Européennes: Bardella donne le coup d'envoi de la campagne avec un meeting géant à Marseille

Le président du parti d'extrême droite français Rassemblement national (RN), Jordan Bardella, tient une conférence de presse sur les élections européennes de 2024, à Paris, le 29 février 2024. (Photo, Stephane De Sakutin AFP)
Le président du parti d'extrême droite français Rassemblement national (RN), Jordan Bardella, tient une conférence de presse sur les élections européennes de 2024, à Paris, le 29 février 2024. (Photo, Stephane De Sakutin AFP)
Short Url
Publié le Lundi 04 mars 2024

Européennes: Bardella donne le coup d'envoi de la campagne avec un meeting géant à Marseille

  • En moins de cinq ans, Jordan Bardella, président du RN depuis 2021 alors que Marine Le Pen se tient en réserve pour une candidature à la prochaine élection présidentielle, s'est imposé dans un paysage politique en plein renouvellement
  • Arrivé en tête (23,34%), il a ensuite méthodiquement investi le paysage politique et médiatique, porté par un talent de débatteur et une télégénie certaine

MARSEILLE: Jordan Bardella a dénoncé dimanche "l'effacement de la France" en Europe et ciblé le "grand effaceur" Emmanuel Macron, lors d'un meeting à Marseille devant 5.000 personnes, lancement de sa campagne des élections européennes qui entend capitaliser sur une bonne dynamique sondagière.

Aux abords du stade Vélodrome, la tête de liste du Rassemblement national a été ovationnée au son de "Macron démission", "Marine présidente" et "On est chez nous", avec le rare honneur de s'exprimer en dernier, privilège jusqu'alors réservé à la triple candidate malheureuse à l'Elysée.

"Ce que nos dirigeants et l'Union européenne ont provoqué, main dans la main, c'est le grand effacement de la France qui se traduit par le recul de la France chez elle, sur son propre sol, mais également en Europe et dans le monde, a-t-il lancé. "Et le grand effaceur s'appelle Emmanuel Macron".

Le candidat âgé de 28 ans a assuré que le 9 juin devait être le "jour 1 de l'alternance", fidèle à la stratégie du parti qui entend faire des Européennes une véritable élection de mi-mandat. "Il n'y pas d'autre option que la victoire", a-t-il insisté.

"L'effacement, c'est le projet du Rassemblement national, (un projet) d'affaiblissement de la France (...) de démantèlement de l'Union européenne, qui, sous couvert de protéger les Français, en fait, va les affaiblir très clairement", lui a rétorqué plus tard la tête de liste macroniste Valérie Hayer sur BFMTV.

Marine Le Pen avait ouvert le meeting du RN après une longue déambulation aux côtés de Jordan Bardella au milieu du public, sous une musique assourdissante et une nuée de drapeaux bleu-blanc-rouge.

Elle a notamment dénoncé le "cynisme" et les "postures guerrières" d'un président Macron "en état de siège", face auquel le RN proposera une "transition réfléchie et résolue, nationale et populaire".

"Comme il y a trente ans, nous pataugeons toujours dans le +responsables mais pas coupables+ avec un gouvernement qui ne cesse de se défausser", a-t-elle fustigé, avant d'ironiser: "C'est la faute de la crise, du RN, de la guerre, du RN, des réseaux sociaux, du RN, des Chinois, du RN, des martiens, du RN... Ces dérobades indignes discréditent la parole et l'action publiques".

Marine Le Pen a par ailleurs confirmé sa présence sur la liste de son poulain, à la dernière place, "symboliquement".

Contre-manifestation avant le coup d'envoi de la campagne du RN à Marseille

Décidés à "marquer leur opposition" au Rassemblement national, environ 600 manifestants ont battu le pavé dimanche.

Le Rassemblement national "gagne du terrain", a regretté Marion, étudiante de 25 ans, dans le cortège. Cette manifestation veut "marquer notre opposition", a insisté la jeune femme, affirmant que le président du RN, Jordan Bardella, "n'arrivera pas à s'implanter à Marseille".

"La période n'est pas réjouissante pour les luttes de gauche", a confirmé Louise, 25 ans, salariée dans le bâtiment, qui a également refusé d'indiquer son nom de famille: mais c'est important "de faire front face au RN", a insisté la jeune femme, au coeur d'un défilé comptant quelque 600 personnes, de source policière.

