Un Sénat démocrate, atout crucial pour la présidence Biden

Parmi les attributions du Sénat américain figure l'examen et la confirmation par un vote, d'abord en commission, puis de tous les sénateurs, des plus hauts responsables de l'administration, des ministres, leurs adjoints, mais aussi des ambassadeurs. (AFP)
Parmi les attributions du Sénat américain figure l'examen et la confirmation par un vote, d'abord en commission, puis de tous les sénateurs, des plus hauts responsables de l'administration, des ministres, leurs adjoints, mais aussi des ambassadeurs. (AFP)
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Publié le Mercredi 06 janvier 2021

Un Sénat démocrate, atout crucial pour la présidence Biden

  • Lors des deux élections sénatoriales partielles en Géorgie mardi, le candidat démocrate Raphael Warnock a battu la sénatrice républicaine Kelly Loeffler
  • L'autre démocrate en lice, Jon Ossoff, semblait lui aussi en position de créer la surprise face au républicain David Perdue

WASHINGTON : La prise de contrôle du Sénat américain par les démocrates, si elle se confirme, sera déterminante pour le président élu Joe Biden qui devrait pouvoir pousser ses réformes prioritaires et procéder sans entrave à des nominations.

Lors des deux élections sénatoriales partielles en Géorgie mardi, le candidat démocrate Raphael Warnock a battu la sénatrice républicaine Kelly Loeffler. L'autre démocrate en lice, Jon Ossoff, semblait lui aussi en position de créer la surprise face au républicain David Perdue.

Les démocrates auraient alors 50 sièges au Sénat, comme les républicains. Mais comme le prévoit la constitution, la future vice-présidente Kamala Harris aurait le pouvoir de départager les votes, et donc de faire pencher la balance du côté démocrate.

Atout pour les nominations

Parmi les attributions du Sénat américain figure l'examen et la confirmation par un vote, d'abord en commission, puis de tous les sénateurs, des plus hauts responsables de l'administration, des ministres, leurs adjoints, mais aussi des ambassadeurs, des responsables militaires et des directeurs des multiples agences fédérales qui constituent le gouvernement américain.

Le Sénat confirme aussi les juges, notamment ceux de la Cour Suprême, la plus haute juridiction du pays dont les décisions ont d'importantes répercussions sur des sujets de société, comme l'avortement ou le mariage homosexuel.

L'entourage du président élu a d'ailleurs fait connaître dès mercredi le choix de M. Biden pour le poste de ministre de la Justice: Merrick Garland, 68 ans, qui avait été le candidat de Barack Obama à la Cour suprême en 2016 mais dont la nomination avait été bloquée par les républicains.

Selon les médias américains, M. Biden hésitait à choisir M. Garland car il craignait de ne pouvoir faire approuver un juge progressiste pour le rempacer à la tête d'un important tribunal d'appel de Washington. 

Les républicains ont fait savoir qu'ils s'opposeraient au moins à une nomination proposée jusqu'ici par Joe Biden, celle de Neera Tanden, une progressiste choisie pour diriger le Budget.

Des réformes plus rapidement

Le contrôle du Sénat par les démocrates, qui sont déjà majoritaires à la Chambre des représentants, donne à Joe Biden tous les leviers du pouvoirs pour la première fois depuis le début de la présidence de Barack Obama, une période pendant laquelle l'ancien président démocrate a fait approuver un programme majeur de sauvetage de l'économie après la crise financière de 2008, et l'assurance santé de millions d'Américains.

C'est d'ailleurs l'argument que les républicains ont brandi pendant la campagne sénatoriale de Géorgie, affirmant que les Etats-Unis allaient sombrer dans le socialisme. 

Le chef des démocrates au Sénat, Chuck Schumer, n'a pas attendu les résultats officiels pour assurer mercredi dans un communiqué que Joe Biden et Kamala Harris pourraient compter sur lui pour «accomplir des réformes audacieuses». 

Premières mesures possibles

Alors que la pandémie a fait bondir le chômage, M. Biden pourrait faire approuver une aide financière de 2 000 dollars pour chaque Américain, une mesure jusque-là bloquée par le chef des républicains au Sénat, Mitch McConnell.

Il pourrait aussi faire approuver un salaire minimum de 15 dollars de l'heure dans tout le pays, alléger la dette des étudiants et étendre, la grande réforme du système de santé Obamacare, que l'administration républicaine a tenté d'amoindrir, en créant notamment une nouvelle option de système d'assurance-santé géré par le secteur public, qui concurrencerait les assureurs privés.

Les modérés en arbitres

Même si les démocrates parviennent à contrôler le Sénat, ce sera avec une majorité tellement étroite que les sénateurs centristes, comme le démocrate Joe Manchin ou les républicains Susan Collins, Lisa Murkowski et Mitt Romney, vont jouer un rôle majeur. 

M. Manchin, qui soutient largement les priorités démocrates en matière d'économie et de politique étrangères, risque de s'opposer à toute politique environnementale qui menacerait l'industrie minière de son Etat de Virginie-Occidentale.

En outre, la majorité des démocrates à la Chambre des représentants est la plus étroite depuis près d'un siècle.

Quoi qu'il en soit, le temps sera compté avant les prochaines élections législatives de 2022, que la plupart des présidents américains ont perdu pendant leur premier mandat.

 


Les marchés agricoles naviguent à vue, chahutés par la guerre commerciale

Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
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  • De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump
  • Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche

WASHINGTON: De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump, même si certains fondamentaux continuent d'influencer les cours.

