L'année 2023 a été la plus meurtrière de la décennie pour les migrants, selon l'ONU

Des migrants d'origine africaine tentant de fuir vers l'Europe sont entassés à bord d'un petit bateau, alors que les garde-côtes tunisiens s'apprêtent à les transférer sur leur navire, en mer entre la Tunisie et l'Italie, le 10 août 2023 (Photo, AFP).
Des migrants d'origine africaine tentant de fuir vers l'Europe sont entassés à bord d'un petit bateau, alors que les garde-côtes tunisiens s'apprêtent à les transférer sur leur navire, en mer entre la Tunisie et l'Italie, le 10 août 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 06 mars 2024

L'année 2023 a été la plus meurtrière de la décennie pour les migrants, selon l'ONU

  • Plus de 8500 migrants sont morts en 2023 à la recherche d'un avenir meilleur
  • Le nombre total de morts de l'année dernière dépasse le précédent record établi en 2016, lorsque 8084 migrants étaient décédés

GENÈVE: Plus de 8.500 migrants sont morts en 2023 à la recherche d'un avenir meilleur, faisant de l'année dernière la plus meurtrière jamais recensée par l'ONU, mais le bilan véritable est bien plus élevé faute de routes sûres et légales.

"Le nombre des morts en 2023 représente une augmentation tragique de 20% par rapport à celui de 2022, ce qui souligne le besoin urgent d'agir pour éviter de nouvelles pertes de vies humaines", souligne l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), une agence de l'ONU, dans un communiqué.

Selon les chiffres de l'OIM, au moins 8.565 personnes sont ainsi mortes sur les routes migratoires un peu partout dans le monde en 2023.

C'est l'année la plus meurtrière depuis que l'organisation a lancé son Missing Migrants Project, une base de données publique qui recense les migrants morts et disparus créée en 2014.

Le nombre total de morts de l'année dernière dépasse le précédent record établi en 2016, lorsque 8.084 migrants étaient décédés.

"Alors que nous commémorons les 10 ans du projet Missing Migrants, nous nous souvenons d'abord de toutes ces vies perdues", a déclaré le directeur général adjoint de l'OIM, Ugochi Daniels, cité dans le communiqué.

"Chacune d'entre elles est une terrible tragédie humaine qui se répercute sur les familles et les communautés pendant des années", a-t-il souligné.

Mortelle traversée

L'OIM souligne que les voies migratoires sûres et légales restent trop peu nombreuses pour permettre à un plus grand nombre de personne de changer de pays et de vie.

Cela pousse des centaines de milliers de personnes à tenter leur chance en essayant de traverser la Méditerranée sur des rafiots, en entreprenant un périple harassant à travers la jungle inhospitalière du Darien, à la frontière entre la Colombie et le Panama, ou en tentant de passer par le Sahara.

La traversée de la Méditerranée reste la route la plus meurtrière pour les migrants, avec au moins 3.129 décès et disparitions enregistrés l'an dernier.

C'est le nombre de décès le plus élevé enregistré sur ce point de passage depuis 2017.

Afrique et Asie

Au niveau régional, un nombre sans précédent de décès de migrants a été enregistré en Afrique (1.866) et en Asie (2.138).

"En Afrique, la plupart de ces décès se sont produits dans le désert du Sahara et sur la route maritime menant aux îles Canaries", note l'OIM.

En Asie, "des centaines de décès de réfugiés afghans et rohingyas fuyant leur pays d'origine ont été enregistrés l'année dernière", indique l'organisation.

Un peu plus de la moitié des décès l'année dernière sont dus à des noyades, 9% à des accidents de voiture et 7% à des actes de violence.

63000

Depuis la création de la base de données, 63.000 cas ont été répertoriés dans le monde, mais le bilan réel de morts et disparus est beaucoup plus élevé et impossible à établir avec exactitude.

Les migrants sont forcés d'emprunter des routes parfois très isolées pour échapper aux autorités et la collecte de données fiables est d'autant plus difficile.

"Ces chiffres horribles collectés par le Missing Migrants Project nous rappellent également que nous devons réaffirmer notre engagement à agir davantage pour garantir une migration sûre pour tous, afin que dans 10 ans, les gens n'aient pas à risquer leur vie à la recherche d'un meilleur avenir", a encore affirmé le directeur général adjoint de l'OIM.

