JO: le patron de l'Agence française de la sécurité informatique "dans le même état d'esprit qu'un athlète"

Les logos sont affichés sur les écrans du centre de formation à la cyberattaque "salle de cyberattaque immersive", au Galileo Global Education à Puteaux, à l’ouest de Paris, le 2 mai 2023. (AFP)
Les logos sont affichés sur les écrans du centre de formation à la cyberattaque "salle de cyberattaque immersive", au Galileo Global Education à Puteaux, à l’ouest de Paris, le 2 mai 2023. (AFP)
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Publié le Mercredi 27 mars 2024

JO: le patron de l'Agence française de la sécurité informatique "dans le même état d'esprit qu'un athlète"

  • Vincent Strubel, le directeur général de l'Agence française de sécurité informatique (Anssi), assure à l'AFP être "confiant" dans les capacités de la France à contrer les menaces informatiques, mercredi en marge du Forum de la cybersécurité.
  • Pour moi, le scénario du pire, c'est qu'on se retrouve noyés sous des attaques sans gravité et qu'on ne voit pas venir une attaque plus grave, qui viserait une infrastructure critique de transport, d'énergie, jouant un rôle critique pour l'organisation de

FRANCE : "Ni insouciance, ni panique": à quatre mois des Jeux olympiques de Paris, Vincent Strubel, le directeur général de l'Agence française de sécurité informatique (Anssi), assure à l'AFP être "confiant" dans les capacités de la France à contrer les menaces informatiques, mercredi en marge du Forum de la cybersécurité.

Question : La France est-elle particulièrement ciblée en ce moment ?

Réponse : " La France est soumise, et ce n'est pas la seule, à une pression particulièrement intense depuis deux ou trois ans, notamment liée au contexte géopolitique. Mais je ne vois pas une progression au-delà de quelques événements très visibles qui ont marqué l'attention. Concrètement, ce qu'on mesure, c'est une vraie extension de la menace.

Il y a trois types d'attaques. Il y a les États qui nous attaquent depuis toujours, qui espionnent. Ce n'est pas nouveau. Ce sont des opérations qui se passent dans le temps long, qui sont ciblées sur nos administrations sensibles, sur nos entreprises stratégiques.

Il y a le crime organisé, des gens qui sont là pour faire de l'argent. Ils attaquent massivement, ils pêchent au chalut et attrapent tout ce qu'ils peuvent. Et il y a les +hacktivistes+, qui cherchent à se rendre visibles, à passer des messages. C'est le cadre dans lequel rentre, par exemple, l'attaque subie par le réseau interministériel de l'Etat (le 10 mars, NDLR). "

Question : Cette cyberattaque qui a visé plusieurs ministères vous inquiète-t-elle ?

Réponse: Je vais vous faire une réponse peut-être surprenante mais, moi, ça m'a plutôt rassuré. C'est un test plutôt réussi. Ça s'est passé au plus mauvais moment mais les attaques se passent toujours au plus mauvais moment. Un dimanche soir à minuit, on a vraiment envie de faire autre chose que de gérer une crise cyber mais c'est la vie.

Ça réagi vite et bien, et des contre-mesures ont été mises en place rapidement. Face à une attaque qui, concrètement, était dix fois plus intense que tout ce que le réseau interministériel de l'Etat subit habituellement, ça a tenu bon. Ça a duré 48h, ce qui est du quasi jamais vu. Donc c'est plutôt un exercice à la fois concluant sur la résistance de l'infrastructure elle-même, sur notre capacité à nous organiser rapidement, et riche en enseignements pour faire mieux la prochaine fois.

Question: Quel est votre état d'esprit à quatre mois du début des JO ?

Réponse: Ni insouciance, ni panique. Je pense qu'on est un peu dans le même état d'esprit qu'un athlète qui va entrer en compétition. On sait que ça va être un moment extraordinaire, un moment unique, un vrai défi. Mais on est plutôt confiants parce qu'on s'est bien entraîné. Et on a encore quelques mois pour fignoler cette préparation.

Question: Doit-on s'attendre à plus d'attaques pendant les Jeux ?

