VARSOVIE: Les funérailles de l'opposant russe Alexeï Navalny, mort le 16 février en prison, auront lieu vendredi à 14H00 locales (11H00 GMT) à Moscou, a annoncé son équipe mercredi sur les réseaux sociaux.
"Le service funéraire pour Alexeï se tiendra à l'église de l'icône Notre-Dame +Soulage mon chagrin+ à Marino le 1er mars à 14H00. Les funérailles auront lieu au cimetière Borisovsski" dans le sud-est de la capitale, a indiqué son équipe sur Telegram.
Selon l'un des proches collaborateurs de l'opposant, Ivan Jdanov, la mise en terre aura lieu à 16H00 locales, à près de 20 kilomètres des murs rouges du Kremlin.
Depuis la remise du corps de l'opposant à sa mère samedi dernier, l'équipe de l'ancien détracteur numéro un du Kremlin cherchait un lieu pour un "adieu public" mais se voyait "refuser" toute demande, les autorités faisant pression selon eux sur les lieux funéraires.
Condamnation du dissident Orlov: Poutine veut «faire taire» les critiques
La condamnation du dissident russe Oleg Orlov, figure de l'ONG Memorial prix Nobel de la Paix 2022, est une nouvelle tentative du "régime" de Vladimir Poutine de "faire taire" les critiques en Russie, a estimé mercredi le comité Nobel à Oslo.
"Pendant de nombreuses années, le régime de Poutine a tenté de faire taire les dirigeants de Memorial et d'autres organisations importantes de la société civile en Russie, et il utilise aujourd'hui la guerre en Ukraine comme prétexte pour terminer le travail", a affirmé le président du comité Nobel en Norvège, Jørgen Watne Frydnes, cité dans un communiqué.
"Il est important qu'il n'y parvienne pas", a-t-il ajouté.
Un tribunal russe a condamné mardi Oleg Orlov, figure de proue de la défense des droits humains, à deux ans et demi de prison pour des dénonciations répétées de l'offensive militaire déclenchée il y a deux ans contre l'Ukraine par Vladimir Poutine.
Cette condamnation "est motivée par des considérations politiques et constitue une nouvelle preuve du non-respect croissant des droits de l'homme et de la liberté d'expression dans la Russie d'aujourd'hui", a ajouté le comité Nobel.
Dans les faits, Oleg Orlov se voit reprocher d'avoir manifesté contre l'assaut russe en Ukraine et d'avoir signé une tribune au vitriol contre les autorités russes parue dans le média français Mediapart.
Il y accusait les troupes russes du meurtres de "masse" de civils ukrainiens et déplorait la "victoire" en Russie des "forces les plus sombres", celles qui "rêvaient d'une revanche totale" après la dislocation de l'URSS en 1991.
Actif depuis les années 1970, Oleg Orlov est devenu l'un des piliers de Memorial, la principale organisation luttant en Russie pour préserver la mémoire des répressions soviétiques et documentant celles actuellement en cours.
Car ces obsèques pourraient mobiliser en nombre les partisans de l'ancien opposant numéro un à Vladimir Poutine et ainsi être gênantes pour le maître du Kremlin, qui se prépare à un nouveau sacre à l'issue d'un scrutin présidentiel sans opposition prévu du 15 au 17 mars.
"Partout, on a refusé de nous donner quoi que ce soit. Dans certains endroits, on nous a dit que c'était interdit", a expliqué M. Jdanov dans un communiqué sur Telegram, fustigeant "le Kremlin et (Sergueï) Sobianine", le maire de Moscou et proche de Vladimir Poutine.
Le président russe, qui doit s'exprimer jeudi face à l'Assemblée fédérale pour son discours annuel à la Nation, n'a lui toujours pas réagi à la mort de son principal détracteur, qui avait survécu de justesse en 2020 à un empoisonnement dont il accusait déjà le maître du Kremlin, malgré ses dénégations.
Les circonstances du décès d'Alexeï Navalny le 16 février en prison, qui a ému à travers le monde, restent à ce stade toujours floues. Selon les services pénitentiaires russes, il est mort suite à un soudain malaise "après une promenade".
Les partisans de l'opposant, et de nombreux dirigeants occidentaux, ont eux accusé Vladimir Poutine de sa mort, certains évoquant un "meurtre", après trois années de détention.