La malnutrition menace les jeunes générations d'Afghans

La malnutrition a été exacerbée par les bouleversements provoqués par l’arrivée au pouvoir des talibans en 2021 (Photo, AFP).
La malnutrition a été exacerbée par les bouleversements provoqués par l’arrivée au pouvoir des talibans en 2021 (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 03 avril 2024

La malnutrition menace les jeunes générations d'Afghans

  • L'arrivée au pouvoir des talibans en 2021 a encore exacerbé le problème
  • Les bébés se tortillent dans l'air froid, tandis que les mères remontent leur manche afin que Hasina passe autour de leur bras un mètre ruban multicolore

BAHARAK: Roya donne du lait maternisé à la cuiller à son nourrisson dans une salle d'hôpital réservée aux enfants souffrant de malnutrition, un mal qui touche un petit Afghan sur dix.

Sa petite fille de neuf mois a été hospitalisée déjà trois fois durant sa courte vie, dans la province reculée du Badakhshan (nord-est), sa mère ayant des difficultés à l'allaiter.

"Elle a repris un peu de poids, elle s'anime un peu", dit sa mère de 35 ans, en berçant dans ses bras Bibi Aseya, dans un hôpital du district de Baharak.

"Elle ne sourit toujours pas", se désole-t-elle, "mais avant je restais éveillée nuit et jour, maintenant je peux dormir".

La dénutrition est très répandue en Afghanistan, un pays meurtri par quatre décennies de guerre et qui se débat aujourd'hui avec des crises économique, humanitaire et climatique.

Dix pour cent des enfants de moins de cinq ans en Afghanistan souffrent de carence alimentaire et 45% accusent des retards de croissance -- des taux parmi les plus élevés du monde, selon les Nations unies.

"S'il n'est pas détecté dans les deux premières années de vie, le retard de croissance est irréversible et l'enfant ne pourra se développer pleinement mentalement et physiquement", dit Daniel Timme, chargé de la communication à l'Unicef, le Fonds des Nations unies pour l'enfance.

"Cela a aussi un grave impact sur le développement du pays dans son ensemble", dit-il à l'AFP.

Deux patients par lit

L'arrivée au pouvoir des talibans en 2021 a encore exacerbé le problème : l'aide internationale s'est tarie et de nombreux membres du personnel médical ont fui leur pays. Les femmes et les enfants ont été les premiers à en pâtir.

Hasina, 22 ans, et son époux Nureddin, 27 ans, exercent en tant que volontaires, dans le cadre d'un programme de l'Unicef dans le Badakhshan, région montagneuse frontalière du Pakistan, du Tadjikistan et de la Chine.

Le couple représente un filet de sécurité pour les plus de 1.000 habitants du village de Gandanchusma, qui peuvent venir consulter dans une pièce de leur maison aménagée en clinique de fortune.

Sur les murs de terre séchée, une carte du village et de nombreux posters éducatifs. Des femmes arrivent avec leur bébé pour vérifier s'il a une croissance normale.

Les bébés se tortillent dans l'air froid, tandis que les mères remontent leur manche afin que Hasina passe autour de leur bras un mètre ruban multicolore, qui indique si l'enfant est trop petit.

Les bébés sont ensuite pesés sur des balances suspendues.

"S'ils sont dénutris, on les envoie à la clinique", à une demi-heure de marche, explique Hasina.

La sous-nutrition est encore plus fréquente pendant les saisons chaudes, en raison des maladies liées à l'eau. Quelque 79% des Afghans n'ont pas un accès suffisant à l'eau potable, selon l'ONU.

Samira, une infirmière à l'hôpital de Baharak, explique que la salle dédiée aux enfants dénutris est généralement pleine en été.

"Ca nous arrive d'avoir deux patients dans le même lit", dit-elle. Mais les enseignements prodigués sur l'allaitement ont toutefois réduit les taux de malnutrition.

Femmes vulnérables

Aisha, qui ne donne pas son vrai nom, a une pompe à eau potable chez elle, dans la localité de Khairabad, grâce à un programme de l'Unicef.

Dans un récent rapport alarmant sur le délabrement du secteur de la santé en Afghanistan, l'organisation Human Rights Watch souligne la vulnérabilité particulière des femmes, largement privées de liberté de mouvement, d'éducation et d'emploi.

