BEYROUTH : Le quotidien libanais de langue française L’Orient-Le Jour célèbre cette année 100 ans d’existence. Issu de la fusion de deux titres, L’Orient lancé en 1924 par Georges Naccache et Gabriel Kabbaz, et Le Jour, en 1934, par Michel Chiha, il poursuit sa navigation depuis 1971 sous ce nom composé sous lequel ses lecteurs le connaissent aujourd’hui. « Fidèle à l’héritage de L’Orient et du Jour, L’Orient-Le Jour a toujours défendu l’État de droit et la liberté d’expression, milité pour la jeunesse, les femmes, les minorités et les couches les plus défavorisées de la société. Il a dénoncé les failles politiques, les dangers récurrents du partage de la Palestine, les ingérences des pays voisins, les ghettos engendrés par la guerre, la question des réfugiés, les défis écologiques, la corruption, la mal-gouvernance », écrit sa présidente, Nayla de Freige.
L’Orient-Le Jour a été récemment couronné de deux prix prestigieux, a rappelé son directeur Fouad Khoury-Helou : Le grand prix de la Francophonie de l’Académie française attribué au journal lui-même et à l’ensemble de sa rédaction, et le prix Albert Londres, attribué à la journaliste Caroline Hayek.
En plus de son édition numérique, L'Orient-Le Jour n’a jamais cessé de paraître sur papier. Son édition française est doublée d’une édition « petite sœur », en anglais : L’Orient Today.
« Financièrement, le journal ne reçoit aucun argent politique, il n'appartient pas à un groupe politique. Il vit de la vente des journaux, des abonnements papier et en ligne, et de la publicité. Éditorialement, les journalistes défendent librement leurs opinions à travers leurs éditoriaux. Les actionnaires sont demandeurs d'intégrité, d'objectivité et de rigueur, tout en respectant une totale liberté d'expression » est-il déclaré dans le « Qui sommes-nous » du site web lorientlejour.com.
Le coup d’envoi de cette année de célébrations a été donné le 27 février avec une série d’articles liés à l’histoire du journal et celle du Liban dont il a accompagné le parcours, avant et après l’indépendance acquise en 1943, durant la période prospère des années 60 et la guerre de 15 ans qu’il subit de 1975 à 1990 et tous les événements souvent dramatiques qui se succèdent depuis. L’intitulé de ce centenaire ne pouvait être mieux trouvé : cette année, L’Orient-Le Jour portera aussi le titre : « L’Orient-Le Siècle ».
Sous la rubrique « Chacun son Orient » lancée pour l’occasion, une première interview vidéo avec la journaliste Léa Salamé et son père, l’ancien ministre libanais Ghassan Salamé, conduite par le rédacteur en chef Anthony Samrani, a marqué le lien fort que le journal représente pour l’intelligentsia de la diaspora avec le pays du Cèdre.
Une grande fête est annoncée par L’Orient-Le Jour au mois de septembre pour clôturer en beauté une année pas comme les autres. « Cent ans, ça se remercie » avait déclaré Madeleine Helou, la fille du fondateur du Jour, Michel Chiha. Dont acte.