Avec de nombreuses autres organisations, et en tant que coordinatrice du Réseau des Nations unies sur les migrations, l'OIM appelle les gouvernements et la communauté internationale "à continuer de travailler ensemble pour prévenir de nouvelles pertes de vies humaines et défendre la dignité et les droits de tous les individus".


«Tout est sur la table »: le Canada se prépare à répondre aux menaces économiques de Trump

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s'exprime lors d'une conférence de presse à Rideau Cottage à Ottawa, Canada, le 6 janvier 2025. (AFP)
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s'exprime lors d'une conférence de presse à Rideau Cottage à Ottawa, Canada, le 6 janvier 2025. (AFP)
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  • Le Premier ministre canadien Justin Trudeau et les dirigeants provinciaux ont déclaré mercredi que toutes les options étaient sur la table pour répondre à la possible augmentation des droits de douane par les Etats-Unis
  • Depuis que le président élu américain a annoncé son intention de faire passer les taxes douanières à 25% avec ses voisins pour son retour à la Maison Blanche lundi prochain, le Canada cherche une parade

OTTAWA: Le Premier ministre canadien Justin Trudeau et les dirigeants provinciaux ont déclaré mercredi que toutes les options étaient sur la table pour répondre à la possible augmentation des droits de douane par les Etats-Unis, tout en gardant l'espoir d'éviter une guerre commerciale.

Depuis que le président élu américain a annoncé son intention de faire passer les taxes douanières à 25% avec ses voisins pour son retour à la Maison Blanche lundi prochain, le Canada cherche une parade.

"Si l'administration américaine choisit de mettre en œuvre son augmentation des droits de douane, nous réagirons de manière ciblée, énergique et résolue", a expliqué Justin Trudeau.

"Tout est sur la table", a-t-il ajouté.

Selon une source gouvernementale à l'AFP, Ottawa réfléchit notamment à imposer des droits de douane plus élevés sur certains produits en acier, sur les céramiques telles que des toilettes et des éviers, de la verrerie et du jus d'orange de Floride.

Les dirigeants des provinces et de l'opposition ont également évoqué la possibilité de bloquer les exportations de pétrole, d'électricité et de minéraux critiques du Canada.

Mais la Première ministre de l'Alberta, Danielle Smith, s'est désolidarisée de ses collègues sur ce point, refusant mercredi de signer le communiqué final de la réunion. Elle s'oppose à toute perturbation en matière d'exportations pétrolières: plus de trois millions de barils de pétrole sont expédiés quotidiennement depuis sa province vers les États-Unis.

"L'Alberta n'acceptera tout simplement pas de droits de douane sur l'exportation de notre énergie ou d'autres produits, et nous ne soutenons pas non plus une interdiction des exportations de ces mêmes produits", a-t-elle posté sur X.

A l'inverse, son homologue de l'Ontario, moteur économique du pays, préconise une réponse forte. "Je suis désolé mais lorsque quelqu'un attaque votre pays et tente de priver des gens de leurs moyens de subsistance, il faut se battre comme on ne l'a jamais fait auparavant", a déclaré Doug Ford.

Ce dernier a expliqué que 500.000 emplois seraient en danger dans sa province si Donald Trump augmentait les droits de douane à 25%.

Cette mesure serait catastrophique pour le Canada selon les experts. Les Etats-Unis en sont en effet le premier partenaire commercial et la destination de 75% de ses exportations. Près de 2 millions de personnes au Canada en dépendent, sur une population de 41 millions d'habitants.


Le secrétaire d'État désigné par Trump appelle à une « diplomatie audacieuse » pour mettre fin à la guerre en Ukraine

Le sénateur américain Marco Rubio témoigne devant une audience du comité sénatorial des relations étrangères sur sa nomination à la fonction de secrétaire d’État, au Capitole de Washington, DC, le 15 janvier 2025. (Photo par ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP)
Le sénateur américain Marco Rubio témoigne devant une audience du comité sénatorial des relations étrangères sur sa nomination à la fonction de secrétaire d’État, au Capitole de Washington, DC, le 15 janvier 2025. (Photo par ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP)
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  • L'actuel sénateur républicain de Floride a affirmé que le principal problème de l'Ukraine n'était pas qu'elle soit « à court d'argent », mais plutôt « à court d'Ukrainiens ».
  • « La vérité, c'est que dans ce conflit, la Russie ne peut en aucun cas s'emparer de l'ensemble de l'Ukraine », a-t-il affirmé.