Réponse: Évidemment, les JO vont être une cible. On se prépare à tous les types d'attaques. Tout ce qu'on voit au quotidien mais en plus fort, plus nombreux et plus fréquent, (comme) des attaques d'États qui voudraient perturber les Jeux parce qu'ils ne seraient pas contents pour une raison ou une autre, et qui pourraient essayer de perturber la cérémonie d'ouverture ou provoquer des dysfonctionnements dans les transports.

Pour moi, le scénario du pire, c'est qu'on se retrouve noyés sous des attaques sans gravité et qu'on ne voit pas venir une attaque plus grave, qui viserait une infrastructure critique de transport, d'énergie, jouant un rôle critique pour l'organisation des Jeux.

Question: Les déboires d'Atos (l'un des piliers technologiques des JO en pleine crise financière, NDLR) peuvent-ils avoir un impact ?

Réponse: Mon rôle se limite à m'assurer que les Jeux sont bien protégés en termes cyber. Atos joue un rôle important là-dedans. Et ce n'est pas nouveau parce qu'ils le jouent depuis des années au profit de nombreux Jeux olympiques successifs. On a évidemment une vigilance particulière qui se matérialise par des audits, qui ont été faits sur les systèmes d'Atos qui contribuent aux Jeux, comme sur d'autres systèmes critiques. Et par des points de coordination très réguliers avec les équipes d'Atos pour s'assurer qu'il n'y a pas de dérives. Mais on n'en mesure pas aujourd'hui concrètement. Donc pas d'inquiétude.


Motion de censure: Le Pen attend la dissolution avec une «impatience croissante»

 Marine Le Pen a dénoncé jeudi à l'Assemblée nationale l'"année noire fiscale" que représentera pour les Français "l'année blanche" inscrite dans le budget du gouvernement, disant attendre "la dissolution avec une impatience croissante". (AFP)
Marine Le Pen a dénoncé jeudi à l'Assemblée nationale l'"année noire fiscale" que représentera pour les Français "l'année blanche" inscrite dans le budget du gouvernement, disant attendre "la dissolution avec une impatience croissante". (AFP)
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  • Ce budget est "l'acte ultime, nous l'espérons, d'un système politique à bout de souffle", a affirmé la présidente des députés Rassemblement national en défendant la motion de censure de son parti contre le gouvernement de Sébastien Lecornu
  • Elle a dénoncé au passage l'"insondable sottise des postures" qui pourrait le "sauver"

PARIS: Marine Le Pen a dénoncé jeudi à l'Assemblée nationale l'"année noire fiscale" que représentera pour les Français "l'année blanche" inscrite dans le budget du gouvernement, disant attendre "la dissolution avec une impatience croissante".

Ce budget est "l'acte ultime, nous l'espérons, d'un système politique à bout de souffle", a affirmé la présidente des députés Rassemblement national en défendant la motion de censure de son parti contre le gouvernement de Sébastien Lecornu. Elle a dénoncé au passage l'"insondable sottise des postures" qui pourrait le "sauver".

"Poursuite du matraquage fiscal" avec 19 milliards d'impôts supplémentaires, "gel du barème" de l'impôt sur le revenu qui va rendre imposables "200.000 foyers" supplémentaires, "poursuite de la gabegie des dépenses publiques", "absence totale d'efforts sur l'immigration" ou sur "l'aide médicale d'Etat", ce budget "est un véritable musée de toutes les horreurs coincées depuis des années dans les tiroirs de Bercy", a-t-elle estimé.

Raillant le premier secrétaire du PS Olivier Faure, qui a accepté d'épargner le gouvernement en échange de la suspension de la réforme des retraites sans savoir par "quel véhicule juridique" et sans assurance que cela aboutisse, elle s'en est pris aussi à Laurent Wauquiez, le chef des députés LR, qui préfère "se dissoudre dans le socialisme" plutôt que de censurer.

"Désormais, ils sont tous d'accord pour concourir à éviter la tenue d'élections", "unis par la terreur de l'élection", a-t-elle dit.