Aisha et les autres villageoises échangent des informations notamment sur l'hygiène et la santé. Mais elle craint que ce ne soit pas suffisant pour combattre les difficultés sociales et économiques qui contribuent à la dénutrition et aux retards de croissance.

"C'est difficile pour nous au niveau du village, parce qu'on a beaucoup de femmes illettrées", dit Amina, une autre habitante.

"On a besoin de plus de travailleurs sociaux pour sensibiliser la population, distribuer des médicaments aux enfants dénutris et apporter du planning familial et des conseils de santé", dit-elle.


Diversité: l'administration Trump met la pression sur des entreprises françaises

Le président américain Donald Trump s'exprime lors de la cérémonie de prestation de serment d'Alina Habba en tant que procureur général du New Jersey, dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 mars 2025. (AFP)
Le président américain Donald Trump s'exprime lors de la cérémonie de prestation de serment d'Alina Habba en tant que procureur général du New Jersey, dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 mars 2025. (AFP)
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  • Plusieurs entreprises françaises ont reçu un courrier de l'ambassade des Etats-Unis les interrogeant sur l'existence de programmes internes de lutte contre les discriminations, ce qui pourrait les empêcher de travailler avec le gouvernement américain
  • Le contractant doit également confirmer qu'il est "en conformité avec toutes les lois fédérales anti-discrimination applicables, ce qui est important pour les décisions de paiement du gouvernement"

PARIS: Plusieurs entreprises françaises ont reçu un courrier de l'ambassade des Etats-Unis les interrogeant sur l'existence de programmes internes de lutte contre les discriminations, ce qui pourrait les empêcher de travailler avec le gouvernement américain, rapportent vendredi plusieurs médias français.

Interrogé par l'AFP, l'entourage du ministre français de l'Economie, Eric Lombard, a jugé que "cette pratique reflète les valeurs du nouveau gouvernement américain. Ce ne sont pas les nôtres. Le ministre le rappellera à ses homologues au sein du gouvernement américain", selon la réaction transmise.

"Le contractant ou l'offrant potentiel certifie qu'il (...) ne met pas en œuvre de programmes de promotion de la diversité, de l'équité, et de l'inclusion qui enfreignent les lois fédérales anti-discrimination applicables" aux Etats-Unis, demande un questionnaire attaché au courrier adressé à plusieurs entreprises, que l'AFP a pu consulter.

Le contractant doit également confirmer qu'il est "en conformité avec toutes les lois fédérales anti-discrimination applicables, ce qui est important pour les décisions de paiement du gouvernement", et mentionner le numéro d'appel d'offre ou contrat qui le concerne, peut-on lire dans le questionnaire.

Dès le premier jour de son retour à la Maison Blanche, le 20 janvier, Donald Trump a signé un décret exécutif déclarant "illégaux" les programmes et politiques de "DEI" (Diversité, équité, inclusion), promouvant l'égalité des chances, au sein de l'Etat fédéral.

"Nous vous informons que le décret 14173, concernant la fin de la discrimination illégale et rétablissant les opportunités professionnelles basées sur le mérite, signé par le Président Trump, s'applique également obligatoirement à tous les fournisseurs et prestataires du gouvernement américain, quel que soit leur nationalité et le pays dans lequel ils opèrent", peut-on lire dans le courrier publié par Le Figaro.

Depuis son retour à la Maison Blanche, le président Trump s'est engagé dans une vaste réforme du gouvernement fédéral, traquant les dépenses publiques jugées de gaspillage ou contraires à sa politique, comme les programmes faisant la promotion de la diversité ou de l'inclusion.


