PARIS: La direction de Sciences Po Paris et la ministre française de l'Enseignement supérieur ont condamné l'action d'un groupe d'étudiants qui a occupé mardi un amphithéâtre de l'établissement à Paris en soutien aux Palestiniens et empêché une membre de l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) d'y entrer.
Mardi matin, une centaine d'étudiants ont occupé l'amphithéâtre principal de la prestigieuse école de sciences politiques, creuset des élites françaises, dans le cadre d'une "journée de mobilisation universitaire européenne pour la Palestine", qui a bloqué la tenue d'un cours magistral.
Une étudiante de l'UEJF "été empêchée d'accéder à l'amphithéâtre" où se tenait l'action, et "des propos accusatoires ont été prononcés (à la tribune, NLDR) à l'encontre" de l'association étudiante, a dénoncé Sciences Po sur le réseau social X.
La direction "saisira la section disciplinaire en vue de sanctionner ces agissements intolérables", ajoute-t-elle. "Nous considérons que plusieurs lignes rouges ont été franchies", a-t-elle dit à l'AFP.
"Nos établissements sont des lieux d’études et de débats (...). Il est intolérable et choquant d’y subir la moindre discrimination, la moindre incitation à la haine", a condamné sur le réseau social X la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche Sylvie Retailleau, qui s'est rendue sur place.
"Limite franchie à Sc Po (...). Les étudiants de l'UEJF y sont pris à partie comme juifs et sionistes", a dénoncé l'association étudiante sur X, tandis que le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), Yonathan Arfi, a déploré un "antisémitisme d'atmosphère".
"Ce qui s'est passé a un nom : l'antisémitisme", écrit pour sa part Aurore Bergé, ministre chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes, également sur X.
Selon une étudiante de Sciences Po présente dans l'amphithéâtre, l'étudiante de l'UEJF a été empêchée d'entrer "pour des raisons de sécurité, parce qu'elle avait auparavant intimidé des étudiants pro-Palestiniens".
"Elle est la seule à n'avoir pu entrer. D'autres membres de l'UEJF ont assisté aux débats", a affirmé cette étudiante à l'AFP, sous couvert d'anonymat.
Depuis le début du conflit entre Israël et le Hamas, de prestigieuses universités américaines, notamment Harvard, sont la cible de toutes les attaques, accusées de ne pas faire assez contre l'antisémitisme sur leurs campus.