"Jordan, facho, Marseille aura ta peau", "Le Pen, Bardella, Marseille n'est pas à toi": les slogans fusaient dimanche en début d'après-midi, quelques minutes avant le début du meeting à 15h00, au parc Chanot, à quelques encablures du stade Vélodrome.

Plusieurs pancartes brandies par les manifestants accusaient au passage le RN d'avoir "voté contre le gel des loyers" ou "pour la suppression de l'ISF", l'impôt sur la fortune.

En fin de parcours, vers la porte d'Aix, la manifestation anti-RN a été rejointe par la manifestation pro-palestinienne.

Le rendez-vous phocéen, "le plus important", inaugurait une série d'une dizaine de réunions publiques programmées au cours des trois prochains mois, dont l'une à Paris le 1er mai.

Ce premier meeting - facturé 400.000 euros sur un budget de campagne total de 4,32 millions - a permis au RN d'éprouver un nouveau slogan: "La France revient", sous-titré "L'Europe revit", clin d'oeil à la formule de Ronald Reagan "America is back".

Sur le fond, le raout marseillais a été l'occasion de dérouler les grands axes de la campagne, crise agricole et immigration en tête.

"Le Pacte vert d'un côté, le Pacte migratoire de l'autre: voici les deux grands piliers de cette bataille électorale décisive", a lancé Jordan Bardella, considérant à nouveau les élections comme un "référendum contre la submersion migratoire".

A la macronie qui l'accuse de vouloir sortir de façon déguisée de l'Union européenne, l'eurodéputé a répondu qu'on "ne quitte pas la table du jeu quand on est sur le point de gagner la partie", citant plusieurs pays où les alliés du RN sont en progression.

L'un de ses concurrents, Raphaël Glucksmann, qui porte la liste socialiste, a qualifié sur France 3 les lepénistes de "patriotes de pacotille (...) au service de Vladimir Poutine".

Aux sympathisants de Reconquête!, tentés par la liste de Marion Maréchal, ou à ceux de LR, Jordan Bardella a demandé indirectement de "s'unir et se rassembler" plutôt que de "disperser leur vote".

Objectif Le Pen 2027

Une contre-manifestation a réuni en parallèle 600 personnes à Marseille, venus "marquer leur opposition" au RN.

Ultra-favori dans les sondages (28 à 30% d'intentions de vote) avec environ dix points de plus que la liste Renaissance-MoDem-Horizons, Jordan Bardella a une double ambition: arriver en tête et faire au moins aussi bien qu'aux dernières Européennes, 23,34%.

Objectif sous-jacent: faire du 9 juin le marche-pied d'une quatrième candidature de Marine Le Pen à l'Elysée en 2027.

La principale inconnue de la campagne, pour le RN, sera la remontée, ou non, du camp présidentiel, englué depuis plusieurs semaines sous la barre des 20% d'intentions de vote.

La macronie organise un meeting dès samedi prochain, à Lille, avec le Premier ministre Gabriel Attal et son gouvernement au complet.

Zemmour ne croit pas à la victoire de Marine Le Pen en 2027

"C'est mon analyse (et) c'est ce que pense une majorité de gens", a-t-il déclaré dimanche dans le Grand Jury RTL-Le Figaro-M6.

Pour Eric Zemmour, la députée du Rassemblement national se trompe de stratégie. "Par volonté de dédiabolisation, elle a peur de tous les mots qui fâchent (...) la gauche, les immigrationnistes, les adversaires de la France".

Pour lui, Emmanuel Macron et Marine Le Pen "se ressemblent de plus en plus". Leur duel est "organisé", c'est "un jeu de rôle, une pièce de théâtre" dans laquelle le chef de l'Etat et la députée ont chacun un intérêt.

Contrairement au RN, le président de Reconquête! refuse de voir le scrutin de juin comme des élections de mi-mandat qui viendraient sanctionner le camp macroniste, donné largement derrière le parti présidé par Jordan Bardella.

Aux européennes de 2014 et 2019, "le RN est arrivé premier, ça n'a pas empêché Emmanuel Macron d'écraser Marine Le Pen en 2017 et en 2022 (...) La première place aux européennes n'a absolument rien changé en France".