Washington somme l'armée libanaise de désarmer le Hezbollah

Une photo prise dans la région de Marjayoun, au sud du Liban, montre un avion de guerre israélien survolant le sud du Liban, le 28 mars 2025. L'envoyé des Nations unies pour le Liban a appelé toutes les parties à la retenue le 28 mars, après qu'Israël a mené des frappes aériennes dans le sud du Liban à la suite de nouveaux tirs de roquettes en direction d'Israël. (AFP)
Une photo prise dans la région de Marjayoun, au sud du Liban, montre un avion de guerre israélien survolant le sud du Liban, le 28 mars 2025. L'envoyé des Nations unies pour le Liban a appelé toutes les parties à la retenue le 28 mars, après qu'Israël a mené des frappes aériennes dans le sud du Liban à la suite de nouveaux tirs de roquettes en direction d'Israël. (AFP)
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  • Les Etats-Unis ont indiqué vendredi qu'il était de la "responsabilité" du Liban et de l'armée libanaise de désarmer le Hezbollah, disant soutenir Israël après les bombardements dans la banlieue sud de Beyrouth
  • L'armée israélienne, qui a aussi bombardé le sud du Liban, avait appelé à évacuer une partie des habitants de la banlieue sud, cible de bombardements intenses pendant les deux mois de guerre ouverte

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont indiqué vendredi qu'il était de la "responsabilité" du Liban et de l'armée libanaise de désarmer le Hezbollah, disant soutenir Israël après les bombardements dans la banlieue sud de Beyrouth.

"Dans le cadre de l'accord de cessation des hostilités, le gouvernement libanais est responsable du désarmement du Hezbollah, et nous attendons des forces armées libanaises qu'elles désarment ces terroristes afin d'empêcher la poursuite des hostilités", a déclaré à la presse la porte-parole du département d'Etat, Tammy Bruce.

Israël a bombardé vendredi la banlieue sud de Beyrouth, un bastion du Hezbollah, pour la première fois après quatre mois de trêve, en riposte à des tirs de roquettes qui ont visé son territoire.

L'armée israélienne, qui a aussi bombardé le sud du Liban, avait appelé à évacuer une partie des habitants de la banlieue sud, cible de bombardements intenses pendant les deux mois de guerre ouverte qui l'ont opposée au mouvement libanais, avant un fragile cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre.

"Si des attaques ont eu lieu, c'est parce que des terroristes ont lancé des roquettes sur Israël depuis le Liban. Il s'agit d'une violation de la cessation des hostilités", a poursuivi Mme Bruce, en soulignant qu'Israël devait "réagir, comme le feraient les Etats-Unis ou tout autre pays dans ce genre de situation".


Le président Trump accueille l'ambassadrice du Royaume à l'iftar de la Maison Blanche

La princesse Reema Bandar al-Saoud était parmi les ambassadeurs des pays arabes qui ont participé à l'iftar de la Maison Blanche jeudi. (X: @rbalsaud)
La princesse Reema Bandar al-Saoud était parmi les ambassadeurs des pays arabes qui ont participé à l'iftar de la Maison Blanche jeudi. (X: @rbalsaud)
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  • La princesse figurait parmi plusieurs ambassadeurs de pays arabes, dont les Émirats arabes unis, l'Égypte et la Jordanie
  • Plus tard, sur X, la princesse a remercié le président américain Trump

RIYAD: L'ambassadeur d'Arabie saoudite aux États-Unis, la princesse Reema Bandar al-Saoud, a reçu un accueil personnel de la part du président Trump lors de l'iftar de la Maison Blanche jeudi.

Lors de son discours d'ouverture, le président américain a déclaré: «Chaque jour, nous tenons nos promesses envers la communauté musulmane. Mon administration est engagée dans une diplomatie sans relâche pour forger une paix durable au Moyen-Orient, en s'appuyant sur les accords historiques d'Abraham dont tout le monde disait qu'ils seraient impossibles... Nous recherchons tous la paix pour le monde entier.»

Il a ajouté: «Alors que nous approchons de la fin du mois sacré du Ramadan, nous sommes également très honorés d'être rejoints par de nombreux amis et partenaires internationaux, dont l'ambassadeur d'Arabie saoudite aux États-Unis, une femme très, très spéciale, la princesse Reema – princesse, merci, merci, princesse.»

La princesse figurait parmi plusieurs ambassadeurs de pays arabes, dont les Émirats arabes unis, l'Égypte et la Jordanie.

Plus tard, sur X, la princesse a remercié M. Trump et a déclaré: «J'ai eu l'honneur d'assister au dîner de l'iftar organisé par @POTUS. Merci pour son aimable invitation et son geste attentionné à l'égard de la communauté musulmane. C'est un témoignage de l'esprit d'amitié et de coopération qui rassemble nos nations.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com