"Les décisions erratiques" de Donald Trump sur le plan commercial "fragilisent l'opinion des investisseurs: ils ne savent plus trop dans quoi investir", commente auprès de l'AFP Damien Vercambre, analyste au cabinet Inter-Courtage.

Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche, provoquant par ailleurs des "craintes financières", selon l'analyste.

A la Bourse de Chicago, les prix du blé et du maïs ont baissé sur la semaine, à cause notamment des incertitudes commerciales. Le soja a pour sa part évolué en dents de scie, pour se retrouver au final à des niveaux proches de la semaine passée.

Sur Euronext, "les cours suivent Chicago, qui est déprimé", résume Damien Vercambre.

La pause de 90 jours décidée par Donald Trump sur une partie des surtaxes à l'importation, à l'exception notable de celles visant la Chine, est à nouveau venue bouleverser la donne après un début d'année agité.

En parallèle, le président américain Donald Trump a évoqué mercredi la possibilité d'un accord commercial "équitable" avec la Chine, sans que les négociations aient toutefois réellement commencé, d'après un ministre de premier plan.

La guerre commerciale initiée par l'exécutif américain depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump a débouché sur 145% de droits de douane additionnels sur les produits chinois entrant aux Etats-Unis, et 125% décidés en représailles par Pékin sur les marchandises en provenance des Etats-Unis.

"Un jour ou l'autre, un accord sera conclu avec la Chine", assure l'analyste américain Dewey Strickler, d'Ag Watch Market Advisors.

Mais si le ton de l'administration américaine se veut désormais rassurant, les marchés semblent attendre des actions concrètes de la part de Washington.

"Nous sommes dans une phase d'attente et d'hésitation en ce moment", les investisseurs "attendant la moindre avancée en matière de politique commerciale", confirme Rich Nelson, de la maison de courtage Allendale.

"Il y a (cette) peur que l'économie capote, comme (...) en 2018 (sous le premier mandat de Donald Trump, ndlr) où les prix du soja et du maïs aux Etats-Unis s'étaient cassés la figure, avant qu'il y ait une réconciliation avec la Chine", rappelle M. Vercambre.

- Influence des fondamentaux -

Si le spectre de la guerre commerciale occupe une grande partie du paysage, des éléments fondamentaux influencent tout de même les cours, dont la météo ou encore les perspectives de production.

Aux Etats-Unis, les acteurs du marché sont "moins inquiets des conditions météorologiques et de la menace d'un temps sec" notamment "pour la Corn Belt américaine", ce qui pousse le maïs américain à de "nouveaux plus bas sur deux semaines", explique Michael Zuzolo, de Global Commodity Analytics and Consulting.

"Il y a eu beaucoup de pluie dans le Midwest, en particulier dans les régions du Sud", participant au mouvement baissier du maïs et du blé américain, abonde Dewey Strickler.

Sur le Vieux Continent, "les perspectives de production pour la nouvelle campagne (...) sont aussi meilleures", observe M. Vercambre.

Plus précisément, "le sud de l'Europe a bénéficié de précipitations abondantes, ce qui a amélioré l'humidité des sols et augmenté les perspectives de rendement des cultures", selon un rapport de la Commission européenne.

Selon ce même rapport, néanmoins, dans le centre et le nord de l'Europe, "les conditions sèches prédominent" ce qui pourrait "nuire au développement des cultures d'hiver".


Ukraine: Pékin dénonce des «accusations sans fondement» sur la présence selon Kiev de combattants chinois

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  • Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire
  • "La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise

PEKIN: Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire.

"La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise Guo Jiakun, lors d'un point de presse, au lendemain de la convocation de son ambassadeur au ministère ukrainien des Affaires étrangères.

 


Le cercueil du pape est arrivé dans la basilique Saint-Pierre

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
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  • Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe
  • Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel

CITE DU VATICAN: Le cercueil du pape François est arrivé mercredi matin dans la basilique Saint-Pierre, où il sera exposé au public jusqu'à vendredi soir, accompagné par les applaudissements des fidèles présents sur la place.

Le cercueil a été positionné devant l'autel central de la basilique, escorté par des dizaines de cardinaux et de gardes suisses.

Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où le pape a vécu depuis son élection en 2013 jusqu'à sa mort.

Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel, surplombé de l'impressionnant baldaquin en bronze, chef d'oeuvre du Bernin.

Les chants du choeur de la Chapelle Sixtine résonnaient tout au long du cortège. Le cercueil était porté par des membres du cérémonial du Vatican en costume sombre et encadré par huit gardes suisses armés de hallebardes.

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet.

La cérémonie devrait s'achever vers 10H15 (08H15 GMT).

Ensuite, pendant trois jours, le public pourra défiler devant sa dépouille, mercredi (de 11H00 à 24H00), jeudi (de 07H00 à 24H00) et vendredi (de 07H00 à 19H00).

Dès 08H00 (06H00 GMT) mercredi, des centaines de fidèles étaient massés sur la place pour être parmi les premiers à entrer dans le majestueux édifice, qui ne sera pourtant accessible qu'à partir de 11H00 (09H00 GMT).

Des dizaines de milliers de fidèles sont attendus pour ce dernier hommage. Après le décès de son prédécesseur Benoît XVI le 31 décembre 2022, 200.000 personnes s'étaient recueillies devant sa dépouille avant son enterrement en présence de 50.000 fidèles.

Pour faire face à cet afflux, les autorités ont déployé diverses mesures: barrières métalliques pour canaliser le flot des visiteurs, distribution de bouteilles d'eau, augmentation de la fréquence des bus desservant le Vatican, et renforcement des contrôles de sécurité aux accès de la place Saint-Pierre, par laquelle on accède à la basilique.