À Mayotte, après le cyclone Chido, fruits et légumes désertent les assiettes

Cette photographie montre un bâtiment détruit après le passage du cyclone Chido sur le territoire français de Mayotte dans l'océan Indien, le 14 décembre 2024 dans la capitale Mamoudzou. (AFP)
Cette photographie montre un bâtiment détruit après le passage du cyclone Chido sur le territoire français de Mayotte dans l'océan Indien, le 14 décembre 2024 dans la capitale Mamoudzou. (AFP)
Short Url
  • Le modèle agricole dominant est le "jardin mahorais", une forme de polyculture qui assure une certaine autonomie alimentaire à cet archipel de l'océan Indien

Mtsangamouji, France: Bananes et maniocs à terre, c'est le garde-manger d'Abdou Abdillah qui s'est envolé le 14 décembre. Le cyclone Chido a ravagé sa petite parcelle située à Mtsangamouji, dans l'archipel français de Mayotte, ne lui laissant que des débris d'arbres et de plantes à déblayer.

"C'était pour nourrir mes enfants, ma mère", regrette le cultivateur de 58 ans en tronçonnant un cocotier tombé il y a un mois. Depuis Chido, les légumes et les fruits ont quitté son assiette. A la place, "on mange du riz et des frites", déplore-t-il.

La situation l'inquiète d'autant plus que le ramadan approche. Son début est prévu vers la fin du mois de février et il ne sait toujours pas ce que sa famille aura pour le foutari, le repas de rupture du jeûne.

Ousseni Aboubacar, qui cultive la parcelle voisine, partage la même inquiétude car la nourriture n'aura pas repoussé d'ici là. "Si nous avons de la pluie, il faudra attendre sept, huit mois", prévoit l'habitant de 54 ans.

Le modèle agricole dominant est le "jardin mahorais", une forme de polyculture qui assure une certaine autonomie alimentaire à cet archipel de l'océan Indien. Essentiellement vivrière, cette agriculture disséminée sur des milliers de petites parcelles familiales a été dévastée par le cyclone, qui a aussi ravagé de nombreuses habitations.

Sur une pente au bord d'un bidonville, Issouf Combo, 72 ans, porte des coups de chombo (machette) au sol. "Je replante du maïs", indique-t-il tout en mettant deux graines dans un trou.

Là où il y avait auparavant du manioc et des bananes, il n'y a plus que de la terre rouge semée de débris. Cette parcelle était la principale source de fruits et légumes de cet habitant de Mangajou.

Depuis Chido, Issouf Combo et sa famille font leurs courses au marché "mais ça coûte cher", précise son petit-fils de 17 ans, Nassem Madi.

- Prix en hausse -

Car sur les étals des marchés, les prix ont augmenté. Celui de Nini Irene, à Chirongui (sud), affiche le kilo d'oignons ou de clémentines à cinq euros, le kilo de pommes ou de poires à quatre: c'est un euro de plus qu'avant le cyclone.

La vendeuse de 27 ans, qui achète ses fruits et légumes à "des Africains" les faisant venir de l'extérieur de l'archipel, explique la hausse par la rareté nouvelle des cultures.

"On nous a donné des sacs de 20 kilos d'oignons. Avant Chido, c'était à 35 euros, et maintenant à 70 euros", explique-t-elle. Dans ses bacs, plus rien ne vient de Mayotte. Elle voit seulement de temps en temps des brèdes mafanes et des concombres locaux sur les stands de ses voisins.

Venu acheter des oignons, Archidine Velou arrive encore à trouver ce qu'il lui faut, sauf les bananes. "Nos aliments de base, c'est le manioc et les bananes, ça va être compliqué", dit l'homme de 32 ans en évoquant l'approche du ramadan, qui revient sur toutes les lèvres.

Un peu plus loin, Rouchoudata Boina s'inquiète surtout de ne plus trouver de brèdes mafanes, une plante très populaire dans la région.

Celles qui avaient survécu à Chido ont été éprouvées par la tempête tropicale Dikeledi, la semaine dernière, dit-elle. "Comment je vais faire avec mes enfants ?", questionne cette mère d'une fratrie de cinq dont l'alimentation, faute d'argent, se base désormais sur les féculents: pâtes le matin, pain l'après-midi, riz le soir.

