CASABLANCA: La haute direction du groupe Bel, l’un des leaders mondiaux de l’agroalimentaire, a fait le déplacement en février dernier au Maroc pour l’inauguration de sa nouvelle unité de production énergétique, basée sur la technologie de chaudière à biomasse, au sein de son usine de Tanger.
De hauts cadres dirigeants du groupe composaient la délégation du groupe français, avec à leur tête son président, Antoine Fievet. Si le discret patron français a fait le déplacement au Maroc pour inaugurer cette nouvelle installation, qui s’élève à quelque 3 millions d’euros, ce n’est pas seulement pour cet événement. À travers cette opération de communication, il s’agit pour lui de rappeler la place importante qu’occupe le marché marocain dans la stratégie de Bel.
Ce coup médiatique coïncide avec le début de réchauffement des relations diplomatiques entre Rabat et Paris. D’où la présence remarquée de l’ambassadeur français au Maroc, Christophe Lecourtier; du ministre marocain de l’Industrie, Ryad Mezzour; ainsi que de grandes personnalités du monde des affaires, politique et diplomatique, en plus des autorités locales de la région de Tanger-Tétouan-Al-Hoceïma.
Le Maroc, l’un des marchés les plus importants pour le groupe Bel, est le deuxième plus grand consommateur du fromage La Vache qui rit du monde. Le Royaume est une porte d’entrée pour le groupe en Afrique. Déjà présent sur le continent, notamment à travers les exportations de l’usine de Tanger, la plus importante du groupe français au niveau mondial, Bel entend renforcer ces marchés africains, monter en volumes et prospecter. Et c’est à travers le Maroc et l’usine tangéroise que le géant mondial compte s’adresser à eux.
Présent au Maroc depuis les années 1970, Bel a bâti une véritable industrie Made in Morocco qui lui permet aujourd’hui de desservir, de Tanger, les marchés d’Afrique et du Moyen-Orient.
«Site pilote»
«Depuis 2010, le site de Tanger a adopté un programme de performance industrielle innovant dans le cadre d’une démarche d’amélioration continue. L’usine fait figure de site pilote au sein du groupe Bel pour sa capacité d’amélioration continue. Elle est classée première usine de production de fromage fondu en volume du groupe», souligne par ailleurs le groupe.
Présent au Maroc depuis les années 1970, Bel a bâti une véritable industrie Made in Morocco qui lui permet aujourd’hui de desservir, de Tanger, les marchés d’Afrique et du Moyen-Orient. L’unité industrielle marocaine exporte plus de 20% de sa production vers ces marchés, part qui devra augmenter lors des prochaines années grâce aux investissements consentis par Bel. Sur ces vingt dernières années, plus d’un milliard de dirhams y ont été investis (1 dirham marocain = 0,092 euro), faisant de l’usine de Tanger le fleuron industriel du groupe au niveau mondial.
Pépinière de talents
Le Maroc est considéré comme une pépinière de talents pour le groupe. Les ingénieurs marocains sont souvent appelés pour prêter main-forte aux usines mondiales dans le cadre de missions spécifiques qui nécessitent expertise et savoir-faire. Bel avait d’ailleurs lancé à Tanger son projet de pépinières.
«Ce nouveau programme à haute valeur ajoutée vise à recruter et à former des collaborateurs marocains sur certains métiers industriels pointus, avant de leur proposer des mobilités», explique le groupe. Il permet également de répondre aux besoins sur les métiers en tension au niveau des usines françaises. En effet, ce dispositif intervient alors qu’est affiché un taux de réussite très satisfaisant des collaborateurs marocains dans le cadre de leurs missions à l’international (Canada, France, États-Unis, Afrique du Sud…), «où ils ont pu apporter leur expertise», confrontés notamment «à des problématiques complexes» ou sollicités «pour le lancement de nouvelles lignes de production».
Au Maroc, Bel emploie plus de 1 100 collaborateurs. Plus de 99,5% d’entre eux sont marocains. Il propose plus de 130 références de produits finis produits à l’usine de Tanger, destinés au marché local et à l’export.