A peine installé, Lecornu affronte deux motions de censure

Si le gouvernement de Sébastien Lecornu survit, les débats autour du budget, dont le texte a été présenté en Conseil des ministres mardi, pourront enfin commencer à l'Assemblée. (AFP)
Si le gouvernement de Sébastien Lecornu survit, les débats autour du budget, dont le texte a été présenté en Conseil des ministres mardi, pourront enfin commencer à l'Assemblée. (AFP)
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  • Sans recours au 49.3, que M. Lecornu s'est engagé à ne pas utiliser, la bataille entre une gauche désunie, un socle commun fracturé et l'extrême droite s'annonce dantesque, dans des délais très contraints
  • Les socialistes se réservent d'ailleurs la possibilité de censurer le gouvernement au cours des discussions

PARIS: Un dernier obstacle avant d'entamer l'examen du budget: deux motions de censure contre le gouvernement de Sébastien Lecornu, l'une de LFI et l'autre du RN, seront débattues par les députés jeudi matin, et devraient être rejetées, dans un scrutin serré, faute de soutien du PS.

Le Parti socialiste a pris sa décision après avoir obtenu mardi satisfaction sur plusieurs revendications clés, dont l'annonce par le Premier ministre, dans sa déclaration de politique générale, de la suspension de la réforme des retraites.

Un débat commun aux deux motions débutera à 09H00 dans l'hémicycle jeudi, et devrait durer environ deux heures trente. Le scrutin sera ensuite ouvert pour trente minutes sur une motion, puis l'autre.

Si la gauche ne soutiendra pas la motion du RN, la motion insoumise devrait elle recueillir les voix de l'extrême droite ainsi que des députés écologistes et communistes.

Manqueraient alors environ une vingtaine de députés pour atteindre la majorité (289 voix) qui ferait tomber le gouvernement, tout juste nommé dimanche.

"Je pense qu'il manque une poignée de voix et que la sagesse peut revenir à certains", a estimé mardi Marine Le Pen, qui défendra la motion de son groupe et de ses alliés ciottistes. Leur texte défend la nécessité d'une dissolution pour "sortir" le pays "de l'impasse".

Combien de députés franchiront le pas en s'affranchissant de la consigne de leur parti?

Chez les LR "deux ou trois" devraient voter la censure, selon une source au groupe.

"Quelques votes pour" sont également possibles chez les indépendants Liot, selon une source au sein du groupe centriste.

Chez les socialistes, le patron du parti Olivier Faure et le chef des députés Boris Vallaud ont appelé leurs troupes à s'en tenir à la ligne décidée de façon "quasi-unanime".

Mais le député Paul Christophe a fait savoir qu'il censurerait malgré tout: "mon sujet c'est la justice fiscale et le pouvoir d'achat, il n'y a pas d'engagement du gouvernement sur ces sujets", a-t-il dit à l'AFP.

Cinq autres députés ultramarins du groupe PS ont également annoncé censurer.

"Un leurre" 

Le socialiste Pierrick Courbon dit lui hésiter. Il s'inquiète que la suspension de la réforme des retraites, qui passera selon M. Lecornu par un amendement au projet de loi de financement de la sécurité sociale, implique que les socialistes soutiennent ce texte pour qu'il soit adopté. Or "le PLFSS du budget Macron" n'obtiendra "jamais ma voix", confie-t-il à l'AFP.

Un argument d'ailleurs repris en choeur par La France insoumise. "Vous vous apprêtez à commettre une monumentale erreur", a lancé lundi dans l'hémicycle le député Louis Boyard à l'adresse des socialistes.

"Le débat ouvert sur un éventuel décalage de la réforme des retraites est un leurre, comme l'a été avant lui le +conclave+ de François Bayrou", soutient la motion de censure insoumise, qui sera défendue jeudi par Aurélie Trouvé.

Lors de la première motion de censure contre le gouvernement Bayrou, qui n'avait pas abouti, huit socialistes avaient voté pour malgré la consigne de leur parti.

M. Bayrou avait finalement perdu un vote de confiance début septembre, devenant le deuxième Premier ministre à tomber depuis la dissolution de l'Assemblée en 2024, après la censure de Michel Barnier en décembre.