Prévoyant la pénurie, la préfecture de Mayotte a pris le 23 décembre un arrêté assouplissant les règles d'importation de végétaux.

"Il y a un besoin important d'approvisionner Mayotte en produits frais", justifie auprès de l'AFP Patrick Garcia, chef du service alimentation à la Direction de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt (DAAF). L'arrêté a engendré le renouvellement automatique pour six mois des permis d'importation de fruits et légumes.


Après la non-censure du PS, le gouvernement confiant pour le budget

Le Premier ministre français François Bayrou prononce un discours lors du débat précédant le vote de défiance à l'égard de son gouvernement à l'Assemblée nationale à Paris, le 16 janvier 2025. (AFP)
Le Premier ministre français François Bayrou prononce un discours lors du débat précédant le vote de défiance à l'égard de son gouvernement à l'Assemblée nationale à Paris, le 16 janvier 2025. (AFP)
Short Url
  • Grâce aux concessions accordées aux socialistes sur des points-clés des textes financiers, le gouvernement estime désormais qu'il survivra à l'épreuve du budget
  • "Grâce à la décision d'hier, nous aurons un budget", a estimé jeudi le ministre de l'Economie et des Finances Éric Lombard

PARIS: Trêve hivernale pour François Bayrou ? Grâce aux concessions accordées aux socialistes sur des points-clés des textes financiers, le gouvernement estime désormais qu'il survivra à l'épreuve du budget. Mais le PS réfute tout accord et martèle que la censure reste sur la table.

"Grâce à la décision d'hier, nous aurons un budget", a estimé jeudi le ministre de l'Economie et des Finances Éric Lombard sur BFMTV-RMC, au lendemain du vote contre la censure du gouvernement d'une grande majorité du groupe socialiste à l'Assemblée nationale.

Cette décision longuement mûrie par le PS "est basée sur des engagements que le Premier ministre a pris, qui calent les éléments les plus importants du budget", a analysé le ministre. "Donc sur le budget, je pense, mais c'est au Parti socialiste d'exprimer son point de vue, que nous avons un accord", a détaillé Éric Lombard.

Bercy trop confiant ? La réponse n'a pas tardé: "Non, il n'y a évidemment aucun accord avec les socialistes sur le budget", a martelé sur X le chef des députés PS Boris Vallaud.

"Notre décision d'hier est une mise à l'épreuve de la négociation et consolide nos premières avancées. Le chemin est encore long jusqu'au budget, la censure est toujours sur la table", a-t-il ajouté.

La veille, dans l'hémicycle, le patron du PS Olivier Faure, qui a pris un risque en assumant la mue réformiste d'un parti allié avec La France insoumise depuis 2022, avait déjà prévenu que son parti restait "dans l'opposition", prêt à dégainer une motion de censure si les engagements n'étaient pas tenus.

Dans une interview à Libération, le secrétaire général du PS Pierre Jouvet a précisé la ligne: "Le chemin est encore long jusqu’au budget" et le gouvernement sera "à chaque instant sous surveillance".

- "Relancer l'économie" -

En plus de la non-suppression de 4.000 postes dans l'Éducation, et de l'abandon du passage à trois jours de carence pour les fonctionnaires, les socialistes ont obtenu une négociation des partenaires sociaux sur la très controversée réforme des retraites de 2023.

Dans un cadre financier restreint, ils ont même arraché à la dernière minute l'engagement que le Parlement ait le dernier mot, même si l'accord trouvé entre les partenaires sociaux n'était que "partiel".

"Le fait qu'il y ait un budget qui soit en plus un budget où il n'y a pas de nouveaux impôts, va rassurer les entrepreneurs, va rassurer les chefs d'entreprise, va rassurer les artisans", d'autant plus que la BCE prévoit de poursuivre la baisse des taux, a souligné Eric Lombard.

Issu des rangs de la gauche, ce haut fonctionnaire est un ami personnel d'Olivier Faure. Et s'il a rencontré l'ensemble des groupes de gauche, sauf les Insoumis qui ont refusé, c'est bien avec les socialistes qu'il a été en contact permanent depuis dix jours.

Mais "si la copie finale n’est pas à la hauteur de nos attentes, qu’elle ne consacre pas plus de justice sociale, fiscale et écologique, affaiblit nos services publics (...) alors nous voterons contre ce budget sans état d’âme", a prévenu Pierre Jouvet.

