«On ne nous écoute pas»: la complainte des scientifiques sur la fonte de l'Antarctique

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Publié le Samedi 02 mars 2024

«On ne nous écoute pas»: la complainte des scientifiques sur la fonte de l'Antarctique

Vue de la base espagnole Juan Carlos I en Antarctique le 26 janvier 2024. (Photo Juan Barreto AFP)
  • Professeur à l'université d'Alcala de Madrid, M. de Pablo étudie depuis 16 ans les caractéristiques des sols gelés de l'Antarctique, affectés par la crise climatique provoquée par l'émission massive de gaz à effet de serre
  • «Nous avons beau multiplier les avertissements pour sensibiliser la société à ce qui se passe, il me semble que nous les scientifiques on ne nous écoute pas, que nous sommes alarmistes, alors que ce n'est pas la réalité, on dit simplement ce qu'on voit»

ISLA LIVINGSTON, Antarctique : Pour la troisième année consécutive, le niveau des glaces de l'Antarctique a atteint un plus bas, mais les conséquences désastreuses de cette situation «ne semblent pas d'importance pour la population mondiale», se lamente le géologue Miguel Angel de Pablo: «les scientifiques, on ne nous écoute pas».

«Les équipes qui étudient les glaciers antarctiques constatent une accélération généralisée de la perte de masse des glaciers (...) ce qui provoque un déséquilibre et les glaciers perdent leur volume beaucoup plus rapidement», explique à l'AFP le géologue espagnol sur l'île de Livingston, à près de 1.000 kilomètres des côtes du sud du Chili.

Professeur à l'université d'Alcala de Madrid, M. de Pablo étudie depuis 16 ans les caractéristiques des sols gelés de l'Antarctique, affectés par la crise climatique provoquée par l'émission massive de gaz à effet de serre.

«Le problème, c'est qu'il n'est pas facile de se remettre de ces dégradations. Même si aujourd'hui on arrêtait tout, si on changeait notre rythme de vie dans les sociétés occidentales, demain les glaciers ne cesseraient pas de se dégrader, ni les sols gelés d'être perdus, ni les écosystèmes d'être affectés», dit-il, se disant «très inquiet».

«Nous avons beau multiplier les avertissements pour sensibiliser la société à ce qui se passe, il me semble que nous les scientifiques on ne nous écoute pas, que nous sommes alarmistes, alors que ce n'est pas la réalité, on dit simplement ce qu'on voit», ajoute le chercheur sur ce complexe insulaire de South Shetland de la péninsule antarctique.

Au cours des trois derniers mois de février, pendant l'été austral, l'étendue de glace du continent blanc a été inférieure à deux millions de kilomètres carrés, selon le National Snow and Ice Data Centre aux Etats-Unis. Des données chiffrées sans précédent. «Depuis août 2016, la tendance de l'étendue de la mer de glace en Antarctique a fortement diminué presque tous les mois», souligne l'institut.

«Il y a une accélération générale de la perte de masse des glaciers», affirme M. de Pablo à côté de la base espagnole Juan Carlos I, sur une plage de sable noir entourée de nombreux blocs de glace flottant sur la mer.

«On trouve des icebergs minces qui sont simplement le résultat de la rupture de la glace qui se forme en hiver, ce qui n'est pas inquiétant et est normal. Le problème, c'est quand on trouve de gros icebergs, car cela indique que la banquise est en train de se briser», dit-il.

- «Penser aux générations suivantes» -

Pour certains scientifiques, la surveillance satellitaire de l'Antarctique n'est pas suffisante pour déterminer avec certitude le lien entre le réchauffement climatique et la fonte des glaces de ce côté du continent, comme c'est le cas dans l'Arctique.

Mais pour M. de Pablo, la principale raison est bien «le réchauffement climatique». «Il réchauffe une partie de la glace à la surface (...) et également les océans». Et si l'eau est plus chaude, les glaciers de l'Antarctique «se réchauffent en dessous et fondent beaucoup plus vite».

Selon une étude de l'Agence spatiale européenne publiée en octobre 2023, quelque 40% des glaces flottantes du continent blanc ont vu leur volume diminuer «de manière significative» au cours des 25 dernières années.

Ce phénomène a des «implications» telles que l'élévation du niveau de la mer, les changements de salinité des océans dus à l'introduction d'eau douce et l'évolution des températures, note M. de Pablo.

«Nous influençons les courants et la façon dont les océans régulent le climat. Donc, même si nous sommes loin de toute partie habitée de la planète, en réalité, ce qui se passe en Antarctique affecte tout» dans le reste du monde, insiste-t-il.

Pour lutter contre le réchauffement climatique, les experts recommandent notamment de réduire les combustibles fossiles, de favoriser les énergies renouvelables, de mettre un terme à la déforestation, de recycler et de prendre soin de l'eau.

«Nous devons nous demander si les rythmes de vie et la manière dont nous vivons au quotidien en valent vraiment la peine, parce qu'au bout du compte, nous allons perdre la planète, il n'y aura pas de deuxième planète, et nous devons penser à notre avenir, à nos descendants et aux générations suivantes», prévient-il.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.