le dossier, tout en rappelant que "la sécurité (demeurait sa) priorité absolue".

Fin novembre, l'Agence de régulation de l'aviation civile, la FAA, avait demandé aux vols opérant dans la région où se trouve le Venezuela de "faire preuve de prudence".

Elle avait justifié cet avis par "une détérioration des conditions de sécurité et du renforcement de l'activité militaire au Venezuela et dans ses environs".

La FAA avait évoqué des "menaces qui pourraient présenter un risque pour les appareils (commerciaux) à toutes altitudes, que ce soit en vol, à l'atterrissage et au décollage".

 


Le réalisateur hollywoodien Rob Reiner et sa femme retrouvés morts à leur domicile

Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
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  • D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire
  • Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery"

LOS ANGELES: Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN.

La police de Los Angeles a fait état de deux personnes retrouvées mortes dans la maison du réalisateur du film "Quand Harry rencontre Sally", mais n'a pas confirmé publiquement leur identité, lors d’une conférence de presse dimanche soir.

Selon la chaîne NBC, le couple serait mort des suites de coups de couteau.

Rob Reiner était âgé de 78 ans.

D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire. Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery".

Retrouvant parfois son rôle de comédien, il était apparu récemment dans la série "The Bear".

"C'est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès tragique de Michele et Rob Reiner. Nous sommes bouleversés par cette perte soudaine et nous demandons le respect de notre vie privée en cette période incroyablement difficile", a annoncé la famille du couple dans un communiqué cité par la revue Variety.

"C'est une perte immense pour notre ville et notre pays. L'héritage de Rob Reiner est profondément ancré dans la culture et la société américaines", a déclaré la maire de Los Angeles, Karen Bass sur son compte X.

Elle a salué "son oeuvre créative ainsi que son engagement pour la justice sociale et économique" qui "ont transformé la vie d'innombrables personnes".

"Acteur, réalisateur, producteur, scénariste et militant politique engagé, il a toujours mis ses talents au service des autres", a ajouté Mme Bass.