Le Sénégal entre en campagne présidentielle après des semaines de crise

Les partisans de la coalition du candidat anti-establishment Bassirou Diomaye Faye applaudissent devant le domicile de l'opposant sénégalais Ousmane Sonko à Keur Gorgui, à Dakar, le 10 mars. (Photo, AFP)
Les partisans de la coalition du candidat anti-establishment Bassirou Diomaye Faye applaudissent devant le domicile de l'opposant sénégalais Ousmane Sonko à Keur Gorgui, à Dakar, le 10 mars. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 10 mars 2024

Le Sénégal entre en campagne présidentielle après des semaines de crise

  • Le calendrier est désormais stabilisé: le scrutin se déroulera le 24 et la campagne prendra fin le 22 à minuit. La date d'un deuxième tour probable n'est pas fixée
  • L'un des principaux candidats au scrutin et ancien maire de Dakar, Khalifa Sall, a lancé sa campagne samedi après-midi avec une tournée de plusieurs quartiers de la capitale

DAKAR: Le Sénégal est entré samedi en campagne, un sprint de deux semaines pour sortir d'un mois de crise et choisir son cinquième président, lors d'une élection indécise comme jamais.

Les Sénégalais étaient censés voter le 25 février. Le président Macky Sall a causé une commotion nationale en reportant le 3 février le scrutin, juste avant l'ouverture de la campagne.

Rien de tel cette fois. Au prix de manifestations qui ont fait quatre morts et d'une épreuve de force à rebondissements entre le chef de l'Etat, l'Assemblée nationale et le Conseil constitutionnel, le calendrier est désormais stabilisé: le scrutin se déroulera le 24 et la campagne prendra fin le 22 à minuit. La date d'un deuxième tour probable n'est pas fixée.

L'un des principaux candidats au scrutin et ancien maire de Dakar, Khalifa Sall, a lancé sa campagne samedi après-midi avec une tournée de plusieurs quartiers de la capitale.

Quelques centaines de sympathisants, qui avaient patiemment attendu son arrivée dans une ambiance festive, aux sons de percussionnistes et de chansons diffusées à plein volume par de grosses enceintes, l'ont accueilli dans un joyeux vacarme, sous les applaudissements.

"Je suis heureux après tous ces mois d'épreuves et d'incertitude qu'on puisse commencer enfin cette campagne électorale", a-t-il déclaré à l'AFP.

La bataille des dernières semaines a testé l'attachement du pays à la pratique démocratique, malmenée par la succession des coups de force ailleurs dans la région. L'élection sera suivie à l'étranger de bien plus près qu'elle ne le serait dans un autre pays de 18 millions d'habitants, parmi les 30 derniers au monde à l'indice onusien de développement humain, mais qui devrait commencer à produire des hydrocarbures en 2024.

Avec le début de la campagne, les Sénégalais vont pouvoir se rassembler librement sur tout le territoire autour des 18 hommes et une femme qui, tous, briguent un premier mandat. Les débats et les messages abonderont dans les médias, sous le contrôle d'organes veillant à l'égalité des temps de parole.

La campagne est réduite par la force des choses de trois à deux semaines. Elle se tiendra en grande partie pendant le mois de jeûne musulman. De nombreux Sénégalais ont exprimé auprès de l'AFP leur impatience de voter et de tourner la page.

Les concurrents qui ignoraient encore la date exacte de l'élection en milieu de semaine doivent parer au plus pressé.

Derrière les barreaux

Les Sénégalais vont au-devant du vote avec les mêmes candidats qu'avant le report, à l'exception d'une concurrente poussée à se désister. Pas plus aujourd'hui qu'alors un candidat ne se détache, et aujourd'hui comme alors l'un des favoris, l'antisystème Bassirou Diomaye Faye, entame la course derrière les barreaux.

C'est la première fois que le sortant ne se présente pas à l'élection. Le président Sall a désigné celui qui était son Premier ministre il y a encore quelques jours, Amadou Ba, comme le candidat de son camp. Amadou Ba revendique le bilan de Macky Sall.

Tandis que le continent est livré à une compétition stratégique intense et que la Russie renforce ses positions chez les voisins sahéliens en butte au jihadisme, le président Sall a maintenu des relations fortes avec l'Occident.

Mais les grands chantiers entrepris par "Macky" n'ont pas profité à tous, et le bilan à défendre, c'est aussi celui de dernières années difficiles à cause de la Covid-19 et de la crise ukrainienne, et c'est le départ en pirogue de dizaines de milliers de Sénégalais pour l'Europe.

Amadou Ba a dit viser une victoire dès le premier tour. C'est aussi ce que promet le camp de Bassirou Diomaye Faye. Détenu depuis avril 2023, il peut espérer bénéficier de la loi d'amnistie adoptée dans l'effervescence des dernières semaines et portant sur les violences commises lors de plusieurs épisodes de contestation meurtrière depuis 2021.

Son éventuelle sortie de prison, voire celle de son chef Ousmane Sonko, réputé plus charismatique mais également emprisonné et disqualifié de la présidentielle, pourrait électriser la campagne de leur camp.

En attendant son éventuelle libération, la coalition de Bassirou Diomaye Faye a présenté son programme à la presse samedi soir et prévoit un meeting à Dakar dimanche après-midi.

Le discours de M. Sonko contre les élites, les multinationales et l'emprise exercée selon lui par la France résonne dans une partie de la population, très jeune.

Khalifa Sall et l'ex-Premier ministre Idrissa Seck sont également cités comme des prétendants. Mais personne n'est assuré d'être au second tour, s'accordent les analystes.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.