- Examen au Sénat -

Dans le camp du Premier ministre, on se frotte tout de même les mains.

"Ça va apporter énormément aux socialistes dans leurs circonscriptions parce qu'ils ont quand même obtenu des trucs pour la gauche", veut croire un proche de François Bayrou.

Ne pas voter la censure donne "un signal très clair", assure un ministre et évite de laisser le gouvernement "de facto en tête à tête avec le RN".

Reste à savoir si l'examen du budget au Parlement ne fera pas hésiter un peu plus le PS.

En effet, la reprise du projet de loi de finances au Sénat depuis mercredi a fait grincer plus d'une voix à gauche. Le gouvernement, en quête d'économies, multiplie les coupes budgétaires de dernière minute, comme sur le budget des Sports, de la Culture ou sur l'aide publique au développement. Autant de coups de rabot rejetés par les sénateurs socialistes...

Sans compter que le gouvernement envisage, après l'examen au Sénat, de convoquer une commission mixte paritaire réunissant des élus des deux chambres pour forger un texte de compromis. Donc, en omettant la case Assemblée.


Faux Brad Pitt: une enquête pour escroquerie ouverte en France

Une enquête a été ouverte sur l'île de La Réunion pour tenter d'identifier les auteurs d'une escroquerie qui a permis de soutirer 830.000 euros à une Française convaincue d'aider financièrement l'acteur américain Brad Pitt, a-t-on appris vendredi de source policière. (AFP)
Une enquête a été ouverte sur l'île de La Réunion pour tenter d'identifier les auteurs d'une escroquerie qui a permis de soutirer 830.000 euros à une Française convaincue d'aider financièrement l'acteur américain Brad Pitt, a-t-on appris vendredi de source policière. (AFP)
Short Url
  • A ce stade, aucun suspect n'est identifié et les policiers de la brigade financière, chargée de l'enquête, cherchent à localiser les comptes ayant reçu les virements de cette femme qui a porté plainte à La Réunion, département français de l'océan Indien
  • Dans l'émission Sept à huit diffusée dimanche sur la chaîne privée TF1, une femme, prénommée Anne et âgée d'une cinquantaine d'années, a raconté avoir versé 830.000 euros à des escrocs se faisant passer pour la star américaine

SAINT-DENIS-DE-LA-REUNION: Une enquête a été ouverte sur l'île de La Réunion pour tenter d'identifier les auteurs d'une escroquerie qui a permis de soutirer 830.000 euros à une Française convaincue d'aider financièrement l'acteur américain Brad Pitt, a-t-on appris vendredi de source policière.

A ce stade, aucun suspect n'est identifié et les policiers de la brigade financière, chargée de l'enquête, cherchent à localiser les comptes ayant reçu les virements de cette femme qui a porté plainte à La Réunion, département français de l'océan Indien.

Dans l'émission Sept à huit diffusée dimanche sur la chaîne privée TF1, une femme, prénommée Anne et âgée d'une cinquantaine d'années, a raconté avoir versé 830.000 euros à des escrocs se faisant passer pour la star américaine en lui envoyant de faux selfies, des documents d'identité falsifiés et en recourant à l'intelligence artificielle pour dissiper ses doutes.

Prétextant avoir besoin d'argent pour payer une opération pour un cancer du rein, le faux Brad Pitt a réussi à soutirer cette somme importante à cette femme, qui est aujourd'hui ruinée et a fait trois tentatives de suicide.

Depuis la diffusion de l'émission, elle fait l'objet de railleries de la part d'internautes moquant sa supposée crédulité. Le reportage a depuis été retiré de toutes les plateformes par TF1, après une "vague de harcèlement à l'encontre d'un témoin".

L'affaire est parvenue jusqu'à l'entourage de l'acteur, qui a mis en garde ses fans contre les escrocs utilisant son image.

"C'est terrible que des escrocs profitent de la forte connexion des fans avec des célébrités", a déclaré mardi un porte-parole de l'acteur au média Entertainment Weekly.

De escroqueries jouant sur les sentiments existent depuis le début des courriers électroniques, mais l'arrivée de l'intelligence artificielle a augmenté le risque de vol d'identité, canulars et fraude en ligne, selon les experts.