WASHINGTON : Marco Rubio, désigné secrétaire d'État par Donald Trump, a appelé mercredi à une « diplomatie audacieuse » des États-Unis pour mettre un terme à la guerre menée en Ukraine par la Russie.

« Cette guerre doit cesser, et cela devrait être la politique officielle des États-Unis que nous voulons qu'elle cesse », a déclaré le probable futur chef de la diplomatie américaine lors de son audition de confirmation au Sénat.

L'actuel sénateur républicain de Floride a affirmé que le principal problème de l'Ukraine n'était pas qu'elle soit « à court d'argent », mais plutôt « à court d'Ukrainiens ».

« La vérité, c'est que dans ce conflit, la Russie ne peut en aucun cas s'emparer de l'ensemble de l'Ukraine », a-t-il affirmé.

Mais « il est également irréaliste de croire qu'une nation de la taille de l'Ukraine, aussi compétente soit-elle (...), puisse repousser ces gens jusqu'à l'endroit où ils se trouvaient la veille de l'invasion » en 2022, a ajouté Marco Rubio.

Le 20 janvier, dès son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a promis de résoudre le conflit en « 24 heures », ce qui fait craindre à l'Ukraine d'être forcée à faire des concessions majeures en échange de la paix. Or, Moscou a gagné du terrain ces derniers mois, tandis que l'armée ukrainienne, épuisée, manque de moyens.

Mercredi, Marco Rubio a également affirmé que « le rôle des États-Unis et de l'OTAN au XXI^e siècle » devait être remis en question.

Tout en reconnaissant l'importance de l'Alliance atlantique pendant la Guerre froide, le sénateur a affirmé qu'il était important pour les États-Unis d'avoir « non seulement des alliés de défense », mais aussi « des alliés de défense compétents, capables de défendre leur région ».

Début janvier, Donald Trump avait déclaré que les pays de l'Otan devaient accroître leur budget de défense pour le porter à 5 % de leur PIB.

Le président élu ne cache pas son mépris pour l'Alliance atlantique, pilier de la sécurité en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

Il avait notamment semé la panique durant la campagne électorale en menaçant de ne plus garantir la protection des pays de l'Otan face à la Russie tant que ceux-ci ne consacreraient pas un budget suffisant à leur défense.


L'UE appelle les 27 à scruter les investissements des entreprises à l'étranger pour endiguer les fuites de technologies

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  • La Commission européenne a recommandé aux États membres de l'UEd'examiner les risques d'investissements étrangers de leurs entreprises, craignant des fuites de technologies
  • Bruxelles recommande aux Vingt-Sept de « réexaminer » les « risques pour la sécurité économique » des transactions entre les entreprises européennes et celles de « pays tiers »

BRUXELLES : La Commission européenne a recommandé mercredi aux États membres de l'UE d'examiner les risques d'investissements étrangers de leurs entreprises, craignant des fuites de technologies dans trois secteurs clés : les semi-conducteurs, l'intelligence artificielle et le quantique.

Bruxelles recommande aux Vingt-Sept de « réexaminer » les « risques pour la sécurité économique » des transactions entre les entreprises européennes et celles de « pays tiers » dans ces trois domaines.

La Commission ne mentionne pas l'invasion russe en Ukraine, la concurrence de la Chine ou l'arrivée au pouvoir de Donald Trump aux États-Unis, mais le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, évoque le contexte « géopolitique » et les « risques potentiels » qu'il peut entraîner.

« L'objectif est d'empêcher les investissements sortants de l'UE d'avoir une incidence négative sur la sécurité économique de l'Union en veillant à ce que des technologies et un savoir-faire essentiels ne tombent pas entre de mauvaises mains », a expliqué la Commission.

Le réexamen demandé par Bruxelles « doit durer 15 mois et couvrir les transactions en cours et passées, en remontant jusqu'au 1^(er) janvier 2021 ».

Les États membres sont invités à fournir un premier rapport d'avancement pour le 15 juillet, puis un rapport complet sur les risques identifiés pour le 31 mars 2026.

La souveraineté industrielle est au cœur du nouveau mandat de l'exécutif européen, dans le sillage du rapport de Mario Draghi, ancien président de la Banque centrale européenne (BCE) et ancien Premier ministre italien, qui doit être publié en 2024.

L'Europe accuse un retard économique par rapport aux États-Unis et accroît sa dépendance envers la Chine, a-t-il mis en garde.