Si le gouvernement de Sébastien Lecornu survit, les débats autour du budget, dont le texte a été présenté en Conseil des ministres mardi, pourront enfin commencer à l'Assemblée.

La commission des Finances s'en emparera lundi, et il devrait arriver dans l'hémicycle vendredi.

Sans recours au 49.3, que M. Lecornu s'est engagé à ne pas utiliser, la bataille entre une gauche désunie, un socle commun fracturé et l'extrême droite s'annonce dantesque, dans des délais très contraints.

Les socialistes se réservent d'ailleurs la possibilité de censurer le gouvernement au cours des discussions.

Un député Horizons résume: "Je ne pense pas que le gouvernement sera censuré demain, mais il sera très fragile."


Darmanin veut mettre les victimes «au centre» du système judiciaire

"Les victimes sont les grands oubliés de l'action publique", a déclaré le ministre de la Justice dans un entretien diffusé mardi soir sur LCI. (AFP)
"Les victimes sont les grands oubliés de l'action publique", a déclaré le ministre de la Justice dans un entretien diffusé mardi soir sur LCI. (AFP)
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  • "Il y aura un tarif minimum, pour parler très populaire, d'un an de prison ferme pour tous ceux qui ont agressé physiquement un policier, un gendarme, un élu local (...) un magistrat, quelqu'un qui représente l'autorité de l'Etat"
  • "Aujourd'hui, le minimal, c'est zéro. Demain, le minimal ce sera, sans récidive, au premier fait, un an de prison ferme"

PARIS: Le garde des Sceaux Gérald Darmanin a annoncé mardi soir avoir donné instruction de placer les "victimes au centre" du système judiciaire et précisé son projet de loi prévoyant une "peine minimum" d'un an de prison pour toute agression d'une personne dépositaire de l'autorité publique.

"Les victimes sont les grands oubliés de l'action publique", a déclaré le ministre de la Justice dans un entretien diffusé mardi soir sur LCI.

Gérald Darmanin a assuré avoir pris une instruction ministérielle qui prendra effet "lundi prochain", exigeant que toute victime puisse être "reçue à (sa) demande" par les instances judiciaires ou encore qu'une notification lui soit adressée pour la prévenir "quand (son) agresseur sort de prison".

"Il est normal, si vous êtes victime de viol (...) que vous puissiez savoir quand la personne va sortir de prison", a illustré le garde des Sceaux.

"On va changer totalement le paradigme du ministère de la Justice. Au lieu de mettre l'accusé au centre, nous allons mettre la victime au centre", a encore souligné M. Darmanin.

Il a également précisé les contours d'un projet de loi pour instaurer une "peine minimum" d'un an de prison pour tout agresseur d'une personne dépositaire de l'autorité publique.

"Il y aura un tarif minimum, pour parler très populaire, d'un an de prison ferme pour tous ceux qui ont agressé physiquement un policier, un gendarme, un élu local (...) un magistrat, quelqu'un qui représente l'autorité de l'Etat", a-t-il affirmé.

"Aujourd'hui, le minimal, c'est zéro. Demain, le minimal ce sera, sans récidive, au premier fait, un an de prison ferme", a-t-il insisté, espérant une entrée en vigueur en "début d'année prochaine" après un vote au Parlement.

Gérald Darmanin veut aussi légiférer pour qu'une peine de sursis ne puisse être prononcée qu'une seule fois avant le prononcé d'une peine de prison ferme, pour lutter contre les multirécidivistes.

"Les gens auront un seul sursis. Et puis s'ils en ont un deuxième, c'est directement la case prison ou c'est directement l'application de la peine de sursis, par exemple le travail d'intérêt général", a-t-il prôné lors de cet entretien donné après le discours de politique générale de Sébastien Lecornu.

"Si nous ne corrigeons pas nos excès, si nous ne faisons pas preuve d'humilité, si nous ne disons pas que nous nous sommes trompés (...), je crois que nous courons le grand danger d'être éliminés totalement de la vie politique française et de laisser aux Français le choix entre l'extrême droite et l'extrême gauche" lors de la présidentielle de 2027, a-t-il ajouté.